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Le 8ème jour Le 8ème jour
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Podcasts des "Nouvelles et réflexion" publiées sur L'ODJ Média des rubriques Billet, Chroniqueurs invité, quartier libre et Coup de cœur sur www.lodj.ma (http://www.lodj.ma)
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Quand nos institutions font leur travail… - Par Aziz BOUCETTA
La confiance des populations et leur perception de la politique sont singulièrement augmentées quand les institutions accomplissent leurs missions respectives, en dehors des intérêts, des clans ou encore des rapports de force, visibles ou occultes.
La dernière décision de l’institution du Médiateur (image) se rapportant à l’examen à l’accès des avocats en apporte une preuve éclatante. Et rassurante.
Tout le monde se souvient de cette brutale et virulente poussée de fièvre qui s’était produite à l’annonce des résultats de cet examen. Des candidats s’étaient violemment élevés contre les conditions qui avaient entouré l’organisation de l’épreuve et surtout l’annonce des résultats.
Il y avait trop de noms de « fils et filles de » et de proches et d’amis et de connaissances, et de, et de… ; de sérieux soupçons de connivence avaient également été avancés, et jamais valablement niés ni solidement réfutés. Les sorties calamiteuses du ministre de la justice Abdellatif Ouahbi (auquel il faut souhaiter une prompte et totale rémission) avaient achevé de semer le doute dans les esprits et de jeter l’opprobre sur l’ensemble de l’examen.
Quant au chef du gouvernement, lui, fidèlement à son habitude, il ne disait rien, ou rien d’audible et de crédible.
Puis, plus rien… les heureux admis poursuivaient leur chemin vers la profession, et les malheureux recalés en étaient réduits à se chercher un autre métier. Le feu couvait, mais la famille judiciaire regardait ailleurs.
Et c’est là que, alors que rien ne le laissait plus attendre, le Médiateur publie son communiqué, fait de recommandations au gouvernement : réorganiser l’épreuve, rapidement, en faciliter les conditions matérielles, efficacement, et offrir aux candidats les moyens de s’assurer de la pertinence des notes, valablement.
Moins de vingt-quatre heures et quelques consultations plus tard, le gouvernement décide d’ « interagir positivement avec les recommandations et propositions formulées par le Médiateur du Royaume ». Il a dû se produire quelque chose quelque part pour diligenter l’acceptation de toutes les propositions et recommandations par le gouvernement…
Il est vrai que dans le dahir portant création du Médiateur, l’un des motifs exposés est le rappel de la mission constitutionnelle du roi, à savoir « faire prévaloir les droits et redresser les injustices ».
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Mauritanie : Des élections test pour...2024 - Par Mustapha SEHIMI
Le 13 et 27 mai courant, les Mauritaniens se sont rendus aux urnes pour élire les 176 membres de l'Assemblée nationale -une chambre unique- des 13 conseils régionaux et des 238 conseils municipaux. Des scrutins qui ont été un test pour 1e président Mohamed Ould Ghazouani au pouvoir depuis 2019.
Le parti présidentiel, Insaf, avec ses alliés, a remporté une large victoire, améliorant ses résultats de manière majoritaire tant par rapport à 1'Assemblée sortante qu’aux institutions territoriales. Même si le chef d’Etat n'a pas annoncé officiellement sa candidature pour la magistrature suprême l'année prochaine, celle-ci ne fait aucun doute...
Participation massive mais... fraudes
Vingt-cinq partis se sont disputés 1e vote de quelque 1,8 million d'électeurs dans le premier scrutin du 13 mai, la participation électorale a été élevée, à hauteur de 71,8 % - un taux significatif de mobilisation citoyenne.
Le parti présidentiel a obtenu 80 sièges et ses alliés 36, soit 116 au-dessus de la majorité absolue (89). L'opposition, elle, n'a pu décrocher que 24 sièges dont 9 seulement pour le mouvement islamiste Tewassol, les autres répartis entre des petites formations et Sawab d'obédience nationaliste arabe.
