aux portes de la réserve naturelle du Vercors sur le secteur du Trièves Grandeur Nature

L’équipe de « Grandeur Nature », après avoir découvert la Matheysine, met le cap sur le Trièves, le territoire voisin, dont il est séparé par les gorges du Drac.
Tout aussi méconnue malgré ses insoupçonnables pépites, cette région isolée de moyenne montagne est surmontée de massifs qui la ceinturent de trois côtés : le Vercors à l’Ouest, l’Obiou et le massif du Dévoluy au Sud et à l’Est. Parmi tous les sommets, impossible de ne pas citer l’emblématique Mont Aiguille à Chinchilianne, le berceau de l’alpinisme, classé parmi les sept merveilles du Dauphiné. David Leroy est un des gardes de la réserve naturelle nationale des Hauts plateaux du Vercors, la plus vaste réserve naturelle française. Le Vercors, récemment célébré pour avoir été une importante base de la résistance pendant la seconde guerre mondiale, utilisée par les maquisards comme forteresse naturelle, est devenu une terre agricole et ses hauts plateaux sont désormais empruntés par les randonneurs et une faune foisonnante, dont le loup : « il fait partie de nos paysages pastoraux. A nous de cohabiter avec lui, en dépit des nombreuses victimes qu’il égorge dans les troupeaux de moutons. Moins problématiques, de nombreuses espèces ont élu domicile sur le plateau, le gypaète barbu, réintroduit il y a quelques années, comme le vautour fauve ou le bouquetin des alpes. Sans compter les bouquetins, les tétras-lyres ou les lagopèdes alpins. « On vient d’entendre une fauvette à tête noir ; elles viennent de se poser ici et annoncent l’arrivée des beaux jours. » Ecogarde, accompagnateur en montagne, éducateur à l’environnement, David connaît la fragilité de la biodiversité et assume aussi sa fonction de garde, de policier de l’environnement pour préserver les beautés de ce milieu et la tranquillité de ses habitants : « les jeunes sont de plus en plus nombreux à découvrir le plateau et les sentiers du parc. Ils y viennent en bus, en train, voire à vélo, utilisent les sept cabanes-abris équipées de poêles qui quadrillent le parc pour permettre des randonnées de plusieurs jours. Avec une consigne : le respect de tous ceux qui vivent ici. Cela passe par l’obligation de rester sur les chemins de randonnée pour ne pas déranger les animaux »
Tout le monde n’a plus la chance d’être jeune et valide pour profiter des charmes du Trièves. Heureusement, il y a Christian Dienot,un accompagnateur en montagne pas comme les autres. Véritable amoureux de son terroir, des ânes et des hommes, en particulier les plus fragiles, Christian a recueilli Kiki, voici deux ans : « maltraité par ses anciens maîtres, il est petit à petit parvenu à surmonter sa peur de l’être humain. Aujourd’hui, il rentre dans des instituts pour personnes handicapées ou dans des maisons de repos et travaille sur les marchés de la vallée. Et la relation entre l’homme et l’animal peut parfois créer des miracles. Christian n’a pas oublié cette rencontre entre Kiki et cette vieille dame qui, depuis trois ans, n’avait jamais parlé. « Ce jour-là, les aides-soignantes n’en ont pas crû leurs oreilles, en entendant leur pensionnaire tenir une conversation avec Kiki. »Christian a créé des attelages adaptés au relief du territoire comme au handicap des personnes qu’il mène dans des endroits qu’ils seraient incapables d’atteindre sans son ingénieux fauteuil tout terrain . Il dispose aussi d’une joëlette, sorte de chaise à porteurs avec une roue au centre et d’une escargoline, un fauteuil adapté pour les descentes tout terrain. De quoi mener vers les sommets et faire briller les étoiles dans les yeux de ceux qui n’imaginaient plus quitter l’espace confiné de leur chambre.

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