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Tout ce qu'il faut savoir dans le domaine de la Green Tech.
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Un énorme parc éolien offshore pour alimenter New York ?
L'une des plus grandes fermes éoliennes en mer des Etats-Unis, baptisée South Fork, a été inaugurée mi-mars. Désormais, New York reçoit une énergie propre et renouvelable pour alimenter une partie de ses habitations, comme l’indique la radio publique américaine NPR. Au total, douze turbines ont été construites à une cinquantaine de kilomètres de Montauk Point, le lieu le plus à l'est de l'État de New York. Plantées dans l'océan Atlantique, les structures affichent une taille impressionnante : sachant que chacune des pales qui les constituent est plus grande que la Statue de la Liberté, soit plus de 93 mètres.
Cette démesure – commune à tous les projets offshore – garantit une production d'électricité conséquente de 132 mégawatts. Initialement, lors de la validation du projet en 2017, il était prévu que cette puissance soit de 90 mégawatts, pour quinze éoliennes à l’origine ! Au final, ce sont plus de 70 000 foyers New Yorkais qui pourront bénéficier de cette électricité propre. D’ailleurs, la ferme de South Fork vient grandement améliorer les capacités du pays en termes d'éoliens offshore. Jusqu'à présent, et en attendant la mise en service du parc Vineyard Wind au large du Massachussetts, seuls 42 mégawatts d'électricité provenaient de ce type d'installation. Mais surtout, le site se veut être la référence américaine en termes de création d'électricité décarbonée. Car si South Fork est le premier projet d'une telle ampleur à entrer en service, six autres de cette échelle ont été validés par l'administration de Joe Biden. Le président américain a mis aux enchères des concessions pour l'éolien en mer au large des côtes du Pacifique et du golfe du Mexique.
La ville de New York va donc continuer de donner l'exemple avec déjà deux autres parcs éoliens offshore attendus pour 2026, augmentant drastiquement la production d’énergie décarbonée, puisque grâce à eux, ce sont plus d’un million d’habitations supplémentaires qui pourront en se verdir. Une bonne part du projet que souhaite mettre en place Joe Biden : soit alimenter 10 millions de maisons grâce à l'éolien offshore d'ici 2030.
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Hydrogène blanc : les géants de l’énergie à fond dessus ?
L'hydrogène est perçu par certains scientifiques comme le pétrole de demain… D’ailleurs, nombreuses sont les entreprises du secteur de l’énergie à surveiller de près l’hydrogène dit blanc, ou pour simplifier, l’hydrogène pure que l’on trouve à l’état naturel. Son exploitation a d’ailleurs connu une expansion fulgurante en quelques années, passant de dix à quarantes entreprises en moins de quatre ans. Un constat établi par le cabinet norvégien Rystad Energy, et qui pourrait bien dessiner les contours d’un changement majeur dans le domaine de l’énergie.
Pour de nombreux observateurs, le secteur énergétique est en pleine mutation. Et s’il n’y a pour l’heure aucun gisement « commercialement viable », ce n'est pas pour autant que la recherche de l'hydrogène blanc est au point mort, loin de là. Elle s'étend même sur plusieurs continents, avec des opérations menées dans huit pays, comme en France, mais aussi en Corée du Sud, Espagne, Albanie, Colombie, aux États-Unis, en Australie et au Canada.
