
104 épisodes

Le goût de M Le Monde
-
- Culture et société
-
-
4,4 • 716 notes
-
Qu'est-ce qu'avoir du goût ? Qui a bon goût, mauvais goût ? Le goût est-il un héritage, le produit d'une éducation, le signe d'une appartenance sociale ? Ou au contraire, le fruit d'une construction personnelle, une mise en scène de soi ? Comment devient-il, au final, inséparable de ce que nous sommes ?
Chaque vendredi, "Le goût de M" part à la rencontre d'une personnalité issue du monde de la culture, de la mode, du design ou de la cuisine, et lui demande de raconter son histoire personnelle du goût. Comment elle l'a constitué, en continuité ou en rupture avec son milieu d'origine, comment il a évolué au cours de sa vie, de ses rencontres, de ses expériences, du goût de l'époque aussi.
"Le goût de M" est le podcast de M, le magazine du Monde, produit et présenté par Géraldine Sarratia (Genre idéal)
Préparé avec l'aide de Diane Lisarelli et Imène Benlachtar
Réalisation : Guillaume Girault et Emmanuel Baux
Musique : Gotan Project"
Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
-
#102 Maria Larrea
L'autrice et scénariste âgée de 43 ans, qui a publié en 2022 Les gens de Bilbao naissent où ils veulent, un premier roman remarqué, nous reçoit chez elle à Paris, une « sorte de planque », « boîte de nuit de jour » sans vis-à-vis où elle danse la musique à fond toute la journée.
Maria Larrea évoque son enfance à Paris dans le théâtre de la Michodière, dont son père était le gardien, auprès de parents amateurs de musiques latines qui aimaient rigoler malgré une atmosphère souvent orageuse à la maison, sa double culture, ses vacances en Espagne, son goût précoce pour les livres et notamment Les Malheurs de Sophie, son déclic pour le cinéma en découvrant Le Temps des Gitans de Kusturica sur Arte, son émoi devant La Leçon de Piano de Jane Campion, ses années Femis, la révélation tardive de son adoption qui lui a inspiré son premier roman, son identification à la romancière Jeanette Winterson, ses velléités de faire DJ, son amour de la sape, son obsession pour le reggaeton et ses coups de cœur pour Ordesa de Manuel Vilas ou Notre part de nuit de Maria Enriquez.
Elle revient aussi longuement sur sa passion pour le clubbing : « Quand Daft Punk sort Da Funk, puis l’album Homework, j’ai la chance d’être sur la côte basque et de découvrir la house musique avec un garçon plus grand que moi avec qui je sors et qui m’emmène en club. Quand avec mes copines on rentre à Paris, on sait qu'il va y avoir un live des Daft au Rex. Le miracle arrive, on réussit à rentrer et là j’ai vu la vierge. Je découvrais la religion du clubbing. A partir de ce moment-là, j'allais au Rex une à deux fois par semaine puis au Queen et aux soirées Respect qui ont été hyper importantes pour moi. La musique électronique a été salvatrice. »
Depuis quatre saisons, la journaliste et productrice Géraldine Sarratia interroge la construction et les méandres du goût d’une personnalité. Qu’ils ou elles soient créateurs, artistes, cuisiniers ou intellectuels, tous convoquent leurs souvenirs d’enfance, tous évoquent la dimension sociale et culturelle de la construction d’un corpus de goûts, d’un ensemble de valeurs.
Un podcast produit et présenté par Géraldine Sarratia (Genre idéal) préparé avec l’aide de Diane Lisarelli et Imène Benlachtar
Réalisation : Emmanuel Baux
Musique : Gotan Project
Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations. -
#101 Dominique A
Le musicien âgé de 54 ans, qui poursuit sa tournée cet été et à l'automne, nous reçoit à Rezé dans son « annexe », un petit atelier qui lui sert d'échappatoire et où il vient « lire, travailler, boire du vin ». Dominique A évoque son enfance en Seine-et-Marne auprès d'un père professeur d'histoire-géo passionné de montagne et d'une mère au foyer fan de Jean Ferrat et de Clint Eastwood, tous deux communistes, les génériques de feuilletons, son admiration pour Sapho, son premier concert (Carlos), son goût précoce pour la presse rock, ses débuts sur le label Lithium, le choc de L'Imprudence d'Alain Bashung, le crédit croissant accordé à ses textes, l'importance de la bande dessinée et plus généralement de la littérature dans sa vie, son émerveillement devant le style de Georges Simenon, sa redécouverte de la musique d'Armande Altaï, son amour de l'alcool et sa peur profonde de l'extrême droite.
