3 min.

#E2 - Jean Tourtay, par Marie Kremer - FR DESTINS DE VERDUN

    • Geschiedenis

Jean Tourtay

« Il avait des yeux de faucon »

Pendant des jours et des jours, Jean Tourtay passe des heures entières à plusieurs centaines de mètres d’altitude, à scruter le champ de bataille du haut de son ballon d’observation. 

Lors de son service militaire, ce jeune soldat de Chalon-sur-Saône, né en 1891,  rejoint le premier groupe d’aérostation en 1912. Une affectation qui s’explique peut-être par sa profession de photographe... Au moment de la mobilisation, c’est donc en toute logique que Tourtay se retrouve dans les ballons d’observation. Les capacités du jeune homme sont très admirées, à tel point qu’il obtient successivement les grades de sergent puis de sous-lieutenant. 

Il faut l’imaginer tout là haut, secoué par le vent dans sa nacelle, sous l’ample enveloppe de tissu de son ballon d’observation. Son travail est essentiel : il informe l’état-major par téléphone de l’évolution de la ligne de front, et guide d’innombrables tirs de canons.

Avec le déclenchement de la bataille de Verdun, en février 1916, il est vite appelé sur le front des Hauts de Meuse. Depuis qu’il est arrivé à Verdun, Tourtay a acquis une solide réputation. En effet, malgré les intempéries et les fumées qui recouvrent le champ de bataille, ses yeux ne se trompent jamais.

Aussi, en ce dimanche 2 avril, c’est la surprise lorsqu’il transmet ce message : les Allemands sont en train de progresser en force au sud du fort de Douaumont. Ses interlocuteurs sont dubitatifs… Comment cela est-il possible ? Certes, la bataille fait rage, mais au sol, aucune information n’a été transmise par les fantassins. Tourtay indique maintenant que les Allemands ont dépassé la ligne de chemin de fer Fleury-Vaux. Il se fait pressant et  demande un tir de barrage sur une zone où sont pourtant censées se trouver les réserves françaises. 

Ses yeux l’auraient-ils trahi ? A l’État-major, on s’inquiète, on hésite. La situation est grave, on ne sait quoi décider, de peur de tirer sur des troupes amies. Le général Nudant l’appelle directement, et lui demande de jurer sur l’honneur qu’il est sûr de ce qu’il a vu. Tourtay s’exécute. Sur la foi de sa seule parole, le tir dévastateur est déclenché.

Quelques heures plus tard, un régiment français est envoyé pour contre-attaquer. Dans leur marche, les poilus croisent alors de nombreux soldats tués et blessés dans l’effroyable bombardement… et ils sont allemands. 

Ce jour-là, les Français ont été sauvés par les yeux de faucon de Jean Tourtay, véritable « as » de l’aérostation. Quelques mois plus tard, en janvier 1917, il est à nouveau promu. Devenu lieutenant, il reste dans les airs mais troque son ballon pour l’école d’aviation d’Ambérieu. Et c’est malheureusement dans un accident d’avion qu’il se tue, le 26 février 1918, aux environs de Châlons-sur-Marne. Il avait 26 ans. 

 

#DestindeVerdun, écrit et produit par l'équipe du Mémorial de Verdun : Nicolas Czubak, Quentin Poulet et Charles Poisson

Adaptation des textes pour l’audio : Delphine Peresan-Roudil et Florence Guionneau-Joie 

Voix-off : Marie Kremer

Musique originale et fonds sonores : Christian Holl et Hicham Chahidi

Réalisation : FGJ/Art Expo - Post-production : Plissken Production - Enregistrement : Hope So Production 

Jean Tourtay

« Il avait des yeux de faucon »

Pendant des jours et des jours, Jean Tourtay passe des heures entières à plusieurs centaines de mètres d’altitude, à scruter le champ de bataille du haut de son ballon d’observation. 

Lors de son service militaire, ce jeune soldat de Chalon-sur-Saône, né en 1891,  rejoint le premier groupe d’aérostation en 1912. Une affectation qui s’explique peut-être par sa profession de photographe... Au moment de la mobilisation, c’est donc en toute logique que Tourtay se retrouve dans les ballons d’observation. Les capacités du jeune homme sont très admirées, à tel point qu’il obtient successivement les grades de sergent puis de sous-lieutenant. 

Il faut l’imaginer tout là haut, secoué par le vent dans sa nacelle, sous l’ample enveloppe de tissu de son ballon d’observation. Son travail est essentiel : il informe l’état-major par téléphone de l’évolution de la ligne de front, et guide d’innombrables tirs de canons.

Avec le déclenchement de la bataille de Verdun, en février 1916, il est vite appelé sur le front des Hauts de Meuse. Depuis qu’il est arrivé à Verdun, Tourtay a acquis une solide réputation. En effet, malgré les intempéries et les fumées qui recouvrent le champ de bataille, ses yeux ne se trompent jamais.

Aussi, en ce dimanche 2 avril, c’est la surprise lorsqu’il transmet ce message : les Allemands sont en train de progresser en force au sud du fort de Douaumont. Ses interlocuteurs sont dubitatifs… Comment cela est-il possible ? Certes, la bataille fait rage, mais au sol, aucune information n’a été transmise par les fantassins. Tourtay indique maintenant que les Allemands ont dépassé la ligne de chemin de fer Fleury-Vaux. Il se fait pressant et  demande un tir de barrage sur une zone où sont pourtant censées se trouver les réserves françaises. 

Ses yeux l’auraient-ils trahi ? A l’État-major, on s’inquiète, on hésite. La situation est grave, on ne sait quoi décider, de peur de tirer sur des troupes amies. Le général Nudant l’appelle directement, et lui demande de jurer sur l’honneur qu’il est sûr de ce qu’il a vu. Tourtay s’exécute. Sur la foi de sa seule parole, le tir dévastateur est déclenché.

Quelques heures plus tard, un régiment français est envoyé pour contre-attaquer. Dans leur marche, les poilus croisent alors de nombreux soldats tués et blessés dans l’effroyable bombardement… et ils sont allemands. 

Ce jour-là, les Français ont été sauvés par les yeux de faucon de Jean Tourtay, véritable « as » de l’aérostation. Quelques mois plus tard, en janvier 1917, il est à nouveau promu. Devenu lieutenant, il reste dans les airs mais troque son ballon pour l’école d’aviation d’Ambérieu. Et c’est malheureusement dans un accident d’avion qu’il se tue, le 26 février 1918, aux environs de Châlons-sur-Marne. Il avait 26 ans. 

 

#DestindeVerdun, écrit et produit par l'équipe du Mémorial de Verdun : Nicolas Czubak, Quentin Poulet et Charles Poisson

Adaptation des textes pour l’audio : Delphine Peresan-Roudil et Florence Guionneau-Joie 

Voix-off : Marie Kremer

Musique originale et fonds sonores : Christian Holl et Hicham Chahidi

Réalisation : FGJ/Art Expo - Post-production : Plissken Production - Enregistrement : Hope So Production 

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