S'il est aussi prisé, c'est que l'hydrogène blanc est moins cher à extraire et à purifier que l'hydrogène gris ou vert le sont à produire. Pour rappel, l’hydrogène est obtenu en faisant passer un courant électrique dans de l’eau pour séparer les molécules d'hydrogène et d'oxygène. Si cette électricité est issue de combustibles fossiles comme le pétrole ou le charbon, l’hydrogène obtenu est qualifié de gris. Si cette même électricité provient de l’éolien ou du solaire par exemple, il est alors qualifié de vert, puisqu’il ne rejette pas de gaz à effet de serre. D’ailleurs, le cabinet Rystad précise que « le coût de l'hydrogène gris est en moyenne de 2 $ le kilo et celui de l'hydrogène vert de 6$, contre un dollar le kilo pour l'hydrogène blanc. Son empreinte carbone est également plus basse que les autres formes d'hydrogène, même s’il faut garder à l’esprit que ce constat varie fortement selon les particularités de chaque gisement. Plus celui-ci est pur, moins y extraire l'hydrogène émettra de CO2. «
Pour résumer, l'hydrogène blanc se présente comme une alternative prometteuse, mais l'extraire de manière industrielle n'est pas encore possible aujourd'hui. Les défis techniques quant à son extraction, son transport, sa distribution et son stockage, sont encore très importants. Pourtant, d’après Rystad Energy que je cite, « l’hydrogène blanc a le potentiel de changer la donne, avec un rôle très important à jouer dans les années à venir. Selon un modèle de l'Institut d'études géologiques des États-Unis (USGS), une captation efficace des réserves mondiales pourrait satisfaire la demande énergétique globale pendant plusieurs milliers d'années, rien que ça.
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Amazonie : la déforestation au plus bas depuis 2018 ?
Au Brésil, la déforestation de la forêt amazonienne est au plus bas depuis six ans, selon un rapport publié fin mars par l'institut Imazon. Au cours des mois de janvier et février 2024, 196 km2 ont été déboisés dans la plus grande forêt tropicale de la planète, soit une réduction de 63 % par rapport à la même période l'année dernière. Ceci dit, cette surface équivaut tout de même à environ 327 terrains de football détruits chaque jour d’après Imazon. D’ailleurs, le rapport de cet institut se base sur les données de son Système d'alerte de déforestation, plutôt fiable dans le domaine.
Dans le détail, trois des neuf États de l'Amazonie brésilienne (Matogrosso, Roraima et Amazonas) ont concentré à eux seuls 77 % des surfaces déboisées sur cette période. Selon Imazon, la déforestation à Roraima a atteint des terres indigènes, notamment la réserve Yanomami, la plus étendue du Brésil, qui est aussi vaste que le Portugal, où le peuple Yanomami vit depuis plusieurs années une grave crise sanitaire, en raison des intrusions illégales de chercheurs d’or illégaux qui détruisent la forêt et polluent les fleuves au mercure. Le gouvernement du président de gauche Lula, en place depuis janvier 2023, s'est engagé à éradiquer d'ici à 2030 la déforestation illégale en Amazonie, qui avait fortement augmenté sous le mandat de son prédécesseur d'extrême droite Jair Bolsonaro (entre 2019 et 2022).
Selon les chiffres officiels du gouvernement, issus de données recueillies par les satellites de l'Institut de recherches spatiales (INPE), la déforestation en Amazonie a chuté de moitié l'an dernier par rapport à 2022. Je cite, "les données montrent que nous avons encore un grand défi à relever. Atteindre l'objectif de déforestation zéro d'ici 2030 est absolument nécessaire pour combattre le changement climatique", fin de citation. Si l’on peut en effet se réjouir de cette baisse de la déforestation, peut-être serait-il plus sage de la stopper complètement si l’on veut vraiment se donner les moyens de lutter contre le changement climatique.
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Un matériau qui se reforme (et renforce) après impact ?
Connaissez-vous l'oobleck ? Il s’agit d’un matériau étrange fait à partir de fécule de maïs et d'eau. Ce dernier se présente sous la forme d'une pâte épaisse qui se renforce quand on la frappe et redevient liquide par la suite. Sur la base de ce constat, des chercheurs de l'Université de Californie ont mis au point un matériau électronique aux caractéristiques physiques se rapprochant de l'oobleck, et qui pourrait radicalement transformer notre approche des technologies portables.
