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Un site avec des mots, des images et des sons

Aldor (le podcast‪)‬ Aldor

    • Society & Culture

Un site avec des mots, des images et des sons

    Sur la route (de Jack Kerouac)

    Sur la route (de Jack Kerouac)

    “Bon, on va tous sortir mater le fleuve et les gens et puis sentir l’odeur du monde”, déclare, dans Sur la route, Neal Cassady à la petite bande qui traverse avec lui l’Amérique tandis que la voiture et ses passagers viennent d’embarquer sur un ferry qui, de la Nouvelle Orléans, va les transporter en face, à Algiers, sur l’autre rive du Mississippi.







    Aller sentir l’odeur du monde. Il y a, dans cette façon de dire, un peu du chien allant renifler le postérieur de son voisin et la connotation est assez juste s’agissant de cette curiosité, de cette gourmandise, de cette faim qu’on éprouve parfois et que je connais bien de sortir, d’aller par les rues et les places, les magasins et les cafés pour simplement, joyeusement, et d’une certaine façon innocemment, se frotter au monde, aux autres, à nos semblables. Sur la route, c’est un peu ça : le récit d’une quête, d’une orgie ininterrompue de frottements, d’odeurs, de goûts, de sons, de rencontres.







    Des passages comme celui du ferry, où l’on respire soudain l’odeur épaisse du fleuve, du cambouis et de la transpiration, où l’on sent le vent sur le visage et peut-être quelques embruns mêlés de pluie ; des passages qui exhalent le bonheur d’être au monde, il y a en a plein dans ce livre, ce long livre tapé à la machine sur un long rouleau de papier, plus long encore que celui des 120 journées de Sodome que conserve la Bibliothèque nationale.







    Il y en a, des passages magnifiques, où les mots explosent et où l’on est roulé dans la brutalité, la sauvagerie et la splendeur des choses. Des passages sur les femmes, les paysages, les cieux, les villes, les plaines couchées par le vent, les musiques, les rythmes de jazz, le cinéma, la mécanique : toute une Amérique qui vibre et dont Kerouac nous donne à sentir la palpitation, la palpitation chaude et bordélique.







    Les femmes (parfois des mères, souvent des filles) sont les éléments de stabilité de ce monde constamment à la dérive, de ce microcosme de jeunes mâles, de bad boys qui se cherchent comme des adolescents perpétuels, trouvant dans la benzédrine et autres stupéfiants le moyen de ne jamais s’ancrer, de toujours fuir. Les femmes sont les amers, les phares aimés puis toujours délaissés de cette société d’errants qui, toujours, finit par couper les amarres et courir avec le vent.







    Car aux femmes, finalement, nos hommes, nos navigateurs des sens et des passions, préfèrent la route, la route avec laquelle ils sont vraiment fiancés, avec laquelle seule probablement ils entretiennent un rapport amoureux et charnel :









    Quand j’étais marin, je pensais aux vagues à l’assaut de la coque, et aux profondeurs infinies sous elles ; à présent, je sentais à cinquante centimètres au-dessous de moi la route se déployer comme une bannière, s’envoler, siffler à des vitesses inouïes encore et toujours, pour traverser le continent qui gémissait.









    Saisir le continent, l’empoigner, le sentir sous soi qui gémit sous le ruban d’asphalte… La grande héroïne du roman, c’est la route. La route ouverte comme un océan et qui, comme lui, conduit partout, permet de tout embrasser, de tout sentir, de tout connaître :









    Ah mec, quel pied cette bagnole ! Tu te rends compte, si on avait une bagnole pareille, toi et moi, tout ce qu’on pourrait faire. Tu sais qu’il y a une route qui va jusqu’au Mexique et même jusqu’à Panama – et peut-être bien jusqu’au bout de l’Amérique du Sud, où les Indiens mesurent deux mètres et bouffent ...

    • 4 min
    La France sous leurs yeux

    La France sous leurs yeux

    (c) Olivia Gay et {BnF





























    C’est une magnifique exposition dont on sort bouleversé – dont je suis sorti bouleversé et ravi. Ravi comme le personnage des santons de Provence, qui sans doute était depuis toujours un peu simplet mais que sa rencontre avec l’enfant divin a dépris de lui-même. Et c’est bien ainsi que j’étais : ravi à moi-même, complètement heureux et plein de confiance, d’empathie, d’affection, pour les femmes et les hommes qu’on découvre dans ces photos, et pour celles et ceux qui, avec patience, avec justesse, avec  intelligence, avec amour, ont su les voir, les découvrir, les dévoiler, les révéler.







