200 épisodes

Info environnement, musiques du monde, ambiance Nature

Longitude 181 • Fréquence Terre - La Radio Nature Daniel Krupka

    • Gouvernement
    • 5,0 • 4 notes

Info environnement, musiques du monde, ambiance Nature

    Nos émissions de CO2 rendent Nemo kamikaze !

    Nos émissions de CO2 rendent Nemo kamikaze !

    Un clown qui a une attitude étrange, c’est normal. Un poisson clown qui a un comportement étrange, voire suicidaire, ça l’est moins. Alors qu’est-ce qui peut transformer le poisson clown, un cousin de notre vaillant Némo, en kamikaze ? Eh bien c’est la concentration en gaz carbonique. C’est ce qu’a démontré une étude publiée par Nature Climate Change. Une teneur en CO2 dans l’océan trop élevé, comparable à celle prévue à la fin de ce siècle, perturbe le système sensoriel des poissons clowns. Non seulement ils perdent le sens de l’orientation, mais pour certains, ils se jettent dans la gueule de leurs prédateurs. En effet, alors que nos chers poissons clowns fuient actuellement leurs prédateurs, des poissons clowns élevés dans un milieu deux fois plus riche en CO2 vont suivre l’odeur de leurs prédateurs et remonter le courant d’eau jusqu’à celui-ci. Je vous passe les détails, mais l’explication c’est la perturbation d’un mécanisme de transmission neuronale lié au gaz carbonique présent dans l’eau. Et notre poisson clown devient un kamikaze malgré lui, victime d’un gaz à effet de serre que nous déversons dans notre atmosphère malgré tous les effets que nous prévoyons déjà.

    Et notre petit Némo n’est pas le seul à être perturbé. Le poisson demoiselle, lui aussi, s’en trouve tout retourné. Après quatre jours passés dans une eau chargée en gaz carbonique, le poisson demoiselle confond sa droite et sa gauche. Heureusement qu’il ne vote pas. Dans les deux cas, ces exemples montrent que les perturbations des océans par le gaz carbonique vont bien au-delà du réchauffement des eaux, de leur acidification ou du transfert d’espèces invasives. C’est l’organisme vivant qui est perturbé intérieurement, qui se modifie et qui transforme les comportements. Et c’est donc l’écosystème dans sa totalité qui est en jeu. Et si l’on regarde les conséquences globales, c’est le risque d’une ample disparition de biodiversité qui nous guette.

    Et personnellement, je me pose la question de savoir quel sera aussi l’impact sur nos neurones. Mais je n’ai pas encore vu d’études sur le sujet. Mais on devrait vite l’envisager et quantifier l’impact sur notre humanité. Bien, la morale que je retiens est celle-ci. Arrêtons de faire les clowns sur cette planète. Soyons responsables. Stoppons nos émissions de gaz carbonique. Revoyons nos politiques énergétiques. C’est aussi, au-delà de la réduction des gaz à effet de serre, un excellent moyen de stopper une des menaces qui pèsent sur la chimie de nos océans et donc de leurs habitants. Et bien entendu, réduire le gaz carbonique émis, c’est aussi la possibilité pour les petits et les grands de continuer à s’émerveiller de la robe du poisson clown et de ses dandinements dans les anémones qui peuplent les récifs coralliens.

    • 3 min
    Souci du vivant -Ep.3 – Reconnaitre l’écocide

    Souci du vivant -Ep.3 – Reconnaitre l’écocide

    Quand on a le souci du vivant, on espère que les atteintes les plus graves à la nature soient criminalisées. Pour ce, il est nécessaire de reconnaître le crime d’écocide qui est un moyen de contraindre les sociétés récalcitrantes par des sanctions lourdes. Mais ce crime d’écocide n’est toujours pas reconnu en France.

    L’un des arguments est que le droit de l’environnement est suffisamment complet et que le problème réside avant tout dans son application. Ce qui n’est pas tout à fait juste, il suffit de l’illustrer par des faits. Exemple, les forages de Total en Guyane, le déversement de résidus de béton lafarge dans la Seine, l’incendie dans l’usine de produits chimiques Lubrizol à Rouen. Bref, notre système juridique n’est tout simplement pas assez dissuasif pour tenir tête aux grands pollueurs et pour les discipliner.

