Voyager On faisait comment avant ?

Rallier Londres en 1h, New York en 8 et l’Australie en moins de 24 … A tire d’aile, c’est toute la planète qui est devenu un terrain de jeu pour qui en a les moyens. De la stratosphère aux îles kerguelen, des fonds marins aux plus hauts sommets, tout se visite … Désormais il n’y a quasiment pas de terra incognita, et on ne parle plus de voyage, mais d’expérience qu’il fait bon poster sur son profil instagram avec toutes sortes de hashtags. Sommes-nous pour autant au bout d’une logique qui s’essouffle ? Voici que Venise fait payer ses visiteurs pour conserver un peu de sa sérénité. Voici que dans les Canaries, à Santorin ou à Biarritz, le touriste est devenu à la fois indispensable à l’économie et indésirable à la population locale. Voici enfin, et peut-être surtout, que l'urgence climatique rebat les cartes du voyage mondial, jetant parfois l'opprobre sur celui qui enchaîne les kilomètres en croisière ou en avion.

Alors, remontons ensemble le fil de l’histoire, du "tourisme" des aristrocrates à l'exploration des chemins où même Dieu ne passe pas, comment se passait le voyage avant l’avènement du tourisme de masse ? Où allait on ? Qui pouvait voyager ? Quel état l’équivalent du guide du routard et du Airbnb d’alors ? Comment se comprenait-on sur un continent où les langues foisonnaient ? Comment faisait-on pour payer avant le "sans contact" ? Et à quoi ressemblaient les souvenirs de voyage que l'on ramenait ?

Notre invité Gilles Montègre, historien du voyage, spécialiste du XVIIIe siècle, agrégé et maître de conférences HDR à l'Université Grenoble Alpes, a exhumé des sources précieuses pour raconter une histoire du voyage au 18e en marchant dans les pas d'un certain François de Paule Latapie dont nous allons faire ensemble la connaissance. Ce récit est publié chez Tallandier sous le titre "Voyager en Europe au temps des Lumières", ouvrage sous titré : "Les émotions de la liberté"