36 min.

#8 Je mange, donc je snobe ? - avec Adèle Van Reeth POPOTES

    • Maatschappij en cultuur

"T'es vraiment....une grosse snob!" avec Farah c'est notre outrage mutuel préféré pour se moquer affectueusement de nos goûts et principes gastronomiques. Il y a un peu de fierté et d'amusement à s'échanger avec aplomb nos propos snobs avec une posture assurée. Car être snob c'est être sûr de ce que l'on dit tout en ayant conscience que l'on raconte n'importe quoi. "J'irai jamais dîner dans ce resto c'est vraiment pas bon" "Mais tu n'y es jamais allée?" "Ben non" "Ben comment tu peux savoir que c'est pas bon?" "Mais je le sais, c'est tout !" . Ça...., ça nous est arrivé un paquet de fois...on n'a jamais goûté mais on se targue de pouvoir émettre un jugement avant d'avoir fait l’expérience de son propre goût.


En matière de snobisme, tout le monde est logé à la même enseigne : aussi bien le bourgeois qui méprise les fastfood que le défenseur de la street culture qui veut absolument boire un coca avec son dîner étoilé ! Le snobisme est une affaire de goûts, ceux que l'on brandit comme un étendard pour se définir, se distinguer ou appartenir à un groupe. Et personne n'est plus snob que l’anti-snob qui méprise les snobs !


Tout univers à ses codes et donc ses snobs, et s'il est un univers où il est question de goût....c'est bien celui de la gastronomie ! Manger, boire, goûter, déguster. Comparer, Critiquer, Tergiverser.


L'expérience gastronomique nous aide à construire notre goût pour se définir mais aussi se distinguer des autres. Les goûts et les couleurs ne se discutent pas, et pourtant nous passons notre temps à débattre sur le talent d'un chef, le nez d'un vin ou les variantes d'une recette, chacun campant sur ses positions, convaincu qu'il détient la vérité. Et c'est la qu'apparaît le snobisme. Ce n'est pas la nature de ses opinions qui fait le snob, mais l'importance qu'il leur accorde et l'intime conviction que son goût est LE bon goût. Ne vous y trompez pas pour un gastronome militant c'est un sujet quasi politique.

Finalement, la question n'est pas de savoir si l'on est snob mais quand est-on snob. Quelque part entre la nécessité alimentaire et le pur langage, la cuisine est un geste perpétuel de définition de soi, propice au pur snobisme. Je mange...donc je snobe ??

Adèle Van Reeth est philosophe, normaliennne et résidente à France Culture où elle produit et anime les Chemins de la Philosophie. C'est avec elle que nous allons étudier la brûlante question de savoir si la gastronomie est un terreau fertile pour le snobisme, et si nous pouvons, à défaut d'en guérir complètement, vivre un peu plus en harmonie avec ce caractère qui nous colle à la peau. Car le snobisme c'est du sérieux, c'est une question philosophique qu'elle a étudiée avec Raphaël Enthoven dans un ouvrage dédié de la collection "questions de caractère".


Adèle Van Reeth c'est notre pote et elle est sur Popotes !

"T'es vraiment....une grosse snob!" avec Farah c'est notre outrage mutuel préféré pour se moquer affectueusement de nos goûts et principes gastronomiques. Il y a un peu de fierté et d'amusement à s'échanger avec aplomb nos propos snobs avec une posture assurée. Car être snob c'est être sûr de ce que l'on dit tout en ayant conscience que l'on raconte n'importe quoi. "J'irai jamais dîner dans ce resto c'est vraiment pas bon" "Mais tu n'y es jamais allée?" "Ben non" "Ben comment tu peux savoir que c'est pas bon?" "Mais je le sais, c'est tout !" . Ça...., ça nous est arrivé un paquet de fois...on n'a jamais goûté mais on se targue de pouvoir émettre un jugement avant d'avoir fait l’expérience de son propre goût.


En matière de snobisme, tout le monde est logé à la même enseigne : aussi bien le bourgeois qui méprise les fastfood que le défenseur de la street culture qui veut absolument boire un coca avec son dîner étoilé ! Le snobisme est une affaire de goûts, ceux que l'on brandit comme un étendard pour se définir, se distinguer ou appartenir à un groupe. Et personne n'est plus snob que l’anti-snob qui méprise les snobs !


Tout univers à ses codes et donc ses snobs, et s'il est un univers où il est question de goût....c'est bien celui de la gastronomie ! Manger, boire, goûter, déguster. Comparer, Critiquer, Tergiverser.


L'expérience gastronomique nous aide à construire notre goût pour se définir mais aussi se distinguer des autres. Les goûts et les couleurs ne se discutent pas, et pourtant nous passons notre temps à débattre sur le talent d'un chef, le nez d'un vin ou les variantes d'une recette, chacun campant sur ses positions, convaincu qu'il détient la vérité. Et c'est la qu'apparaît le snobisme. Ce n'est pas la nature de ses opinions qui fait le snob, mais l'importance qu'il leur accorde et l'intime conviction que son goût est LE bon goût. Ne vous y trompez pas pour un gastronome militant c'est un sujet quasi politique.

Finalement, la question n'est pas de savoir si l'on est snob mais quand est-on snob. Quelque part entre la nécessité alimentaire et le pur langage, la cuisine est un geste perpétuel de définition de soi, propice au pur snobisme. Je mange...donc je snobe ??

Adèle Van Reeth est philosophe, normaliennne et résidente à France Culture où elle produit et anime les Chemins de la Philosophie. C'est avec elle que nous allons étudier la brûlante question de savoir si la gastronomie est un terreau fertile pour le snobisme, et si nous pouvons, à défaut d'en guérir complètement, vivre un peu plus en harmonie avec ce caractère qui nous colle à la peau. Car le snobisme c'est du sérieux, c'est une question philosophique qu'elle a étudiée avec Raphaël Enthoven dans un ouvrage dédié de la collection "questions de caractère".


Adèle Van Reeth c'est notre pote et elle est sur Popotes !

36 min.

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