Circular Metabolism Podcast

Aristide Athanassiadis
Circular Metabolism Podcast

👋Hello everyone and Welcome to the Circular Metabolism podcast, the bi-weekly meeting where we have in-depth discussions with thinkers, researchers, activists, policy makers and practitioners to better understand the metabolism of our cities and how to reduce their environmental impact in a systemic, socially just and context-specific way. This podcast is hosted and produced by Aristide Athanassiadis from Metabolism of Cities 👋Bonjour et Bienvenu.e au Circular Metabolism Podcast. Le rendez vous bi-hebdomadaire qui interviewe des chercheurs, des décideurs politiques et des praticiens pour mieux comprendre le métabolisme de nos villes et comment réduire leur impact environnemental d’une manière systémique, juste et contextualisée. Ce podcast est produit par Aristide Athanassiadis membre et co-fondateur de Metabolism of Cities. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.

  1. 3 HR AGO

    📅 Calendrier de l'Avent 11/26 - K comme Kilo

    📺Ce podcast est 100% indépendant, pour nous aider à le rendre pérenne, c'est ici 👉 https://fr.tipeee.com/circular-metabolism-podcast Le mot d’aujourd’hui pour la lettre K est Kilo (ou kilotonnes, kilomètres, kilowatt heures, etc.). En d’autres mots, les unités des flux métaboliques qui éclairent, chauffent, nourrissent, lavent, déplacent les citoyen.nes des territoires urbains et ruraux. Lorsqu’on étudie le métabolisme d’un territoire, d’une société ou d’un pays, nous parlons fluidement la langue des kilotonnes ou kt pour les intimes. Combien de kt ont été extraits en France en 2019 ? Environ 700 000 kt (soit 10 t/pers). Combien de kt ont été importés par la Chine en 2019 ? Environ 4 000 000 kt (soit 2.5 t/pers). Combien de kt de ciment ont été produits dans le monde en 2023 ? Pareil 4 000 000 kt (soit 0.5 t/pers). Combien de Gaz à Effet de Serre ont été émis en 2019 ? Autour de 55 000 000 kt de CO2eq (soit 7t/pers) Ces chiffres nous permettent de bien comprendre les ordres de grandeur des flux biophysiques mobilisés par nos sociétés. Selon moi, bien comprendre ces chiffres, nous permet de traduire les activités économiques en leurs équivalents physiques. Cette explicitation physique permet quant à elle, de faire de meilleurs arbitrages en tant que société. Je m’explique. Vous connaissez peut-être le concept du budget carbone (çàd. la quantité de CO2 que nous pouvons encore émettre tout en restant sous la barre des 1.5 ou 2°C). Une fois que nous connaissons la quantité qu’il nous reste à émettre, nous pouvons l’utiliser comme un moyen de savoir quelles activités sont encore acceptables et désirables dans nos territoires et quelles sont trop polluantes pour les services rendus. Cet exercice pourrait également être effectué pour les matériaux, l’énergie, l’eau, etc. Imaginez avoir un tableau de bord métabolique qui liste les activités économiques d’un territoire, présentes et futures, et leurs besoins métaboliques. Nous pourrions par la suite regarder ce tableau en tant qu’assemblée citoyenne et décider collectivement comment prioriser et arbitrer ces activités. Evidemment, ici l’idée n’est pas de créer une n-ième couche technocratique voire pire encore instaurer une dictature du chiffre. L’idée est plutôt de repolitiser la question technique et métabolique grâce à des ordres de grandeurs. Aujourd’hui les débats écologiques (pro- ou anti-) se crispent sur des idées, des techniques et des projets. Mais il serait nécessaire de rendre ces débats concrets et faire comprendre les vrais enjeux. En effet, lorsqu’un nouveau projet est proposé (autoroute, aéroport, écoquartier, etc.) par les entreprises ou l’Etat, nous entendons uniquement les bienfaits et les avantages. Nous n’entendons pas toutes les ressources et pollutions qui seront soustraitent de notre budget carbone et de ressources. Nous n’entendons pas que si nous acceptons un nouveau projet alors cela viendra au dépens d’autres besoins plus essentiels. Circular Metabolism est une publication soutenue par les lecteurs. Pour recevoir de nouveaux posts et soutenir mon travail, envisagez de devenir un abonné gratuit ou payant. Nous vivons dans un monde fini. Alors utilisons les unités et les ordres de grandeurs métaboliques pour avoir des vrais dialogues et arbitrages. Apprenons à vivre avec le fini pour rendre nos sociétés justes et pérennes. Allez à demain pour la lettre L, ✌️ Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.

