22 min

Le bol de soupe Nos Chemins de Liberté

    • Documentary

"Je n’étais pas en colère contre eux. Je ne suis pas en colère contre ça".

Pour ce cinquième épisode de ‘Nos chemins de Liberté’, Léon Le Guen a rassemblé ses souvenirs. Parmi eux, le bol de soupe, un souvenir qui nous dit ce qu’était la guerre dans la vie simple d’un enfant de 8 ans.

Nos chemins de Liberté est un documentaire porté par la Mairie de Plouguerneau (Finistère) et sa médiathèque, pour révéler les récits de vie de ses plus anciens habitants : celles et ceux qui ont vécu la seconde guerre mondiale, la libération puis la construction d'un jumelage avec une ville allemande.

Chaque témoignage, collecté par un collectif d'habitants, fait ensuite l’objet d’un podcast, ainsi que d’un portrait photographique, réalisé dans un lieu emblématique de la commune, évoqué en entretien. 

Tous les samedis, de février à juin 2024, un nouveau récit est dévoilé dans un épisode dédié.

Citation
 

« Léon c’est un peu comme Jeanne, Joséphine ou encore Marie-Thérèse

La guerre c’est comme s’il ne l’avait pas vu

Alors quand il arrive devant les micros, il ne comprend pas trop les raisons de sa présence

On sent qu’il est prêt à repartir

De peur de déranger peut-être

Il n’aime pas trop ça causer seul Léon

Chez lui les mots c’est à l’économie

C’est comme aller à confesse

Faut dire qu’il aurait apprécié retrouver les anciens du quartier

Ceux et celles d’avant

Quand la vie était une affaire de collectif

Et sans doute que, dans leurs échanges, les souvenirs auraient été plus faciles à revenir

Une vie collective c’est aussi des souvenirs de groupe

Alors Léon se lance

Souvent il donne l’impression de s’arrêter

Sans jamais vouloir continuer

On laisse les silences s’étirer

Et si rien ne vient on le questionne

À nouveau

Et il repart

Et on se dit tant mieux

On ne sait jamais

Dans les mots de Léon on distingue le sens

Il dit et redit que la guerre peut ne pas avoir marqué une vie

Il dit que cette vie de guerre on n’avait pas le temps de s’en préoccuper

On avait d’autres chats à fouetter

Le travail, la ferme, la famille, le quartier, le sou pour vivre

Au bout d’une heure

alors qu’on avait la sensation que tout avait été dit

on lui demande s’il voulait rajouter un dernier souvenir

On fait ça par politesse sans doute

Pour se dire au revoir et à bientôt pour la photo

Et là, Léon, comme si de rien n’était,

il nous raconte le souvenir du bol de soupe

Celui qu’on donnait aux enfants de l’école à l’heure du déjeuner

Un bol d’eau chaude en fait

Un bol pour faire genre

Et, en face de lui, les Allemands eux, ont des omelettes bien généreuses

On est un peu estomaqué par ses mots en apparence anodins

Par leur portée

Leur symbolique aussi

Mais Léon n’a pas de colère

Il fait le constat

Sans être naïf

Il est lucide sur ce qu’est la guerre aussi

Comme bien d’autre qu’on a rencontré

Qu’on a raconté"

 

 

Thomas Troadec, sociologue et réalisateur, agence Catalpa

 


 

 

Nos chemins de Liberté : un projet porté par la Mairie de Plouguerneau avec sa médiathèque « Les trésors de Tolente »

 

Équipe municipale, coordinatrice du projet



Yannig Robin, maire de Plouguerneau, Frédéric Moritz, chargé des archives de la mairie et Christine Legal, chef de service Lecture publique, responsable de la médiathèque et du projet Nos chemins de Liberté

 

Équipe bénévole en charge des entretiens avec les habitants



Christine Legal, Yannig Robin, Christophe Jacq, Léane Kervella, Cannelle Duniau et Emile Verdier

pour les entretiens en langue bretonne : Yannig Robin et Soazig Daniellou 

et pour assister dans les photographies : Nastasja Terrom

 

__

Conception et réalisation : agence Catalpa - création documentaire et communication



Réalisation, entretiens, podcasts, photographies : Thomas Troadec

Graphisme

"Je n’étais pas en colère contre eux. Je ne suis pas en colère contre ça".

