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Un site avec des mots, des images et des sons

Aldor (le podcast‪)‬ Aldor

    • Culture et société
    • 5,0 • 4 notes

Un site avec des mots, des images et des sons

    Le problème à trois corps (de Liu Cixin)

    Le problème à trois corps (de Liu Cixin)

    Il y avait l’autre jour à l’INALCO une conférence sur la guerre cognitive, et plus précisément sur la théorisation, par l’armée de la République populaire de Chine, de la guerre cognitive.







    Ceux qui ont lu Le problème à trois corps (les deux premiers tomes sont passionnants, le troisième m’est tombé des mains) savent que cette question de la guerre cognitive est au coeur du roman de Liu Cixin, qui dépeint un conflit, un long avant-conflit, plutôt, une guerre psychologique de plusieurs siècles, entre humains et habitants d’une lointaine planète, Trisolaris, qui veulent quitter leur monde car celui-ci est rendu chaotique et donc inhabitable par les forces gravitationnelles imprévisibles qu’y exercent trois soleils.







    Les Trisolariens ont décidé de rechercher une planète plus viable que la leur ; grâce à nos diverses émissions, ils ont repéré la Terre et ont jeté sur elle leur dévolu. Ils tentent ensuite, dans la perspective d’une invasion qui ne pourra se produire que dans plusieurs centaines d’années car Trisolaris est loin et les vaisseaux spatiaux pas si rapides que cela ; ils tentent ensuite d’affaiblir la capacité et la volonté de résistance des terriens en sapant leur confiance en la science et leur croyance en leur propre légitimité à habiter la planète bleue.







    Mais, comme l’avaient déjà montré Goscinny et Uderzo dans La Zizanie, la guerre psychologique est chose vibrante et indéfiniment retournable. Si elle peut consister à démoraliser l’adversaire, elle peut également consister à lui donner faussement confiance, histoire de l’inciter à baisser la garde pour pouvoir plus facilement le manger tout cru. Le problème à trois corps est le récit de ces combats à trois, quatre ou dix-huit bandes, de ces retournements continuels de stratégies qui visent à susciter, chez les humains comme chez les trisolariens, une fausse appréciation des forces et faiblesses de l’autre, ou un comportement particulier qui, un jour, pourra être exploité contre lui.







    L’attaque initiale des Trisolariens prend ainsi la forme d’une vague de suicides chez une partie de l’élite scientifique qui arrive à être convaincue que les fondements de la science sont faux, et que l’étudier est inutile. Parallèlement, cette même élite est incitée à jouer à un jeu en réseau dans lequel elle fait l’expérience de la vie chaotique des Trisolariens, apprend à les connaître et noue des relations avec certains d’entre eux. C’est par le biais de ce jeu que des informations sont communiquées d’un monde à l’autre et qu’une partie de la population décide de se mettre au service de Trisolaris. Les terriens ne sont pas en reste et mettent également en oeuvre des stratégies sophistiquées de dissimulation et de diffusion de fausses nouvelles si bien qu’on est rapidement perdu, sans plus savoir où est le vrai.







    Ce qui est passionnant (j’en reviens ici à mon introduction), c’est la réflexion en abyme ouverte par le livre. On pourrait en effet considérer Le problème à trois corps, qui met constamment en scène l’armée chinoise se formant peu à peu à la guerre cognitive ; mais aussi le relais que lui donnent les Majors américaines du cinéma et de l’entertainment, comme une pièce,

    • 4 min
    Tous au Larzac

    Tous au Larzac

    Le ciné-club de l’ENS projetait l’autre jour Tous au Larzac, un film réalisé en 2011 par Christian Rouaud.







    Je ne connaissais pas ce film dont on sort heureux, confiant et ragaillardi, à la fois parce que la lutte qu’il raconte et son succès furent improbables, exemplaires et extraordinaires ; et parce que les témoins et acteurs qui les racontent, trente ou quarante ans après, sont emplis de gentillesse, de compréhension et d’émerveillement devant la tournure si singulière, si imprévue, que prit leur combat. Après tant de temps, ils ne sont toujours pas revenus de ces onze années folles, et ils sont, pour cela mais aussi pour leur sincérité, leur simplicité, leur bonté, adorables.







    C’est l’improbabilité de tout ce qui se noua, de tout ce qui arriva à se nouer et à démentir tous les pronostics sérieux et rationnels qui pouvaient, qui avaient sans doute été faits sur le cours probable, raisonnable, des événements, qui étonne d’abord et rend joyeux parce que libéré du poids que fait ordinairement peser sur nos idées, sur nos projets, le réalisme, ce réalisme qui continuellement nous susurre que cela ne vaut pas la peine, que c’est perdu d’avance, que jamais on n’y arrivera.