    3 min
  2. 4 Scénario Futurs pour les Villes - Sébastien Marot

    12 HR AGO

    4 Scénario Futurs pour les Villes - Sébastien Marot

    🎥 Cet épisode est sponsorisé par la Fondation Modus  @modus-ge  . Lien vers le podcast de la Fondation : https://youtu.be/NG2Auc-In6I (vidéo évoquée dans cet épisode) Aujourd’hui, nous allons explorer comment agriculture et architecture se sont renforcées l'une l'autre depuis la révolution néolithique, jusqu'à devenir toutes 2 destructrices pour notre écosystème actuel. Comment en est-on arrivé là ? Et, suite à ce constat, comment construire des scénarios où architecture et agriculture cohabitent pour mieux répondre aux crises socio-écologiques ? Vous êtes sur le podcast Circular Metabolism, le podcast pour mieux comprendre le métabolisme de nos sociétés et leurs impacts socio-environnementaux. Pour parler de ces sujets, j’ai le plaisir d'accueillir Sébastien Marot. Sébastien est : - philosophe, - spécialiste d’histoire de l’environnement, - et professeur à l’Ecole d’Architecture de la Ville et des Territoires Paris-Est Il a notamment écrit un livre basé sur son une exposition basée Prendre la clef des champs, qui explore le lien entre agriculture et architecture. Et pour comprendre cette dynamique, nous allons parler : - de l’histoire de ces 2 pratiques, - de l’impasse écologique à laquelle elles nous ont mené, - et de 4 scénarios futurs mêlant architecture et agriculture pour sortir de cette impasse. 🔷 SOMMAIRE 00:00:00 Introduction 00:01:48 Crises créées par l’urbanisation 00:10:59 Architecture et agriculture inséparables 00:22:21 Verrouillages agricoles et architecturaux 00:34:18 Les 4 futurs selon David Holmgren 00:46:36 Les 4 futurs selon Sébastien Marot 🔷 REFERENCES Écrits et auteurs cités 00:01:48 Prendre la clef des champs - Sébastien Marot 00:17:36 The Limits to Growth - D&D Meadows, J. Randers & W. Behrens 00:17:56 The Entropy Law and the Economic Process - Nicholas Georgescu-Roegen 00:18:10 Designing for survival - Colin Moorcraft 00:35:17 Zomia ou l’art de ne pas être gouverné - James C. Scott 00:35:47 Au commencement était... - David Wengrow & David Graeber 00:37:39 Scénarios futurs - David Holmgren 00:45:07 Crash on demand : Welcome to the Brown Tech future - David Holmgren 00:51:22 Whole Earth Discipline - Stewart Brand 00:54:00 Broadacre City, la nouvelle frontière - Frank Lloyd Wright Autres personnes citées 00:16:44 Bill Mollison 00:16:56 Kevin Lynch 00:17:53 Howard T. Odum 00:29:32 Fritz Haber & Carl Bosch 00:50:43 Richard Buckminster Fuller 00:54:08 Albert Pope Episodes mentionnés 00:28:35 Mathieu Calame : https://www.youtube.com/watch?v=FlyKUBtcLlU 00:58:49 David Holmgren : https://www.youtube.com/watch?v=KQ_w8lwY6dw 00:58:56 Carolyn Steel : https://www.youtube.com/watch?v=jQMjwO7bqtQ 🔷 CRÉDITS 🎤 Interview : Aristide Athanassiadis 🎞️ Montage: https://codexprod.fr ------------------------------------------------------------------------------------------------- 🔷 LIENS VERS LE PODCAST 💌 Newsletter: https://www.circularmetabolism.com/ 👀 Youtube: https://youtu.be/Zz5eHhAoc4Y 👂 iTunes: https://podcasts.apple.com/be/podcast/circular-metabolism-podcast/id1455115320 👂 Spotify: https://open.spotify.com/show/13qH9Oj4b0yF0dBidGAdFR 🙏 Tipeee: https://fr.tipeee.com/circular-metabolism-podcast Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.