Dans le détail, plutôt que de se rompre, les films polymères développés par les chercheurs se déforment et s'étirent. L’objectif est ainsi de rendre cette matière « plus légère, moins chère et plus intelligente ». Dans le détail, le secret de ce matériau réside dans une composition assez sophistiquée, qui combine quatre polymères différents. L'un d'entre eux est le PEDOT:PSS, qui ne représente que 10% de la composition totale, mais qui est déjà largement utilisé pour fabriquer les écrans tactiles, OLED ou encore les cellules photovoltaïques. Cette structure complexe permet d'absorber l'énergie des impacts sans se briser.
Prochaine étape pour les chercheurs : réussir à intégrer ces films polymères d'un nouveau genre dans des applications concrètes et qu'il ne soit pas qu'un objet de curiosité scientifique. L'équipe menée par le Dr Wang travaille également sur une autre version de ce matériau, compatible avec les imprimantes 3D, et la chercheuse se dit très enthousiaste, je cite « les applications potentielles sont nombreuses, et nous avons hâte d'explorer toutes les opportunités que cette propriété innovante offre ». Espérons que ce matériau, qui ne porte toujours pas de nom, sorte des murs du laboratoire et trouve un jour une réelle utilité… On peut notamment penser à la coque de nos objets électroniques pour éviter que ces derniers ne s'abîment trop vite quand on les fait tomber par terre par exemple, allongeant leur durée de vie, réduisant les déchets électroniques, et participant de ce fait à une certaine sobriété.
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La France, pionnière dans le recyclage d’énergie des data centers ?
Les data centers sont réputés pour être ultra énergivores et polluants par la même occasion. Mais force est de constater que sans eux, nous ne pourrions plus faire grand-chose aujourd’hui. Et dans le contexte de transition écologique et de crise des énergies que nous vivons, il faut trouver des solutions. C’est pourquoi un partenariat entre une université et un constructeur de data centers français vise à créer le tout premier data center biocirculaire du monde. L’idée est de capter puis d’exploiter la chaleur émise par les data centers pour favoriser la croissance d'algues, qui agissent comme des puits de carbone en captant le CO2 dégagé. Si le principe n'est pas nouveau, à l'instar des piscines au Royaume-Uni chauffées grâce aux data centers, eux-mêmes refroidis par l'eau de ces piscines, il s'agit bien d'une innovation en matière de recyclage d'énergie française.
Les algues, souvent sous-estimées en ce qui concerne leur capacité à capturer le carbone, deviennent donc les protagonistes de ce projet. Les centres de données deviendraient eux aussi des moteurs de croissance verte en fournissant la chaleur nécessaire à la culture de ces algues. Une symbiose quasi parfaite entre la technologie et la biologie marine, qui ouvre de nouvelles perspectives dans la lutte contre le changement climatique. Je cite Patrick Duvaut, Vice-Président de l’Université Paris-Saclay, « grâce à une étude de faisabilité menée avec la start-up Blue Planet Ecosystems, nous avons pu calculer l’efficience de cette captation carbone qui donc, peut-être 20 fois supérieure à celle d’un arbre à surface équivalente » fin de citation.
Et les avantages de cette approche vont au-delà de la simple réduction des émissions de carbone. En effet, les algues produisent également de l'oxygène et peuvent être recyclées en biomasse, offrant ainsi un cycle de vie complet et circulaire. L'intégration de connaissances provenant d'institutions prestigieuses telles que CentraleSupélec, AgroParisTech, l'INRAE et l'Université Paris-Saclay garantit une approche complète et éclairée sur le sujet, tout en ouvrant la voie à une nouvelle ère de développement durable dans le secteur des technologies de l'information.
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Méthane : des niveaux records d’émission en 2023 ?
Les émissions de gaz à effet de serre sont indiscutablement un fléau pour le changement climatique, étant un facteur lié à la montée des températures. Si l’on connaît évidemment le dioxyde de carbone, il faut savoir que le méthane aurait d’après la communauté scientifique, un pouvoir de réchauffement 80 fois plus important que le CO2. Et malheureusement, les émissions mondiales de méthane surtout dans l'industrie du pétrole, du charbon et du gaz, ont atteint un triste record en 2023. La faute à des fuites de ce gaz… Une situation injustifiée et qui est arrivée sans réelle raison d’après une analyse de l’Agence internationale de l’énergie, puisque des solutions pour éviter les fuites existent !
