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Municipales 2020 : l’eau est un droit France Libertés • Fréquence Terre - La Radio Nature

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L’eau est un droit pour tous. Pourtant, aujourd’hui encore, plus de deux milliards de personnes dans le monde n’ont pas accès à l’eau potable. Et plus de quatre milliards ne bénéficient pas de réelles installations sanitaires.

Il y a pourtant un défi mondial à relever, celui fixé par les Nations Unies d’assurer à ces milliards de personnes des services d’alimentation en eau et d’assainissement d’ici 2030. De quoi leur assurer une vie digne.

Cet objectif concerne également la France. A l’occasion des élections municipales de 2020, 29 associations s’unissent à la campagne lancée par la Coalition eau et la Fondation France Libertés, « L’eau ne se mérite pas, c’est un droit ».



* Avec Justine Richer, chargée du programme “Eau, bien commun” à la Fondation France Libertés



On connaît les difficultés, voir l’impossibilité d’accéder à l’eau et à l’assainissement dans énormément de régions dans le monde. Ce qu’on sait moins, c’est qu’en France aussi, des millions de personnes connaissent ces carences.

« En France métropolitaine on compte 1,4 millions de Français qui n’ont pas accès à des services d’alimentation domestique en eau potable gérés en toute sécurité. Ce sont des chiffres de l’OMS et de l’Unicef qui datent de 2019. Ce sont des chiffres dont on n’a pas forcément conscience. On entend toujours parler de la situation mondiale dans laquelle 40% de la population seront confrontés à des pénuries d’eau d’ici 2050. Mais on sait moins ce qui se passe en France, alors que 7,5 millions de personnes en métropole ne disposent pas de service d’assainissement géré en toute sécurité. La situation en Outre-mer est encore plus alarmante. Par exemple en Guyane, 35 000 personnes n’ont pas accès à des services d’alimentation domestique en eau potable. Ce ce sont plus de 4 700 personnes qui pratiquent la défécation en plein air. Et 16 000 personnes recueillent leur eau de boisson directement à partir de sources d’eau de surface. »

A quoi est-ce dû ?

« En France, les raisons de ces difficultés d’accès sont principalement dues à des raisons économiques et de précarité. Ce sont des estimations qui recouvrent aussi bien des personnes qui vivent dans la rue, que des personnes vivant dans des bidonvilles, dans des squats, dans leur voiture, des gens du voyage. Il y a évidemment les personnes vivant dans des camps de migrants et qui sont dépourvus de confort sanitaire de base. Et il y a ces personnes qui voient leur facture d’eau dépasser 3% du revenu du ménage. Ce sont principalement des personnes sans emploi, seules, des retraités également. On considère au niveau de l’OCDE qu’une facture d’eau qui dépasse 3% du revenu d’un ménage, ce n’est pas acceptable. »

Quelle conséquences concrètes pour ces familles touchées par ce manque d’accès à l’eau ou à l’assainissement ?

Une source d’angoisse au quotidien

« Les familles qui sont touchées par ce manque d’accès à l’eau sont obligées de trouver des solutions intermédiaires, des plans B. Par exemple, elles vont devoir trouver des accès à l’eau beaucoup plus loin de chez elles. Cela va provoquer un manque d’hygiène et une source d’angoisse au quotidien qui perturbe la vie sociale. Il y a par exemple des enfants qui ne veulent plus aller à l’école parce qu’ils sont moqués. Dans des habitats précaires ou mal isolés, on a des cas de propagations de maladies, cela peut être très rapide. Cela concerne les populations les plus vulnérables. »

A l’occasion des élections municipales,

L’eau est un droit pour tous. Pourtant, aujourd’hui encore, plus de deux milliards de personnes dans le monde n’ont pas accès à l’eau potable. Et plus de quatre milliards ne bénéficient pas de réelles installations sanitaires.

Il y a pourtant un défi mondial à relever, celui fixé par les Nations Unies d’assurer à ces milliards de personnes des services d’alimentation en eau et d’assainissement d’ici 2030. De quoi leur assurer une vie digne.

Cet objectif concerne également la France. A l’occasion des élections municipales de 2020, 29 associations s’unissent à la campagne lancée par la Coalition eau et la Fondation France Libertés, « L’eau ne se mérite pas, c’est un droit ».



* Avec Justine Richer, chargée du programme “Eau, bien commun” à la Fondation France Libertés



On connaît les difficultés, voir l’impossibilité d’accéder à l’eau et à l’assainissement dans énormément de régions dans le monde. Ce qu’on sait moins, c’est qu’en France aussi, des millions de personnes connaissent ces carences.

« En France métropolitaine on compte 1,4 millions de Français qui n’ont pas accès à des services d’alimentation domestique en eau potable gérés en toute sécurité. Ce sont des chiffres de l’OMS et de l’Unicef qui datent de 2019. Ce sont des chiffres dont on n’a pas forcément conscience. On entend toujours parler de la situation mondiale dans laquelle 40% de la population seront confrontés à des pénuries d’eau d’ici 2050. Mais on sait moins ce qui se passe en France, alors que 7,5 millions de personnes en métropole ne disposent pas de service d’assainissement géré en toute sécurité. La situation en Outre-mer est encore plus alarmante. Par exemple en Guyane, 35 000 personnes n’ont pas accès à des services d’alimentation domestique en eau potable. Ce ce sont plus de 4 700 personnes qui pratiquent la défécation en plein air. Et 16 000 personnes recueillent leur eau de boisson directement à partir de sources d’eau de surface. »

A quoi est-ce dû ?

« En France, les raisons de ces difficultés d’accès sont principalement dues à des raisons économiques et de précarité. Ce sont des estimations qui recouvrent aussi bien des personnes qui vivent dans la rue, que des personnes vivant dans des bidonvilles, dans des squats, dans leur voiture, des gens du voyage. Il y a évidemment les personnes vivant dans des camps de migrants et qui sont dépourvus de confort sanitaire de base. Et il y a ces personnes qui voient leur facture d’eau dépasser 3% du revenu du ménage. Ce sont principalement des personnes sans emploi, seules, des retraités également. On considère au niveau de l’OCDE qu’une facture d’eau qui dépasse 3% du revenu d’un ménage, ce n’est pas acceptable. »

Quelle conséquences concrètes pour ces familles touchées par ce manque d’accès à l’eau ou à l’assainissement ?

Une source d’angoisse au quotidien

« Les familles qui sont touchées par ce manque d’accès à l’eau sont obligées de trouver des solutions intermédiaires, des plans B. Par exemple, elles vont devoir trouver des accès à l’eau beaucoup plus loin de chez elles. Cela va provoquer un manque d’hygiène et une source d’angoisse au quotidien qui perturbe la vie sociale. Il y a par exemple des enfants qui ne veulent plus aller à l’école parce qu’ils sont moqués. Dans des habitats précaires ou mal isolés, on a des cas de propagations de maladies, cela peut être très rapide. Cela concerne les populations les plus vulnérables. »

A l’occasion des élections municipales,

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