2 episodes

Le festival Africolor est fondé sur l’idée qu’il existe « des musiques africaines », autrement dit une large famille musicale reposant sur des caractéristiques connues comme la polyrythmie, l’absence de mesure, l’absence de temps fort/temps faible, des vocalités particulières. Ces caractéristiques se retrouvent dans les musiques transmises du passé (sans pour autant pouvoir être appelées « traditionnelles ») que dans les musiques présentes.

AFRICOLOR Africolor

    • Music

Le festival Africolor est fondé sur l’idée qu’il existe « des musiques africaines », autrement dit une large famille musicale reposant sur des caractéristiques connues comme la polyrythmie, l’absence de mesure, l’absence de temps fort/temps faible, des vocalités particulières. Ces caractéristiques se retrouvent dans les musiques transmises du passé (sans pour autant pouvoir être appelées « traditionnelles ») que dans les musiques présentes.

    Table-ronde #2 - Des formes et des couleurs Entre dépréciation et réappropriation du corps de la femme noire et afrodescendante

    Table-ronde #2 - Des formes et des couleurs Entre dépréciation et réappropriation du corps de la femme noire et afrodescendante

    La femme noire a toujours fasciné l’Europe, fasciné et effrayé. Première illustration: 1785 la Loi Tignon imposant aux Noirs une tenue réglementaire afin de ne pas faire de l’ombre aux blancs- et surtout un foulard sur les cheveux des femmes, attirant l’œil de chacun. Sans que jamais faute ne soit avouée, plusieurs de ses éléments esthétiques ont été repris puis réappropriés par ses oppresseurs. Seconde illustration: la Tournure, vêtement visant à donner l’illusion d’un fessier développé, alors qu’à la même époque Saartjes Baartman est torturée pour cette morphologie avec laquelle elle est née. Aujourd’hui, grâce aux avancées de la chirurgie esthétique, ces mêmes esthétiques fantasmées (n’ayant jamais évolués dans l’imaginaire commun) deviennent la nouvelle norme. Forte poitrine, taille marquée, hanches et fesses surdéveloppées, yeux en amande, lèvres pulpeuses, teint mate… Troisième illustration: Kim Kardashian, après de multiples opérations de chirurgies esthétiques est internationalement connue et reconnue pour ce physique qu’on lui attribue désormais presque exclusivement.


    L’on dit que l’Occident absorbe ou rejette, voici l’exemple parfait ici, où sont absorbés tous ces critères propres à la femme noire, mais est sans cesse rejetée la femme noire en tant que telle. En effet, sur ces nouveaux physiques idéalisés, la peau doit être claire et les cheveux lisses, bouclés au maximum. Cette problématique suit naturellement le parcours des dégâts post- esclavage à propos de la vision que l’on aurait de la femme noire. Après la ségrégation et la colonisation les critères de beautés ont dû inclure la femme noire, longuement exclue (traits non normés, cheveux, morphologie ou tout simplement couleur de peau), elle semble réapparaître depuis peu sur les devants de la scène, mais est-ce vraiment elle? Quel est le coût de tout cela ? Il aussi est intéressant de noter que la mode de l’Afrochic atteint son paroxysme, à l’ère où les femmes noires immigrées se voient proposer des travaux sous-payés, physiquement éreintants, ne leur permettant ni vie sociale, ni vie familiale. Cet Afrochic revendiquant le tissu hollandais qu’est le wax, cet afrochic qu’aucune femme noire ne pourrait se permettre de porter sous peine d’être accusée de communautarisme, de refus d’assimilation, de suicide social ainsi que professionnel. Cet Afrochic toujours préféré sur les femmes non noires, est l’une des déviations de cette fausse acceptation dont il est ici question.

    Avec:
    Audrey W., juriste présidente de l’association Sorore Ensemble et rédactrice du blog DaybyAudrey
    Aissatou L., créatrice de la plateforme Parle Français (espace de dialogue et d’expression sur les questions liées à la discrimination et représentations des femmes noires dans la société)

    • 1 hr 2 min
    Table-ronde #1 - Nouchi soit qui mal y pense

    Table-ronde #1 - Nouchi soit qui mal y pense

    « Comportement, ben ouais » «  On préfère les Tchoins » etc… On ne compte plus les expressions passées dans les cours d’école à travers les chansons du moment. Pour les parents qui ne comprennent plus, pour les ados qui n’ont pas encore compris, il était temps de partir sur les traces de la langue urbaine qui a été la matrice de ces nouvelles « langues vernaculaires urbaines » de France.
    C’est à la fin des années 80 que le Nouchi, langue de signes et de gestes des rues d’Abidjan, a fait surgir une nouvelle poésie de la misère. Comment cette langue est née, comment fabrique-t-elle ses mots et pourquoi? Comment le Nouchi est-il venu se loger au cœur de la langue française ?
    « S’enjailler » ou « ambiancer » ou « Djoka » sont passés dans les dictionnaires académiques, et en 2050, 90% des locuteurs de langue française seront africains. Mais alors, la nouchisation du français est-elle en marche et irréversible ? Notre français du nord est-il déjà africanisé et nous avec ? Mais alors Y’a Drap !

    Avec :
    Marie Clémence Adom, spécialiste du Zouglou et de la poésie urbaine
    Kapegik, artiste poète slameur et porfesseur de français
    N’Guessan Jérémie Kouadio, professeur en Sciences du langage (sociolinguistique et linguistique descriptive), ancien Directeur de l’UFR Langues, Littératures et Civilisations de l’Université Félix Houphouët-Boigny d’Abidjan
    Binda Ngazolo, conteur
    Soro Solo, journaliste et animateur radio

    • 57 min

Top Podcasts In Music

DJ Private Ryan's Podcast
DJ Private Ryan
Dj Puffy’s Podcast
Dj Puffy
GOLDNRUSH PODCAST
Isaac Y. Takeu
Caresha Please
REVOLT
Scratch Master
Scratch Master
JEL | The Soca Boss
JEL