    59 min
  3. 1 DAY AGO

    📅 Calendrier de l'Avent 10/26 - J comme Justice Environnementale

    📺Ce podcast est 100% indépendant, pour nous aider à le rendre pérenne, c'est ici 👉 https://fr.tipeee.com/circular-metabolism-podcast Le mot d’aujourd’hui pour la lettre J est Justice Environnementale ou l’autre face de la médaille de l’Anthropocène. En effet, lorsqu’on on entend l’expression Anthropocène c’est pour décrire la dégradation de l’état d’habitabilité de la planète pour les sociétés humaines. Un état de vulnérabilité et de destructions d’écosystèmes à cause d’une consommation excessive, trop rapide et trop linéaire de flux de ressources. Mais ce qu’on entend moins souvent est que cette consommation ne profite qu’à une petite partie de la population nationale ou mondiale au dépens du reste. Pire encore, les personnes qui ont le moins contribué aux crises écologiques vont être celles qui vont le plus les subir. Rappelons nous des innondations au Pakistan qui ont impacté une grande partie du pays. Pensons aux Etats insulaires dans les Caraïbes ou dans l’Océan Pacifique qui pourraient voir leurs îles complètement disparaître alors que leurs empreintes carbone et matérielle sont très faibles. Donc quand nous parlons de réduire les consommations excessives et décarbonner nos sociétés, il ne s’agit pas seulement d’un moyen d’arrêter la destruction du vivant, c’est aussi un levier de justice environnementale et sociale. Réduire l’excessif de certaines personnes pour assurer le nécessaire pour la majorité de la planète. Nous pouvons voir par exemple que les personnes avec un revenu inférieur à 6000 $/an (les personnes les 50% les plus pauvres au monde) ne sont responsables que de 7% des émissions globales (Emissions Gap Report 2020) contre 15% pour 1% les plus riches. La bonne nouvelle est qu’un monde juste est a priori un monde plus facile à décarbonner. Une étude a modelisé qu’en théorie si on égalise le monde au niveau économique, la quantité de consommation énergétique ne bouge pas énormément mais le type de consommation bouge. Au lieu de consommer de manière inégale pour les transports aériens et terrestres, nous basculons vers plus de consommation de chaleur et d’électricité pour des logements qui est un secteur a priori plus facile à décarboniser. Circular Metabolism est une publication soutenue par les lecteurs. Pour recevoir de nouveaux posts et soutenir mon travail, envisagez de devenir un abonné gratuit ou payant. Une autre bonne nouvelle est que des milliers de personnes se battent tous les jours pour mettre fin à cette injustice environnementale. L’Atlas de l’Injustice Environnementale recense plus de 4 200 cas où des populations locales se sont battent (ou se sont battues) contre des projets d’extractivisme, des projets sur la gestion de l’eau et des déchets, des projets sur la destruction de la biodiversité, etc. Plus localement, une étude récente a documenté plus de 50 ans de luttes écologiques en France. Cette étude recense plus de 160 victoires ces derniers 10 ans et décrit comment ces luttes ont été gagné permettant de s’inspirer pour d’autres luttes futures. Donc de manière théorique, pratique ou de manière éthique, répondre à la crise sociale est une priorité tout aussi urgente de la crise écologique. En France, comme dans le Monde il existe de nombreux exemples passés et présents montrant qu’il est possible de mener et gagner une bataille pour la justice environnementale Allez à demain pour la lettre K, ✌️ Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.

