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L’histoire d’un village breton qui empêche la construction d’une centrale nucléaire‪.‬ Fréquence Terre

    • Naturaleza

Fréquence Terre a rencontré Nicolas Guillou, réalisateur du film « Nous serons toujours là – Plogoff 1980 ». L’histoire (réelle) d’un village breton (Plogoff – Finistère, pointe du raz) qui s’est mobilisé dans les années 1980 contre l’implantation devant chez eux, d’une centrale nucléaire.

Non sans rappeler des combats comme celui de Notre-Dame-Des-Landes, Nicolas Guillou raconte comment les habitants (et les maires) des communes ont appris par les journaux et sans aucune concertation préalable, qu’une centrale allait se construire sur leur territoire.

La population s’est très vite mobilisée, non sans créer des déchirures au sein de la population voire même dans certaines familles.

Pour monter son film, Nicolas Guillou est allé à la rencontre de la population, sur place. Il a été surpris de constater que 44 ans plus tard, la plaie n’était pas refermée.

« Quand j’ai organisé mes réunions publiques pour présenter mon projet, j’ai même vu des femmes pleurer tellement le traumatisme était encore frais dans les esprits ».

Ce que Nicolas Guillou voulait montrer dans son film, c’est « la mobilisation positive » … « montrer qu’il est possible d’arriver à des résultats si on se mobilise ».

Si 40 ans après cet événements le traumatisme est encore palpable, pour Nicolas Guillou nous sommes loin d’avoir réglé ce genre de problème. Pour lui, le gouvernement cherche toujours à passer en force et « nous prend pour des cons ».

Pour ce qui est du problème de l’énergie aujourd’hui en France et dans le monde, « nous prenons le problème à l’envers »… « Ce sont des projets qui doivent s’inscrire sur le long terme, avec la population. Nous avons des ingénieurs » …

De rappeler que le nucléaire civil est au centre des intérêts en Ukraine et il faut se poser la question dans le cadre d’une guerre plus large.

La préoccupation des habitants de Plogoff était d’abord une question « d’urbanisme ». La centrale allait dénaturer le paysage et des habitants allaient être délocalisés ce à quoi ils s’opposaient fermement.

Ce n’est que dans un second temps et après la constitution par les habitant eux-mêmes de comités locaux d’information nucléaire (CLIN) que des scientifiques sont venus expliquer à la population locale ce qu’était le nucléaire et toute sa dangerosité.

Ces séances d’information parfois à l’origine de la constitution des premières associations écologistes, ont eu comme effet de renforcer la mobilisation. Pour les pêcheurs et les agriculteurs du coin, l’inquiétude était grande : « personne n’achètera plus mes poissons » … « personne n’achètera plus mes légumes ». Même si EDF leur assurait le contraire, la méfiance s’est installée et les habitants ont découvert au final toutes les techniques sournoises employées par EDF pour leur faire courber l’échine.

Vous l’avez compris, la mobilisation l’a emportée sur l’implantation de la centrale à Plogoff, mais pour Nicolas Guillou, il était important de faire revivre cet événement et de mettre en exergue ce qu’il appelle « la lutte positive », « car ce n’est pas fini »… « le cas de figure peut se reproduire »… de prendre l’exemple des bonnets rouges (mobilisation en 2013 contre le projet de la taxe poids lourds) ou encore Notre-Dame-Des-Landes.

« Je reproche aux gouvernements de prendre des décisions à court terme »… » ce sont toujours des décisions qui doivent produire leurs effets pendant le quinquennat »… »sur des problématiques aussi importantes que l’énergie, il faut voir plus loin »… »j’ai peur que nous ayons le même problème avec l’éolien et le photovoltaïque ». 

Plogoff sort en salles le 27 mars.

Fréquence Terre a rencontré Nicolas Guillou, réalisateur du film « Nous serons toujours là – Plogoff 1980 ». L’histoire (réelle) d’un village breton (Plogoff – Finistère, pointe du raz) qui s’est mobilisé dans les années 1980 contre l’implantation devant chez eux, d’une centrale nucléaire.

Non sans rappeler des combats comme celui de Notre-Dame-Des-Landes, Nicolas Guillou raconte comment les habitants (et les maires) des communes ont appris par les journaux et sans aucune concertation préalable, qu’une centrale allait se construire sur leur territoire.

La population s’est très vite mobilisée, non sans créer des déchirures au sein de la population voire même dans certaines familles.

Pour monter son film, Nicolas Guillou est allé à la rencontre de la population, sur place. Il a été surpris de constater que 44 ans plus tard, la plaie n’était pas refermée.

« Quand j’ai organisé mes réunions publiques pour présenter mon projet, j’ai même vu des femmes pleurer tellement le traumatisme était encore frais dans les esprits ».

Ce que Nicolas Guillou voulait montrer dans son film, c’est « la mobilisation positive » … « montrer qu’il est possible d’arriver à des résultats si on se mobilise ».

Si 40 ans après cet événements le traumatisme est encore palpable, pour Nicolas Guillou nous sommes loin d’avoir réglé ce genre de problème. Pour lui, le gouvernement cherche toujours à passer en force et « nous prend pour des cons ».

Pour ce qui est du problème de l’énergie aujourd’hui en France et dans le monde, « nous prenons le problème à l’envers »… « Ce sont des projets qui doivent s’inscrire sur le long terme, avec la population. Nous avons des ingénieurs » …

De rappeler que le nucléaire civil est au centre des intérêts en Ukraine et il faut se poser la question dans le cadre d’une guerre plus large.

La préoccupation des habitants de Plogoff était d’abord une question « d’urbanisme ». La centrale allait dénaturer le paysage et des habitants allaient être délocalisés ce à quoi ils s’opposaient fermement.

Ce n’est que dans un second temps et après la constitution par les habitant eux-mêmes de comités locaux d’information nucléaire (CLIN) que des scientifiques sont venus expliquer à la population locale ce qu’était le nucléaire et toute sa dangerosité.

Ces séances d’information parfois à l’origine de la constitution des premières associations écologistes, ont eu comme effet de renforcer la mobilisation. Pour les pêcheurs et les agriculteurs du coin, l’inquiétude était grande : « personne n’achètera plus mes poissons » … « personne n’achètera plus mes légumes ». Même si EDF leur assurait le contraire, la méfiance s’est installée et les habitants ont découvert au final toutes les techniques sournoises employées par EDF pour leur faire courber l’échine.

Vous l’avez compris, la mobilisation l’a emportée sur l’implantation de la centrale à Plogoff, mais pour Nicolas Guillou, il était important de faire revivre cet événement et de mettre en exergue ce qu’il appelle « la lutte positive », « car ce n’est pas fini »… « le cas de figure peut se reproduire »… de prendre l’exemple des bonnets rouges (mobilisation en 2013 contre le projet de la taxe poids lourds) ou encore Notre-Dame-Des-Landes.

« Je reproche aux gouvernements de prendre des décisions à court terme »… » ce sont toujours des décisions qui doivent produire leurs effets pendant le quinquennat »… »sur des problématiques aussi importantes que l’énergie, il faut voir plus loin »… »j’ai peur que nous ayons le même problème avec l’éolien et le photovoltaïque ». 

Plogoff sort en salles le 27 mars.

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