Ce dernier a tiré profit d'une alliance avec le militant anti-esclavagiste, Biram Dah Abeid, classé deuxième qui avait réussi à obtenir 18,60 % des voix au premier tour de l'élection présidentielle de 2019.
Dès la proclamation des résultats, le 13 mai dernier, les partis de l'opposition ont dénoncé des "fraudes énormes". Même une dizaine de partis de la majorité présidentielle ont mis en cause des "manquements et des faiblesses notoires dans le fonctionnement de la CENI (commission nationale électorale indépendante ».
Ce que conteste le président de cette institution, Dah Ould Abdeljalil, qui a salué" lui, la participation massive du peuple mauritanien dans le calme et la discipline..." en relevant cependant au passage" les difficultés énormes auxquelles elle a dû faire face dans la tenue de ce triple scrutin".
Les scrutins des 13 et 27 mai ont sans doute pour le président Ghazouani le goût de la victoire. Mais en même temps, il ne peut évacuer cette interrogation: celle de l'inconnu dans un avenir prévisible lié à l'élection présidentielle prévue en 2024.
C'est qu'en effet il doit faire face désormais à une opposition : elle conteste avec force les résultats électoraux ; et elle s'est totalement reformée autour de nouveaux profils.
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Emploi et structures productives : mains agissantes ou têtes pensantes ? - Par Abdeslam SEDDIKI
Quelles relations entre l’emploi et les structures productives ? Pourquoi l’économie marocaine n’arrive-t-elle pas à générer suffisamment d’emplois ? Comment expliquer les disparités de rémunération du travail entre secteurs et genres ? Pourquoi l’emploi précaire et le travail non qualifié demeurent-ils dominants ?
C’est à ces questions et d’autres que le HCP apporte des éléments de réponse et de réflexion dans un document de plus de 80 pages intitulé « le compte satellite de l’emploi 2014 ».
Il s’agit d’un travail original qui a demandé la mobilisation d’une série de documents et d’enquêtes : les résultats du recensement général de la population (2014) ; l’enquête sur le secteur informel (2013) ; les enquêtes annuelles sur l’emploi ; L’enquête nationale sur les structures économiques réalisée par le HCP en 2015, relative à l’exercice 2014 ; l’enquête annuelle sur les industries de transformation réalisée par le Ministère de l’Industrie et du Commerce ; diverses statistiques administratives émanant notamment des organismes d’assurances de de la TGR.
Par ailleurs, le CSE (compte satellite pour l’emploi) constitue la jonction et le rapprochement entre le système de comptabilité nationale de 2008 et les recommandations du Bureau International du Travail en matière des statistiques du travail.
Qu’entend-on par « Compte satellite de l’emploi » ? Le CSE se présente comme un ensemble de matrices qui fournissent une vue affinée sur les principales caractéristiques du facteur travail mobilisé dans l’économie nationale.
Ces données sont fournies selon les branches d’activité, les secteurs institutionnels, le statut professionnel des travailleurs, le sexe des travailleurs et leurs qualifications.
Ainsi, l’architecture globale de ce compte comprend une série de matrices chacune dédiée à une variable clé relative au facteur travail. Ces variables sont les effectifs employés, les heures travaillées, les rémunérations versées et les emplois équivalents plein temps.
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Napoléon, c'est selon... - Par Naïm KAMAL
Les invasions de Napoléon ? Des conquêtes. Ses guerres ? Des campagnes. Et si à Paris on trouve aujourd’hui une rue de Rivoli, une gare d’Austerlitz ou un pont d’Iéna, c’est pour poursuivre la célébration de ses triomphes avant la descente aux abîmes
Dans son discours d’ouverture du Colloque international sur ‘’Et si l'Afrique réécrivait l'Histoire de l'Afrique ?’’, organisé les 25 et 26 février par l’Académie du Royaume du Maroc, le Secrétaire perpétuel Abdejlil Lahjomri a invité les Africains à ‘’entendre [enfin] la voix du dedans après avoir tant subi celle du dehors’’.