    3 min
  4. 2 DAYS AGO

    📅 Calendrier de l'Avent 9/26 - I comme Infrastructure

    Le mot d’aujourd’hui pour la lettre I est Infrastructure. Un des autres concepts que je traite régulièrement dans le podcast est la question d’infrastructures. Quand on parle d’infrastructures on pense souvent à un ingénieur en casque de chantier, des bétonneuses et des excavateurs. On pense à des ponts, des routes et des aéroports, etc. Présenté comme ça, le mot infrastructure ne paraît pas être un sujet essentiel pour mieux comprendre les crises que nous traversons. Mais derrière ces artefacts se cache une des questions les plus épineuses pour nos sociétés. Avant de me plonger sur pourquoi le choix des infrastructures est un sujet d’importance sociétale, il faut peut-être rapeller certaines notions. Les infrastructures sont ces artefacts qui transforment les flux d’un état vers un autre (par ex. une centrale à charbon génère de l’électricité via la combustion de charbon) ou les transportent d’un endroit vers un autre (par ex. des réseaux énergétiques, d’eau, de transport routier/rail). Mais les infrastructures sont également des stocks ou des réservoirs de matières (par ex. une centrale à charbon est composée de béton, acier, cuivre, et autres matériaux). Finalement, ces infrastructures facilitent ou permettent certaines pratiques et modes de vies (pensez routes pour véhicules individuelles vs. pistes cyclables pour vélos). Du coup, les infrastructures consomment des flux pour être construites mais aussi et surtout un moteur ou facilitateur de consommation de flux. Dans les territoires urbanisés nous pouvons même dire que sans infrastructures nous ne pouvons pas consommer de flux (mis à part quelques exceptions telles qu’un potager). Cependant toute infrastructure n’est pas égale, ni en termes de besoin de matière, ni en satisfaction de besoins, ni en mobilisations de flux. Certaines engendrent la consommation de “mauvais” flux (infrastructures d’énergies fossiles) et certaines de “bons” flux (infrastructures cyclistes). Si ce n’était pas suffisamment compliqué, il faut ajouter un aspect temporel aux infrastructures. Souvent, les infrastructures ont une durée de vie de quelques dizaines d’années voire quelques centaines d’années. En soi, faire des stocks qui durent c’est une bonne chose. Mais cela veut également dire qu’une société peut se vérouiller dans une consommation de mauvais flux ou une consommation excessive de flux le temps de remplacer une infrastructure. De même, ce vérouillage technique peut nous pousser à maintenir certaines infrastructures en vie mais pour les maintenir nous devons continuer à consommer des matériaux. Vous voyez le cercle vicieux ? Pour conclure, pourquoi le choix des infrastructures est éminemment politique voire idéologique ? Parce que les infrastructures déterminent le champ des possibles. Le tout à l’eau est une évidence aujourd’hui au point où les alternatives sont difficiles à imaginer. Il existe de nombreux moyens de satisfaire un besoin essentiel mais avec une intensité materielle très différente. Comme nous l’avons vu avec les manifestations pour les méga-bassines, les infrastructures sont au coeur de nos enjeux et nous devons démocratiser et repolitiser leur choix. Allez à demain pour la lettre J, ✌️ Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.

