Avec un sucre ?..‪.‬ Philippe Aïm

Passionnante interview d'Eric urgentiste à Colmar et de Bertrand Réa à Lyon.
Enregistré le jour où on allait nous annoncer la poursuite du confinement.
Le confinement commence à avoir des effets sur le terrain. C'est encourageant, porteur d'espoir et invite à poursuivre les efforts car nous ne faisons pas cela pour rien.
Comment vont les médecins et les équipes juste après la première vague? Comment voient-ils la suite? Témoignage précieux de deux d'entre eux, aux premières loges et dans deux réalités spatio-temporelles différentes.

En pleine crise du COVID, en plein confinement, j'ai interrogé mes collègues face à la "vague". Chedli, médecin généraliste en Guyane, Idrissa généraliste à Nantes, Bertrand, réanimateur à Lyon, F-X, urgentiste à Epinal et Eric, urgentiste à Colmar. Chacun se prépare ou vit pleinement les choses à sa manière en cette première semaine de confinement et cette préparation du pic épidémique. Pas de révélation, de scoop ou d'info exclusive, juste une sorte de "comment ça va?" lancé à certains de ceux qu'on applaudit le soir aux fenêtres. Je réinterrogerai ces médecins ou d'autres soignants aussi si je peux dans les semaines à venir, remettre des voix humaines sur ces personnes qui sont sur le terrain et prendre de leurs nouvelles, voir aussi s'ils ne boivent pas trop de café...avec un sucre?...

(Attention, dans les 20 première minutes, Anya raconte son histoire, certains propos peuvent être difficiles à entendre si vous êtes sensibles sur ces questions de violence, notamment sexuelle).

Quelle magnifique rencontre ! Vous l'aviez peut-être vue dans ce petit reportage de Kombini qui a bien tourné sur Facebook: https://youtu.be/W-vcV9v_NV0
On la voyait présenter son activité d'animatrice de groupe de parole d'anciennes victimes de violences sexuelles.

Anya, elle-même résiliente, a créé cette structure pour permettre à ces anciennes victimes de partager leur vécu en groupe et de surtout contribuer à leur parcours de.reconstruction. Son travail est extraordinaire et il est passionnant de parler avec elle de ces sujets autour du trauma, de la reconstruction, de "l'identité de victime", de résilience, et d'un grand nombre d'autres thèmes autour de ce sujet de société que sont les violences sexuelles.

Nous avons parlé longtemps, et c'était si intéressant que j'aurais pu continuer encore longtemps à l'interroger, l'écouter et échanger avec elle !

J'ai eu la chance de rencontrer Dominique Megglé lors d'une formation, j'ai sorti les micros pour l'interroger sur ses passions et notamment l'hypnose profonde qu'il enseigne régulièrement.
Mais je l'ai questionné aussi sur son parcours et, au travers de cela, des préoccupations plus personnelles, spirituelles voire religieuses, notre place d'humain face aux soins, sa lecture particulière de la démarche d'Erickson...
Un praticien passionnant, engagé (donc comme toujours on peut être un peu, beaucoup ou pas du tout d'accord !) et avec une immense expérience et une véritable érudition.

Il y a un mois environ, un groupe Facebook "Le Divan des Médecins" faisait l'objet d'un article dans l'Obs. Ce groupe privé de plus de 10 000 médecins leur permet d'échanger, de s'entr'aider sur des cas médicaux, de se soutenir en cas de baisse de moral et aussi de plaisanter et de se détendre.

Seulement, un certain nombre de propos, disons "limite", (moqueries ou propos agressifs sur des patients, légèretés avec le secret médical...) étaient signalés par certains membres ou ex-membres auprès de journalistes. Une enquête est parue et ce qui était privé devint public, suscitant l'indignation des lecteurs de cet article sur les réseaux sociaux (l'article a été repris dans divers médias), mais aussi l'indignation des membres du "divan", qui trouvaient le papier trop peu représentatif, instruit à charge, contribuant à salir l'image des médecins qui, dans leur immense majorités, sont respectueux et bienveillants...

Au milieu de ce tumulte je me trouvais partagé: membre de ce groupe, j'en apprécie les apports pour les médecins et les patients qu'ils soignent, j'avais aussi constaté certains propos problématiques m'ayant dérangé, j'avais trouvé néanmoins qu'il se dégageait de l'article une impression d'exagération , tout en connaissant bien une des autrices, Béatrice Kammerer, dont je connais le travail par ailleurs et le sérieux... alors qu'en penser?

Nous avons donc pris le temps d'en parler (hélas à distance vu les circonstances et "l'urgence"), plus longuement que le permet un simple écrit (c'est tout l'intérêt du podcast: prendre un peu son temps !), et j'ai décidé de remettre à plus tard l'interview que j'aurais voulu faire d'elle sur son livre sur l'éducation et son travail sur la parentalité.

Ce prochain interview passionnant arrivera autour d'un café ! En attendant voici 1H30 de conversation par téléphone, un débriefing à bâtons rompus de cette actualité de ce début 2020.

Premier épisode de ce podcast et présentation du concept. Pouvoir discuter, y compris quand on est pas d'accord et interroger, interviewer des gens ordinaires ou extraordinaires, qui produisent quelque chose d'intéressant sur tous les sujets qui me tiennent à coeur:
la médecine, l'hypnose, la thérapie, la psychologie ;
les sujets de société, la politique ou l'actualité, l'éducation ;
mais aussi la musique, la philosophie ou encore beaucoup d'autres choses.
Faire parler l'interviewé dans une ambiance tranquille dans laquelle on pourrait discuter de nos points de vue autour d'un café.
Mais un café...avec un sucre?