Le podcast de Xavier Boscher

Xavier Boscher

Je vous invite à plonger dans les coulisses de mon univers musical. Nous aborderons ensemble des sujets passionnants autour de la composition, la pratique instrumentale, la production musicale, le marketing, la promotion et la distribution. Je suis guitariste, bassiste, claviériste et compositeur, j'ai enregistré plus de 500 titres sur plus de 60 albums. Website : http://www.xavierboscher.com Bandcamp : https://xavierboscher.bandcamp.com Tous les liens/all the links : li.sten.to/xavierboscher Photo : Gérard Labully Générique intro/outro : « Mango » de Xavier Boscher

Episodes

  1. Universal Music et Udio : quand l’IA bouscule les droits des artistes-interprètes

    3D AGO

    Universal Music et Udio : quand l’IA bouscule les droits des artistes-interprètes

    Le 29 octobre 2025, Universal Music Group (UMG) a annoncé un accord historique avec Udio, une entreprise spécialisée dans l’intelligence artificielle musicale. Cet accord intervient après un litige judiciaire concernant l’utilisation présumée par Udio des enregistrements protégés d’UMG pour entraîner son IA. Le partenariat prévoit le lancement, en 2026, d’une plateforme d’IA musicale « sous licence », reposant sur des contenus autorisés et filtrés. Universal présente cet accord comme une opportunité de revenus pour les artistes et une avancée technologique dans un cadre légal sécurisé. Mais les implications pour les artistes-interprètes sont loin d’être anodines. UMG avait poursuivi Udio pour violation des droits d’auteur, accusant la start-up d’utiliser ses enregistrements sans autorisation pour entraîner son IA. L’accord met fin à ce litige tout en donnant à Udio le droit d’utiliser certaines œuvres sous licence. Selon les annonces officielles, la plateforme Udio sera un “walled garden” (jardin clos), avec filtrage des contenus et empreintes numériques pour limiter les utilisations non autorisées. L’objectif affiché : créer un environnement où IA et création humaine coexistent, avec une rémunération pour les artistes et auteurs participant à l’entraînement des modèles. Pour les artistes-interprètes, l’arrivée de l’IA dans la création musicale soulève plusieurs questions : Opportunités et revenus : Universal affirme que les artistes affiliés au groupe pourront toucher des revenus supplémentaires liés à l’utilisation de leurs enregistrements par l’IA.Risques et dilution de la valeur : certains craignent que l’IA concurrence directement les interprètes humains, reproduisant leur voix ou leur style, et « diluant » la valeur de la performance originale.Contrôle sur l’utilisation de la voix : jusqu’ici, les droits voisins protègent l’interprétation d’un artiste. L’IA pose la question du consentement et de la rémunération pour les usages dérivés ou modélisés.En résumé, si l’IA peut offrir de nouvelles possibilités créatives, elle introduit aussi des risques importants pour la reconnaissance et la protection des interprètes. En France, la SPEDIDAM et l’ADAMI, deux sociétés de gestion collective représentant les artistes-interprètes, se sont fermement opposées à l’accord : Elles rappellent que les droits des interprètes doivent être respectés et que leurs voix ne doivent pas être utilisées pour entraîner des IA sans autorisation et rémunération.En 2025, ces organismes ont exercé leur droit d’opposition, refusant que leurs membres soient intégrés dans les bases de données de formation des IA.Cette opposition souligne un désaccord fondamental entre les ambitions commerciales et technologiques d’UMG et la protection des droits des interprètes. Cet accord soulève de nombreuses questions sur l’avenir de l’industrie musicale à l’ère de l’IA : Quelles seront les limites légales pour l’usage des enregistrements des artistes ?Comment garantir la transparence et le contrôle sur les œuvres utilisées pour l’IA ?La valeur de l’interprétation humaine sera-t-elle affectée par la prolifération de musique générée par IA ?Quel rôle joueront les sociétés de gestion collective et la réglementation nationale ou internationale pour encadrer ce nouveau modèle ?L’accord entre Universal Music et Udio marque une étape majeure dans l’intégration de l’intelligence artificielle dans la musique. Il ouvre de nouvelles opportunités économiques et créatives, mais soulève aussi des inquiétudes légitimes sur les droits et la place des artistes-interprètes. L’avenir dira si cette collaboration entre IA et musique sous licence permettra réellement de concilier innovation technologique et protection des créateurs, ou si elle inaugurera une nouvelle ère où la performance humaine risque de se retrouver en concurrence avec des copies numériques.