    4 min
  5. 3 DAYS AGO

    📅 Calendrier de l'Avent 8/26 - H comme Histoire Environnementale

    Le mot d’aujourd’hui pour la lettre H est Histoire Environnementale. Pour ceux et celles qui suivent le podcast régulièrement, vous savez que j’apprécie énormément l’histoire environnementale qui est une sous-discipline de l’histoire qui se focalise sur l’interrelation entre les sociétés humaines et leurs environnements. Cela peut prendre différentes formes mais de manière générale nous étudions un sujet ou un flux métabolique à travers une période et une géographie donnée. Par exemple, dans Technocritiques François Jarrige étudie la Technique durant plus de deux siècles principalement en Europe Occidentale. Frédéric Graber et Fabien Locher ont co-édite un livre sur l’histoire de propriété sur plusieurs siècles en Europe, Etats-Unis et l’Asie. Sabine Barles étudie les déchets urbains en France de 1790 à 1970. Nelo Magalhaes étudie l’histoire environnementale des grandes infrastructures française durant les deux derniers siècles. Enfin bon vous comprenez l’idée. Maintenant, pourquoi je trouve ces études tellement intéressantes ? Pour de nombreuses raisons. Comme me disait Sabine Barles, on ne peut pas comprendre le présent en regardant simplement vers le passé. Il n’existe pas une corrélation directe ou un chemin unique entre le passé et le présent. Il faut plutôt commencer à étudier un sujet depuis le passé jusqu’à aujourd’hui. La différence est peut-être subtile mais en regardant depuis le passé vers aujourd’hui nous nous apercevons de toutes les décisions prises devant chaque carrefour qui s’est présenté à nous. L’état présent de nos sociétés et territoires a été construit par une série de décisions en dépit d’autres. A tout moment il y a eu des perdants et des gagnants. A tout moment il y a eu une alternative qui a été balayée au profit de la situation actuelle. Donc ce travail minutieux de lecture d’archives et une mine d’or pour comprendre comment et pourquoi les sociétés et territoires ont pris des décisions et comment nous en sommes arrivés à consommer et polluer de telle manière. On apprend évidemment qu’il n’existe pas de déterminisme. Si Eugène Poubelle, préfét de la Seine, n’avait pas rendu obligatoire l’utilisation de récipients de déchets ménagers à la fin du 19ème siècle, nous aurions peut-être encore des chiffoniers et une réutilisation plus intense de ces flux. Si en hiver 1963, le lobby des routes et des poids lourds n’avaient pas présenté l’élargissement, le renouvellement et l’approfondissement des routes comme la seule alternative pour sortir le pays de la crise, nous n’aurions peut-être pas un pays rempli d’autoroutes. Circular Metabolism est une publication soutenue par les lecteurs. Pour recevoir de nouveaux posts et soutenir mon travail, envisagez de devenir un abonné gratuit ou payant. Chacun de ces livres étudie une facette particulière de notre métabolisme en détaillant les couches et les événements politiques, technologiques, économiques, idéologiques qui se sont combinés afin d’arriver à notre état actuel. Chacun de ces livres ouvre nos yeux non seulement à la complexité des transitions socio-écologiques mais aussi à toutes les alternatives possibles qui s’offrent à nous. Le passé ne peut certainement pas nous dire à quoi va exactement ressembler le futur mais permet de nous donner des pistes sur les composantes et les étapes d’une transition. Le passé est riche en enseignements et nous permet d’ouvrir le champ des futurs possibles. Il faut encore une fois souligner que le présent n’était pas prédéterminé par le passé, et par conséquence que le futur ne l’ai pas plus par le présent. Pour plus d’informations sur la question d’histoire environnementale, je vous renvoie vers de nombreux épisodes (voir ci-dessous). Allez à demain pour la lettre I, ✌️   Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.

