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Suliane Brahim dit Le Renard et l'Écureuil Les Fables de La Fontaine

    • Artes escénicas

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Il ne se faut jamais moquer des misérables,

Car qui peut s'assurer d'être toujours heureux ?

Le sage Ésope dans ses fables

Nous en donne un exemple ou deux ;

Je ne les cite point, et certaine chronique

M'en fournit un plus authentique.

Le Renard se moquait un jour de l'Écureuil

Qu'il voyait assailli d'une forte tempête :

Te voilà, disait-il, près d'entrer au cercueil

Et de ta queue en vain tu te couvres la tête.

Plus tu t'es approché du faîte,

Plus l'orage te trouve en butte à tous ses coups.

Tu cherchais les lieux hauts et voisins de la foudre :

Voilà ce qui t'en prend ; moi qui cherche des trous,

Je ris, en attendant que tu sois mis en poudre.

Tandis qu'ainsi le Renard se gabait,

Il prenait maint pauvre poulet

Au gobet ;

Lorsque l'ire du Ciel à l'Écureuil pardonne :

Il n'éclaire plus, ni ne tonne ;

L'orage cesse ; et le beau temps venu

Un chasseur ayant aperçu

Le train de ce Renard autour de sa tanière :

" Tu paieras, dit-il, mes poulets. "

Aussitôt nombre de bassets

Vous fait déloger le compère.

L'Écureuil l'aperçoit qui fuit

Devant la meute qui le suit.

Ce plaisir ne lui dure guère,

Car bientôt il le voit aux portes du trépas.

Il le voit ; mais il n'en rit pas,

Instruit par sa propre misère.

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Il ne se faut jamais moquer des misérables,

Car qui peut s'assurer d'être toujours heureux ?

Le sage Ésope dans ses fables

Nous en donne un exemple ou deux ;

Je ne les cite point, et certaine chronique

M'en fournit un plus authentique.

Le Renard se moquait un jour de l'Écureuil

Qu'il voyait assailli d'une forte tempête :

Te voilà, disait-il, près d'entrer au cercueil

Et de ta queue en vain tu te couvres la tête.

Plus tu t'es approché du faîte,

Plus l'orage te trouve en butte à tous ses coups.

Tu cherchais les lieux hauts et voisins de la foudre :

Voilà ce qui t'en prend ; moi qui cherche des trous,

Je ris, en attendant que tu sois mis en poudre.

Tandis qu'ainsi le Renard se gabait,

Il prenait maint pauvre poulet

Au gobet ;

Lorsque l'ire du Ciel à l'Écureuil pardonne :

Il n'éclaire plus, ni ne tonne ;

L'orage cesse ; et le beau temps venu

Un chasseur ayant aperçu

Le train de ce Renard autour de sa tanière :

" Tu paieras, dit-il, mes poulets. "

Aussitôt nombre de bassets

Vous fait déloger le compère.

L'Écureuil l'aperçoit qui fuit

Devant la meute qui le suit.

Ce plaisir ne lui dure guère,

Car bientôt il le voit aux portes du trépas.

Il le voit ; mais il n'en rit pas,

Instruit par sa propre misère.

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