Il revient aussi longuement sur Joy Division : « C'est toujours mon groupe préféré. J’aime leur intensité, l’absence de second degré, l’investissement total de la solennité. Je trouve que l'époque en manque cruellement. C’est mon côté aussi un peu rigoriste, bernanosien. Il y a quelque chose qui s’apparente à du sacré, sans la religion. Il y a l'idée de transcendance, c'est ça qui me bouleverse. C’est une musique qui est constituée sur pas mal de vides. On n’est pas étouffé malgré son propos et sa densité. »
Depuis quatre saisons, la journaliste et productrice Géraldine Sarratia interroge la construction et les méandres du goût d’une personnalité. Qu’ils ou elles soient créateurs, artistes, cuisiniers ou intellectuels, tous convoquent leurs souvenirs d’enfance, tous évoquent la dimension sociale et culturelle de la construction d’un corpus de goûts, d’un ensemble de valeurs.
Un podcast produit et présenté par Géraldine Sarratia (Genre idéal) préparé avec l’aide de Diane Lisarelli et Imène Benlachtar
Réalisation : Guillaume Girault
Musique : Gotan Project
Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations. -
#100 Rabih Kayrouz
Le couturier franco-libanais âgé de bientôt 50 ans qui jouera cette année les jurés au festival Design Parade, à Hyères, nous reçoit chez lui. Un espace « simple et fonctionnel » qui lui ressemble.
Rabih Kayrouz, âgé de bientôt 50 ans, évoque son enfance dans un petit village au nord de Beyrouth auprès de parents qui avaient le goût du vêtement et de la convivialité, les odeurs de la boulangerie de son père, les défilés découverts au journal télévisé, son arrivée à 16 ans à Paris, son admiration pour le travail d'Yves Saint Laurent, de Yohji Yamamoto ou de Jean Paul Gaultier, sa redécouverte de Beyrouth dans les années 1990 où il lance sa maison, son exploration du prêt-à-porter, son amour du Bauhaus, sa fascination pour les aventurières qui cassaient les codes et plus généralement pour les femmes qui restent sa première source d'inspiration, sa passion pour la peinture classique de la Renaissance et sa recherche de la lumière et le douloureux après de l'explosion du port de Beyrouth.
Il revient aussi longuement sur l'affirmation de son style : « J'étais tout jeune, j'étais très intimidé par les clientes. Pour les séduire, au lieu de dessiner, je montrais le vêtement. Donc je drapais le tissu directement. J'avais un geste premier et ce geste a fait mon style. Cette simplicité et cette spontanéité que j'avais sont restées. »
Depuis quatre saisons, la journaliste et productrice Géraldine Sarratia interroge la construction et les méandres du goût d’une personnalité. Qu’ils ou elles soient créateurs, artistes, cuisiniers ou intellectuels, tous convoquent leurs souvenirs d’enfance, tous évoquent la dimension sociale et culturelle de la construction d’un corpus de goûts, d’un ensemble de valeurs.
Un podcast produit et présenté par Géraldine Sarratia (Genre idéal) préparé avec l’aide de Diane Lisarelli et Imène Benlachtar
Réalisation : Emmanuel Baux
Musique : Gotan Project
Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations. -
#99 Alexandre Gauthier
Le chef âgé de 44 ans nous reçoit à Merlimont dans le Pas-de-Calais dans son tout nouveau restaurant, Sur mer. Un lieu qui lui ressemble, « entre l'étal des poissonniers et le bateau qui va prendre la mer et le large ».
Alexandre Gauthier évoque son enfance à Montreuil-sur-mer (Pas-de-Calais) auprès d'un père cuisinier et d'une mère directrice de salle, son amour du ski, l'importance qu'a eu le scoutisme dans sa vie, son goût pour les récits d'explorateurs, son expérience à moitié convaincante dans les grandes maisons, son admiration pour Michel Bras et Pierre Gagnaire, ses années auprès de son père à La Grenouillère qu'il a repris ensuite, sa conversion de l'exotisme à la découverte du territoire, son rapport à l'inventivité, à la sensualité, sa bataille de l'approvisionnement, sa conversation avec l'architecte Patrick Bouchain et son admiration pour les artistes qui osent comme l'Allemand Gerhard Richter.
Il revient aussi longuement sur la nécessité de coller en cuisine aux impératifs du présent : « En vingt ans à La Grenouillère, je n'ai jamais travaillé le thon. Ici, je vais le faire. Il y a vingt ans le thon était menacé d'une disparition totale. Plein de cuisiniers dont je fais partie ont arrêté de travailler ce produit pour le préserver et espérer qu'il revienne. Aujourd'hui, on nous dit qu'on peut y retourner, et ben je dis “on y va ”. »
Depuis quatre saisons, la journaliste et productrice Géraldine Sarratia interroge la construction et les méandres du goût d’une personnalité. Qu’ils ou elles soient créateurs, artistes, cuisiniers ou intellectuels, tous convoquent leurs souvenirs d’enfance, tous évoquent la dimension sociale et culturelle de la construction d’un corpus de goûts, d’un ensemble de valeurs.
