42 afleveringen

Bienvenue sur ce site de podcasts «Une psychanalyse à fleur d'inconscient »

 Je m'appelle Liliane Fainsilber.  J'ai exercé pendant près de vingt ans la médecine générale à Mantes la jolie, une petite ville de la vallée de la Seine qui était en ces années 70 très prospère.
Après avoir fait une psychanalyse  avec Jacques Lacan, je suis devenue  psychanalyste.
Je suis maintenant une vieille dame mais, comme je m'intéresse toujours à cette si surprenante invention de Freud, une de mes petites filles m'a suggéré, il y a quelques mois,  d'enregistrer des podcasts pour  y  parler de psychanalyse,  une psychanalyse que je souhaite légère et même gaie.  Aussitôt  dit  aussitôt fait, autant profiter des occasions que nous offre le dit progrès.  Je me lance donc dans cette entreprise. J'espère que vous la partagerez avec moi.
Je partirai de  cette question  qui est importante à savoir que la psychanalyse ne peut pas seulement  s'apprendre dans les livres ou à l'université.  On ne peut devenir psychanalyste qu'après avoir été analysant.
 Si les textes freudiens qui sont à la base de cette invention première doivent être lus mot à mot et si les textes d'autres analystes et bien sûr, parmi  eux,  les séminaires de Lacan, doivent être  déchiffrés, ce ne peut être qu'en raison des effets de transfert qu'ils provoquent, c'est à dire des nouvelles énonciations qu'elles permettent.  
Ainsi il ne peuvent être mesurés et appréciés qu'à l'aune du savoir inconscient de leurs lecteurs.
 Les concepts de cette nouvelle science inventée par Freud ne sont mis à l'épreuve que dans l'analyse de chaque analysant.  
Avec ce titre « une psychanalyse à fleur d'inconscient » je voudrais évoquer aussi le fait que la théorie analytique devrait toujours se trouver très proche de la clinique, mise en continuité avec elle.  On peut en effet dire que c'est  à fleur d'inconscient qu'elles peuvent se rencontrer toutes deux. Car, au même titre que ses symptômes ou que ses rêves,  ses élaborations théoriques du psychanalyste sont  elles aussi, à proprement parler,  des formations de l'inconscient.
Le psychanalyste redevient ainsi, à cette occasion, au moins pour un temps, analysant.
C'est ainsi que chaque analyste a la lourde charge d'avoir à transmettre la psychanalyse et à la maintenir en vie en la réinventant.
J'ai créé, il y a maintenant longtemps, dans les années 2000, un
des premiers sites de psychanalyse.  Je l'ai appelé " Le goût de la
psychanalyse".
(  https://www.le-gout-de-la-psychanalyse.fr/ ) 

 
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Une psychanalyse à fleur d'inconscient A fleur d'inconscient

    • Wetenschap

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 Je m'appelle Liliane Fainsilber.  J'ai exercé pendant près de vingt ans la médecine générale à Mantes la jolie, une petite ville de la vallée de la Seine qui était en ces années 70 très prospère.
Après avoir fait une psychanalyse  avec Jacques Lacan, je suis devenue  psychanalyste.
Je suis maintenant une vieille dame mais, comme je m'intéresse toujours à cette si surprenante invention de Freud, une de mes petites filles m'a suggéré, il y a quelques mois,  d'enregistrer des podcasts pour  y  parler de psychanalyse,  une psychanalyse que je souhaite légère et même gaie.  Aussitôt  dit  aussitôt fait, autant profiter des occasions que nous offre le dit progrès.  Je me lance donc dans cette entreprise. J'espère que vous la partagerez avec moi.
Je partirai de  cette question  qui est importante à savoir que la psychanalyse ne peut pas seulement  s'apprendre dans les livres ou à l'université.  On ne peut devenir psychanalyste qu'après avoir été analysant.
 Si les textes freudiens qui sont à la base de cette invention première doivent être lus mot à mot et si les textes d'autres analystes et bien sûr, parmi  eux,  les séminaires de Lacan, doivent être  déchiffrés, ce ne peut être qu'en raison des effets de transfert qu'ils provoquent, c'est à dire des nouvelles énonciations qu'elles permettent.  
Ainsi il ne peuvent être mesurés et appréciés qu'à l'aune du savoir inconscient de leurs lecteurs.
 Les concepts de cette nouvelle science inventée par Freud ne sont mis à l'épreuve que dans l'analyse de chaque analysant.  
Avec ce titre « une psychanalyse à fleur d'inconscient » je voudrais évoquer aussi le fait que la théorie analytique devrait toujours se trouver très proche de la clinique, mise en continuité avec elle.  On peut en effet dire que c'est  à fleur d'inconscient qu'elles peuvent se rencontrer toutes deux. Car, au même titre que ses symptômes ou que ses rêves,  ses élaborations théoriques du psychanalyste sont  elles aussi, à proprement parler,  des formations de l'inconscient.
Le psychanalyste redevient ainsi, à cette occasion, au moins pour un temps, analysant.
C'est ainsi que chaque analyste a la lourde charge d'avoir à transmettre la psychanalyse et à la maintenir en vie en la réinventant.
J'ai créé, il y a maintenant longtemps, dans les années 2000, un
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    La structure en psychanalyse ( Podcast n° 42)

