Néo Géo Nova : Le Musikactu Bintou Simporé

Le pianiste, auteur , compositeur congolais Ray Lema, l’invité d’honneur de ce Néo Géo, évoque ses rencontres avec les artistes présentés par le photographe Ewane Nja Kwa, auteur du livre “Africa is music “ sorti en 2018 aux Editions Duta. Ce troisième ouvrage est une compilation de photos tirées de carnets de voyages collectés pendant près de 20 ans de périples africains. Tous les clichés ont été pris entre 1996 et 2018 et mettent en scène des artistes de plusieurs générations, que ce soit pendant leurs concerts ou lors de portraits réalisés en coulisses : Manu Dibango, Cesaria Evoria, Hugh Masekela, Miriam Makeba, et les plus jeunes : Fatoumata Diawara, Seun Kuti, Kroal… 
Les séries de photographies sont regroupées autour de thématiques, comme « Musique et football », « Musique et cinéma » et sont complétées de textes de Samuel Nja Kwa ou d’autres contributeurs à l’instar d’Aziz Sahmaoui ou Blick Bassy. 

Hatianola est le deuxième album du collectif Lakou Mizik, sur le label Cumbancha. Ce disque, c’est l’histoire de la rencontre entre le groupe et la Nouvelle Orléans, où il a été enregistré. Le groupe a été invité à jouer deux fois au Festival Jazz & Heritage à la Nouvelle Orléans : lors de la deuxième édition, ils ont pu bénéficier du studio d’enregistrement de Régine Chassagne et Win Butler d’Arcade Fire ; l’idée était aussi que des artistes locaux collaborent. Plusieurs musiciens ont participé au disque, le pianiste Jon Cleary, Cyrille Neville, Trombone Shorty, le groupe Lost Bayou Ramblers ou encore la chanteuse Leyla McCalla. 
Sorti le 29 mai, l’album des 79rs Gang, Expect the Unexpected s’inscrit dans l’histoire de la Nouvelle-Orléans, puisque les morceaux rendent hommage aux victimes de Katrina, les indiens de Mardi Gras. Les voisins caribéens Lakou Misik participent au morceau Iko Iko qui devient Iko Keryol. 

Les nouveautés toniques et engagées de Bintou Simporé nous font voyager entre Paris et Lagos, avec d’abord l’afrikanbeat des Frères Smith sur leur album Mutation et le morceau No Talk Talk : entre high life, afrobeat et autres fusions, la galaxie afrobeat parisienne, connue pour ses concerts torrides dans les clubs accueillants que sont la petite halle à la Villette, l’Alimentation générale ou encore la Marbrerie à Montreuil, nous offre ce nouvel album, avec les voix de Swala Emati Smith et Prosper Smith. 
Deuxième morceau de cette sélection, qui nous transporte du côté de Lagos, avec l’afropéen Ade Bantu, ce propulseur, continuateur de l’afrobeat, qui a choisi de s’installer à Lagos au Nigeria, où il organisa ces dernières années moules soirées et poursuit le message de Fela Kuti, en martelant sur différents grosses ses chroniques énervées ou moqueuses de la situation au Nigeria, fugisteant la corruption ou le manque de liberté d’expression, comme dans Disrupt the Program, son premier single sorti en avril dernier, suivi plus récemment d’Animal Carnival, sur l’album Everybody Get Agenda, dont la sortie est prévue en septembre prochain

Le 25 mai, c’est la Journée mondiale de l’Afrique, en commémoration de la fondation de l’Organisation de l’Unite Africaine créée le 25 mai 1963 (OUA, devenue Union Africaine en 2002).
Pour l’occasion, plusieurs rendez-vous musicaux sont organisés. Avec les mastodontes que sont Mtv Base, Youtube, Viacom CBS Networks, et un super parrain l’acteur Idriss Elba, c’est Africa Day, dont l’objectif est de lever des fonds pour lutter contre le covid en Afrique, un concert caritatif au profit de l’Unicef et du World Food Program avec Fally Ipupa, Angélique Kidjo, Burna Boy en têtes d’affiche. 
 
Autre événement confiné, sous le credo Together as One, le WAN (World African Network) a été lancé par le journaliste et directeur d’UbiznewsTV Amobé Mévégué, et a pour parrain le chanteur sénégalais Youssou N’Dour. L’événement se déploie toute la journée avec différentes tables rondes sur l’avenir du continent, avant de se clôturer par deux heures de concert à 19h, diffusé gratuitement sur les réseaux sociaux. De très nombreux artistes ont répondu présent : Salif Keita, Fally Ipupa, Oumou Sangaré, Flavia Coelho, Cheick Tidiane Seck, Khadja Nin, Tiken Jah Fakoly… A suivre via www.wan.africa
Troisième manifestation et non des moindres, c’est Africadelic, un festival annuel organisé au Paradiso d’Amsterdam avec le producteur et activiste culturel angolais Otiniel Silva dit Mano. En résumé, c’est une grande partie de la playlist de Nova qui s’expose tant les artistes font partie de cette jeune génération que nous soutenons. Le festival est virtuel et se déroule en live sur la page Instagram du Paradiso, de 12h à minuit . . La programmation inclut films , rencontres et des concerts de Blick Bassy, Femi Kuti, Pat Thomas, Sampa The Great, Fokn Bois, Baloji, Akwasi… Par ailleurs, le festival panafricain Africadelic rendra hommage à Manu Dibango. 

Jeanne Lacaille nous présente ses nouveautés capverdiennes avec une réédition orchestrée par le label allemand Analog Africa qui a déniché la pépite Fundo de Marê Palinha , l’unique album de Voz di Sanicolau. On écoute le morceau Abole et dans un deuxième temps le groupe Bandé Gamboa sur le nouveau disque Horizonte - Revamping Old Classics from Cabo Verde and Guinée-Bissau produit par Guts, qui sortira le 12 juin sur Pura Vida Sounds, le sous-label d’Heavenly Sweetness. 

Le chanteur kabyle, berbère, algérien, français Idir s’est éteint le 2 mai, à Paris. Dans son enfance, il se nourrit des chants et contes berbères, qui laissent une immense influence sur sa musique. Il choisit le pseudo Idir, qui signifie “il vivra”. Sa carrière débute en 1973 sur les ondes de Radio Alger, où il interprète pour la première fois A Vava Inouva, hommage au conte kabyle “Le Chêne et l’Ogre”, et véritable tube, qui fait le tour du monde. Fervent défenseur de la langue kabyle d’Algérie et au-delà des cultures berbères, il avait sorti l’album Ici et Ailleurs en 2017, avec de nombreux artistes français à l’instar de Charles Aznavour, Henri Salvador, Grand Corps Malade, avant d’aller rejoindre le festival Arabesques à Montpellier.