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De la culture des diètes à l’alimentation intuitive avec Karine Gravel En Action

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Aujourd'hui nous retrouvons Karine Gravel, nutritionniste, docteure en nutrition et autrice du livre De la culture des diètes à l'alimentation intuitive.



Daniel : D'où t'es venu l'idée d'écrire un livre ?



C'est drôle parce que je suis allée voir dans mon album de finissants du baccalauréat en nutrition et mes amies avaient écrit :  « Maîtrise? Doctorat? Éditrice de livre de cuisine? Peu importe, tu donneras le meilleur de toi-même ».



Je ne suis pas devenue éditrice, mais j'ai complété une maîtrise et un doctorat, puis j’ai publié un livre par la suite. Il y a eu un délai de 16 ans entre la fin de mon baccalauréat et la publication de mon livre. C’est parce que je n'aime pas forcer les événements et je préfère attendre d'avoir des choses à dire.



Je voulais aussi créer ma façon de mentionner les informations, alors mon livre est un essai. Ce n'est pas un livre académique ou avec des instructions spécifiques sur la « bonne façon » de faire les choses. Il s’agit plutôt de réflexions pour s’inspirer.



Je parle de poids, d'alimentation intuitive et je raconte aussi que dans ma pratique, je rencontre des personnes qui espèrent perdre du poids ou qui ne s'aiment pas, qui essaient de contrôler leur corps, qui calculent ce qu'elles mangent et je trouve ça triste. J'avais le goût d'amener ma propre contribution.



Daniel : Au début du livre, tu parles de l'idée de « manger santé ». Est-ce que tu trouves qu'on exagère avec cette étiquette de « bon pour la santé » que l'on peut retrouver en épicerie ?



Définitivement.



Il n'y a pas de mauvaise intention derrière ça. À la base, un aliment santé, j'ai une idée de ce que c'est, mais il n'y a pas de définition précise.



Je pense que c'est plus du marketing que de la science.



On pourrait faire un sondage à savoir ce qu'est un aliment santé et probablement qu'on n'aurait pas la même définition d'une personne à l'autre. C'est vraiment une question de perception.



C'est une notion qui est probablement basée sur la valeur nutritive de l'aliment, mais est-ce que ce ne serait pas basé sur les nutriments à la mode?



Par exemple, en ce moment, les glucides ne sont pas très populaires. Les entreprises ont donc tendance à écrire « faible en glucides » pour que ça sonne bien à nos oreilles, qu'on trouve ça plus intéressant et qu'on achète davantage l'aliment. C'est très discutable comme pratique.



Daniel : Est-ce que tu trouves que de se projeter sur le long terme quand on essaye de faire des modifications de nos choix alimentaires ça peut aider ?



Oui, je pense que c’est une bonne façon de voir si un changement est réaliste. Si on ne peut pas imaginer se priver d’un aliment sur le long terme, on va peut-être essayer de trouver une solution plus réaliste, comme essayer de l’apprécier à 100 % lorsqu’on choisit de le manger. 



Parfois, les gens cherchent à éliminer certains aliments parce qu’ils les perçoivent « engraissants » ou « mauvais pour la santé ». Par contre, en faisant cela, l’interdit devient attirant et on peut être davantage à risque d’avoir des rages alimentaires. 



Daniel : J'ai lu que 45% des québécoises font au moins deux tentatives de perte de poids par année, c'est énorme !



C'est beaucoup, et puis au moins deux tentatives, ça veut dire que ça peut être plus. Ce n’est pas rare que je rencontre des personnes qui ont été à la diète pendant les 30 ou 40 dernières années et c'est un cycle continuel entre débuter une diète, l’abandonner, en recommencer une nouvelle, etc. 



C'est très fréquent et préoccupant aussi.



Daniel : Qu'est ce qui soutient ce problème de diète à ton avis ?



On peut penser qu'on est dans une société où on a des normes sociales de minceur. Quand je parle de normes, je fais référence à ce que l'on attend de nous.