    La première improbabilité, que le film souligne, fut le choix initial des premiers mobilisés, ces 103 paysans du causse du Larzac, pour la plupart issus d’un milieu traditionnellement conservateur, de ne pas accepter la décision gouvernementale d’agrandir le camp militaire, de la contester et de se regrouper pour y faire obstacle. Comment, pourquoi, firent-ils le choix de l’insoumission, ces agriculteurs qui deux ans avant, en 68, ils le disent eux-mêmes, avaient majoritairement été du côté de l’ordre ? Quelle force les anima et les soutint pour qu’ils décident, à 103 sur les 108 dont les terres étaient menacées par l’extension du camp, pour qu’ils décident de faire front et de rester toujours unis dans une sorte de serment du jeu de paume ?







    La deuxième improbabilité fut le soutien accordé à cette rébellion par deux forces localement puissantes et qui, elles aussi, jouaient à front renversé : le clergé catholique, dont certains membres épousèrent très vite la querelle des paysans, et la FDSEA, qui dans un premier temps (pas jusqu’à la fin) accompagna le mouvement et s’en fit le relais auprès de la très puissante FNSEA.







    Il y eut ensuite l’extraordinaire convergence qui se fit entre ce mouvement paysan et plein de choses qui n’avaient au début rien à voir mais qui trouvèrent ensemble, au Larzac, un sens, une énergie communes : se rassemblèrent alors antimilitaristes, hippies, maoïstes, objecteurs de conscience, pacifistes, premiers écologistes, dans une configuration inattendue mais qui, miraculeusement, fonctionna parfaitement, dans un très long moment de grâce, permettant à la lutte de durer, de se renouveler, de grandir, de se faire connaître et reconnaître, en France comme à l’étranger, et finalement de triompher.







    Une leçon d’optimisme.

    • 3 min
    Le matin des magiciens

    Le matin des magiciens

    Aurore à Porquerolles































    C’est à ma mère, qui était très friande de ces choses-là, et qui fut l’une des premières abonnées à Planète, malgré un mari, mon père, qui était, lui, l’incarnation du rationalisme (mais cependant l’un et l’autre s’étaient rencontrés, plus et aimés, ce qui montre qu’ils n’étaient pas bornés mais au contraire conscients de leurs limites, curieux chacun de l’autre et heureux d’aller au-delà d’eux-mêmes) ; c’est à mère que je dois d’avoir précocement découvert, lu et aimé Le matin des magiciens, ce livre sulfureux publié en 1960 par Louis Pauwels et Jacques Bergier.







    Sulfureux, il l’est devenu, à cause notamment du parcours de Louis Pauwels. Mais dès sa parution, ce livre débordant, qui nous promène des Mayas aux Rose-Croix, de la science soviétique aux monastères médiévaux, de la cybernétique aux nazis, et qui met continuellement en scène des personnages venus de tous les temps et de tous les lieux, dans un feu d’artifice permanent qui fait éclater tous les cadres, qui dissout toutes les frontières classiquement élevées entre la science et la magie, la chimie et l’alchimie, l’histoire et la fiction ; ce livre fut justement critiqué pour son manque de rigueur et de sérieux, l’utilisation superficielle et parfois malhonnête des faits, idées et citations exposées, ses tendances ésotériques et presque conspirationnistes avant l’heure.







    Mais on éprouvait un immense plaisir, une immense joie, à le lire, à se plonger dans l’extraordinaire érudition de ses auteurs, qui connaissaient (mais comment avaient-ils  fait ?) des milliers d’anecdotes, de théories,  de personnalités oubliées, et savaient, avec grâce, humour et cette sorte de clin d’oeil de qui partage avec nous un secret ; savaient tisser entre toutes ces choses si éloignées, si différentes, si anachroniques, un chemin mystérieux et rempli de lumière, un fil d’Ariane qui donnait une apparence de sens au monde embrouillé. Et à suivre ce chemin, ces nouvelles rencontres avec des hommes remarquables (car Pauwels n’avait pas tout à fait oublié l’enseignement de Gurdjieff), on éprouvait le délicieux plaisir que devaient éprouver les servants des cultes à mystères, les initiés,  les éveillés.







    Il était délicieux de dépasser les cadres traditionnels des disciplines et de la chronologie pour embrasser, comme un nouveau Pic de la Mirandole, une connaissance universelle des choses. Et même si les auteurs abusaient du raccourci, du cherry peeking, et du présupposé constant au gré duquel la vérité était ailleurs, on était ébloui par toutes les fenêtres que ce livre ouvrait sur le monde : les lignes de Nazca, la science-fiction, l’informatique, Oppenheimer, l’Atlantide, le culte du cargo, les livres de John Buchan, tout cela était pour la première fois exposé et rendu accessible.







    Dans la France un peu coincée (certes moins qu’aujourd’hui) des années 1960, Le matin des magiciens, où se mêlaient mysticisme et   vénération de la science, antirationalisme et modernité, fut une bouffée d’air.