Un plaidoyer implacable et argumenté pour la réappropriation de l’histoire du continent par ses continentaux. Un acte aussi – le colloque -, et un propos – celui de Abdejlil Lahjomri -, exposés au grand risque de n’être perçus par les chancelleries occidentales que comme l’amorce d’un mouvement subversif tendant à disputer aux puissants et aux vainqueurs l’apanage exclusif (pardonnez le pléonasme) d’écrire l’histoire et de lui dicter son tempo.
Le petit caporal
Ainsi va l’histoire, jusqu’à maintenant du moins : une construction d’un récit national idéalisé et sublimé, presque une fiction qui, par exemple, fera qu’en France on a voulu à un moment voter une loi prétendant l’apport de la colonisation.
Se fondant sur l’autolégitimation, l’histoire déroule et s’écrit selon le bon gré des plus forts, voir à ce sujet La Fontaine, et il appartiendra aux vrais historiens, bien plus tard, quand il sera trop tard, de vérifier les faits, d’authentifier ou de démystifier les célébrations consacrées des évènements pour en tirer des leçons qu’on ne retiendra que très peu.
L’histoire n’est-elle pas toujours une histoire de prisme et d’angle ?
Et à prendre un exemple, prenons celui, pour le plaisir de la démonstration, du petit caporal et du caporal. Le premier c’est Napoléon, le second, Hitler. Bien sûr, d’un certain point de vue on frôle le blasphème. Mais lorsqu’on appelle Bonaparte ‘’ Le petit caporal’’ c’est, explique-t-on, ‘’un surnom affectueux donné à Napoléon par ses soldats’’.
Quand on traite le Führer de caporal, c’est évidemment pour dire tout le mépris de l’univers que le monde a pour lui.
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Repenser l’éducation à l’ère de l’IA : au delà de ChatGPT - Par Mohammed KHALIL
L'éducation est un pilier fondamental de toute société et concevoir un système éducatif performant semble être la chose la plus importante et la plus difficile de toute la science humaine. Dans cet article, j’essaie de mener quelques réflexions sur la nécessité de repenser l’éducation à l’ère de l’IA surtout avec l’avènement récent de ChatGPT.
Voici le sommaire:
1- De l’écriture à l’IA: un très court voyage dans l’histoire de l’éducation
2- L’IA: ami(e) ou ennemi(e) de l’éducation?
3- L’éducation à l’ère de l’IA: un changement de paradigme inévitable
4- L’IA et l’éducation: vers une coexistence responsable et éthique
Depuis le lancement de ChatGPT, les écoles et les universités sont en pleine discussion envers cette intelligence artificielle (IA) qui est en train de bouleverser le domaine de l’éducation. Les réactions varient entre des réceptions enthousiastes qui voient dans cette IA une opportunité prometteuse pour l’inclure dans la pédagogie, et des oppositions tenaces qui expriment leurs inquiétudes quant au rôle de l'enseignant ainsi qu'à la motivation des apprenants.
Mais ChatGPT ne représente qu’une forme de l’IA parmi plusieurs autres qui peuvent complètement impacter la façon dont nous apprenons et enseignons. Ces avancées technologiques nous conduisent à nous poser de nombreuses questions relatives à l’éducation: Que signifie l'intégration de l'IA dans l'éducation? doit-on réinventer notre système éducatif à l’ère de l'IA? et quel avenir pour l'éducation dans ce nouveau contexte ?
De l’écriture à l’IA: un très court voyage dans l’histoire de l’éducation
L'histoire de l'éducation est riche d’événements majeurs qui ont marqué son évolution, de l'invention du papier à celle de l'imprimerie, jusqu'à l'arrivée de l'Internet et des nouvelles technologies numériques. Toutes ces inventions ont contribué successivement à repenser l'éducation ainsi que les modèles d’apprentissage.