    La reconnaissance du crime d’écocide est une avancée juridique indispensable pour protéger la sûreté et la santé de nos territoires et de leurs habitants humains et non-humains. Pourtant, la plupart du temps, le gouvernement et les élus prennent la défense des intérêts financiers plutôt que ceux de la nature. Les dirigeants politiques se succèdent sans prendre les mesures qui s’imposent pour sécuriser le fragile équilibre mondial. Pourtant, les scientifiques ont défini de manière précise les rouages des mécanismes planétaires.

    Pour sanctionner les récalcitrants, ce qui malgré les alertes des scientifiques contrevient aux stratégies d’adaptation, le droit doit se douter de nouveaux outils. L’écocide en est un Actuellement, les activités industrielles provoquent des dommages écologiques graves, en toute impunité, en accord avec l’administration.

    Pourquoi ? Parce que l’État distingue entre les destructions de la nature qui sont légales, car autorisées par les pouvoirs publics, et celles qui sont illégales. La limite entre les dégradations qui sont tolérées et celles qui ne le sont pas relève d’un arbitrage entre les intérêts économiques privés des entreprises. Des territoires entiers peuvent être ainsi sacrifiés. Un exemple, la France compte par exemple plus de 323 000 anciens sites miniers ou industriels dont la dépollution n’a souvent été assurée que de manière superficielle, voire laissée aux générations suivantes. La reconnaissance du crime d’écocide vise à se doter d’une incrimination indépendante de l’administration, reposant uniquement sur la constatation scientifique d’atteinte grave à l’intégrité de la nature et de la santé des territoires.

    Les discussions sur la scène internationale placent l’écocide au niveau du crime de génocide. Et par souci de cohérence, il est donc impensable que la France en donne une définition qui amoindrisse sa portée. Malheureusement, en 2020, le ministre de la justice et celui de la transition écologique annonçaient un délit d’écocide mais qui n’était que d’une portée de simples délits de pollution. En fait, techniquement, ce qui était proposé correspondait à un délit générique d’atteinte à l’environnement, opportunément renommé délit d’écocide. Mais l’écocide, c’est le crime qui est contre l’environnement, celui qui est au sommet de la pyramide, pas un simple délit. Quant à ces délits, les statistiques montrent qu’actuellement, les magistrats ont tendance à préférer conclure des transactions pénales qui permettent aux auteurs de dommages écologiques de ne pas se retrouver devant les tribunaux.

    On le voit, il serait illusoire de s’attendre à ce que la révolution que représente la reconnaissance des droits de la nature et du crime d’écocide vienne de nos élus. Ce changement doit venir de nous, des citoyens engagés, qui agissons et mettons en oeuvre des projets concrets pour défendre la nature.

    • 3 min
    Sexe, océans et………nanoparticule

    Sexe, océans et………nanoparticule

    Je vais commencer par vous parler de sexe et d’océan, ou plus précisément comment la pilule contraceptive a un impact sur les poissons. Non, les poissons ne prennent pas la pilule, quoique. En effet, nos systèmes d’eau usée véhiculent les urines des femmes chargées en oestrogène. Ces hormones, après un périple via les stations d’épuration, les rivières, les fleuves, rejoignent la mer et polluent les milieux naturels. Et là, après ingestion, elles féminisent les poissons mâles. Les composants de la pilule sont juste un exemple de ce qui se retrouve dans un cours d’eau ou en mer. D’autres médicaments, mais aussi des produits cosmétiques, des crèmes solaires ou des lessives larguent des nanoparticules, autrement dit des particules de moins de 100 milliardièmes de mètres dans l’environnement.