    • 3 min
    La rencontre (de Charles Pépin)

    La rencontre (de Charles Pépin)

    Dans la rencontre, par la rencontre, on devient. Cette rencontre peut être celle d’une personne, d’une œuvre, d’un voyage, d’une simple idée. Mais, de cette rencontre, on sort transformé.







    C’est à cette transformation que Charles Pépin consacre son livre La rencontre, une philosophie, dont la lecture bouleversera moins qu’elle ne confirmera ou aidera à comprendre ce que ressentent, ou devinent, ceux qui ont eu le bonheur de rencontrer et la chance, le courage ou la simplicité de le reconnaître.







    Car il ne suffit pas, pour rencontrer, pour rencontrer vraiment, de rencontrer. Il faut encore l’accepter, accepter le bouleversement que la vraie rencontre suscite, accepter ce bouleversement en tant que bouleversement et non en tant que contrecoup gênant dont il conviendrait d’apaiser les ondes de choc pour revenir au plus vite au statu quo ante. Il faut, pour rencontrer, accepter de faire le saut de l’ange.







    Ce peut être une autrice : Etty Hillesum, Simone Weil ; ce peut être une œuvre : Le colosse de Maroussi, Belle du Seigneur, Les racines du ciel, L’idiot, L’art de la joie, Atlas shrugged, Zorba le Grec, Les misérables ; ce peut être un lieu, un camarade, une intuition soudaine ; ce peut être surtout une personne, une personne qu’on aime, et dont la rencontre va tout changer.









    “Rencontrer quelqu’un, c’est être bousculé, troublé. Quelque chose se produit, que nous n’avons pas choisi, qui nous prend par surprise : c’est le choc de la rencontre. Le mot « rencontre » vient du vieux français « encontre » qui exprime « le fait de heurter quelqu’un sur son chemin ». Il renvoie donc à un choc avec l’altérité : deux êtres entrent en contact, se heurtent, et voient leurs trajectoires modifiées. Une singularité peut très bien en croiser une autre sans être troublée : c’est alors la preuve qu’il n’y a pas rencontre, mais simplement croisement.”

















    Dans la rencontre, on devient. On ne devient pas ce qu’on était, on ne devient pas ce que l’on devait être, on ne devient pas soi-même ; on devient un autre, un autre nouveau né de la rencontre avec cette autre qu’on a rencontrée. Cette autre aurait-elle été différente, nous l’aurions été aussi parce que la rencontre, lorsqu’elle est vraiment rencontre, n’est pas une stabilisation, une pérennisation de l’être, une façon de nous assurer de nous-mêmes mais une chute dans l’inconnu, l’embrassement de l’altérité. Les yeux de l’autre ne sont pas un miroir où nous mirons notre vanité ; ils sont un puits sombre et mystérieux au fond duquel nous distinguons peut-être notre reflet mais si lointain, si étrange, que nous ne pouvons être certain, franchissant la margelle, de pouvoir un jour nous retrouver.

    • 6 min
    L’Art de la joie (de Goliarda Sapienza)

    L’Art de la joie (de Goliarda Sapienza)

    Lluís Masriera i Rosés, Ombres reflectides (c) MNAC, Barcelone































    Il y a, chez les êtres authentiques et libres, chez celles et ceux (plutôt celles, je pense) qui refusent viscéralement de se laisser emprisonner par les convenances, une énergie, une joie, une beauté profondes et rayonnantes qui font se ressembler, malgré toutes leurs dissemblances, Modesta, l’héroïne rebelle de L’Art de la joie, et Dagny Taggart, l’extraordinaire cheffe d’entreprise de La Grève ; et dans les similarités qui se dessinent entre ces deux personnages, on perçoit les affinités qui, au-delà de tout ce qui les oppose, rapprochent les deux autrices : Goliarda Sapienza, héraut d’une sorte d’anarcho-féminisme, et Ayn Rand, idéologue du libertarisme.



















    Ayn Rand (à gauche) ; Goliarda Sapienza (à droite)







    L’Art de la joie est l’histoire de Modesta, une sicilienne née au début du XXème siècle, qu’on découvre lorsqu’elle a quatre ans et qu’elle se débat pour ne pas être totalement écrasée par la misère et l’horizon de désespoir que referment sur elle sa mère crasseuse et sa sœur trisomique, et qu’on suit jusqu’à la soixantaine, ayant surmonté et s’étant aguerrie, enrichie, épanouie de tous les accidents, de tous les malheurs, de toutes les rencontres et de toutes les amours vécues.