    C’était une commande passée par le ministère de la Culture au lendemain de la crise du Covid : dresser, à travers les yeux de deux cents photographes, un portrait, une radioscopie de la France et des Français, de ces Français qui, après le grand enfermement, se redécouvraient les uns les autres, redécouvraient le plaisir de sortir et d’être ensemble mais aussi le quotidien, un quotidien tressé d’ombre et de lumière, de peines et de joies.







    Les deux cents lauréats ont eu sept mois pour réaliser leur reportage, trois pour en assurer la post-production (sélection des images, tirage, rédaction des légendes) et c’est une partie du résultat qui est présenté, magistralement présenté à la BnF, sur le site François Mitterrand.







    C’est une grande exposition : quelque 450 photos s’affichent le long d’un parcours spiralé parlant de Libertés, d’Égalités, de Fraternités puis de Potentialités, car rien de cela n’est mort, tout cela vit et ne demande qu’à vivre, vivre et battre encore et toujours.







    Les portraits, qui montrent toute la diversité, la splendide et émouvante diversité de ce peuple qui chaque jour se construit, chaque jour choisit l’être ensemble, chaque jour souffre, lutte, rit, pleure, court, prie, joue, travaille, les portraits sont beaux à pleurer. Il y a tant d’humanité, tant de simplicité, tant de dignité dans ces femmes, ces hommes, ces enfants !







    Et une nouvelle fois, on se prend à rager : tous ces êtres, tous ces êtres si différents, qui n’aspirent qu’à une vie paisible et douce, et qui sont ballottés, déchiquetés parfois par l’existence, écrasés et rendus fous, méchants, violents, haineux, par l’égoïsme, l’orgueil, l’indifférence, la peur.







    Regardez-vous, regardons-nous dans ce miroir tendu ; et que leurs yeux deviennent  les nôtres.

    Le facteur K (d’Aurélien Barrau)

    Le facteur K (d’Aurélien Barrau)

    Mécanisme d’horloge (Musée des arts décoratifs de Strasbourg)





























    Il y a quelque chose de pourri dans le royaume technico-industriel dans lequel nous vivons, quelque chose de déréglé et de proliférant, que nous avons du mal à distinguer et à cerner car il émane de nos enfants les plus radieux, les plus doués et les plus prometteurs : la raison, la science, la technologie.







    Quelque chose suinte et grossit, qui transforme progressivement nos victoires en défaites, nos progrès en régressions, et salit nos fiertés d’un motif de honte. Quelque part, on ne sait pas très bien comment ni pourquoi, quelque chose en nous s’est emballé, et la lumière qui nous guidait, qui éclairait le chemin en en chassant les ombres, est devenue aveuglante.







    Quand avons-nous érigé la raison et l’analyse, dont les capacités à appréhender un visage du monde et à maîtriser la matière sont stupéfiantes et indéniables ; quand les avons nous érigées en façon de voir dominante et impérative, en clé unique à qui la tâche était légitimement confiée d’ouvrir, seule, toutes les portes, et de régir le monde, de l’asservir ? Quand avons nous vraiment commencé à croire que l’univers était une grande horloge, une grande machine dont les mouvements étaient décomposables et prédictibles à l’infini, que l’univers était cela, n’était rien d’autre que cela, et que la vérité des choses, leur sens, se trouvait au bout des rouages comme l’âme au bout du scalpel ?







    Nous avons acquis, par la mathématique et l’ingénierie, une telle puissance, que nous en avons délaissé les autres arts libéraux,  oubliant que la décomposition analytique, l’observation fine des briques, des atomes, des quarks, des instants, ne permettait que très rarement, si ce n’est jamais, de saisir la substance du tout, le flux continu, insécable, irréversible, de l’écoulement du temps. Nous avons oublié que la machine, l’horloge, le mécanisme, était une métaphore, une modélisation, un proxy, qu’il n’était pas le monde dans son irréductible singularité.







    Nous avons oublié que la science et la technologie n’étaient pas là pour enterrer, pour succéder à l’art et à la poésie ; qu’ils en étaient fondamentalement incapables, mais pour les accompagner, les enrichir, les inspirer. Et nous leur avons donné un pouvoir, une force délirante et destructrice  que nous n’osons réfréner car elles sont nos enfants, nos enfants chéries même si devenues prodigues et suicidaires.







    C’est cette prolifération maladive, cette vibration cancéreuse d’une science qui, née d’une pulsion de vie, se retourne parfois, et de plus en plus souvent, en une pulsion de mort, que raconte Aurélien Barrau dans cet appel à la source, à la source poétique qui nous anime et qu’il faut retrouver derrière la pesanteur, l’encombrement des choses.

    • 3 min
    Le problème à trois corps (de Liu Cixin)

    Le problème à trois corps (de Liu Cixin)

    Il y avait l’autre jour à l’INALCO une conférence sur la guerre cognitive, et plus précisément sur la théorisation, par l’armée de la République populaire de Chine, de la guerre cognitive.







