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S07E01 faire une virée à 2 La diagonale du vide

    • Personal Journals

En 1817, dans son récit autobiographique “Rome, Naples et Florence”, l’écrivain français Stendhal relate une expérience hors du commun qu’il a vécue à Florence, plus précisément lors de sa visite de la basilique Santa Croce. “J’étais arrivé à ce point d’émotion où se rencontrent les sensations célestes données par les Beaux Arts et les sentiments passionnés. En sortant de Santa Croce, j’avais un battement de cœur, la vie était épuisée chez moi, je marchais avec la crainte de tomber”, écrit-il.
Ce n’est qu’en 1989 qu’une psychiatre, l’Italienne Graziella Magherini, cheffe du service de psychiatrie de l’hôpital Santa Maria Nuova du centre historique de Florence, caractérise ce syndrome. Elle observe et décrit plus de 100 cas similaires parmi des touristes en visite dans ce berceau de la Renaissance, et relate ses conclusions dans un livre.
Depuis, le syndrome de Stendhal, également appelé syndrome de Florence, est entré dans le langage courant, et a même fait l’objet de représentations cinématographiques. Dans le film La Grande Bellezza de Paolo Sorrentino, sorti en 2013, un Japonais meurt littéralement d'un syndrome de Stendhal, après avoir vu Rome et ses merveilles historiques.
Selon Rodolphe Oppenheimer, psychanalyste et psychothérapeute, le syndrome de Stendhal est en effet caractérisé lorsque “le sujet développe alors une admiration sans borne pour l’œuvre d’art, et qu’une impression de ‘sublime’ finit par le déborder émotionnellement”.
Parmi les symptômes les plus courants, l’on trouve des délires, des hallucinations et des vertiges, une suffocation, une accélération du rythme cardiaque, mais aussi une vision trouble et une perte du sentiment d’identité. Dans certains cas, le syndrome de Stendhal peut même entraîner une forme d’hystérie. Néanmoins, certains professionnels nuancent ces symptômes, en estimant qu’une succession de visites entre lieux extérieurs et lieux clos peut aussi occasionner des malaises ou des vertiges.
En 2018, un touriste de 70 ans a fait un arrêt cardiaque devant le célèbre tableau "La Naissance de Vénus", du peintre Botticelli, conservé à la Galerie des Offices, à Florence. Force est de constater que la presse internationale s’est longuement interrogée sur la cause de cette attaque, qui a bien failli coûter la vie au visiteur. Le quotidien espagnol El País a par exemple titré un article “Une beauté irrésistible ?”, suggérant que le tableau aurait pu occasionner l’arrêt cardiaque.
Graziella Magherini a établi que les touristes les plus touchés par le syndrome de Stendhal étaient des personnes vivant seules, ayant eu une éducation classique ou religieuse.
A l'inverse, les touristes originaires d’Amérique du Nord et d’Asie ne seraient pas touchés, car il ne s’agit pas de leur culture. Les Italiens provenant d’autres régions que Florence seraient également immunisés contre le syndrome de Stendhal.

En 1817, dans son récit autobiographique “Rome, Naples et Florence”, l’écrivain français Stendhal relate une expérience hors du commun qu’il a vécue à Florence, plus précisément lors de sa visite de la basilique Santa Croce. “J’étais arrivé à ce point d’émotion où se rencontrent les sensations célestes données par les Beaux Arts et les sentiments passionnés. En sortant de Santa Croce, j’avais un battement de cœur, la vie était épuisée chez moi, je marchais avec la crainte de tomber”, écrit-il.
Ce n’est qu’en 1989 qu’une psychiatre, l’Italienne Graziella Magherini, cheffe du service de psychiatrie de l’hôpital Santa Maria Nuova du centre historique de Florence, caractérise ce syndrome. Elle observe et décrit plus de 100 cas similaires parmi des touristes en visite dans ce berceau de la Renaissance, et relate ses conclusions dans un livre.
Depuis, le syndrome de Stendhal, également appelé syndrome de Florence, est entré dans le langage courant, et a même fait l’objet de représentations cinématographiques. Dans le film La Grande Bellezza de Paolo Sorrentino, sorti en 2013, un Japonais meurt littéralement d'un syndrome de Stendhal, après avoir vu Rome et ses merveilles historiques.
Selon Rodolphe Oppenheimer, psychanalyste et psychothérapeute, le syndrome de Stendhal est en effet caractérisé lorsque “le sujet développe alors une admiration sans borne pour l’œuvre d’art, et qu’une impression de ‘sublime’ finit par le déborder émotionnellement”.
Parmi les symptômes les plus courants, l’on trouve des délires, des hallucinations et des vertiges, une suffocation, une accélération du rythme cardiaque, mais aussi une vision trouble et une perte du sentiment d’identité. Dans certains cas, le syndrome de Stendhal peut même entraîner une forme d’hystérie. Néanmoins, certains professionnels nuancent ces symptômes, en estimant qu’une succession de visites entre lieux extérieurs et lieux clos peut aussi occasionner des malaises ou des vertiges.
En 2018, un touriste de 70 ans a fait un arrêt cardiaque devant le célèbre tableau "La Naissance de Vénus", du peintre Botticelli, conservé à la Galerie des Offices, à Florence. Force est de constater que la presse internationale s’est longuement interrogée sur la cause de cette attaque, qui a bien failli coûter la vie au visiteur. Le quotidien espagnol El País a par exemple titré un article “Une beauté irrésistible ?”, suggérant que le tableau aurait pu occasionner l’arrêt cardiaque.
Graziella Magherini a établi que les touristes les plus touchés par le syndrome de Stendhal étaient des personnes vivant seules, ayant eu une éducation classique ou religieuse.
A l'inverse, les touristes originaires d’Amérique du Nord et d’Asie ne seraient pas touchés, car il ne s’agit pas de leur culture. Les Italiens provenant d’autres régions que Florence seraient également immunisés contre le syndrome de Stendhal.

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