    Bien entendu, tout industriel vous affirmera que ces particules sont inoffensives. Sauf qu’elles possèdent une particularité physique qui fait qu’une fois à l’intérieur d’un organisme, elles collent à sa surface un enrobage de protéines. Parmi ces dernières, certaines jouent un rôle très important sur l’organisme des animaux et des hommes, notamment dans la consommation de graisse. Ceci a été montré dans une étude publiée dans la revue en ligne PLOS One le 22 février par une équipe suédoise de l’université de Lund en ayant recréé une chaîne alimentaire en laboratoire à base d’algues microscopiques, de petits crustacés herbivores et de petits poissons. Dans l’eau ont été ajoutés un peu de nanoparticules de polystyrène, 0.01% très précisément. Un groupe témoin a été constitué également. Après plusieurs cycles et au bout de 18 jours, les premiers effets se sont fait sentir pour le groupe à nanoparticules. Les poissons nageaient moins vite, mais surtout chassaient moins et semblaient mous, si mous, comme si les poissons n’avaient plus faim. Et alors que la nourriture fournie ne leur était pas suffisante, ces anorexiques grossissaient. Le groupe témoin, lui, maigrissait tout en mangeant et en utilisant son stock de graisse pour supporter le jeûne. Selon les auteurs de l’étude, il s’agit de la première fois qu’un lien est montré entre cette couronne de protéines et un effet sur le métabolisme et sur le comportement d’un organisme vivant, ainsi que sur sa fonction au niveau de l’écosystème. En effet, si un chasseur devient anorexique et cesse de chasser, l’équilibre de l’écosystème en sera modifié.

    Toutefois, l’étude ne donne pas la concentration moyenne des nanoparticules étudiées dans notre environnement, ni quelle seuil de concentration de nanoparticules agit sur les poissons. Néanmoins, ceci s’avère très intéressant, car cela démontre qu’en connaissant les nanoparticules et sur une hypothèse d’impact, on peut les tester sur des êtres vivants qui les auront absorbés. Identifier les risques que présentent les nanoparticules devient dès lors possible. La nanotoxicologie, discipline nouvelle, a bien du travail. D’autant que la mise sur le marché de produits contenant des nanomatériaux s’en a franchi allègrement, faute d’une utilisation d’outils d’évaluation de toxicité appropriée. Faute de test, on se passe nanoparticules ? Peut-être, mais je doute qu’on se passe du sexe et des océans.

    • 3 min
    Souci du vivant -Episode2 – Et pourquoi pas des droits de la nature ?

    Souci du vivant -Episode2 – Et pourquoi pas des droits de la nature ?

    Avez-vous déjà observé cette formidable ingéniosité biologique dont font preuve les espèces végétales et animales pour parvenir à un développement optimal en fonction des caractéristiques de leur milieu naturel ?

    Eh bien notre espèce aurait dû évoluer avec la même logique et en prendre de la graine. Mais contrairement à l’arbre qui doit se contenter des climats à portée de racines, ou aux fauves limitées par les limites de son territoire, l’homme a progressivement étendu son terrain de chasse à la planète. La mondialisation, l’intensification des échanges internationaux, l’essor de la société de consommation ont conduit le monde occidental à dépasser toujours plus les limites biologiques des milieux naturels. Et en conséquence, les systèmes de gouvernance se sont adaptés à cette évolution et se sont dotés de règles souvent contraires aux principes régissant le vivant. La surexploitation des ressources naturelles est encouragée par le système politique, autorisée par le système juridique et motivée par le système économique sans respecter les mécanismes de la nature. Or, nous ne pouvons pas établir une société pérenne si les lois que nous établissons pour nous gouverner sont incompatibles avec celles qui régissent le système Terre et donc conduisent à son effondrement.

    Réconcilier l’humain et la planète nécessite que ces mêmes systèmes économiques, politiques et juridiques aient désormais pour objectif de promouvoir les comportements qui contribuent au bien-être de la communauté du vivant, humain et non humain compris.

    Dans d’autres pays, et notamment en Amérique du Sud, le mouvement pour les droits de la nature a pris de l’ampleur et instaure une dynamique d’espoir. C’est le cas de l’Équateur qui a reconnu en 2008 les droits de la nature dans sa constitution, suivi en 2010 par la Bolivie qui, à son tour, a promulgué une loi des droits de la Terre-mer. Et en Colombie, en 2018, la forêt amazonienne était reconnue comme sujet de droit. Ces décisions illustrent à quel point un changement en profondeur est possible lorsqu’il est porté par la société civile et qu’il bénéficie du soutien des institutions, notamment de la justice, qui retrouve ainsi toute sa grandeur lorsqu’elle agit pour le bien de tous. N’est-ce pas exactement le genre de récit que nous espérons voir naître en France ?