    7 min
  2. Les sociétés de gestion collective françaises pour les musiciens : qui fait quoi ?

    6D AGO

    Les sociétés de gestion collective françaises pour les musiciens : qui fait quoi ?

    Quand on se lance dans la musique, on pense d’abord à composer, jouer, enregistrer… mais rarement à la question des droits. Pourtant, sans une bonne gestion, difficile de toucher les revenus liés à ses œuvres. C’est là qu’interviennent les sociétés de gestion collective, véritables piliers de la rémunération musicale en France. Dans cet article, on fait le point sur les organismes incontournables pour les musiciens, auteurs, interprètes et producteurs. En théorie, un artiste pourrait négocier directement avec chaque radio, chaque salle de concert ou chaque plateforme de streaming pour obtenir ses droits. En pratique, c’est impossible : la musique circule partout, tout le temps, et souvent à grande échelle. Les sociétés de gestion collective mutualisent cette tâche. Leur rôle : autoriser l’utilisation des œuvres (licences, contrats) ;collecter les droits dus par les diffuseurs (radios, télévisions, plateformes, organisateurs de concerts, etc.) ;répartir les revenus entre les ayants droit (auteurs, interprètes, producteurs).SACEM (Société des Auteurs, Compositeurs et Éditeurs de Musique)C’est la plus connue. Elle perçoit des droits chaque fois qu’une œuvre est jouée en public (concert, festival, bar, radio, télé, club, magasin, streaming, etc.). Qui peut adhérer ? Auteurs, compositeurs, éditeurs.Ce que tu touches : les droits d’auteur, répartis en fonction des diffusions déclarées.ADAMI (Société civile pour l’Administration des Droits des Artistes et Musiciens Interprètes)Elle défend les interprètes dits « principaux » : chanteurs solistes, musiciens mis en avant, comédiens… SPEDIDAM (Société de Perception et de Distribution des Droits des Artistes-Interprètes)Elle gère les droits des artistes dits « de complément » : choristes, musiciens d’orchestre, accompagnateurs, comédiens secondaires. SCPP (Société Civile des Producteurs Phonographiques)Elle regroupe surtout les grandes maisons de disques (Universal, Sony, Warner), mais aussi des labels indépendants. SPPF (Société Civile des Producteurs de Phonogrammes)Elle représente principalement les labels indépendants. Ces deux sociétés perçoivent les droits voisins dus aux producteurs lorsqu’un morceau est diffusé (radio, TV, lieux publics, streaming…). Prenons un exemple simple : une chanson diffusée à la radio. L’auteur-compositeur est rémunéré par la SACEM.Les interprètes (le chanteur, les musiciens) touchent via ADAMI ou SPEDIDAM.Le producteur du disque perçoit via la SCPP ou la SPPF.Chaque partie prenante de la chaîne musicale reçoit donc une part de la valeur créée par la diffusion. Streaming et transparence : la répartition des revenus sur Spotify ou Deezer fait débat. Certains militent pour un modèle « user centric » (chaque abonné rémunère directement les artistes qu’il écoute) plutôt que le modèle global « pro rata ».Copie privée : une part importante des revenus vient encore de la taxe sur les supports vierges (CD, clés USB, smartphones).Internationalisation : grâce à des accords entre sociétés, les artistes français touchent aussi leurs droits à l’étranger.Nouvelles technologies et IA : comment protéger les créateurs face aux œuvres générées automatiquement ou aux remix automatisés ?Adhérer à ces sociétés permet de : sécuriser ses droits et toucher une rémunération régulière, même sur des exploitations que tu ignores ;bénéficier d’un accompagnement (bourses, aides à la création, soutien aux projets) ;participer à la défense collective des artistes face aux diffuseurs et plateformes.Bien sûr, certains reprochent des lourdeurs administratives ou un manque de transparence. Mais sans elles, une grande partie des revenus de la musique échapperait aux créateurs. Chacun joue un rôle précis dans la chaîne de valeur musicale. Les connaître, c’est déjà faire un pas vers une carrière mieux rémunérée et plus protégée.

