Plus large que nos langages Raconter par les bribes - Journal de voix tissées
-
- Fiction
Je me jette dans le langage comme on se jette à l’eau
Oripeau de corps-peau
Accueillir l’écume au large du bois flotté
Je danse une mère salée qui pique à mes souvenirs
Source qui berce, mes sens naviguent
Elle monte doucement la vague en moi
Jambes cotonneuses
Poitrine qui trésaille
Ondes de choc, alvéoles gonflées
La main s’agite
Reflux d’instants
La peau s’étire encore
Trop grand, trop fort
Quel océan accueillera nos larmes
Derrière les draps, l’enfant rêve
Tentures de coton serré
Exploratrice de la maison
Baignoire refuge aux flots menaçants
Tissage de textures fluides
Cape d’invisibilité
Elle lève son ancre
S’éloigne de la surface
Vague, vague sur son dos
Colonne liquide
Elle est aqueuse, devient frisson
Contour du monde
Sa peau contient tous les peuples
Accueille ses multiples silhouettes
Je plonge
Rides d’autres visages
Souffle des abysses
Plus froid que la terre sous mes ongles
Je n’ai plus d’épaisseur, de pesanteur
Je touche le fond au plat de mes paumes
Le monde en haut s’estompe
Passage vers l’indicible
Je coule en piqué, mes jambes pleines
Mouvements lisses m’enfoncent
Alliées de la descente
Ruines et reines des mers
Scintillements protecteurs, traces dans le sable
S’engouffrer
Je te retrouverai
Ta voix à mes oreilles
Je suis brise et caverne
Chavire l’ample nappe bleue
Je suis remous de l’abîme
Ridule qui gonfle
Antre marine où sommeille l’histoire du monde
Mémoires englouties
Corps gonflés de sel
Étoffe nautique, ciel des êtres d’écailles
Plus large que nos langages
Rideau mythique de nos lucidités
Je plonge pour me retrouver
Attraper dans le cratère les mots perdus
Les ramener, ondoyer en surface
Déferler
Propagation d’ondes furieuses
-
Texte écrit lors d'un atelier proposé par Alice Legendre - le 23 juin 2022
Je me jette dans le langage comme on se jette à l’eau
Oripeau de corps-peau
Accueillir l’écume au large du bois flotté
Je danse une mère salée qui pique à mes souvenirs
Source qui berce, mes sens naviguent
Elle monte doucement la vague en moi
Jambes cotonneuses
Poitrine qui trésaille
Ondes de choc, alvéoles gonflées
La main s’agite
Reflux d’instants
La peau s’étire encore
Trop grand, trop fort
Quel océan accueillera nos larmes
Derrière les draps, l’enfant rêve
Tentures de coton serré
Exploratrice de la maison
Baignoire refuge aux flots menaçants
Tissage de textures fluides
Cape d’invisibilité
Elle lève son ancre
S’éloigne de la surface
Vague, vague sur son dos
Colonne liquide
Elle est aqueuse, devient frisson
Contour du monde
Sa peau contient tous les peuples
Accueille ses multiples silhouettes
Je plonge
Rides d’autres visages
Souffle des abysses
Plus froid que la terre sous mes ongles
Je n’ai plus d’épaisseur, de pesanteur
Je touche le fond au plat de mes paumes
Le monde en haut s’estompe
Passage vers l’indicible
Je coule en piqué, mes jambes pleines
Mouvements lisses m’enfoncent
Alliées de la descente
Ruines et reines des mers
Scintillements protecteurs, traces dans le sable
S’engouffrer
Je te retrouverai
Ta voix à mes oreilles
Je suis brise et caverne
Chavire l’ample nappe bleue
Je suis remous de l’abîme
Ridule qui gonfle
Antre marine où sommeille l’histoire du monde
Mémoires englouties
Corps gonflés de sel
Étoffe nautique, ciel des êtres d’écailles
Plus large que nos langages
Rideau mythique de nos lucidités
Je plonge pour me retrouver
Attraper dans le cratère les mots perdus
Les ramener, ondoyer en surface
Déferler
Propagation d’ondes furieuses
-
Texte écrit lors d'un atelier proposé par Alice Legendre - le 23 juin 2022
2 min