1h 5 min

Didier Lestrade, Act Up et le dancefloor Transmission

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Transmission (10/10) : de la house music à l'activisme LGBT

Didier Lestrade, écrivain, journaliste et cofondateur d’Act Up-Paris a signé une des pages les plus importantes du militantisme français en tant que figure majeure du mouvement LGBT. Né en Algérie en 1958, il grandit dans la campagne de la vallée du Lot avant de rejoindre Paris à 19 ans, sans le baccalauréat, à la conquête d’un nouveau monde. Un monde où l’on se sent moins seul pour partager et vivre ses désirs et ses amours. Il cultive un goût prononcé pour l’univers et l’esthétique gay qu’il concrétise en lançant à 22 ans la revue « Magazine » qui lui ouvre la voie vers le métier de journaliste, collaborant avec la presse homosexuelle de l’époque ainsi qu’au quotidien Libération où il chronique la Dance Music(1).  Une culture musicale issue de la communauté gay outre-atlantique et qui fait des ravages dans les boites gay parisiennes qu’il fréquente assidument.  L’époque de la libération (sexuelle) sera de courte durée. L’épidémie du Sida commence à frapper et il n’est pas épargné : en 1986, alors âgé de 28 ans Didier Lestrade apprend qu’il est séropositif.  Dans un geste qu’il explique comme « le besoin de donner quelque chose en retour à sa communauté » , il co-fonde en 1989 , avec ses amis Pascal Loubet et Luc Coulavin , Act Up-Paris, association militante de lutte contre le Sida issue de la communauté homosexuelle suivant le modèle américain né deux ans plus tôt. Pour lutter contre l’indifférence générale, un âpre combat est alors livré par l’association contre l’Etat mais aussi contre l’industrie pharmaceutique pour la prise en charge des malades. Ce combat est une épopée majeure dans l’histoire de la désobéissance civile,  c’est aussi une avancée décisive pour l’accompagnement des malades dont chacun profite aujourd'hui. La guerre est menée tambour battant, actions coups de poing d’un côté, recherches médicales de l’autre, comme en témoigne le magnifique film de Robin Campillo «120 battements par minute » sorti en 2017, et dont Didier Lestrade a inspiré un des personnages principaux. Rescapé, survivant de la maladie, Didier Lestrade est aujourd’hui installé à la campagne , où il vit de peu et prône la décroissance(2). Auteur de plusieurs livres dont « Act Up, une histoire » (Denoel, 2000) qui relate les premières années de l’association, Didier Lestrade est un conteur fabuleux à la mémoire précise et au verbe sincère. Toujours fidèle à la communauté qui l’a construit, il raconte avec générosité sa vie de justes combats et de passions durables.(1) Chroniques cultes sur la House Music dont une sélection a été publiée sous le titre "Chroniques du dance floor. Libération 1988-1999",  Ed. Singulier, 2010.
(2) "Cheikh. Journal de campagne", Flammarion, 2007.
"I love porn" sortira le 2 septembre 2021 aux éditions du Détour. 

Pourquoi ces morceaux ont compté pour Didier Lestrade :
- BRONSKI BEAT : « Need A man Blues » : "Tout le premier album de Bronski Beat (1984) est unique dans le sens où le groupe était ouvertement gay quand beaucoup d’artistes pop cachaient encore leur sexualité". 
- ARETHA FRANKLIN : « Say A Little Prayer » : "Première chanteuse noire découverte dans la collection de disques de mon père". 
- WINGS: « Wild Life » : "Un des premiers morceaux à aborder la condition animale et l’écologie". 
- MARSHALL JEFFERSON @ TRUTH : « Open your Eyes » : "Premier disque de deep house (1988) avec un fort message spirituel et politique". 
La playlist "dance music" des sons rythmant l'épisode est disponible sur Deezer et Spotify.

