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04 - La morale des monstres Polyphonies

    • Arts du spectacle

Que se passe-t-il quand les projecteurs de théâtre renversent la frontière entre l’ombre et la lumière ? Les personnages de monstres, les personnages marginalisés mettent au jour l’étroitesse des normes et des discours majoritaires. Les Bonnes de Jean Genet et Roberto Zucco de Bernard-Marie Koltès illuminent l’obscurité en mettant en scène des criminel.le.s. Avec 40 degrés sous zéro, L'homosexuel ou la difficulté de s'exprimer et Les quatre jumelles, Copi, Louis Arène et le Munstrum théâtre donnent vie à des personnages exubérants qui dynamitent les codes en questionnant la binarité de genre, les rapports de pouvoir, les relations familiales avec une liberté exaltée. Ces pièces interrogent, fascinent et dérangent. Ces œuvres sont des trésors pour une interprétation émancipée en classe, qui se nourrit de la morale commune pour l’interroger, pour remettre en cause les présupposés collectifs en renversant les notions d’ordre et de désordre. La polyphonie et la polymorphie qui se déploient dans un jeu révolté et énergique nous montrent que pour être réellement subversif, il ne s’agit pas de dire : « je peux tout dire comme je veux », en créant une bataille de domination, mais justement de garder ou gagner la conscience du minoritaire face au majoritaire. Loin de tomber dans le relativisme le plus total, cette déconstruction, cette joyeuse valse des discours, des morales établies, des stéréotypes, et des notions du bien et du mal permettent de comprendre que le bruissement du monde est… polyphonique, multiple, et il s’agit de l’entendre en classe. 

Je remercie vivement Laetitia Cozic, Anisse Aloulou Masini, Etienne Muller, Alexandra Païro, Pauline Pinon, Constance Vidal-Naquet et Fanny Taraki, pour leur participation et leur lecture des textes.

Œuvres citées :

La pièce 40 degrés sous zéro, L’homosexuel ou la difficulté de s’exprimer et les quatre jumelles, Mise en scène par Louis Arène d’après Copi, sera reprise en 2021 (Le Monfort, Paris ; La Filature, Mulhouse ; Le Quai, CDN d’Angers). Voir les informations sur la page de la compagnie : https://www.munstrum.com/40-sous-zero

Jean Genet, Les Bonnes, 1947, éditions Folio Gallimard.

Bernard-Marie Koltès, Roberto Zucco, 1990, éditions de Minuit.

Mise en scène des Bonnes de Jacques Vincey à l’Athénée à Paris. https://www.lemonde.fr/culture/article/2012/01/18/jacques-vincey-rend-aux-bonnes-tout-l-eclat-de-leur-danse-macabre_1631212_3246.html https://www.theatre-contemporain.net/spectacles/Les-Bonnes-5246/

Mise en scène de Roberto Zucco par Richard Brunel https://www.theatre-contemporain.net/spectacles/Roberto-Zucco-15128/ensavoirplus/idcontent/62223

Umberto Eco, L’œuvre Ouverte, 1962, éditions du Seuil.

Didier Eribon, Une morale du minoritaire. Variations sur un thème de Jean Genet, 2015, éditions Flammarion, collections « Champs Essais »

Michel Foucault, Surveiller et punir, 1975, éditions Gallimard.

Générique créé par Anna Colléoc à partir de "Poison" de Ona, et musique dans l’épisode à partir de "Kindness and resonance" de Naoya Sakamata.

Que se passe-t-il quand les projecteurs de théâtre renversent la frontière entre l’ombre et la lumière ? Les personnages de monstres, les personnages marginalisés mettent au jour l’étroitesse des normes et des discours majoritaires. Les Bonnes de Jean Genet et Roberto Zucco de Bernard-Marie Koltès illuminent l’obscurité en mettant en scène des criminel.le.s. Avec 40 degrés sous zéro, L'homosexuel ou la difficulté de s'exprimer et Les quatre jumelles, Copi, Louis Arène et le Munstrum théâtre donnent vie à des personnages exubérants qui dynamitent les codes en questionnant la binarité de genre, les rapports de pouvoir, les relations familiales avec une liberté exaltée. Ces pièces interrogent, fascinent et dérangent. Ces œuvres sont des trésors pour une interprétation émancipée en classe, qui se nourrit de la morale commune pour l’interroger, pour remettre en cause les présupposés collectifs en renversant les notions d’ordre et de désordre. La polyphonie et la polymorphie qui se déploient dans un jeu révolté et énergique nous montrent que pour être réellement subversif, il ne s’agit pas de dire : « je peux tout dire comme je veux », en créant une bataille de domination, mais justement de garder ou gagner la conscience du minoritaire face au majoritaire. Loin de tomber dans le relativisme le plus total, cette déconstruction, cette joyeuse valse des discours, des morales établies, des stéréotypes, et des notions du bien et du mal permettent de comprendre que le bruissement du monde est… polyphonique, multiple, et il s’agit de l’entendre en classe. 

Je remercie vivement Laetitia Cozic, Anisse Aloulou Masini, Etienne Muller, Alexandra Païro, Pauline Pinon, Constance Vidal-Naquet et Fanny Taraki, pour leur participation et leur lecture des textes.

Œuvres citées :

La pièce 40 degrés sous zéro, L’homosexuel ou la difficulté de s’exprimer et les quatre jumelles, Mise en scène par Louis Arène d’après Copi, sera reprise en 2021 (Le Monfort, Paris ; La Filature, Mulhouse ; Le Quai, CDN d’Angers). Voir les informations sur la page de la compagnie : https://www.munstrum.com/40-sous-zero

Jean Genet, Les Bonnes, 1947, éditions Folio Gallimard.

Bernard-Marie Koltès, Roberto Zucco, 1990, éditions de Minuit.

Mise en scène des Bonnes de Jacques Vincey à l’Athénée à Paris. https://www.lemonde.fr/culture/article/2012/01/18/jacques-vincey-rend-aux-bonnes-tout-l-eclat-de-leur-danse-macabre_1631212_3246.html https://www.theatre-contemporain.net/spectacles/Les-Bonnes-5246/

Mise en scène de Roberto Zucco par Richard Brunel https://www.theatre-contemporain.net/spectacles/Roberto-Zucco-15128/ensavoirplus/idcontent/62223

Umberto Eco, L’œuvre Ouverte, 1962, éditions du Seuil.

Didier Eribon, Une morale du minoritaire. Variations sur un thème de Jean Genet, 2015, éditions Flammarion, collections « Champs Essais »

Michel Foucault, Surveiller et punir, 1975, éditions Gallimard.

Générique créé par Anna Colléoc à partir de "Poison" de Ona, et musique dans l’épisode à partir de "Kindness and resonance" de Naoya Sakamata.

1h 3 min