    Modesta incarne la vie, la force de la vie, contre tout ce qui la retient, tout ce qui la contraint, tout ce qui l’empêche de se déployer librement. Elle fait penser à ces fleurs sauvages qui, nées sous un amoncellement de pierres, savent se tracer un chemin à travers la roche, la faire éclater parfois, pour s’élever vers la lumière. Elle est à la fois infiniment généreuse et infiniment égoïste, intransigeante et douce, volage et fidèle, sage et iconoclaste, engagée et totalement indépendante.







    J’ai utilisé tout à l’heure le terme de “viscéral”. C’était réfléchi : la boussole de Modesta, en effet, sa conscience (y compris l’extraordinaire bonne conscience dont elle fait parfois étonnamment preuve), son guide dans les choses de l’amour comme dans ses décisions, ses engagements, ses choix fondamentaux, c’est son corps, ou encore ce qu’elle nomme, vers la fin de l’ouvrage, l’intelligence de la chair.







    C’est par le toucher, la caresse, le plaisir l’amour, par la puissance des liens qu’elle entretient avec ses amantes et ses amants, la fascination qu’elle accepte d’exercer et celle qu’elle accepte de ressentir, c’est en se laissant volontairement entraîner par le flux puissant de l’amour que Modesta se dirige dans le monde, se fiant, plus qu’à tout autre chose, à l’intuition de ses désirs. Ni les interdits moraux,

    • 6 min
    Bernard Marx et le meilleur des mondes

    Bernard Marx et le meilleur des mondes

    Cela m’est apparu il y a quelques jours, tandis que je relisais le livre : je crois que je me suis depuis toujours identifié à Bernard Marx, le héros pas très glorieux du Meilleur des mondes. Et je crois aussi que j’ai toujours ressenti un certain attrait pour ce Brave new world, pour ce monde qui, s’il relève en partie du cauchemar, a aussi pour lui d’être simple, infiniment simple à vivre.







    Bernard Marx est ce membre de la caste dominante Alpha plus qui, contrairement à ses congénères, grands et élancés, est de petite taille. Il en ressent un complexe qui se traduit en jalousie envers ses collègues masculins, mépris envers les femmes qui préfèrent plus sportifs et plus joyeux que lui, rancune à l’égard de cette société où il est l’un des rares à ne pas se sentir bien.







    Mal à l’aise avec les autres, notamment avec les membres des castes inférieures, Deltas et Epsilons, qu’il soupçonne toujours de manquer de considération à son égard du fait de sa taille, il joue les esprits libres et critiques vis-à-vis de ce monde empâté dans la consommation effrénée des choses, des matières et des corps, dans l’absorption sans fin de loisirs et de drogues, dans le rejet continuel de ce qui demande temps, effort ou attention. Mais cette hostilité n’est que circonstance ; qu’on lui donne l’occasion de passer du bon côté de la barrière, de rejoindre le camp des adulés et des puissants, et ses dégoûts disparaissent : il se vautre alors avec délices dans ce qu’il ne prétendait abhorrer que faute d’y atteindre.







    La vérité de Bernard Marx, qui apparaît progressivement dans le roman (et qu’il découvre peut-être lui même peu à peu, avec surprise et tristesse), est qu’il est veule ; que son esprit ne vaut pas mieux que son corps contrefait ; et que celui-ci est finalement à l’image de son âme : difforme et ratatinée.







    Le jeune adolescent que j’étais à la première lecture de ce livre a été marqué par le portrait de cet homme avec lequel je me voyais, sentais et craignais un certain nombre de points communs (m’avait-on, à moi aussi, versé de l’alcool dans le sang ?). Et tout comme lui, j’avais, vis-à-vis de la société décrite dans le roman, des sentiments mêlés : je partageais évidemment l’horreur de John, le jeune sauvage, à l’égard de ce monde qui avait érigé l’inculture, la consommation effrénée, l’immédiateté et la superficialité en règle de vie. Mais qu’il devait être reposant d’être conditionné, de ne pas devoir se battre pour devenir ce qu’on devait devenir, de se sentir toujours exactement à sa place :









    «Les enfants Alphas sont vêtus de gris. Ils travaillent beaucoup plus dur que nous, parce qu’ils sont si formidablement intelligents. Vraiment, je suis joliment content d’être un Bêta, parce que je ne travaille pas si dur. Et puis, nous sommes bien supérieurs aux Gammas et aux Deltas. Les Gammas sont bêtes. Ils sont tous vêtus de vert, et les enfants Deltas sont vêtus de kaki. Oh, non, je ne veux pas jouer avec les enfants Deltas. Et les Epsilons sont encore pires. Ils sont trop bêtes pour savoir…»









    Elle était bien confortable, bien reposante, cette société pré-câblée, dans laquelle chacun, sauf exception, était d’avance reconnu comme occupant légitimement la place qu’il occupait, et où nul, sauf quelques-uns, ne semblait éprouver les affres de la différence.







    Et puis il y avait le sexe, vidé de ses résonnances sentimentales et affectives, émasculé de l’amour,

    • 5 min

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