Pour ce cinquième épisode de ‘Nos chemins de Liberté’, Léon Le Guen a rassemblé ses souvenirs. Parmi eux, le bol de soupe, un souvenir qui nous dit ce qu’était la guerre dans la vie simple d’un enfant de 8 ans.

Nos chemins de Liberté est un documentaire porté par la Mairie de Plouguerneau (Finistère) et sa médiathèque, pour révéler les récits de vie de ses plus anciens habitants : celles et ceux qui ont vécu la seconde guerre mondiale, la libération puis la construction d'un jumelage avec une ville allemande.

Chaque témoignage, collecté par un collectif d'habitants, fait ensuite l’objet d’un podcast, ainsi que d’un portrait photographique, réalisé dans un lieu emblématique de la commune, évoqué en entretien. 

Tous les samedis, de février à juin 2024, un nouveau récit est dévoilé dans un épisode dédié.

Citation
 

« Léon c’est un peu comme Jeanne, Joséphine ou encore Marie-Thérèse

La guerre c’est comme s’il ne l’avait pas vu

Alors quand il arrive devant les micros, il ne comprend pas trop les raisons de sa présence

On sent qu’il est prêt à repartir

De peur de déranger peut-être

Il n’aime pas trop ça causer seul Léon

Chez lui les mots c’est à l’économie

C’est comme aller à confesse

Faut dire qu’il aurait apprécié retrouver les anciens du quartier

Ceux et celles d’avant

Quand la vie était une affaire de collectif

Et sans doute que, dans leurs échanges, les souvenirs auraient été plus faciles à revenir

Une vie collective c’est aussi des souvenirs de groupe

Alors Léon se lance

Souvent il donne l’impression de s’arrêter

Sans jamais vouloir continuer

On laisse les silences s’étirer

Et si rien ne vient on le questionne

À nouveau

Et il repart

Et on se dit tant mieux

On ne sait jamais

Dans les mots de Léon on distingue le sens

Il dit et redit que la guerre peut ne pas avoir marqué une vie

Il dit que cette vie de guerre on n’avait pas le temps de s’en préoccuper

On avait d’autres chats à fouetter

Le travail, la ferme, la famille, le quartier, le sou pour vivre

Au bout d’une heure

alors qu’on avait la sensation que tout avait été dit

on lui demande s’il voulait rajouter un dernier souvenir

On fait ça par politesse sans doute

Pour se dire au revoir et à bientôt pour la photo

Et là, Léon, comme si de rien n’était,

il nous raconte le souvenir du bol de soupe

Celui qu’on donnait aux enfants de l’école à l’heure du déjeuner

Un bol d’eau chaude en fait

Un bol pour faire genre

Et, en face de lui, les Allemands eux, ont des omelettes bien généreuses

On est un peu estomaqué par ses mots en apparence anodins

Par leur portée

Leur symbolique aussi

Mais Léon n’a pas de colère

Il fait le constat

Sans être naïf

Il est lucide sur ce qu’est la guerre aussi

Comme bien d’autre qu’on a rencontré

Qu’on a raconté"

 

 

Thomas Troadec, sociologue et réalisateur, agence Catalpa

 


 

 

Nos chemins de Liberté : un projet porté par la Mairie de Plouguerneau avec sa médiathèque « Les trésors de Tolente »

 

Équipe municipale, coordinatrice du projet



Yannig Robin, maire de Plouguerneau, Frédéric Moritz, chargé des archives de la mairie et Christine Legal, chef de service Lecture publique, responsable de la médiathèque et du projet Nos chemins de Liberté

 

Équipe bénévole en charge des entretiens avec les habitants



Christine Legal, Yannig Robin, Christophe Jacq, Léane Kervella, Cannelle Duniau et Emile Verdier

pour les entretiens en langue bretonne : Yannig Robin et Soazig Daniellou 

et pour assister dans les photographies : Nastasja Terrom

 

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Conception et réalisation : agence Catalpa - création documentaire et communication



Réalisation, entretiens, podcasts, photographies : Thomas Troadec

Graphisme

22 min