    La structure en psychanalyse ( Podcast n° 42)

    Au moment où le structuralisme était en vogue et que les philosophes l'opposaient à l'existentialisme, Lacan précisait, aux journalistes qui lui posaient souvent la question, ce que, lui, en tant que psychanalyste, mettait sous ce terme de structure et quel usage rigoureux il en faisait dans la champ de la psychanalyse. C'était en décembre 1966.   Il avait accordé un interview au Figaro le 1 er décembre 1966, avec ce titre “ Un psychanalyste s’explique” 
    Il disait à ce journaliste ceci : " Ce qu'on voit dans Freud, c'est un homme qui est tout le temps en train de débattre sur chaque morceau de son matériel linguistique, d'en faire jouer les articulations. Voilà Freud, un linguiste… toute l'œuvre de Freud est à déchiffrer en fonction d'une grille linguistique qui n'a été inventée qu'après lui ".   Freud avait donc devancé Saussure. C’est dans cet interview que nous trouvons la définition la plus explicite de ce qu’est cette référence à la structure en psychanalyse : " La structure n'a pas la même signification pour chacun. Ainsi pour moi, le mot structure désigne exactement l'incidence du langage comme tel dans ce champ phénoménal qui peut être groupé sous la rubrique de ce qui est analysable au sens analytique. Je précise dans le champ de ma recherche dire " structuré comme un langage " est un pléonasme ".  Les deux termes structure et langage sont équivalents, peuvent être substitués l’un à l”autre. 
    Et maintenant si vous souhaitez trouver des preuves dans le texte freudien de ce que Lacan avance que Freud était un linguiste avant même l’invention de la linguistique, vous pourrez relire un texte passionnant qui a pour titre "L'intérêt de la psychanalyse" avec un  de ses chapitres a  d’ailleurs pour titre  "L'intérêt pour les sciences du langage" Et oui !  Freud n'avait pas attendu Lacan  pour s'intéresser à la linguistique ! J'en extrait ce passage que je trouve magnifique : "La langue du rêve peut-on dire, est le mode d'expression de l'activité psychique inconsciente. Mais l'inconscient parle plus qu'un simple dialecte. Parmi les conditions psychologiques modifiées qui caractérisent les formes particulières de névroses et les distinguent les unes des autres, se trouvent aussi de constantes modifications de l'expression concernant les motions psychiques inconscientes. Alors que la langue gestuelle de l'hystérie coïncide avec la langue pictographique du rêve, des visions, etc... pour la langue de pensée de la névrose obsessionnelle et de la paraphrénie se présentent des formations idiomatiques particulières .... Ce qu'une hystérique, par exemple,  représente par des vomissements, cela s'exprimera chez un malade obsessionnel par de méticuleuses mesures de précaution contre une  infection et provoquera chez un paraphrénique une plainte ou un soupçon qu'on est en train de l'empoisonner. Ce qui trouve ici un expression si diverse, c'est le désir, refoulé dans l'inconscient, d'engrossement, et d'autre part la résistance de la personne malade contre celui-ci". 
    Lacan reprendra ces fantasmes de grossesse pour en faire un mode d'instauration de la fonction paternelle dans la psychose et la névrose, laissant dans l'ombre, élidée, la question de leur rôle dans la perversion.