Aude Lavigne : Journaliste et productrice à Radio France de 1999 à 2020, elle a animé de nombreuses émissions culturelles sur France Culture et France Musique. De 2010 à 2020, elle a présenté l’émission « Les carnets de la création»

Transmission (10/10) : de la house music à l'activisme LGBT

Didier Lestrade, écrivain, journaliste et cofondateur d’Act Up-Paris a signé une des pages les plus importantes du militantisme français en tant que figure majeure du mouvement LGBT. Né en Algérie en 1958, il grandit dans la campagne de la vallée du Lot avant de rejoindre Paris à 19 ans, sans le baccalauréat, à la conquête d’un nouveau monde. Un monde où l’on se sent moins seul pour partager et vivre ses désirs et ses amours. Il cultive un goût prononcé pour l’univers et l’esthétique gay qu’il concrétise en lançant à 22 ans la revue « Magazine » qui lui ouvre la voie vers le métier de journaliste, collaborant avec la presse homosexuelle de l’époque ainsi qu’au quotidien Libération où il chronique la Dance Music(1).  Une culture musicale issue de la communauté gay outre-atlantique et qui fait des ravages dans les boites gay parisiennes qu’il fréquente assidument.  L’époque de la libération (sexuelle) sera de courte durée. L’épidémie du Sida commence à frapper et il n’est pas épargné : en 1986, alors âgé de 28 ans Didier Lestrade apprend qu’il est séropositif.  Dans un geste qu’il explique comme « le besoin de donner quelque chose en retour à sa communauté » , il co-fonde en 1989 , avec ses amis Pascal Loubet et Luc Coulavin , Act Up-Paris, association militante de lutte contre le Sida issue de la communauté homosexuelle suivant le modèle américain né deux ans plus tôt. Pour lutter contre l’indifférence générale, un âpre combat est alors livré par l’association contre l’Etat mais aussi contre l’industrie pharmaceutique pour la prise en charge des malades. Ce combat est une épopée majeure dans l’histoire de la désobéissance civile,  c’est aussi une avancée décisive pour l’accompagnement des malades dont chacun profite aujourd'hui. La guerre est menée tambour battant, actions coups de poing d’un côté, recherches médicales de l’autre, comme en témoigne le magnifique film de Robin Campillo «120 battements par minute » sorti en 2017, et dont Didier Lestrade a inspiré un des personnages principaux. Rescapé, survivant de la maladie, Didier Lestrade est aujourd’hui installé à la campagne , où il vit de peu et prône la décroissance(2). Auteur de plusieurs livres dont « Act Up, une histoire » (Denoel, 2000) qui relate les premières années de l’association, Didier Lestrade est un conteur fabuleux à la mémoire précise et au verbe sincère. Toujours fidèle à la communauté qui l’a construit, il raconte avec générosité sa vie de justes combats et de passions durables.(1) Chroniques cultes sur la House Music dont une sélection a été publiée sous le titre "Chroniques du dance floor. Libération 1988-1999",  Ed. Singulier, 2010.
(2) "Cheikh. Journal de campagne", Flammarion, 2007.
"I love porn" sortira le 2 septembre 2021 aux éditions du Détour. 

Pourquoi ces morceaux ont compté pour Didier Lestrade :
- BRONSKI BEAT : « Need A man Blues » : "Tout le premier album de Bronski Beat (1984) est unique dans le sens où le groupe était ouvertement gay quand beaucoup d’artistes pop cachaient encore leur sexualité". 
- ARETHA FRANKLIN : « Say A Little Prayer » : "Première chanteuse noire découverte dans la collection de disques de mon père". 
- WINGS: « Wild Life » : "Un des premiers morceaux à aborder la condition animale et l’écologie". 
- MARSHALL JEFFERSON @ TRUTH : « Open your Eyes » : "Premier disque de deep house (1988) avec un fort message spirituel et politique". 
La playlist "dance music" des sons rythmant l'épisode est disponible sur Deezer et Spotify.

Aude Lavigne : Journaliste et productrice à Radio France de 1999 à 2020, elle a animé de nombreuses émissions culturelles sur France Culture et France Musique. De 2010 à 2020, elle a présenté l’émission « Les carnets de la création»

1h 5 min

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