Au début, l’apprentissage se faisait par le biais de la transmission orale des connaissances. Mais cette pratique a été rapidement transformée après l’apparition de l’écriture en Mésopotamie et en Égypte il y a environ 5000 ans. L'invention du papier en Chine a permis ensuite de diffuser largement les connaissances, permettant ainsi une éducation plus structurée et formalisée.
Plus tard, l'invention de l'imprimerie par Johannes Gutenberg en 1440 a connu un tournant important dans l'histoire de l'éducation. En effet, l’impression des livres a permis un partage plus rapide des idées et des cultures partout dans le monde. Cela a conduit à une plus grande démocratisation de l'éducation et a offert la possibilité d'acquérir des connaissances qu’on n'aurait jamais pu obtenir autrement.
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Afrique du Sud: autour du sommet des BRICS - Par Mustapha SEHIMI
A l’approche du sommet annuel des BRICS en Afrique du Sud, pas moins de 19 pays ont soumis des demandes d’adhésion -13 ont demandé officiellement à rejoindre cette alliance, tandis que 6 autres l’ont fait de manière informelle. Qu’en est-il du Maroc?
Le prochain sommet annuel des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud) est prévu pour la fin du mois d’août. Il vient de faire l’objet, les 1er et 2 juin courant, d’une réunion des ministres des Affaires étrangères de ces cinq pays dans la ville du Cap, en Afrique du Sud.
Ce qui donne une forte visibilité internationale à cette organisation cette fois-ci, c’est la participation de la Fédération de Russie. Vladimir Poutine sera-t-il présent? La responsable sud-africaine, Naledi Pandor, a esquivé cette question et a surtout mis en cause les puissances occidentales: «Nous ne pouvons pas permettre qu’un conflit dans une partie du monde, en Ukraine, remplace l’ambition d’éradiquer la pauvreté qui est le plus grand défi mondial».
Et d’ajouter que les pays occidentaux avaient «failli dans la coopération» car «le sort des pauvres est oublié» et «l′attention et les ressources des pays riches sont engagées dans un conflit mondial». Selon elle, «nous devons inverser la tendance».
Cela dit, comment se présente l’éventuelle participation du maître du Kremlin? Un mandat d’arrêt a été émis contre lui le 17 mars dernier par la Cour pénale internationale (CPI). L’Afrique du Sud a ratifié, comme 123 autres membres, le statut de la CPI. A ce titre, elle a l’obligation d’exécuter tous ses mandats d’arrêt. Cette question divise pourtant les juristes.
Pour certains, un pays doit respecter l′immunité des chefs d’Etat qui n’ont pas adhéré à la Cour. C’est le cas de la Russie, qui n’a pas ratifié en effet le traité de Rome instituant la CPI. Comme pour sécuriser le sommet des BRICS, le gouvernement sud-africain a adopté un texte accordant l’immunité diplomatique aux participants, une mesure standard sans doute pour l’organisation des conférences internationales mais qui n’en prend pas moins un relief particulier avec Poutine, haut responsable d’une puissance nucléaire, membre du Conseil de sécurité.
La diligence particulière du procureur de la CPI, Karim Khan, à lancer un mandat d’arrêt contre Poutine s’apparente à une politique des «deux poids, deux mesures».
La Cour est en effet saisie de pas moins de 17 enquêtes internationales -dont l’Afghanistan et la Palestine- conduites avec beaucoup moins de célérité et de mobilisation. Poutine sera-t-il à ce sommet? La réponse par la négative paraît bien s’imposer, ne serait-ce que parce que la guerre en Ukraine lui impose d’être au Kremlin...
Les BRICS sont un groupe dont le terme initial a été inventé en 2001, sous le nom BRIC, avant l’ajout de l’Afrique du Sud en 2011. Les cinq membres actuels présentent des traits différenciés: le Brésil, l′Inde et la Chine sont considérés comme les grandes puissances émergentes.
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