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« Chaque citoyen a la responsabilité de déconstruire les violences de la société » (Emmanuel Poilane‪)‬ Monde Solidaire • Fréquence Terre - La Radio Nature

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« Coupures d’eau : Victoire des citoyens face aux multinationales« , c’est le titre d’un ouvrage signé Emmanuel Poilane et Jean-Claude Oliva. C’est le récit de plus de quatre ans de combat contre les coupures d’eau et pour redonner de la dignité aux victimes de ces coupures.



* Avec Emmanuel Poilane, secrétaire général de la Fondation Danielle Mitterrand



Est-ce que les relations se sont un peu normalisées entre les usagers et les distributeurs d’eau ? Est-ce qu’elles sont plus à l’écoute, plus conciliantes ?

« Il s’est passé plusieurs choses. La première, c’est que les coupures et les réductions d’eau sont interdites. Les géants de l’eau ont perdu l’arme fatale pour récupérer les impayés. Maintenant, ils sont obligés de travailler sur une dynamique de récupération des impayés via par exemple des prélèvements sur salaire. Donc on est dans un mode normal. L’impayé sur une facture d’eau doit être payé, mais n’amène plus à ce que les gens soient dans des conditions hallucinantes dans leur domicile. C’est la grosse avancée de notre combat. Il y a un autre sujet qui a été très intéressant dans notre combat, c’est quand on a travaillé avec l’Institut national de recherche en sciences et technologies pour l’environnement et l’agriculture (IRSTEA), notamment avec Marie Tsanga-Tabi (ingénieure de recherche). Elle a travaillé avec ses étudiants et a récupéré les bases de données des 1 500 témoignages que l’on a eu. Elle a fait un travail scientifique d’analyse de ces témoignages. Elle a rendu un document qui est accessible sur le site de la Fondation. Ce document explique ce que vivent ces populations pauvres et en quoi la violence mises en œuvre par les multinationales était contre-productive pour tout le monde. A la fin de notre combat, on a pu présenter ce document avec Marie Tsanga, en présence de l’ensemble des multinationales de l’eau et des représentants des régies publiques, pour que les multinationales puissent s’en emparer. Cela a clairement amené une évolution dans le fonctionnement des multinationales. Ces changements ont été très rapides chez certaines, notamment Suez. Elle a été la première multinationale condamnée et a ensuite très vite changer son mode de fonctionnement pour mieux accompagner les problématiques d’impayés. Cela a été plus long pour Veolia et la Saur. Véolia, par exemple, a créé une nouvelle direction, qu’ils appellent le suivi des consommateurs. Cette direction est clairement dédiée à l’accompagnement des familles précaires qui n’arrivent pas à payer la facture d’eau. Je reviens sur quelque chose qui nous avait été dite au démarrage, comme quoi  les coupures d’eau étaient indispensables au modèle économique de l’eau. On se rend bien compte plusieurs années après que ce n’est pas le cas. Les coupures d’eau sont interdites et le modèle économique de l’eau est toujours ce qu’il est, avec ses faiblesses, avec ses forces. Il ne s’est pas du tout écroulé avec l’interdiction des coupures d’eau. »

Le renforcement du droit à l’eau n’est pas encore d’actualité

Il reste encore un combat : celui de faire reconnaitre le droit à l’eau pour tous dans la loi. Les députés avaient entamé le travail avant 2017. Où en est-on depuis ?

« D’un point de vue de communication,

« Coupures d’eau : Victoire des citoyens face aux multinationales« , c’est le titre d’un ouvrage signé Emmanuel Poilane et Jean-Claude Oliva. C’est le récit de plus de quatre ans de combat contre les coupures d’eau et pour redonner de la dignité aux victimes de ces coupures.



* Avec Emmanuel Poilane, secrétaire général de la Fondation Danielle Mitterrand



Est-ce que les relations se sont un peu normalisées entre les usagers et les distributeurs d’eau ? Est-ce qu’elles sont plus à l’écoute, plus conciliantes ?

« Il s’est passé plusieurs choses. La première, c’est que les coupures et les réductions d’eau sont interdites. Les géants de l’eau ont perdu l’arme fatale pour récupérer les impayés. Maintenant, ils sont obligés de travailler sur une dynamique de récupération des impayés via par exemple des prélèvements sur salaire. Donc on est dans un mode normal. L’impayé sur une facture d’eau doit être payé, mais n’amène plus à ce que les gens soient dans des conditions hallucinantes dans leur domicile. C’est la grosse avancée de notre combat. Il y a un autre sujet qui a été très intéressant dans notre combat, c’est quand on a travaillé avec l’Institut national de recherche en sciences et technologies pour l’environnement et l’agriculture (IRSTEA), notamment avec Marie Tsanga-Tabi (ingénieure de recherche). Elle a travaillé avec ses étudiants et a récupéré les bases de données des 1 500 témoignages que l’on a eu. Elle a fait un travail scientifique d’analyse de ces témoignages. Elle a rendu un document qui est accessible sur le site de la Fondation. Ce document explique ce que vivent ces populations pauvres et en quoi la violence mises en œuvre par les multinationales était contre-productive pour tout le monde. A la fin de notre combat, on a pu présenter ce document avec Marie Tsanga, en présence de l’ensemble des multinationales de l’eau et des représentants des régies publiques, pour que les multinationales puissent s’en emparer. Cela a clairement amené une évolution dans le fonctionnement des multinationales. Ces changements ont été très rapides chez certaines, notamment Suez. Elle a été la première multinationale condamnée et a ensuite très vite changer son mode de fonctionnement pour mieux accompagner les problématiques d’impayés. Cela a été plus long pour Veolia et la Saur. Véolia, par exemple, a créé une nouvelle direction, qu’ils appellent le suivi des consommateurs. Cette direction est clairement dédiée à l’accompagnement des familles précaires qui n’arrivent pas à payer la facture d’eau. Je reviens sur quelque chose qui nous avait été dite au démarrage, comme quoi  les coupures d’eau étaient indispensables au modèle économique de l’eau. On se rend bien compte plusieurs années après que ce n’est pas le cas. Les coupures d’eau sont interdites et le modèle économique de l’eau est toujours ce qu’il est, avec ses faiblesses, avec ses forces. Il ne s’est pas du tout écroulé avec l’interdiction des coupures d’eau. »

Le renforcement du droit à l’eau n’est pas encore d’actualité

Il reste encore un combat : celui de faire reconnaitre le droit à l’eau pour tous dans la loi. Les députés avaient entamé le travail avant 2017. Où en est-on depuis ?

« D’un point de vue de communication,

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