    Ceux qui ont lu Le problème à trois corps (les deux premiers tomes sont passionnants, le troisième m’est tombé des mains) savent que cette question de la guerre cognitive est au coeur du roman de Liu Cixin, qui dépeint un conflit, un long avant-conflit, plutôt, une guerre psychologique de plusieurs siècles, entre humains et habitants d’une lointaine planète, Trisolaris, qui veulent quitter leur monde car celui-ci est rendu chaotique et donc inhabitable par les forces gravitationnelles imprévisibles qu’y exercent trois soleils.







    Les Trisolariens ont décidé de rechercher une planète plus viable que la leur ; grâce à nos diverses émissions, ils ont repéré la Terre et ont jeté sur elle leur dévolu. Ils tentent ensuite, dans la perspective d’une invasion qui ne pourra se produire que dans plusieurs centaines d’années car Trisolaris est loin et les vaisseaux spatiaux pas si rapides que cela ; ils tentent ensuite d’affaiblir la capacité et la volonté de résistance des terriens en sapant leur confiance en la science et leur croyance en leur propre légitimité à habiter la planète bleue.







    Mais, comme l’avaient déjà montré Goscinny et Uderzo dans La Zizanie, la guerre psychologique est chose vibrante et indéfiniment retournable. Si elle peut consister à démoraliser l’adversaire, elle peut également consister à lui donner faussement confiance, histoire de l’inciter à baisser la garde pour pouvoir plus facilement le manger tout cru. Le problème à trois corps est le récit de ces combats à trois, quatre ou dix-huit bandes, de ces retournements continuels de stratégies qui visent à susciter, chez les humains comme chez les trisolariens, une fausse appréciation des forces et faiblesses de l’autre, ou un comportement particulier qui, un jour, pourra être exploité contre lui.







    L’attaque initiale des Trisolariens prend ainsi la forme d’une vague de suicides chez une partie de l’élite scientifique qui arrive à être convaincue que les fondements de la science sont faux, et que l’étudier est inutile. Parallèlement, cette même élite est incitée à jouer à un jeu en réseau dans lequel elle fait l’expérience de la vie chaotique des Trisolariens, apprend à les connaître et noue des relations avec certains d’entre eux. C’est par le biais de ce jeu que des informations sont communiquées d’un monde à l’autre et qu’une partie de la population décide de se mettre au service de Trisolaris. Les terriens ne sont pas en reste et mettent également en oeuvre des stratégies sophistiquées de dissimulation et de diffusion de fausses nouvelles si bien qu’on est rapidement perdu, sans plus savoir où est le vrai.







    Ce qui est passionnant (j’en reviens ici à mon introduction), c’est la réflexion en abyme ouverte par le livre. On pourrait en effet considérer Le problème à trois corps, qui met constamment en scène l’armée chinoise se formant peu à peu à la guerre cognitive ; mais aussi le relais que lui donnent les Majors américaines du cinéma et de l’entertainment, comme une pièce,

    • 4 min
    Tous au Larzac

    Tous au Larzac

    Le ciné-club de l’ENS projetait l’autre jour Tous au Larzac, un film réalisé en 2011 par Christian Rouaud.







    Je ne connaissais pas ce film dont on sort heureux, confiant et ragaillardi, à la fois parce que la lutte qu’il raconte et son succès furent improbables, exemplaires et extraordinaires ; et parce que les témoins et acteurs qui les racontent, trente ou quarante ans après, sont emplis de gentillesse, de compréhension et d’émerveillement devant la tournure si singulière, si imprévue, que prit leur combat. Après tant de temps, ils ne sont toujours pas revenus de ces onze années folles, et ils sont, pour cela mais aussi pour leur sincérité, leur simplicité, leur bonté, adorables.







    C’est l’improbabilité de tout ce qui se noua, de tout ce qui arriva à se nouer et à démentir tous les pronostics sérieux et rationnels qui pouvaient, qui avaient sans doute été faits sur le cours probable, raisonnable, des événements, qui étonne d’abord et rend joyeux parce que libéré du poids que fait ordinairement peser sur nos idées, sur nos projets, le réalisme, ce réalisme qui continuellement nous susurre que cela ne vaut pas la peine, que c’est perdu d’avance, que jamais on n’y arrivera.