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    • 10 min.
    Sous le manteau de Noé; Les trois fonctions du père symbolique, imaginaire et réel ( podcast n° 41)

    Sous le manteau de Noé; Les trois fonctions du père symbolique, imaginaire et réel ( podcast n° 41)

    A l’occasion d’un voyage en Italie, j’ai eu l’occasion d’admirer les fresques de la collégiale de San Giminiano, en Toscane.  Une de ces fresques m’a bien amusée et intéressée. Elle décrit la scène du manteau de Noé.  
    Selon la parole biblique, Noé, ignorant les effets du jus de la vigne, s’était enivré et une fois endormi, avait laissé voir tous ses attributs virils à ses trois fils.  Sur cette fresque, on y voit donc en clair l’objet de l’interdit à savoir le pauvre petit zizi du père, avant qu’il ne soit vivement recouvert de son manteau par deux de ses fils respectueux, Sem et Japhet.  D’après cette fresque on ne peut pas deviner que le troisième des fils, Cham, s’est, quant à lui, risqué à en avoir le cœur net et à jeter un petit coup d'œil sur la nudité du père. Il a même incité ses frères à braver cet interdit.    
    Sans doute ce coup d'œil n’est-il pas loin de là, admiratif, puisque pour cette outrecuidance, Cham sera lourdement puni.  Noé, sorti de son ivresse, le maudit et surtout le condamne à devenir l’esclave de ses deux frères. J’ai relu tout ce qu’il en est raconté dans la Genèse.  Il y est décrit notamment comment les deux frères, pour recouvrir le corps du père de son manteau et mettre ainsi fin à cet intolérable spectacle, lui tournent le dos et marchent donc à reculons pour ne pas avoir à le regarder en face. Avec ce mythe du manteau de Noé, il semble bien que ce soit l’insuffisance de l’organe viril du père au regard du signifiant phallique que les fils ne doivent constater à aucun prix, pour pouvoir continuer à se soutenir de sa fonction d’exception et trouver ainsi leur statut d’hommes.  
    Cette si amusante mise en scène ainsi que toutes les descriptions bibliques de la vie de Noé peuvent servir de points d’appuis pour aborder  les trois registres dans lesquels intervient la fonction paternelle, le registre du réel, de l’imaginaire et du symbolique. 


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    • 12 min.
    Psychiatre, psychologue, psychanalyste, lequel choisir ? ( Podcast n°40)

    Psychiatre, psychologue, psychanalyste, lequel choisir ? ( Podcast n°40)

