LES VILLES RENVERSEES FLAIR PODCAST

Le 5ème épisode des Villes renversées porte sur Les villes éco-féministes.
« La ville est une mémoire organisée [et] les femmes sont les oubliées de l’histoire » disait Hannah Arendt. Autrement dit, les villes ne sont pas des constructions neutres et ne peuvent être réduites à de simples objets architecturaux, techniques ou réglementaires. Elles sont le fruit d’une longue histoire et d’une culture spécifique. Car l’espace urbain reproduit les pratiques sociales et culturelles dominantes telles que les rapports de pouvoir de l’Homme sur la nature, sur la terre, sur les pauvres, sur les femmes. Il attribue, en fonction des différentes périodes de l’histoire, une place particulière aux femmes dans l’espace public.
Le mouvement éco-féministe nous invite à repenser nos sociétés à la lumière des logiques de domination de la nature et de la femme. Il développe une critique de l’anthropocentrisme, fondé sur la prépondérance d’une culture masculine et souligne les liens qui existent entre domination de la nature et oppression des femmes. Il propose la fin de la destruction écologique et de la soumission des femmes dans un cadre d’émancipation commun.
Pour l’éco-féminisme, les questions d’écologie et de féminisme sont intrinsèquement liées : la prédominance des valeurs masculines a entraîné une oppression des femmes par les hommes et une exploitation outrancière de la nature et de la terre par les humains.

Les villes confinées, tel est le sujet de notre 4ème épisode des Villes renversées. Les confinements dus à la crise sanitaire nous ont offert de nouvelles images des villes avec des villes à l’arrêt et vides, des images de plantes et d’herbes colonisant nos trottoirs et nos espaces publics mais aussi des chants d’oiseaux et la présence intempestive d’animaux aperçus depuis les fenêtres de nos appartements.
Ce grippage imprévu de la machine métropolitaine par les mois de confinement a développé chez de nombreuses personnes un désir de reconnexion avec la nature, ainsi qu’un certain rejet de la ville. La ville ou plus exactement le processus métropolitain est apparu comme le coupable idéal de la pandémie.
Surtout, la crise sanitaire liée à l'épidémie de Covid-19 est en train de bousculer nos conceptions et nos représentations des villes. Elle nous questionne sur la densité urbaine, le partage de l'espace, la place de la nature, l’évolution de nos manières de travailler, d’habiter et de nous déplacer. Elle révèle aussi les inégalités sociales et les nombreuses ségrégations socio-spatiales.
La crise sanitaire ouvre aussi des brèches prometteuses pour ré-interroger et ré-imaginer nos villes afin de bâtir les villes de l’après COVID. Ces villes vont-t-elles disparaître ? Se transformer radicalement ? Va-t-on assister à l’émergence d’un « urbanisme punk » ou d’une « ville ré- ensauvagée » pour reprendre les termes de Max Rousseau, c’est-à-dire une ville qui reconnecte humains et non-humains.

Note aux auditeurs : nous avons rencontré un problème de son en début d’interview mais le problème se règle après quelques minutes !
Extrait musical de Ghost Town par The Specials

Raphaël Besson consacre ce 3ème épisode des Villes renversées aux névroses des villes ! Parce qu'il a le sentiment d’un malaise dans notre civilisation urbaine et qu'il explore les villes en profondeur depuis une dizaine d’années, Raphaël Besson a pris conscience, grâce aux travaux de l’ANPU (agence nationale de psychanalyse urbaine) entre autres, de l’existence de « nœuds urbains » et de névroses ancrées dans nos territoires.
Il y a les névroses récurrentes des villes, telles que fractures urbaines, perte de vitalité, maladie des grands ensembles jusqu'à ce nouveau traumatisme urbain qu'est le confinement et des névroses plus spécifiques telles que traumatismes historiques ou crises identitaires. Certaines villes connaissent une combinaison infinie de névroses, les rendant incapables d’écrire un nouveau récit métropolitain et d’imaginer d’autres futurs souhaitables.
Oui ! L’espace urbain sécrète ses propres pathologies, alors quelles sont les recettes qui permettraient de soigner ce corps urbain névrosé ?

Le biomimétisme s’intéresse au vivant dans son ensemble pour s'en inspirer dans nos écosystèmes urbains. Le biomimétisme, c’est l’idée de s’inspirer des formes, des matières, des propriétés, des processus et des fonctions du vivant pour imaginer des solutions en symbiose avec la nature et utiles à des secteurs aussi divers que la santé, l’industrie, l’agriculture, l’architecture ou la gouvernance de nos Institutions et de nos organisations.
Des organimes comme le Biomim’city lab, groupe prospectif animé par le CEEBIOS (le Centre d’études et d’expertise en Biomimétisme) cherchent à concevoir et à bâtir des villes biomimétiques, c’est-à-dire des villes qui réinventent les relations que les milieux urbains entretiennent avec le vivant.
Les villes biomimétiques cherchent à créer les conditions d’épanouissement du vivant dans toutes ses dimensions dans l’objectif de créer à termes des villes régénératives, en mesure de produire de la biodiversité, de l’énergie et de la nourriture, de recycler les déchets, de stocker du carbone, de purifier l’air et l’eau et de créer toute une série de services écosystémiques.

Plus d'infos sur :

https://ceebios.com/
https://parallele.pro/

Pour ce 1er épisode de la collection Les villes renversées proposée par Raphael Besson, nous parlons des villes biodiversitaires.
Avec l’entrée dans l’ère Anthropocène et la prise de conscience de l’impact des activités humaines sur le système Terre (le changement climatique, la perte de biodiversité, la destruction de nos cadres de vie), s’ouvre une période féconde pour transformer le rapport que les villes entretiennent avec la nature et passer d’une logique d’ignorance, d’instrumentalisation, voire de prédation de la nature à une logique de régénération.
Les villes qui occupent 20 % du territoire terrestre et concentrent plus de la moitié de la population mondiale, ont un rôle décisif à jouer dans la conservation et la reproduction du vivant. Selon certaines hypothèses, les villes pourraient devenir elle mêmes productrices de biodiversité, à condition cependant de considérer la nature comme point de départ de tout projet d’urbanisme.
Si l’idée est séduisante, cet urbanisme de l’Anthropocène reste encore largement à inventer…