Un podcast produit et présenté par Géraldine Sarratia (Genre idéal) préparé avec l’aide de Diane Lisarelli et Imène Benlachtar
Réalisation : Guillaume Girault
Musique : Gotan Project
Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations. -
#98 Ovidie
L'autrice et documentariste âgée de 42 ans nous conduit chez elle dans la campagne charentaise, à l'occasion de la sortie de son essai La Chair est triste hélas. Un espace calme et pas trop grand, un peu coupé du monde, dans lequel elle se sent bien.
Ovidie évoque son enfance dans le Sud-Ouest dans une petite maison typique de la classe moyenne auprès d'un père salarié de la fédération des œuvres laïques puis proviseur, supporter du RC Lens, et d'une mère qui dirigeait une maison d'enfant, ses soirées devant des films de série B comme ceux de John Carpenter, l'importance de manger de bonnes choses, le choc adolescente de la découverte de Courtney Love, son look punk new-wave, sa fascination pour Annie Sprinkle et les féministes américaines pro-sexe, sa courte carrière d'actrice porno puis son travail documentaire et de fiction, son désenchantement par rapport aux rapports hétérosexuels, son admiration pour les autofictions de Nelly Arcan, Cyril Collard ou Eva Ionesco, son goût de la routine et son amitié avec Sophie-Marie Larrouy.
Elle revient aussi longuement sur son profond attachement pour les chiens : « Plus jeune, je regardais énormément de films avec des chiens. À tel point que plus tard, j’ai organisé un festival de films de chiens. Et puis je passais plus de temps avec mes chiens qu’avec mes copains d’école. Je rentrais, j’étais contente. Le week-end, je partais, je prenais mon vélo, je partais avec mon gros chien. Ça m’a aussi beaucoup protégée. »
Depuis quatre saisons, la journaliste et productrice Géraldine Sarratia interroge la construction et les méandres du goût d’une personnalité. Qu’ils ou elles soient créateurs, artistes, cuisiniers ou intellectuels, tous convoquent leurs souvenirs d’enfance, tous évoquent la dimension sociale et culturelle de la construction d’un corpus de goûts, d’un ensemble de valeurs.
Un podcast produit et présenté par Géraldine Sarratia (Genre idéal) préparé avec l’aide de Diane Lisarelli et Imène Benlachtar
Réalisation : Emmanuel Baux
Musique : Gotan Project
Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations. -
#97 Irène Drésel
Irène Drésel, qui fait la tournée des festivals ce printemps et cet été, nous reçoit chez elle, en Eure-et-Loir. Une longère authentique dans laquelle vivait sa grand-mère et où chaque pièce a sa propre identité. La musicienne et artiste évoque son enfance en banlieue parisienne entre un père ingénieur obsédé par le travail et une mère au foyer grande amatrice de musique classique, son rêve enfant de devenir animatrice radio, son goût pour le rire, le chant et la danse, sa passion pour la photo et son admiration pour le travail de Bettina Rheims, Vanessa Beecroft, Lise Sarfati, Alessandra Sanguinetti ou Thomas Ruff, son passage par les Beaux-Arts, ses années à l'accueil d'Aqua Saint-Paul, un lieu naturiste à Paris, son rapport aux milieux de l'art contemporain et de la techno, son césar pour la meilleure musique de film, une première pour une femme, son enthousiasme pour la voix d'Angèle ou la musique de Mac DeMarco et son amour du rose fluo.
Elle revient aussi longuement sur son coup de cœur pour le film Midsommar d'Ari Aster qui a inspiré certains morceaux et la pochette de son deuxième album Kinky Dogma sorti en 2021 : « Un ami m'a dit qu'il fallait que je voie ce film, qu'il me correspondait trop. Quand je l’ai vu, je me suis dit : “C’est extraordinaire.” C’est un thriller en plein jour et j’adore ça, il y en a très peu. L’esthétique est très éthérée. On retrouve un peu l’univers visuel que j’ai sur scène. »
Depuis quatre saisons, la journaliste et productrice Géraldine Sarratia interroge la construction et les méandres du goût d’une personnalité. Qu’ils ou elles soient créateurs, artistes, cuisiniers ou intellectuels, tous convoquent leurs souvenirs d’enfance, tous évoquent la dimension sociale et culturelle de la construction d’un corpus de goûts, d’un ensemble de valeurs.
Un podcast produit et présenté par Géraldine Sarratia (Genre idéal) préparé avec l’aide de Diane Lisarelli et Imène Benlachtar
Réalisation : Guillaume Girault
Musique : Gotan Project
Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
Avis
Un peu déçue
J’aime beaucoup ce podcast mais je trouve que, de plus en plus, on s’éloigne du principe : les artistes parlent de leur carrière et de leur actualité et le goût est mis de côté. C’est dommage.
c est la rentrée
vous revenez quand ?
👍
J’ai adoré le re it de Maria Larrea. Elle parle bien d’elle,son environnement. On est transporté par son récit et sa façon de raconter les choses de la vie et ses goûts