    Pour qui s’intéresse à cette question, Il n'est certes pas facile de savoir ce qui peut bien différencier un psychiatre d'un psychologue et d'un psychanalyste car ces trois praticiens ont au moins en commun le fait qu'ils s'occupent tous les trois de la souffrance psychique,.
    Si nous faisons apparaître ces deux termes de guérison et de suggestion, ils vont être pour nous deux éléments de différenciation décisifs
    Le psychiatre vous écoutera et vous parlera mais ce sera de surcroît car c'est un médecin : il vous donnera quelques paroles d'encouragement mais il vous prescrira également des médicaments. C'est avant tout sur eux qu'il compte pour vous guérir.
    Le psychologue ou psychothérapeute, vous écoutera et vous parlera, c'est en effet par la parole qu'il espère vous guérir de vos symptômes. Mais vous serez avec lui en face à face, c'est à dire que vous vous parlerez, de vous à lui et de lui à vous, et peut-être sera-t-il ainsi sollicité de vous répondre quelquefois du tac au tac.
    Le psychanalyste vous écoutera surtout - et par ses interprétations fort rares - vous permettra de vous guérir vous-même. Vous êtes allongé sur un divan, et le psychanalyste se trouve derrière vous pour n'avoir à prêter attention qu'à vos paroles et également pour se dérober à votre regard, pour mieux s'effacer devant vous.
    Mais cette première approche est loin d'être suffisante et c'est la que ce terme de Suggestion est très utile puisque tous trois n'en font pas du tout le même usage. Ce terme on peut je pense le définir comme le fait d'influencer quelqu'un, de lui imposer éventuellement une image, une pensée, une conduite, mais si on passe du nom au verbe, on peut choisir soit le verbe suggestionner, qui existe, soit le verbe suggérer.
    La césure entre ces deux verbes, suggestionner et suggérer, permet d'établir une coupure entre la psychanalyse et les autres formes de thérapies psychiques. Le psychanalyste ne suggestionne pas, il suggère, par ses interprétations ; Il « sussure », comme dit Lacan, des signifiants qui ont le pouvoir de guérir la névrose, voire la perversion.
    Ces faits liés à ces deux termes guérison, suggestion, on peut les retrouver dans le texte freudien, ce qui différencie la psychanalyse des autres formes de psychothérapie c'est un double renoncement : tout d'abord, celui concernant le plus court chemin pour arriver à la guérison au profit de l'élucidation des mécanismes en jeu, d'autre part le renoncement à la suggestion ou tout au moins à son utilisation mise à chaque fois en suspens, déboutée par le déchiffrage de ce que traduit, à chaque étape de l'analyse, l'amour de transfert, à savoir une manifestation du désir de l'analysant dans son lien au désir du psychanalyste.
    Par le biais du transfert, dans l'analyse, si la guérison des symptômes peut être obtenue c'est en retrouvant leurs sources infantiles : "… pour dissoudre les symptômes, il faut remonter à leurs origines, réveiller le conflit qui leur a donné naissance et orienter ce conflit vers une autre solution, en mettant en œuvre des facteurs qui à l'époque où sont nés les symptômes n'étaient pas à la disposition du malade".



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    • 8 min.
    Qu'est ce que le complexe de castration ? ( Podcast n° 39),

    Qu'est ce que le complexe de castration ? ( Podcast n° 39),

    Dès les années 1900, au moment où Freud écrit son oeuvre initiale l’Interprétation des rêves, il  analyse déjà  quelques rêves qu’il met sous la rubrique “ Rêves de castration”.   C’est donc là qu’il en découvre la dimension clinique.  
    Parmi tous ces rêves, J’en ai retenu deux  qui abordent si on peut dire clairement la question. Pour le premier Freud écrit “ Un garçon de trois ans et cinq mois, qui visiblement accepte mal le retour de campagne de son père, se réveille un matin perturbé et énervé et répète sans cesse la question ; pourquoi papa a porté sa tête sur une assiette ? 
    Ce premier rêve exprime donc que cette crainte de castration est liée à une idée de vengeance du père par rétorsion.   C’est l’enfant qui a d’abord souhaité castrer son père. 
    Le second rêve que Freud lui a adjoint exprime alors cette angoisse de castration.  C’est le rêve d’enfance d’un étudiant souffrant d’une grave névrose obsessionnelle. Il se souvient que dans sa sixième année, il avait souvent rêvé ceci “ Il va chez le coiffeur se faire couper les cheveux. Arrive une grande femme aux traits sévères, qui approche de lui et lui tranche la tête. il reconnait cette femme comme étant sa mère.” 
    C’est le moins qu’on puisse dire, ce type de rêves fait dans l’enfance ne doit pas contribuer à favoriser les rapports harmonieux entre les hommes et les femmes une fois devenus adultes. 
    La première fois que Freud parle, tout au moins d’une façon un peu élaborée, du complexe de castration masculin, dans les « Trois essais sur la théorie de la sexualité », en 1905, ce qu’il appelle complexe de castration c’est la difficulté du petit garçon à accepter que la mère ne soit pas pourvue du même organe que le sien. »  il note que ce n’est pas le cas de la petite fille « elle ne  se refuse pas à accepter et reconnaître l’existence d’un sexe différent du sien, une fois qu’elle a aperçu  l’organe génital du garçon ; elle est sujette à l’envie du pénis qui  la porte au désir si important plus tard, d’être à son tour un garçon. »
    Quelques années plus tard en 1914, dans son texte « Pour introduire le narcissisme »[1], Freud aborde à nouveau cette question du complexe de castration en le ramenant cette fois-ci non plus à la question de la castration de l’Autre mais de la sienne propre, une castration qui met en grand danger son narcissisme. 
    Mais en ces mêmes années, dans le texte de l’Homme aux loups, dans cette partie qu’il intitule “ Complexe de castration et érotisme anal”  en prenant appui sur la petite parcelle d’hystérie de l’Homme aux loups, nous pouvons aisément trouver un point de jonction entre la façon dont Freud aborde cette question du complexe de castration et ce que Lacan a élaboré, à propos de ce complexe, des trois modes d’instauration de la fonction paternelle, pour le sujet dit normal, le sujet névrosé, et le psychotique.  Là où on peut effectuer cette articulation c'est en effet autour de la grossesse symbolique de L'homme aux loups que peut s'effectuer cette passerelle de l'un à l'autre.


