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“Vous vous étiez servi simplement de vos armes‪”‬ Improvisations (le podcast)

    • Personal Journals

(c) Sarah Meyssonnier/AFP































L’Affiche rouge, dans la version interprétée par Léo Ferré, a bercé mon enfance, mon adolescence, ma jeunesse et le reste. Je l’ai  chantée des milliers de fois et l’ai (shame on me, eu égard au sujet !) largement utilisée pour, les yeux dans les étoiles et la voix tirant sur les basses, conter fleurette et parfois plus aux jeunes filles qui étaient à mes côtés. Dans le répertoire d’Aragon, que je connais assez bien, elle était en effet beaucoup plus facile à chanter que d’autres, “Il n’aurait fallu“, par exemple, très belle et certainement plus appropriée aux fins qui étaient les miennes, mais qui avait l’inconvénient d’exiger une tessiture que je n’ai pas.







Tout cela pour dire que L’affiche rouge, je la connais bien.







Et depuis toujours, mais cela m’est brusquement revenu ces temps derniers  tandis que partout on l’entend (ce qui me cause un grand plaisir) ; depuis toujours m’étonne et me choque le quatrième vers de la première strophe, ce “Vous vous étiez servi simplement de vos armes” dont je comprends bien qu’il est essentiellement là pour faire rime avec le premier vers mais qui, hormis cela (qui est important, ça n’est pas ce que je veux dire) n’a pas grand sens et fait plutôt bizarre, si ce n’est même franchement tache. Car que signifie, que peut bien signifier, quand on parle d’un groupe de résistants dont l’action consistait à se battre, et justement avec des armes ; que peut bien signifier cet étrange : “se servir simplement de ses armes ?”.







Voilà, c’était la question du jour, soumise à  la sagacité collective de tous ceux qui, comme moi, ont longuement chanté ce texte. Mais c’était surtout l’occasion de dire mon plaisir et ma fierté de voir Missak et Mélinée Manouchian conduits au Panthéon, que soient à cette occasion honorés ceux qui avaient combattu avec eux ; mon amour de Strophes pour se souvenir puisque tel était le nom originel de ce beau, si beau poème d’Aragon ; et le plaisir que j’eus à entendre la magnifique interprétation qu’en faisaient, sous la pluie qui tombait, Arthur Teboul et le groupe Feu ! Chatterton.

(c) Sarah Meyssonnier/AFP































L’Affiche rouge, dans la version interprétée par Léo Ferré, a bercé mon enfance, mon adolescence, ma jeunesse et le reste. Je l’ai  chantée des milliers de fois et l’ai (shame on me, eu égard au sujet !) largement utilisée pour, les yeux dans les étoiles et la voix tirant sur les basses, conter fleurette et parfois plus aux jeunes filles qui étaient à mes côtés. Dans le répertoire d’Aragon, que je connais assez bien, elle était en effet beaucoup plus facile à chanter que d’autres, “Il n’aurait fallu“, par exemple, très belle et certainement plus appropriée aux fins qui étaient les miennes, mais qui avait l’inconvénient d’exiger une tessiture que je n’ai pas.







Tout cela pour dire que L’affiche rouge, je la connais bien.







Et depuis toujours, mais cela m’est brusquement revenu ces temps derniers  tandis que partout on l’entend (ce qui me cause un grand plaisir) ; depuis toujours m’étonne et me choque le quatrième vers de la première strophe, ce “Vous vous étiez servi simplement de vos armes” dont je comprends bien qu’il est essentiellement là pour faire rime avec le premier vers mais qui, hormis cela (qui est important, ça n’est pas ce que je veux dire) n’a pas grand sens et fait plutôt bizarre, si ce n’est même franchement tache. Car que signifie, que peut bien signifier, quand on parle d’un groupe de résistants dont l’action consistait à se battre, et justement avec des armes ; que peut bien signifier cet étrange : “se servir simplement de ses armes ?”.







Voilà, c’était la question du jour, soumise à  la sagacité collective de tous ceux qui, comme moi, ont longuement chanté ce texte. Mais c’était surtout l’occasion de dire mon plaisir et ma fierté de voir Missak et Mélinée Manouchian conduits au Panthéon, que soient à cette occasion honorés ceux qui avaient combattu avec eux ; mon amour de Strophes pour se souvenir puisque tel était le nom originel de ce beau, si beau poème d’Aragon ; et le plaisir que j’eus à entendre la magnifique interprétation qu’en faisaient, sous la pluie qui tombait, Arthur Teboul et le groupe Feu ! Chatterton.

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