Selon les perceptions, la minceur est liée au succès, à la b

Aujourd'hui nous retrouvons Karine Gravel, nutritionniste, docteure en nutrition et autrice du livre De la culture des diètes à l'alimentation intuitive.



Daniel : D'où t'es venu l'idée d'écrire un livre ?



C'est drôle parce que je suis allée voir dans mon album de finissants du baccalauréat en nutrition et mes amies avaient écrit :  « Maîtrise? Doctorat? Éditrice de livre de cuisine? Peu importe, tu donneras le meilleur de toi-même ».



Je ne suis pas devenue éditrice, mais j'ai complété une maîtrise et un doctorat, puis j’ai publié un livre par la suite. Il y a eu un délai de 16 ans entre la fin de mon baccalauréat et la publication de mon livre. C’est parce que je n'aime pas forcer les événements et je préfère attendre d'avoir des choses à dire.



Je voulais aussi créer ma façon de mentionner les informations, alors mon livre est un essai. Ce n'est pas un livre académique ou avec des instructions spécifiques sur la « bonne façon » de faire les choses. Il s’agit plutôt de réflexions pour s’inspirer.



Je parle de poids, d'alimentation intuitive et je raconte aussi que dans ma pratique, je rencontre des personnes qui espèrent perdre du poids ou qui ne s'aiment pas, qui essaient de contrôler leur corps, qui calculent ce qu'elles mangent et je trouve ça triste. J'avais le goût d'amener ma propre contribution.



Daniel : Au début du livre, tu parles de l'idée de « manger santé ». Est-ce que tu trouves qu'on exagère avec cette étiquette de « bon pour la santé » que l'on peut retrouver en épicerie ?



Définitivement.



Il n'y a pas de mauvaise intention derrière ça. À la base, un aliment santé, j'ai une idée de ce que c'est, mais il n'y a pas de définition précise.



Je pense que c'est plus du marketing que de la science.



On pourrait faire un sondage à savoir ce qu'est un aliment santé et probablement qu'on n'aurait pas la même définition d'une personne à l'autre. C'est vraiment une question de perception.



C'est une notion qui est probablement basée sur la valeur nutritive de l'aliment, mais est-ce que ce ne serait pas basé sur les nutriments à la mode?



Par exemple, en ce moment, les glucides ne sont pas très populaires. Les entreprises ont donc tendance à écrire « faible en glucides » pour que ça sonne bien à nos oreilles, qu'on trouve ça plus intéressant et qu'on achète davantage l'aliment. C'est très discutable comme pratique.



Daniel : Est-ce que tu trouves que de se projeter sur le long terme quand on essaye de faire des modifications de nos choix alimentaires ça peut aider ?



Oui, je pense que c’est une bonne façon de voir si un changement est réaliste. Si on ne peut pas imaginer se priver d’un aliment sur le long terme, on va peut-être essayer de trouver une solution plus réaliste, comme essayer de l’apprécier à 100 % lorsqu’on choisit de le manger. 



Parfois, les gens cherchent à éliminer certains aliments parce qu’ils les perçoivent « engraissants » ou « mauvais pour la santé ». Par contre, en faisant cela, l’interdit devient attirant et on peut être davantage à risque d’avoir des rages alimentaires. 



Daniel : J'ai lu que 45% des québécoises font au moins deux tentatives de perte de poids par année, c'est énorme !



C'est beaucoup, et puis au moins deux tentatives, ça veut dire que ça peut être plus. Ce n’est pas rare que je rencontre des personnes qui ont été à la diète pendant les 30 ou 40 dernières années et c'est un cycle continuel entre débuter une diète, l’abandonner, en recommencer une nouvelle, etc. 



C'est très fréquent et préoccupant aussi.



Daniel : Qu'est ce qui soutient ce problème de diète à ton avis ?



On peut penser qu'on est dans une société où on a des normes sociales de minceur. Quand je parle de normes, je fais référence à ce que l'on attend de nous.



Selon les perceptions, la minceur est liée au succès, à la b

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