     

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    • 11 min.
    La fonction secrète de l'hystérie dans la transmission de la psychanalyse ( podcast n° 38)

    La fonction secrète de l'hystérie dans la transmission de la psychanalyse ( podcast n° 38)

    C’est pour réhabiliter l’hystérie, lui redonner ses titres de noblesse que j’ai choisi, dans l’un de mes premiers livres, ce terme d’éloge à son sujet. "Eloge de l’hystérie", et d’ailleurs en mettant, pour une fois, à l’encontre de toutes les idées reçues, cette hystérie du côté du masculin. Son titre complet étant "Eloge de l'hystérie masculine" avec comme sous-titre “sa fonction secrète dans les renaissances de la psychanalyse”
    C’est un renversement qui est très utile, car, du coup, les analystes qui se sont toujours beaucoup intéressé aux femmes hystériques sont mis, à leur tour, sur la sellette, interrogés sur leur propre hystérie, sur leurs symptômes et donc sur leur désir inconscient.
    L’hystérie je la définirai donc comme une aptitude humaine fort répandue, celle de pouvoir traduire les douleurs psychiques intolérables en douleurs corporelles.
    C’est Madame Cécilia M., une mystérieuse héroïne des Études sur l’hystérie, qui a donné à Freud le secret de fabrication du symptôme hystérique. Elle lui a donc appris que l’hystérique redonne toujours à des locutions verbales les plus ordinaires, les plus utilisées, si ce n’est les plus usées, leur sens premier, leur sens d’origine.
    En voici un florilège: “ça m’a fait battre le coeur”
    “ J’en ai eu froid dans le dos"
    “J’en ai le souffle coupé”.
    “J’ai été clouée sur place” - “les bras m’en sont tombés” - “ j’en ai plein le dos”.

    C’est donc avec toutes ces expressions verbales que l’hystérique fabrique ses symptômes corporels : des palpitations, des vomissements, des diarrhées, des paralysies, des douleurs de dos et bien d’autres choses encore.

    Avec ce que je vous ai dit du symptôme hystérique on peut donc décrire comment chaque psychanalyste réinvente, remet la psychanalyse au monde avec ses propres fantasmes de grossesse qui s’expriment toujours par un symptôme hystérique.
    Je vous donne tout de suite un exemple de ces fantasmes de grossesse, avec celui de l’Homme aux loups, l’un des plus célèbres cas décrits par Freud dans les cinq psychanalyses.
    Je ne vais pas bien sûr vous raconter toute son histoire mais juste vous décrire son symptôme hystérique.
    Son désir d’être aimé du père et d’en recevoir un enfant se manifestait par un symptôme intestinal : Il souffrait d’une constipation opiniâtre qui ne cédait que lorsqu’un homme, son valet de chambre, lui administrait un lavement. Lorsqu’il était ainsi délivré de cet enfant, un enfant un peu particulier, il revenait à la vie, il se sentait renaître.
    Dans l’analyse, les fantasmes de grossesse de l’analysant et de l'analyste s’expriment avec l’aide du verbe Sauver, sous forme de fantasmes de sauvetage. L’analysant veut être sauvé - guéri par son analyste. De même, l’analyste peut vouloir sauver guérir son analysant.
    C’est là que la situation peut devenir fort périlleuse car pour l’inconscient, quand un homme sauve une femme, il lui donne un enfant. De même, quand une femme sauve un enfant de la noyade, comme la fille de Pharaon avait sauvé Moïse, elle le met au monde. Elle est sa mère.
    C’est donc important que l’analyste soit un peu au clair quant à ses propres fantasmes de sauvetage et qu’il sache donc où il en est de son désir de guérir ses analysants.