    La première improbabilité, que le film souligne, fut le choix initial des premiers mobilisés, ces 103 paysans du causse du Larzac, pour la plupart issus d’un milieu traditionnellement conservateur, de ne pas accepter la décision gouvernementale d’agrandir le camp militaire, de la contester et de se regrouper pour y faire obstacle. Comment, pourquoi, firent-ils le choix de l’insoumission, ces agriculteurs qui deux ans avant, en 68, ils le disent eux-mêmes, avaient majoritairement été du côté de l’ordre ? Quelle force les anima et les soutint pour qu’ils décident, à 103 sur les 108 dont les terres étaient menacées par l’extension du camp, pour qu’ils décident de faire front et de rester toujours unis dans une sorte de serment du jeu de paume ?







    La deuxième improbabilité fut le soutien accordé à cette rébellion par deux forces localement puissantes et qui, elles aussi, jouaient à front renversé : le clergé catholique, dont certains membres épousèrent très vite la querelle des paysans, et la FDSEA, qui dans un premier temps (pas jusqu’à la fin) accompagna le mouvement et s’en fit le relais auprès de la très puissante FNSEA.







    Il y eut ensuite l’extraordinaire convergence qui se fit entre ce mouvement paysan et plein de choses qui n’avaient au début rien à voir mais qui trouvèrent ensemble, au Larzac, un sens, une énergie communes : se rassemblèrent alors antimilitaristes, hippies, maoïstes, objecteurs de conscience, pacifistes, premiers écologistes, dans une configuration inattendue mais qui, miraculeusement, fonctionna parfaitement, dans un très long moment de grâce, permettant à la lutte de durer, de se renouveler, de grandir, de se faire connaître et reconnaître, en France comme à l’étranger, et finalement de triompher.







    Une leçon d’optimisme.

    • 3 min
    Le matin des magiciens

    Le matin des magiciens

    Aurore à Porquerolles































    C’est à ma mère, qui était très friande de ces choses-là, et qui fut l’une des premières abonnées à Planète, malgré un mari, mon père, qui était, lui, l’incarnation du rationalisme (mais cependant l’un et l’autre s’étaient rencontrés, plus et aimés, ce qui montre qu’ils n’étaient pas bornés mais au contraire conscients de leurs limites, curieux chacun de l’autre et heureux d’aller au-delà d’eux-mêmes) ; c’est à mère que je dois d’avoir précocement découvert, lu et aimé Le matin des magiciens, ce livre sulfureux publié en 1960 par Louis Pauwels et Jacques Bergier.







    Sulfureux, il l’est devenu, à cause notamment du parcours de Louis Pauwels. Mais dès sa parution, ce livre débordant, qui nous promène des Mayas aux Rose-Croix, de la science soviétique aux monastères médiévaux, de la cybernétique aux nazis, et qui met continuellement en scène des personnages venus de tous les temps et de tous les lieux, dans un feu d’artifice permanent qui fait éclater tous les cadres, qui dissout toutes les frontières classiquement élevées entre la science et la magie, la chimie et l’alchimie, l’histoire et la fiction ; ce livre fut justement critiqué pour son manque de rigueur et de sérieux, l’utilisation superficielle et parfois malhonnête des faits, idées et citations exposées, ses tendances ésotériques et presque conspirationnistes avant l’heure.







    Mais on éprouvait un immense plaisir, une immense joie, à le lire, à se plonger dans l’extraordinaire érudition de ses auteurs, qui connaissaient (mais comment avaient-ils  fait ?) des milliers d’anecdotes, de théories,  de personnalités oubliées, et savaient, avec grâce, humour et cette sorte de clin d’oeil de qui partage avec nous un secret ; savaient tisser entre toutes ces choses si éloignées, si différentes, si anachroniques, un chemin mystérieux et rempli de lumière, un fil d’Ariane qui donnait une apparence de sens au monde embrouillé. Et à suivre ce chemin, ces nouvelles rencontres avec des hommes remarquables (car Pauwels n’avait pas tout à fait oublié l’enseignement de Gurdjieff), on éprouvait le délicieux plaisir que devaient éprouver les servants des cultes à mystères, les initiés,  les éveillés.







    Il était délicieux de dépasser les cadres traditionnels des disciplines et de la chronologie pour embrasser, comme un nouveau Pic de la Mirandole, une connaissance universelle des choses. Et même si les auteurs abusaient du raccourci, du cherry peeking, et du présupposé constant au gré duquel la vérité était ailleurs, on était ébloui par toutes les fenêtres que ce livre ouvrait sur le monde : les lignes de Nazca, la science-fiction, l’informatique, Oppenheimer, l’Atlantide, le culte du cargo, les livres de John Buchan, tout cela était pour la première fois exposé et rendu accessible.







    Dans la France un peu coincée (certes moins qu’aujourd’hui) des années 1960, Le matin des magiciens, où se mêlaient mysticisme et   vénération de la science, antirationalisme et modernité, fut une bouffée d’air.

    • 3 min

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