    3 min
  6. 4 DAYS AGO

    📅 Calendrier de l'Avent 7/26 - G comme Géopolitique de Ressources

    Le mot d’aujourd’hui pour la lettre G est Géopolitique des Ressources. Pour revenir sur un point discuté lors de la lettre F, nous nous rendons compte que la majorité des villes, territoires et pays doivent importer une grande partie de leurs flux pour satisfaire des besoins essentiels (et superflus). Des métaux, des produits finis, des carburants, des flux alimentaires et de construction tout un tas de flux venant proche ou de loin. De manière générale, les flux qui pèsent lourds comme l’eau, les matériaux de construction et en moindre mesure les flux alimentaires, viennent souvent de pas très loin, de quelques dizaines de kms. Mais pour des flux où la ressource se fait rare on peut vite venir importer de milliers de kms plus loin. En effet, nous n’avons pas ou plus des teneurs importantes en métaux, des forêts denses ou des aliments exotiques proche de nous. Ceci n’est pas nouveau. Même dans l’Antiquité, une fois qu’on avait puisé nos ressources locales on faisait du commerce voire la guerre avec d’autres pays ou empires pour en récupérer. Ce qui est différent aujourd’hui est que nous avons tous besoin des mêmes ressources (par exemple des métaux pour la transition énergétique) mais ces ressources sont concentrés dans quelques pays tels que le Chili, la Bolivie ou l’Australie. Par ailleurs, avoir des ressources, ne veut pas dire qu’elles seront automatiquement utilisées. Il faut que leur exploitation soit économiquement viable et socialement acceptable. En effet, le taux de pollution lié à l’extraction de certaines ressources peut conduire à la fermeture de certaines mines. D’un autre côté, il existe certaines ressources telles que le pétrole, le gaz naturel et le charbon qu’il serait urgent d’arrêter d’utiliser mais malheureusement elles sont encore largement disponibles (dans le cas du charbon pendant plus d’un siècle). Dans un cas comme dans un autre, nous avons un problème de gouvernance et de géopolitique de ressources. Nous avons soit trop peu de ressources que nous devons partager, soit trop de ressources que nous devons arrêter d’utiliser. Alors que faire ? Comment distribuer justement ? Comment forcer des pays riches en ressources d’arrêter leurs exploitations ? Et bin franchement, je n’ai pas beaucoup d’idées. Par un rachat et une nationalisation de ces ressources et assumer la perte financière ? Par un traité de non prolifération au niveau de l’ONU un peu comme le nucléaire ? Une charte, comme le protocole de Montréal pour l’élimination de molécules nocives ? Un quota par pays fixé par l’ONU et les besoins à satisfaire tenant en compte les émissions et les consommations passées ? Voilà certaines idées en vrac et il existe certainement plein de recherches sur la question (je suis preneur), mais il me semble qu’il s’agit d’un des enjeux les plus essentiels à traiter afin d’assurer une justice sociale et maintenir un maximum la paix au niveau mondial. Comme d’habitude, sobriété, renouvelable, circularité et relocalisation sont les 4 piliers sur lesquels nous pouvons nous reposer. Pour plus d’informations sur cette question de géopolitique de l’énergie je vous renvoie vers l’épisode avec Emmanuel Hache. Allez à demain pour la lettre H, ✌️ Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.

    3 min
  7. 5 DAYS AGO

    📅 Calendrier de l'Avent 6/26 - F comme Flux

    Quand on décrit de l’état d’une société ou d’un pays on utilise souvent les flux économiques ou de flux démographiques pour expliquer certaines évolutions. Mais on oublie souvent parler de parler du socle matériel de nos sociétés ou en d’autres mots les flux physiques qui sont extraits localement, les flux qui sont importés et exportés ou des flux de pollutions génerés sous forme gazeuse, liquide ou solide. Dans son quotidien, chaque pays ou territoire, a besoin d’eau, d’énergie, de nourriture, de matériaux de construction, de biens divers et variés pour faire tourner la machine. Une fois ces flux consommés, les ressources sont soit emprisonnées sous formes de routes ou de bâtiments, soit deviennent des déchets, des eaux usées ou des gaz à effets de serre, soit sont exportés vers d’autres pays et territoires. Pour illustrer tout ça, je vous propose d’étudier ensemble le bilan de flux de matières d’lle-de-France pour l’année 2021. C’est une étude de l’L'Institut Paris Region effectuée par CitéSource qui vient de sortir avant-hier1. Je salue d’ailleurs les collègues dans les deux structures (Léo Mariasine, Martial Vialleix, Vincent Augiseau). Bref, en regardant cette illustration, nous apprenons que la région Ile-de-France a importé environ 82 millions de tonnes soit 6.6 tonnes / personne. Attention, il s’agit ici d’importations directes, celles qui traversent physiquement les frontières de la région. Mais comme on l’a vu la plus grande fraction des flux importés sont des produits finis qui engendrent des extractions d’en d’autres pays. Si on les prend en compte, l’empreinte matérielle de la région francilienne alors s’élève à 148 Mt, soit 12 t/hab. Le deuxième flux qui est consommé dans la région sont les extractions locales qui reviennent à environ 23 millions de tonnes soit 1.9 tonnes / personne. Parmis ces 23 Mt, les granulats représentent 7 Mt, le blé 2 Mt, etc. Lorsqu’on ajoute les deux valeurs on obtient qu’environ 105 Mt rentrent dans le métabolisme francilien. Une fois consommés ces flux, ont quatre possibles futurs. 1/ Ils sont transformés et exportés (environ 44.2 Mt) 2/ Ils sont émis dans l’air à travers la combustion des combustibles fossiles (environ 32.4 Mt) 3/ Ils deviennet des déchets (50 Mt) et parfois recyclés (9 Mt) 4/ Ils restent dans le territoire sous forme de stock bâti (25 Mt) Que nous apprend cette étude ? 1/ on voit le côté insoutenable de la chose. Il s’agit d’un métabolisme complètement ouvert qui dépend d’importations non renouvelables. 2/ la région continue massivement à construire ce qui entraîne la consommation de nouveaux flux futurs de combustibles. 3/ le recyclage et l’extraction locale ne peuvent pas répondre à la voracité de nos besoins. Pour les trois cas, il faudra réduire la voilure tant au niveau de nouvelles constructions qu’au niveau des flux non-renouvalables importés et exportés. Allez à demain pour la lettre G, ✌️ Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.