    5 min
  3. Distribution musicale : à quoi servent les codes UPC/EAN et ISRC ?

    OCT 31

    Distribution musicale : à quoi servent les codes UPC/EAN et ISRC ?

    Quand on sort un single ou un album, on se concentre souvent sur la création, l’enregistrement, la pochette… Mais une étape cruciale est parfois négligée : l’attribution des codes d’identification.Deux sigles reviennent sans cesse : UPC/EAN et ISRC. Ils ne sont peut-être pas très “glamour”, mais sans eux, impossible de distribuer correctement sa musique et de percevoir toutes ses royalties. Dans cet article, on va voir à quoi ils servent, qui les fournit, et pourquoi ils sont essentiels pour chaque artiste indépendant. Le UPC (Universal Product Code) ou son équivalent européen, l’EAN (European Article Number), est un code-barres unique qui identifie un produit.Dans la musique, ce “produit” correspond à votre single, EP ou album. C’est grâce à l’UPC/EAN que les plateformes (Spotify, Apple Music, Deezer, Amazon, etc.) savent quel produit elles distribuent.C’est aussi ce code qui sert de référence dans les classements de ventes (charts).Si vous sortez un vinyle ou un CD, il s’agit du même code-barres que vous voyez au dos des pochettes.Les distributeurs digitaux (DistroKid, TuneCore, CD Baby, iMusician, etc.) génèrent automatiquement un UPC pour chaque nouvelle sortie.Si vous voulez garder le contrôle total sur vos codes (par exemple si vous changez de distributeur), vous pouvez acheter vos propres codes directement auprès de GS1, l’organisme officiel.En résumé : 1 sortie = 1 UPC/EAN. L’ISRC (International Standard Recording Code) est un identifiant unique attribué à chaque enregistrement audio ou vidéo.Là où l’UPC désigne le produit global, l’ISRC s’attache au détail : chaque piste, chaque version, chaque remix. L’ISRC permet d’identifier vos morceaux partout dans le monde.Il sert à tracer les diffusions en radio, TV, streaming, YouTube, et donc à calculer vos droits voisins.Sans ISRC, difficile de prouver que c’est bien votre enregistrement qui a été joué.En France, vous pouvez demander votre préfixe ISRC auprès du SNEP ou de la SCPP(ce qui vous permet de générer vos propres codes pour chaque titre).Mais là encore, les distributeurs digitaux attribuent automatiquement des ISRC si vous n’en avez pas.En résumé : 1 morceau = 1 ISRC.Un album de 10 titres aura 1 UPC/EAN (l’album) et 10 ISRC (les morceaux). Un bon moyen mnémotechnique : UPC/EAN = le contenant (l’album, le single).ISRC = le contenu (chaque titre).Gardez vos codes au même endroit : créez un tableau Excel ou Google Sheet avec toutes vos sorties.Réutilisez vos ISRC si vous changez de distributeur : cela évite de “perdre” vos streams et vos statistiques.Ne dupliquez jamais un code : chaque morceau doit avoir son ISRC unique.Les codes UPC/EAN et ISRC sont invisibles pour le public, mais indispensables pour vous. Ils garantissent que votre musique est bien reconnue, comptabilisée et rémunérée.Maîtriser ces notions, c’est franchir une étape vers une carrière musicale plus professionnelle et mieux structurée. Image by OpenClipart-Vectors from Pixabay

    4 min
  4. Qu'avons nous fait de Michael Jackson ?

    OCT 31

    Qu'avons nous fait de Michael Jackson ?

