Les villes françaises sous l'occupation RMC Découverte

Bordeaux, ville paisible du sud-ouest de la France, réputée pour sa célèbre place des Quinconces et son grand port maritime, accueille chaque année des millions de visiteurs. Mais il y a plus de 75 ans, les Bordelais ont vécu l´une des pages les plus sombres de leur histoire. Entre 1940 et 1944, l´Allemagne va faire de Bordeaux une de ses principales bases stratégiques qui va changer à jamais l´histoire de la capitale girondine. Secondée par le régime de Vichy, l´envahisseur mène une politique de ségrégation extrêmement violente. De ce fait, la Résistance se développe en parallèle. Les réseaux et les maquis prennent de plus en plus d´importance dans le département mais sont durement frappés par la célèbre affaire Grand Clément, un chef de réseau retourné par le chef de la gestapo bordelaise. Bordeaux ne sera libérée de son emprise qu´à l´annonce de la capitulation allemande le 8 mai 1945.

Située en zone libre, Toulouse prend très tôt parti contre le régime de Vichy. Ville refuge aux traditions d´hospitalités pour tous ceux qui fuient franquisme, fascisme et nazisme, la résistance toulousaine commence dès le 18 novembre 1941, une semaine après l´arrivée des Allemands. Parmi les plus symboliques, le Cardinal Jules Saliège, demande alors à tous les chrétiens de porter secours aux internés, et organise un ravitaillement secret. Autre particularité de la Résistance toulousaine, le réseau Morhange est un cas à part, une cellule de contre-espionnage destinée à l´élimination physique des ennemis. Militaires et policiers pour la plupart, ils sont entraînés à l´usage des armes. Et au-delà de ce réseau, naissent d´autres cellules de résistance dont les FTP-MOI (Francs-Tireurs et Partisans de la Main d´oeuvre Immigrée) de la 35e Brigade, principalement animée par des guérilleros espagnols, et consacrée au sabotage. Toulouse, de par sa position géographique, sa sensibilité politique et son engagement par les armes, est une ville à part sous l´occupation, découvrez son histoire.

Brest, métropole de plus de 208 000 habitants, est l´une des villes françaises les plus bombardées de la Seconde Guerre mondiale. Cette ville, désormais moderne, a été entièrement reconstruite depuis. A l´origine de cet acharnement, son port militaire en eau profonde, le plus à l´ouest de France à 200 kilomètres à peine des côtes anglaises. C´est également le point le plus avancé dans l´Atlantique face à l´Amérique. Dès juin 1940, les allemands s´en emparent pour y construire le plus grand bunker sous-marin de tous les temps. 500 000 m3 de béton coulés en 500 jours seulement. De quoi abriter, au plus fort du conflit, les redoutables sous-marins U-boot qui font des ravages dans la bataille navale opposant allemands et alliés. Pour la population brestoise, c´est le début d´un long cauchemar mais aussi d´une résistance active et efficace. Ce documentaire retrace l´histoire de Brest, bastion breton martyr de la Seconde Guerre mondiale.

Située en zone libre jusqu´en 1942 et très proche de la ligne de démarcation, la ville de Lyon accueille de nombreux réfugiés et devient le foyer de Résistance du pays. Après l´invasion de la ville en novembre 1942, les Allemands convoitent rapidement la prison Montluc. Gérée par Klaus Barbie, le chef de la Gestapo de la région lyonnaise, elle est utilisée pour enfermer des milliers d´hommes et de femmes dans des conditions de vie inhumaines, en attente de déportation ou de transfert. Suite aux violentes répressions organisées par l´envahisseur allemand et aux sévices commises par Klaus Barbie, tous les mouvements de Résistance de la zone libre installent leur quartier général à Lyon. C´est d´ailleurs dans cette ville que la Résistance Intérieure et la France Libre créée par le Général de Gaulle depuis Londres, vont s´organiser afin d´aboutir à l´unification des mouvements sous l´égide de Jean Moulin et du Conseil National de la Résistance. Ce documentaire tente d´expliquer pourquoi cette ville a été choisi comme foyer de la Résistance et quel prix elle a dû payer pour sa rébellion.

La Libération de la Corse, une année avant celle de la France, est une surprise totale dans le paysage politique de 1943. Cette libération implique un nouvel espoir, l´Allemagne nazi peut être vaincu. Mais à quel prix...
Car la Corse sous l´occupation aura tout vécue jusqu´aux combats libérateurs du 9 septembre au 4 octobre 43. Trahisons, arrestations, exécutions par l´Ovra la gestapo italienne, fusillades, survie au quotidien, la résistance a pris les armes face à l´invasion italienne puis allemande grâce à des livraisons d´armes par sous-marins venus d´Alger, des parachutages ou encore l´infiltration d´agents anglais au sein des soldats italiens.
La libération de la corse, une ultime épreuve où la Résistance, des soldats des Bataillons de Choc, sans oublier la participation active des Goumiers marocains, affronteront les divisions allemandes lourdement armées, et finiront par en venir à bout dans la dernière bataille de Bastia, qui restera à jamais une ville martyre.

Le 31 mai 1940, les troupes allemandes franchissent les portes de Lille. Très industrialisé, Le Nord-Pas-de-Calais présente un intérêt économique de premier ordre pour les Allemands. Pour s´assurer une totale mainmise sur cette zone stratégique, la région est isolée du reste du pays et rattachée à la Belgique. De par sa proximité géographique avec l´Angleterre et la puissance de son tissu industriel, Lille sera la cible privilégiée des Alliés. La région lilloise recevra pas moins de la moitié des bombes lâchées par les Alliés sur la France. Lille souffre mais se bat : de la presse clandestine, au sauvetage de la communauté juive en passant par la révolte des ouvriers, la résistance est précoce et la solidarité exemplaire. Mais la répression Allemande sera sans pitié et fera des milliers de victimes, jusqu´aux dernières heures qui précèdent la Libération de la Ville, le 3 septembre 1944.