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Décompositions, recompositions Le Nouvel Esprit Public

    • Politics

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Une émission de Philippe Meyer, enregistrée en Public à l’École alsacienne le 23 juin 2024.

Avec cette semaine :


- Jean-Louis Bourlanges, président de la Commission des Affaires étrangères de l’Assemblée nationale.
- Béatrice Giblin, directrice de la revue Hérodote et fondatrice de l’Institut Français de Géopolitique.
- Lucile Schmid, vice-présidente de La Fabrique écologique et membre du comité de rédaction de la revue Esprit.
- Richard Werly, correspondant à Paris du quotidien helvétique Blick.



DÉCOMPOSITIONS, RECOMPOSITIONS

La dissolution a provoqué diverses ondes de choc. A droite, Les Républicains (LR) se trouvent écartelés entre les partisans d’une alliance avec le Rassemblement national (RN), les tenants de l’indépendance ou les défenseurs du ralliement au camp macroniste. A gauche, les principaux partis ont annoncé, le 13 juin, après plusieurs jours d’intenses négociations, un accord sur les candidatures et le programme commun d’un « nouveau front populaire ». Les macronistes tentent de s’accorder avec la droite modérée en nouant des accords localement, pour faire barrage ici au Rassemblement national, là au Nouveau Front populaire. Edouard Philippe, président d’Horizons, essaie d’avancer ses pions et de marquer sa différence en travaillant à la construction d’une « majorité parlementaire » dans la prochaine Assemblée, qui irait « de la droite conservatrice aux sociaux-démocrates ». Vendredi, il déclarait « c’est le président de la République qui a tué la majorité présidentielle » en décidant de dissoudre l’Assemblée nationale. Le contraste est très fort entre la condamnation quasi unanime de cette décision par la classe politique et les médias, et ce qu'en disent les Français. Dans un sondage réalisé par Opinionway les 17 et 18 juin, la moitié d'entre eux jugent la décision d'Emmanuel Macron justifiée. La gauche y est la plus opposée, bien qu'une proportion de 40% la juge tout de même justifiée.

L’offre électorale proposée a beau avoir été simplifiée, avec la consécration de trois blocs aux visions du monde antagonistes, les nouvelles alliances électorales et les positionnements fluctuants noués lors de cette campagne de12 jours - la plus courte de la Ve République– rendent difficile la compréhension du jeu électoral. D’autant que le code électoral permet, pour les élections législatives, des triangulaires ou des quadrangulaires au second tour : tous les candidats dépassant 12,5 % des inscrits pouvant se maintenir au second tour. Dans ce paysage, les sondages donnent le RN est en position de force. Selon celui d’Ifop-Fiducial pour Le Figaro, LCI et Sud Radio, publié jeudi, l'alliance entre le RN et la frange de LR partie avec Éric Ciotti récolterait 34 % des voix au premier tour le 30 juin, soit cinq points devant l'alliance de gauche, le Nouveau Front populaire, estimée à 29 %. Le camp macroniste est estimé à 22 %, soit une remontée par rapport à la plupart des études d'opinion publiées depuis la dissolution. Enfin, les Républicains - hors alliance avec le RN - stagnent à 6 % des voix, tandis que Reconquête ne récolterait que 2 % des scrutins. Selon cette étude, la participation au premier tour serait par ailleurs estimée à 64 %, contre 53,7 % en 2022.

« Les lignes politiques ont plus bougé en sept jours qu’en sept ans », observe Raphaël Llorca, expert associé à la Fondation Jean Jaurès. Cette dissolution a pour effet principal de fragmenter un peu plus un système partisan dominé, selon l’expression du politiste Rémi Lefebvre, par les « partis personnels » depuis 2017 (Renaissance autour d’Emmanuel Macron, LFI et Jean-Luc Mélenchon, le RN et Marine Le Pen…).
Chaque semaine, Philippe Meyer anime une conversation d’analyse politique, argument

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Avec cette semaine :


- Jean-Louis Bourlanges, président de la Commission des Affaires étrangères de l’Assemblée nationale.
- Béatrice Giblin, directrice de la revue Hérodote et fondatrice de l’Institut Français de Géopolitique.
- Lucile Schmid, vice-présidente de La Fabrique écologique et membre du comité de rédaction de la revue Esprit.
- Richard Werly, correspondant à Paris du quotidien helvétique Blick.



DÉCOMPOSITIONS, RECOMPOSITIONS

La dissolution a provoqué diverses ondes de choc. A droite, Les Républicains (LR) se trouvent écartelés entre les partisans d’une alliance avec le Rassemblement national (RN), les tenants de l’indépendance ou les défenseurs du ralliement au camp macroniste. A gauche, les principaux partis ont annoncé, le 13 juin, après plusieurs jours d’intenses négociations, un accord sur les candidatures et le programme commun d’un « nouveau front populaire ». Les macronistes tentent de s’accorder avec la droite modérée en nouant des accords localement, pour faire barrage ici au Rassemblement national, là au Nouveau Front populaire. Edouard Philippe, président d’Horizons, essaie d’avancer ses pions et de marquer sa différence en travaillant à la construction d’une « majorité parlementaire » dans la prochaine Assemblée, qui irait « de la droite conservatrice aux sociaux-démocrates ». Vendredi, il déclarait « c’est le président de la République qui a tué la majorité présidentielle » en décidant de dissoudre l’Assemblée nationale. Le contraste est très fort entre la condamnation quasi unanime de cette décision par la classe politique et les médias, et ce qu'en disent les Français. Dans un sondage réalisé par Opinionway les 17 et 18 juin, la moitié d'entre eux jugent la décision d'Emmanuel Macron justifiée. La gauche y est la plus opposée, bien qu'une proportion de 40% la juge tout de même justifiée.

L’offre électorale proposée a beau avoir été simplifiée, avec la consécration de trois blocs aux visions du monde antagonistes, les nouvelles alliances électorales et les positionnements fluctuants noués lors de cette campagne de12 jours - la plus courte de la Ve République– rendent difficile la compréhension du jeu électoral. D’autant que le code électoral permet, pour les élections législatives, des triangulaires ou des quadrangulaires au second tour : tous les candidats dépassant 12,5 % des inscrits pouvant se maintenir au second tour. Dans ce paysage, les sondages donnent le RN est en position de force. Selon celui d’Ifop-Fiducial pour Le Figaro, LCI et Sud Radio, publié jeudi, l'alliance entre le RN et la frange de LR partie avec Éric Ciotti récolterait 34 % des voix au premier tour le 30 juin, soit cinq points devant l'alliance de gauche, le Nouveau Front populaire, estimée à 29 %. Le camp macroniste est estimé à 22 %, soit une remontée par rapport à la plupart des études d'opinion publiées depuis la dissolution. Enfin, les Républicains - hors alliance avec le RN - stagnent à 6 % des voix, tandis que Reconquête ne récolterait que 2 % des scrutins. Selon cette étude, la participation au premier tour serait par ailleurs estimée à 64 %, contre 53,7 % en 2022.

« Les lignes politiques ont plus bougé en sept jours qu’en sept ans », observe Raphaël Llorca, expert associé à la Fondation Jean Jaurès. Cette dissolution a pour effet principal de fragmenter un peu plus un système partisan dominé, selon l’expression du politiste Rémi Lefebvre, par les « partis personnels » depuis 2017 (Renaissance autour d’Emmanuel Macron, LFI et Jean-Luc Mélenchon, le RN et Marine Le Pen…).
Chaque semaine, Philippe Meyer anime une conversation d’analyse politique, argument

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