    Pour reconnaître les droits de la nature, il faut enteriner que les fleuves, les forêts, les montagnes ou toute autre entité naturelle, toute espèce non humaine, ont le droit inaliénable d’exister, comme le reconnaît la déclaration universelle des droits de la Terre-mer, proclamée en 2010 en Bolivie, au cours de la conférence mondiale des Peuples sur le changement climatique. Ce texte énonce 12 droits de la nature et 13 devoirs de l’être humain envers la Terre-mer, définis comme communauté de vie indivisible composée d’êtres interdépendants et intimement liés entre eux par un destin commun. La source des droits de chaque individu humain ou non humain réside dans le fait que nous existons en tant que membres de la communauté de la Terre. Il ne s’agit pas de donner des droits à la nature, comme un souverain octroie des titres à ces sujets, mais de supprimer les lunettes déformantes à travers lesquelles les civilisations occidentales voient le monde et qui faussent la perception de notre place dans l’univers. Si nous revendiquons et protégeons les droits humains, la logique nous impose de reconnaître simultanément ceux des autres membres de la communauté du vivant. En suivant ces préceptes, nous pourrions alors utiliser les institutions, en particulier les tribunaux, pour inciter les humains à se comporter de manière à contribuer à la santé de la communauté de la Terre. Il faut bien comprendre que ces lois empêcheraient simplement que les activités humaines respectent de manière irréversible le fon

    • 5 min
    Pollution: notre linge sale salit les océans !

    Pollution: notre linge sale salit les océans !

    Environ 250 millions de tonnes de plastique sont produites dans le monde et par an. On les trouve partout et j’ai déjà évoqué ici les sacs plastiques et les macro-déchets qui empoisonnent nos océans.

    Mais une pollution plus sournoise et moins visible y est présente. Il s’agit de micro-particules de plastique d’une taille inférieure au millimètre. On assiste à une croissance au fil des ans de ces petits débris invisibles qui flottent ou que l’on trouve en suspension ou piégés dans les sédiments. On savait qu’environ 30% des particules en suspension dans l’eau de mer étaient de nature plastique. On n’en connaissait pas encore la source initiale. C’est désormais élucidé. Selon un scientifique britannique, Richard Thomson, c’est environ 80% de ces particules qui viendraient de nos machines à laver. Ou plus précisément de nos vêtements en polyester, en acrylique, en polypropylène ou en polyéthylène ou fibres polyamides. En lavant notre linge sale, seul ou en famille, on salit les océans.

    Car nos stations d’épuration ne les filtrent pas. Les dimensions de ces micro-particules détachées lors du lavage les conduisent au travers de tous les obstacles pour les retrouver finalement en mer. D’après Richard Thomson et son équipe, 100 fibres par litre sont rejetées dans les eaux de lavage d’une machine à laver. Considérant que nous sommes 7 milliards désormais sur cette planète, la quantité rejetée devient considérable et s’accumule depuis de nombreuses années. Les études du plancton de l’Atlantique du Nord ont trouvé du plastique dans des échantillons datant de 1960 avec une augmentation significative au fil du temps. Certes, d’autres sources de plastique sont toutes aussi néfastes, comme la fragmentation des sacs plastiques, des bouteilles plastiques ou encore certains produits de nettoyage. Mais cette pollution est loin d’être neutre. En plus de pouvoir être ingérée par la faune et de se retrouver dans nos assiettes, elle charrie des substances toxiques comme les PCB ou les HAP dont on connaît, pour beaucoup d’entre eux, le risque en matière de santé. Une prolifération et une accumulation de ces substances devient dès lors un vrai problème sanitaire.

    Que faire contre ces micro-particules plastiques ? En attendant que les industriels à la fois de l’électroménager et des stations d’épuration prennent le problème en main, par des filtres adéquats, il nous faut passer à des vêtements plus naturels, tels que le coton, la laine, à éviter le mélange des genres coton et polyamide. Et pour ceux déjà en notre possession, éviter les lavages trop fréquents à des températures trop élevées. Les lessives sont si performantes de nos jours que les vêtements synthétiques peuvent être lavés à froid et essorés à maximum 600 tours par minute. Moins d’énergie dépensée, plus de confort au naturel, moins de pollution, une équation simple pour chacun d’entre nous.