    Ce livre Eloge de l'hystérie masculine; sa fonction secrète dans les renaissances de la psychanalyse est paru chez L'harmattan en janvier 2020.

    J'ai créé, il y a maintenant longtemps, dans les années 2000, un des premiers sites de psychanalyse.  Je l'ai appelé " Le goût de la  psychanalyse".(  https://www.le-gout-de-la-psychanalyse.fr/ ) Musique :  Sincerity par  Glowing Palace   


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    • 13 min.
    Approches analytiques de la délinquance ( Podcast n° 37)

    Approches analytiques de la délinquance ( Podcast n° 37)

    Bienvenue sur ce site de podcast Une psychanalyse à fleur d'inconscient. Aujourd'hui je voudrais vous parler des émeutes urbaines survenues il y a quelques mois avec ces hordes de jeunes déchaînés semant le chaos et la destruction autour d’eux et qui sont venues reposer d’une façon aiguë sinon urgente ces questions de la délinquance.  Une approche analytique de ces questions ne pourrait bien sûr qu’être bénéfique,   ne serait-ce que pour proposer quelques pistes de travail en vue d’y apporter des solutions. On pourrait partir de ce fait premier :  On peut considérer à juste titre que la famille est en quelque sorte la petite cellule élémentaire de la société.  C’est en son sein en tout cas que l’enfant est censé apprendre les modes de fonctionnement de la vie en société et donc ses lois. Des analystes se sont déjà préoccupés de ces questions si difficiles à résoudre de la délinquance, l’un des premiers et l’un des plus attachants est incontestablement   August    Aichhorn  avec son livre Jeunes en souffrance. Il avait abordé ces sujets au temps de Freud. Mais dans les années 1950 une autre analyste mettait l’accent sur cette structure familiale, qui se trouve être la  cause et la source de ces comportements asociaux dans son  ouvrage au titre explicite “ La délinquance juvénile”.  Elle s’appelle Kate Friedlander.  Selon elle, les raisons de ces comportements asociaux seraient à mettre en relation avec les premiers liens pulsionnels de l’enfant à sa mère au moment du sevrage et de l’apprentissage de la propreté. Elle souligne en effet que  “Les facteurs primaires responsables d’un comportement asocial se découvrent dans la relation de l’enfant avec sa mère et plus tard avec son père et dans d’autres facteurs affectifs qui durant les premières années de la vie constituent l’ambiance familiale ».  
    Reconnaître ces faits, cette source première de la délinquance se trouvant au sein de la famille  est peut-être déjà un premier pas. Il me semble que c’est pour la première fois que cette source essentielle est évoquée par les responsables politiques de ce pays. Ils font en effet nommément appel à la responsabilité des parents. 
    Au cours de ces mêmes années 1950 quand Lacan était encore psychiatre mais quand même déjà psychanalyste, il avait indiqué que les questions de délinquance et de criminalité était lié pour lui à la façon dont la famille de ces sujets se trouvait être non seulement isolée dans le contexte social qui l’entoure et surtout qu’elle était réduite au couple parental et aux enfants, avec donc très peu d’identifications possibles valorisantes et nombreuses à des adultes dont a besoin tout sujet pour trouver sa place dans la société. Dans l’ approche de la délinquance qu’en fait Kate Friedlander, on peut trouver  une raison d’espérer, elle se trouve, comme souvent, au niveau de l’école.  L’enfant après celui de la famille devra s’adapter à un autre groupe, le groupe scolaire.   Elle aussi le préparera à sa future vie en société.   C’est peut-être là que l’on pourrait agir de façon préventive, en mobilisant pour cette cause, une armée d’ouvriers, une armée de psychothérapeutes, prêts à intervenir auprès des enfants mais aussi des parents.
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    • 10 min.

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