    Michael Jackson a été ma première idole. Comme tant d’autres enfants, j’ai grandi avec ses chansons, ses clips, ses pas de danse. Il était partout : dans les chambres d’ados, sur les murs des villes, dans les stades du monde entier. Il était universel. Né noir, devenu blanc, il incarnait à lui seul une traversée des couleurs et des frontières. Même les humoristes, comme Les Inconnus, s’étaient amusés de cette métamorphose en le qualifiant de « gris ». Un mot qui, sans le vouloir, résumait bien cette dimension universelle : Michael Jackson n’appartenait plus à une culture, il appartenait à toutes. Tout commence avec les Jackson 5, ce groupe de gamins prodiges dont Michael, encore enfant, était déjà la voix d’or et l’âme. L’histoire se poursuit avec The Jacksons, puis avec une carrière solo fulgurante.« Off the Wall », « Thriller », « Bad », « Dangerous »… autant d’albums devenus des monuments. Thriller reste à ce jour l’album le plus vendu de l’histoire, avec plus de 60 millions d’exemplaires écoulés. Mais au-delà des chiffres, il y a ce que ces disques ont représenté : des jalons de la culture mondiale, une révolution musicale et visuelle. Michael Jackson n’était pas qu’un chanteur. Il était un danseur hors norme, un showman inégalé, un visionnaire qui a transformé le clip en œuvre d’art. Son moonwalk reste encore aujourd’hui l’un des gestes les plus iconiques de la pop culture. Mais derrière le génie, il y avait l’homme.Un homme fragilisé par une enfance volée, enfermé dans un personnage public démesuré, transformé physiquement au point de devenir méconnaissable. Un homme aussi poursuivi par des procès médiatisés pour abus sexuels sur mineurs — accusations jamais prouvées, mais qui ont laissé une empreinte indélébile sur son image. Quand Michael est mort en 2009, d’une overdose de médicaments, le monde entier a pleuré. Pourtant, depuis, une gêne s’est installée. Peut-on encore célébrer Michael Jackson sans malaise ? Peut-on encore danser sur « Billie Jean » ou « Beat It » sans arrière-pensée ? Aujourd’hui, Michael Jackson reste une référence. On l’entend encore dans des pubs, on le voit repris sur TikTok, mais son nom provoque des silences. Comme si les accusations avaient tué une partie de son aura. Et pourtant, qui peut nier la puissance de sa musique ? Aucun autre artiste n’aura autant marqué la pop mondiale. Michael Jackson n’était pas seulement un chanteur : il était un langage universel, compris aux quatre coins de la planète. Parmi toutes ses chansons, celle qui me bouleverse le plus reste « Man in the Mirror ». Dans ce titre, Michael ne parle pas de gloire, ni de danse, mais d’introspection et de responsabilité. « If you wanna make the world a better place,Take a look at yourself and then make a change. » Traduction : « Si tu veux rendre le monde meilleur,Regarde-toi dans le miroir et commence par changer toi-même. » Tout est là : l’idée que le changement commence en nous, que chacun peut être acteur d’un monde meilleur. C’est un message simple, mais profondément humain. Et il dit beaucoup de qui était Michael Jackson au fond : un artiste qui, malgré ses failles, croyait encore à la force de l’amour et de la transformation personnelle. Alors, qu’avons-nous fait de Michael Jackson ?Nous avons célébré son génie, pleuré sa disparition, puis nous l’avons laissé dans une zone grise, entre admiration et malaise. Mais peut-être que le vrai héritage de Michael Jackson ne se mesure pas seulement en records de ventes ou en pas de danse immortels. Peut-être qu’il se mesure dans ce qu’il a laissé en nous : une envie de rêver, de danser, de croire à l’universalité de la musique. Michael Jackson restera à jamais le King of Pop.La vraie question n’est pas tant qu’avons-nous fait de lui ?, mais qu’allons-nous faire de son héritage ? Image par Blessing111 de Pixabay

    4 min

About

Je vous invite à plonger dans les coulisses de mon univers musical. Nous aborderons ensemble des sujets passionnants autour de la composition, la pratique instrumentale, la production musicale, le marketing, la promotion et la distribution. Je suis guitariste, bassiste, claviériste et compositeur, j'ai enregistré plus de 500 titres sur plus de 60 albums. Website : http://www.xavierboscher.com Bandcamp : https://xavierboscher.bandcamp.com Tous les liens/all the links : li.sten.to/xavierboscher Photo : Gérard Labully Générique intro/outro : « Mango » de Xavier Boscher