Plus précisément, l’AIE a imputé au secteur des énergies fossiles 120 millions de tonnes d'émissions de méthane en 2023, soit une augmentation par rapport à 2022. Si une diminution devrait avoir lieu très prochainement au regard des changements amorcés dans le secteur et des engagements pris à la COP28, les émissions de méthane sont responsables d'environ 30 % du réchauffement mondial depuis la révolution industrielle. Le souci, c’est que ces émissions de méthane de l'industrie fossile restent proches du record de 2019 et très loin des 75 % de réduction nécessaires d'ici 2030 pour tenir la limite de 1,5 °C de réchauffement fixé par l'accord de Paris. L’agence internationale de l’énergie estime que réduire de 75 % les fuites coûterait "environ 170 milliards de dollars, soit moins de 5 % des revenus de l'industrie fossile en 2023. Autre point intéressant, les deux tiers du méthane émis par l'industrie fossile proviendrait de seulement dix pays, avec la Chine étant de loin le premier émetteur au monde, notamment à cause de sa consommation de charbon, suivi par les États-Unis pour son utilisation du pétrole et au gaz, ainsi que la Russie.
Les plus grandes fuites de méthane, détectées par satellite, ont je cite « augmenté de plus de 50 % par rapport à 2022, représentant 5 millions de tonnes supplémentaires ». L'une d'elle au Kazakhstan, a duré environ 200 jours. Malgré cela, l'AIE veut rester optimiste. Je cite, « les politiques et réglementations importantes annoncées ces derniers mois, ainsi que les nouveaux engagements pris au sommet climat de la COP28 à Dubaï, peuvent provoquer bientôt le déclin de ces fuites, et par conséquent, des émissions de méthanes ». À la COP28, 52 compagnies pétrogazières se sont engagées à atteindre « près de zéro méthane » dans leurs opérations d'ici 2030. Plus de 150 pays, dont récemment l’Azerbaïdjan, hôte de la COP29, ont aussi rejoint l'initiative « Global Methane Pledge », qui vise à réduire de 30 % ces émissions entre 2020 et 2030. Je cite l’agence « si toutes ces promesses sont parfaitement remplies et à temps, elles réduiraient les émissions d'environ 50 % d'ici 2030 » fin de citation. Pour s’assurer que les choses vont dans le bon sens, l'AIE, se félicite aussi de pouvoir compter je cite « sur un nombre croissant de satellites de pointe surveillant les fuites de méthane, comme le MethaneSAT », lancé avec succès début mars par une fusée SpaceX et contrôlé depuis la Nouvelle-Zélande.
Analyse de l’AIE : https://www.iea.org/reports/global-methane-tracker-2024
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Customer Reviews
Un bonheur de podcast
Mais quelle belle découverte j’apprends plein de choses. Podcast futé et dans l’air du temps si on s’intéresse à la techno pour un monde plus vivable!
Greenwashing
Tu dis n’imp, parle d’autres choses stp
Top, clair, documenté, constructif
Bien à l’opposé des lignes éditoriales des groupes de presse standards ici :
- anti catastrophisme avec juste l’annoncé de faits
- des coups de projecteurs sur un bon nombre d’initiatives tous azimuts. !
En résumé on sait bien que ce sujet n’est pas brillant (donc pas la peine d’en rajouter…. Du coup on a presque que le sentiment qu’en fait il y a tout plein de choses qui se passe et qui s’inscrivent dans un avenir plus durable et qu’il ne nous reste qu’à nous y mettre (nous les anonymes).
Merci 🙏 c’est tellement bon de voir que ça bouge
… vous faites des conférences en entreprise ?