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Randevoo - Episode 24 Randevoo پادکست فارسی راندوو

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32. Je sais pas
Il y eut beaucoup de rendez-vous clandestins place Dauphine. Beaucoup de dîners planqués chez Paul ou au Delfino. D’innombrables heures volées aux après-midi à l’hôtel Henri-IV. À force, le réceptionniste nous connaissait si bien qu’il nous épargnait son sourire complice et la question fatidique : « Pas de bagages, Messieurs-Dames ? » car notre chambre était réservée au mois. La chambre 32. Elle sentait l’amour quand nous la quittions.
Entre les orgasmes, je ne pouvais m’empêcher de l’interroger.
— Bon sang, Alice, je t’aime de la plante des pieds jusqu’à la pointe des cheveux. Où est-ce qu’on va comme ça ?
— Je sais pas.
— Tu crois que tu vas le quitter, Antoine ?
— Je sais pas.
— Tu veux qu’on vive ensemble ?
— Je sais pas.
— Tu préfères qu’on reste amants ?
— Je sais pas.
— Mais qu’est-ce qu’on va devenir bordel ?
— Je sais pas.
 Pourquoi tu dis tout le temps « Je sais pas » ?
— Je sais pas.
 
J’étais trop rationnel. « Je sais pas » était une phrase que j’allais entendre souvent, je sentais que j’avais plutôt intérêt à m’y habituer.
Pourtant il m’arrivait de perdre tout sang-froid :
— Quitte-le ! QUITTE-LE !
— Arrête ! ARRÊTE DE ME LE DEMANDER !
— Divorce comme moi, M***E !
— Jamais de la vie. Tu me fais trop peur, je te l’ai toujours dit. Notre amour est beau car il est impossible, tu le sais très bien. Le jour où je serai disponible, tu ne seras plus amoureux de moi.
— FAUX ! FAUX ! ARCHI-FAUX !
Mais au fond de moi-même, je craignais qu’elle ne dise vrai. J’étais fou d’elle parce qu’elle m’échappait. Les sourds et les malentendants dialoguaient mieux que nous.

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32. Je sais pas
Il y eut beaucoup de rendez-vous clandestins place Dauphine. Beaucoup de dîners planqués chez Paul ou au Delfino. D’innombrables heures volées aux après-midi à l’hôtel Henri-IV. À force, le réceptionniste nous connaissait si bien qu’il nous épargnait son sourire complice et la question fatidique : « Pas de bagages, Messieurs-Dames ? » car notre chambre était réservée au mois. La chambre 32. Elle sentait l’amour quand nous la quittions.
Entre les orgasmes, je ne pouvais m’empêcher de l’interroger.
— Bon sang, Alice, je t’aime de la plante des pieds jusqu’à la pointe des cheveux. Où est-ce qu’on va comme ça ?
— Je sais pas.
— Tu crois que tu vas le quitter, Antoine ?
— Je sais pas.
— Tu veux qu’on vive ensemble ?
— Je sais pas.
— Tu préfères qu’on reste amants ?
— Je sais pas.
— Mais qu’est-ce qu’on va devenir bordel ?
— Je sais pas.
 Pourquoi tu dis tout le temps « Je sais pas » ?
— Je sais pas.
 
J’étais trop rationnel. « Je sais pas » était une phrase que j’allais entendre souvent, je sentais que j’avais plutôt intérêt à m’y habituer.
Pourtant il m’arrivait de perdre tout sang-froid :
— Quitte-le ! QUITTE-LE !
— Arrête ! ARRÊTE DE ME LE DEMANDER !
— Divorce comme moi, M***E !
— Jamais de la vie. Tu me fais trop peur, je te l’ai toujours dit. Notre amour est beau car il est impossible, tu le sais très bien. Le jour où je serai disponible, tu ne seras plus amoureux de moi.
— FAUX ! FAUX ! ARCHI-FAUX !
Mais au fond de moi-même, je craignais qu’elle ne dise vrai. J’étais fou d’elle parce qu’elle m’échappait. Les sourds et les malentendants dialoguaient mieux que nous.

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