Fata Morgana, les coulisses du festival Jeu de Paume, Clara Schulmann

Nous voici au dernier épisode de cette série.Mon micro s’est installé plusieurs jours d’affilée dans les salles du Jeu de Paume juste avant l’ouverture au public de Fata Morgana. Vous entendrez donc ici les voix de celles et ceux qui rendent possible l’accrochage et la présentation des œuvres, vous entendrez aussi certaines artistes se demander comment montrer au mieux leur travail, vous entendrez l’équipe du Jeu de Paume affronter les dernières péripéties et les toutes dernières questions qui accompagnent le montage d’une exposition.
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Cet épisode met en avant des questions de méthode. Deux artistes, qui projettent l’une et l’autre la fabrication d’une vidéo, détaillent les chemins qu’elles empruntent pour mener à bien un projet. Quelles enquêtes, lectures, voyages accompagnent leurs obsessions.
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On dit que le musée est une boîte blanche, que la salle de théâtre ou de spectacle est une boîte noire. On sait que la grande histoire que se raconte l’art du 20ème siècle consiste à se demander comment en sortir, comment pousser les murs, comment éviter, pour un ou une artiste, d’être simplement rangées dans l’une de ces boîtes. L’enjeu se redouble forcément lorsque l’on est une femme. Cet épisode rassemble la parole de deux artistes.Lenio Kaklea est danseuse et chorégraphe. Nous revenons ensemble sur deux pièces : Ballad, pensée pour la boîte noire et une pièce de plein air, Analphabète. L’une et l’autre interrogent les académismes et proposent de les regarder de loin.Béatrice Balcou pratique la sculpture, l’installation et la performance. La boîte blanche du musée la pousse quant à elle à s’intéresser aux œuvres des autres et à les sortir de leurs boîtes, lors de « cérémonies » qui rejouent le soin et les gestes avec lesquels le musées entoure les œuvres d’art.Les pratiques diffèrent mais l’une et l’autres seraient sans doute d’accord pour dire que les corps, nos corps, de regardeuses ou d’artistes, engagés dans l’instant présent, sont les meilleurs outils pour éviter les étiquettes et les raccourcis. Respirer ensemble et laisser le vent souffler.
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Cet épisode est un peu différent des autres. Il rend compte d’une expérience menée en avril 2021, à l’issue du troisième confinement. L’accrochage nommé « Présage » rassemble, pendant quelques jours au Jeu de Paume, une partie des oeuvres qui seront montrées un an plus tard, en mars 2022.Vous entendrez ici une partie de l’équipe du Jeu de Paume au travail parmi les bruits de vis et de nacelles.Vous entendrez l’artiste Marina Gadonneix conviée à prendre des photos qui serviront le catalogue. Vous entendrez aussi Béatrice Gross, commissaire de l’exposition et Katinka Bock, artiste, piloter ces journées de printemps au cours desquelles Fata Morgana s’invente.Cet épisode vous propose donc une déambulation au cœur d’une réflexion collective qui, ce jour-là, commence pour moi dans le jardin où je rencontre par hasard l’équipe des jardiniers d’art du Domaine national du Louvre et des Tuileries et leur conservatrice en chef, Emmanuelle Héran.
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Constance Nouvel et Marina Gadonneix font de la photo.Pourtant très différentes, leurs images défendent une photographie au carré : qui interroge et arpente les mises en abymes autant que les pouvoirs de leur médium. Elles vivent toutes les deux à Paris et je les rencontre dans leurs ateliers respectifs au cœur de l’été 2021. On regarde ensemble leur travail sur des ordinateurs, on feuillette des catalogues, on plonge dans des dossiers, on revient sur des projets passés. Pour l’exposition Fata Morgana, elles montreront l’une et l’autre certains de ces projets plus anciens et fabriquent aussi pour l’occasion quelque chose de nouveau.
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Julien Bismuth et Christine Rebet sont tous les deux nés au début des années 1970. L’un est plutôt artiste écrivain, quand l’autre réalise des films d’animation. Julien est récemment parti en Amazonie pour tourner un film dédié au peuple pirara et à son langage. Christine est allée au Barhein pour enregistrer ce qu’il reste des chants ancestraux des pêcheurs de perles. Deux manières d’enregistrer les lointains - et de les raconter.
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