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[Reupload d'un épisode à l'arrache, fait en 2020] 

La Nature d’un côté, l’Homme de l’autre.

Pendant des siècles, nous avons accepté l'idée que cette vision du monde relevait en fait d'une force neutre, une sorte de loi biologique, comme la théorie de l'évolution de Darwin.

Mais cette séparation est-elle justifiée ? Et en fait... qu’est-ce que c’est la Nature ? Est-ce que ça existe vraiment ?

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Je vis qu'il n'y avait pas de Nature,

que la Nature n'existe pas,

qu'il y a des monts, des vallées, des plaines,

qu'il y a des arbres, des fleurs, des herbes

qu'il y a des fleuves et des pierres,

mais qu'il n'y a pas un tout dont cela fasse partie,

qu'un ensemble réel et véritable

n'est qu'une maladie de notre pensée.

F. Pessoa

Pourquoi voulons-nous « protéger la nature » ?

Pour produire des paysages pour les touristes ou pour sauvegarder le « capital naturel » ?

D’une part, l’écologie conservationniste nous donne à voir une Nature comme sanctuaire, loin des dégradations des hommes.

En 1960, une loi sur la protection des parcs naturel en France déclare par exemple « La nature, préservée du danger de dégradation pourra se développer dans toute sa spontanéité. Ces parc pourront même devenir de véritables musées d'histoire naturelle tout en conservant leur rôle de centre de villégiature privilégié ».

D’autre part, cette écologie qu'on pourrait qualifier d'utilitariste protège le domaine du non-humain pour les bienfaits apportés à l’homme. Protéger l’environnement n’est alors qu’une manière d’assurer la gestion d’un réservoir de ressources.

Ainsi, le programme de l'ONU "la Stratégie mondiale de la conservation" affiche pour sous-titre "La conservation des ressources vivantes au service du développement durable". La conservation y est définie comme une meilleure gestion qui permettrait de tirer le maximum d'avantages des ressources vivantes afin de poursuivre leur exploitation sur le long terme.  

Afin de sortir de ce cadre, il convient de proposer une éthique écocentrée, qui attribue au non-humain un caractère de fin en soi, une valeur propre, voire un statut de détenteur de droits.

ERRATUM : Dans l'épisode, je compare la deep ecology américaine, et l'écologie profonde française. En réalité, il existe plusieurs différences entre ces deux courants de pensée. 


Sources et références citées :

- LA QUESTION DE L'ÉCOLOGIE, Catherine Larrère : https://www.cairn.info/revue-cahiers-philosophiques1-2011-4-page-63.htm 

- Xavier Marmier est dans l'obligation de détruire sa cabane, car celle-ci se trouve dans une zone classée Natura 2000 : https://france3-regions.francetvinfo.fr/bourgogne-franche-comte/cleron-cour-appel-ordonne-destruction-cabane-perchee-arbres-1646244.html

- L'article de Slate qui évoque l'affaire de la cabane de Xavier Marmier : http://www.slate.fr/story/177114/ecologie-patrimoine-etre-humain-rassemblement-national-lrem

- La recomposition des mondes, de Alessandro Pignocchi : https://livre.fnac.com/a13192514/Alessandro-Pignocchi-La-recomposition-des-mondes

- La critique de la bande dessinée, sur France Inter : https://www.youtube.com/watch?v=Mdk0DrYcQuw

- Game of Earth : « ECOPO - Éthique biocentrique vs. Éthique écocentrique » : https://www.youtube.com/watch?v=DPBurfZ9K54