    • 2 min
    Souci du vivant – Episode1 – Vers un nouveau monde

    Souci du vivant – Episode1 – Vers un nouveau monde

    bienvenue dans cette nouvelle série audio consacrée au souci du vivant ! Je vais tenter de vous emmener avec moi dans la construction d’un nouveau monde, respectueux du vivant.

    Mais qu’est-ce que j’entends par le vivant ? Bien sûr, je nous inclue, nous vivants humains, mais il y a aussi les non-humains, les animaux, les plantes, les champignons, les arbres, toute forme de vie différente de la nôtre. Mais j’englobe aussi tout ce qui peut paraitre inerte : sols, rivières, océans, lacs, atmosphère, etc. Car quand je parle du vivant, je pense d’abord à ce qu’on appelle les écosystèmes, c’est-à-dire tous les éléments pris individuellement reliés par un réseau d’interactions et de relations qui rendent la vie possible, pérenne, dans un équilibre dynamique prenant en compte les limites planétaires de la biosphère où nous sommes installés : la planète terre ou planète bleue.

    Le vivant est un terme que je préfère au mot nature ou environnement, ces deux-là étant connotés et créant un fossé entre nous humains, et le reste du vivant, ou entre nous et le décor de vie dans lequel nous nous mouvons.

    Ces préalables exprimés, je me permets d’ajouter que l’ensemble de cette série de chroniques ou podcasts est inspirée textuellement par le livre de Marine CALMET « Devenir gardiens de la planète » que je vous recommande, et que je remercie ici de m’avoir autorisé à reprendre ses textes, et formulations tant elles sont proches de mon propos qui les ajustera.

    Mais entrons dans le vif du sujet : Nous allons vers un nouveau monde. Une révolution se prépare.

    En effet, à l’échelle d ‘une vie humaine, notre civilisation peut sembler ancienne mais elle est en réalité très jeune comparée à l’émergence et au développement de la vie sur notre planète qui remonte à plusieurs milliards d’années. En un temps très bref, celui de ces derniers siècles, nous sommes entrés dans un modèle de libre-échange, de mondialisation, de capitalisme financier plus ou mois voilé selon les régimes politiques. Ce nouvel âge, que l’on peut appeler anthropocène ou capitalocène, passe sous silence l’aggravation des inégalités et des dégâts sociaux et environnementaux, et rend difficilement concevable d’autres modèles de société. Façonnés par notre culture, formatés par notre éducation, nous avons les plus grandes difficultés à imaginer notre civilisation avec un regard extérieur, comme pourrait le faire un étranger visitant la France pour la toute première fois, étonné par notre façon de faire société, par nos manières et nos coutumes.

    Comment expliquer que nous ayons par exemple érigé la propriété privée au rang de principe sacré, alors que d’autres sociétés ont choisi de protéger les communs, c’est-à-dire ce qui appartient à tous : l’air l’eau, les sols, etc. … ceci afin de permettre la transmission d’un environnement sain et permettant le développement harmonieux du vivant dans toutes ses composantes : humains et non -humains compris. Ici, dans le monde occidental, l’individualisme est considéré comme émancipateur. Pourquoi ? Pour analyser les germes et les mécanismes de cette évolution, revenons à nos textes fondateurs, auxquels appartient la Déclaration de l’Homme et du citoyen de 1789. Dans une société profondément inégalitaire, alors même que l’esclavage était toujours pratiqué dans les colonies et qu’au sein des foyers, les femmes se voyaient privées des mêmes droits que leurs maris, ce texte, écrit par des hommes blancs, issus des classes privilégiées, a défini ce que l’on a appelé les droits naturels de l’homme. Parmi eux, la liberté, l’égalité, la propriété… Avec un système reposant sur la reconnaissance des droits et libertés individuelles, notre société fait passer au second plan la question de la protection du collectif, celui qui réunit les humains mais é

    • 8 min

Avis

5,0 sur 5
4 notes

4 notes

PassionPlongée ,

Très intéressant

Des sujets pertinents, des interviews passionnantes. Il y a encore trop peu de podcasts qui parlent de l’océan et de sa préservation. Sur le même thème, un peu plus orienté plongée, il y a Paroles de Plongeurs qui débute et est très prometteur.
Bravo en tout cas à longitude 181 et tous ses bénévoles !

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