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Épisode 33 : Malentendu. 5 février 21‪.‬ Chloé Lise - Journal embryonnaire

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Je pourrais mourir pour mes idées. Je parle quand les autres se taisent. 

Je montre ma bouche quand toutes les autres sont cousues cachées sous ce papier bleu. 

Je n’ai pas peur de leur sourire à toutes ces pauvres bouches que l’on fait taire. 

Que l’on empêche d’être des bouches.

Je ne dis pas quoi faire, non. Je montre la vie. Regarde, ce sourire que tu n’as pas vu depuis si longtemps. 

Regarde cette courbe qui se dessine parfaitement belle, douce, irrésistible, qui te rebranche à la terre, cette courbe qui t’étonne. 

Et pourtant, ce n’est pas si facile. 

Tu t’affiches large banane, quand les passants te dévisagent, ils te regardent comme le diable, parce qu’eux, par peur de mourir ils ne vivent plus. 

Alors ils t’en veulent, comment oses-tu, quel affront !  Ne pas partager leurs peurs.

Alors j’arrive, à les brancher parfois, à leur dégoupiller un smile, j’ai même un bonjour sur un malentendu. 

Les gens sont perdus, peut-être le disent-ils sans faire exprès, oups, trop tard, ils n’ont pas pu le rattraper en vol, trop tard pour le ravaler. 

Il m’a écrit aujourd’hui sur un malentendu. Sur un mal coché. 

Il croyait avoir écrit à une autre. Et moi, je lui ai répondu à un autre. Il écrivait à une autre Chloé, moi à un autre Damien.  

Malentendu sur malentendu. Moins et moins ça fait plus, on s’est bien entendus. 

On a vite fait parlé des deux autres, des doubles Chloé et Damien, ils ont peut-être des sifflements à l’oreille dans leurs autres dimensions.

Ah s’ils nous avaient entendu ! 

Ils auraient bien ri, après n’y avoir rien compris. 

Aragon doit se dire qu’il a bon dos, qu’on l’utilise, deux parisiens sans vers grognent, deux parisiens qui se disputent le sort de Paris, le Paris à tout prix, le Paris qui m’a tout pris. 

Le paridoxe pardon. Ignoble machination de l’univers pour prendre les paris.

Je pourrais mourir pour mes idées. Je parle quand les autres se taisent. 

Je montre ma bouche quand toutes les autres sont cousues cachées sous ce papier bleu. 

Je n’ai pas peur de leur sourire à toutes ces pauvres bouches que l’on fait taire. 

Que l’on empêche d’être des bouches.

Je ne dis pas quoi faire, non. Je montre la vie. Regarde, ce sourire que tu n’as pas vu depuis si longtemps. 

Regarde cette courbe qui se dessine parfaitement belle, douce, irrésistible, qui te rebranche à la terre, cette courbe qui t’étonne. 

Et pourtant, ce n’est pas si facile. 

Tu t’affiches large banane, quand les passants te dévisagent, ils te regardent comme le diable, parce qu’eux, par peur de mourir ils ne vivent plus. 

Alors ils t’en veulent, comment oses-tu, quel affront !  Ne pas partager leurs peurs.

Alors j’arrive, à les brancher parfois, à leur dégoupiller un smile, j’ai même un bonjour sur un malentendu. 

Les gens sont perdus, peut-être le disent-ils sans faire exprès, oups, trop tard, ils n’ont pas pu le rattraper en vol, trop tard pour le ravaler. 

Il m’a écrit aujourd’hui sur un malentendu. Sur un mal coché. 

Il croyait avoir écrit à une autre. Et moi, je lui ai répondu à un autre. Il écrivait à une autre Chloé, moi à un autre Damien.  

Malentendu sur malentendu. Moins et moins ça fait plus, on s’est bien entendus. 

On a vite fait parlé des deux autres, des doubles Chloé et Damien, ils ont peut-être des sifflements à l’oreille dans leurs autres dimensions.

Ah s’ils nous avaient entendu ! 

Ils auraient bien ri, après n’y avoir rien compris. 

Aragon doit se dire qu’il a bon dos, qu’on l’utilise, deux parisiens sans vers grognent, deux parisiens qui se disputent le sort de Paris, le Paris à tout prix, le Paris qui m’a tout pris. 

Le paridoxe pardon. Ignoble machination de l’univers pour prendre les paris.

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