    4 min
  8. 5 DAYS AGO

    📅 Calendrier de l'Avent 5/26 - E comme Echange Inégal

    📺Ce podcast est 100% indépendant, pour nous aider à le rendre pérenne, c'est ici 👉 https://fr.tipeee.com/circular-metabolism-podcast Le concept d’aujourd’hui est l’échange inégal. Ce concept développé par un compatriote grec Argyrios Emmmanouil souligne l’échange inégal de flux entre territoires de périphéries et des territoires de centre. Les territoires du centre, les plus riches et les plus “industrialisés”, récupèrent des matières premières et de la main d’oeuvre à bas coût de la part des territoires de la périphérie afin d’y réexporter des biens et des services à coût élevé. Cet accaparement de ressources, de main d’oeuvre et de terres par les territoires industrialisés était surtout développé au niveau des pays mais nous pouvons très bien appliqué ceci quand on parle des relations inégales entre les villes et les campagnes. Les villes sont des territoires ouverts qui viennent se servir de manière abondante voire prédatrice aux territoires avoisinants. Nous pouvons mal imaginer aujourd’hui une ville fonctionner sans des territories fantômes ou servants. Entre les mines, les champs, les usines, les territoires urbains profitent du travail et des écosystèmes lointains pour développer et assoir leur pouvoir. Mais du coup que faisons nous face à ce constat ? Il est sûr que tous les territoires ne va pouvoir venir auto-suffisants sur tous les flux. Donc quels sont les modes de gouvernances à adopter pour gérer des stocks finis et localisés sur certains territoires. Ces stocks peuvent être des ressources primaires venant de mines et des ressources secondaires venant du recyclage. Dans le cadre de la transition énergétique à venir, il serait important d’être particulièrement soucieux et soucieuse de la continuation des échanges inégaux du passé entre l’Amérique Latine (par ex.) et les Etats-Unis et l’UE. A titre d’exemple, les exportations physiques nettes de l’Amérique Latine vers le reste du monde sont passées de 6 à 610 millions de tonnes entre 1900 et 2016 avec une partie de plus en plus importante de métaux nécessaires pour la transition énergétique. Une autre manière de voir ces chiffres est qu’entre 2014 et 2016, l’Amérique Latine a exporté plus qu’au cours des trois siècles de domination coloniale. Que ce soit pour la transition énergétique ou les relations villes-campagnes, il devient essentiel de pouvoir réfléchir à la juste valeur de flux, de terres et d’écosystèmes mobilisés dans les échanges. Et par valeur, ce n’est évidemment pas que de la valeur économique. Nous n’allons pas faire revivre une espèce ou une société disparue avec des euros. Un moyen pour soulager la pression de ces échanges est bien évidemment de travailler sur l’auto-suffisance territoriale grâce à la sobriété (ou décroissance des flux), la réutilisation des ressources secondaires locales, et finalement l’utilisation de ressources locale renouvelables. Si vous voulez en apprendre plus sur la questions des échanges inégaux je vous renvoie aux épisodes avec Raj Patel et Farhana Sultana. A demain pour la lettre F. ✌ Sources : Emmanouil, A. (1969). L'échange inégal. Essai sur les antagonismes dans les rapports économiques internationaux. Maspero. Wallerstein, I. (2004). World-Systems Analysis: An Introduction. Duke University Press. Infante-Amate, J., Urrego-Mesa, A., Pinero, P., & Tello, E. (2022). The open veins of Latin America: Long-term physical trade flows (1900–2016). Global Environmental Change, 76, 102579. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.

    4 min

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