LE BLOB La Maison du Livre

Pour clôturer le cycle radiophonique sur l’extension du domaine des  luttes et des imaginaires, nous sommes parti·es à la rencontre de six  jeunes militantes et militants dont nous reproduisons la conversation à  distance. Il y a Lucie, Achille, Eliaz, Flocky, Maria et Jean. De  l’action paysanne au féminisme queer, de la lutte contre le changement  climatique à la Boum, iels ont la vingtaine et nous racontent comment  l’émotion se mue en mouvement, nous confient leur vision du futur, leurs  messages aux générations passées et futures, leurs inspirations  artistiques… De quoi bousculer pas mal de clichés, de préjugés, de  certitudes. De quoi aussi, sans excès d’optimisme et avec lucidité,  regarder l’avenir en face. « Lâchez prise, ça va bien se passer ! ».

Le quatrième épisode de l’émission qui explore l’extension du domaine des luttes et des imaginaires s’inscrit dans la célébration du centenaire de Frédéric Dard qui s’est amusé sans complexe avec les mots et la syntaxe. L’humour et la créativité ne sont cependant pas les seuls motifs pour bousculer la langue et transgresser ses règles. Que ce soit en réaction à des événements majeurs comme une pandémie ou suite à de plus lentes évolutions des mœurs, pour faciliter son apprentissage, pour intégrer le langage de certaines couches de la population ou pour reconnaître l’égalité des genres, la langue ne peut pas ne pas évoluer. Le changement n’est cependant ni évident ni exempt de rapports de forces et d’enjeux de légitimité.

En compagnie des linguistes Marie-Eve Damar et Michel Francard, des anciens profs de français Arnaud Hoedt et Jérôme Piron, auteurs du spectacle La convivialité, et de Rosa Gasquet de Lezarts Urbains, ce Blob envisagera la langue comme terrain de jeu autant que de lutte, entre Babel et babelutte.

Le troisième épisode nous emmènera à la rencontre d’acteurs et d’actrices actif·es et militant·es pour l’autonomie alimentaire. Nous nous intéresserons aux moyens de luttes et aux initiatives mises en place pour la défendre, ainsi qu’aux enjeux sociétaux et écologiques de l’agriculture. Nous vous emmènerons à la rencontre d’Anaïs et Zofia, deux des porteuses du projet Smala Farming. Nous découvrirons les impacts locaux et globaux de l’agriculture intensive et l’action de désobéissance civile menée dans le cadre de la journée internationale des luttes paysannes avec Damien. Nous plongerons dans l’histoire de « Bella Ciao », cet air mondialement connu mais dont les origines restent floues. Autour de la table, Éléonore, coordinatrice d’Agroecology in Action, Olivia de Rencontre des Continents et Catherine, membre du Mouvement d’Action Paysanne évoqueront ces sujets et d’autres encore.

Pour le deuxième épisode de l’émission qui raconte l’extension du domaine des luttes et des imaginaires, nous observons les croisements entre l’esprit des luttes et les récits, entre les œuvres littéraires ou théâtrales et l’action directe : comment l’une inspire l’autre, comment elles se nourrissent et parfois fusionnent. Est-ce qu’on met en scène l’action militante comme un spectacle ? Est-ce qu’on fomente une dramaturgie comme on prépare un mauvais coup ? Est-ce que tout est affaire de cible et d’impact ?

Nous entendrons Alain Damasio, Lorent Wanson, Nicolas Ancion et le Collectif mensuel. Nous lirons Chloé Delaume, Jean Baudrillard et Philippe Gustin. Nous croiserons Jan Bucquoy et Noël Godin, remonterons le fil de l'Histoire jusqu'à la célèbre Muette de Portici...

Et pour nous guider dans l'itinéraire, Amaury Ghijselings, "artiviste", politologue, chargé de recherche et de plaidoyer pour le CNCD 11 11 11 et multirécidiviste au service, entre autres, des Indignés, de TTIP Game over, Camps climats et l'EZLN.

Pour la première du Blob, l’émission qui explore les luttes et les imaginaires, nous sommes partis du livre écrit par Françoise Thirionet et Silvio Marra : Moi Silvio de Clabecq, militant ouvrier (éditions Agone), pour nous demander comment cette lutte, à la fois singulière et emblématique, peut essaimer dans l’imaginaire des jeunes générations.

Alors que le système de production a changé, les syndicats et le monde ouvrier restent-ils trop organisés autour des grosses boîtes ? Comment pourraient-ils s’organiser autrement ? Le syndicalisme est-il condamné à la défensive face au néolibéralisme ? Comment intégrer les enjeux climatiques et anticiper la fin du productivisme ? Comment organiser les livreurs, les travailleuses à domiciles ? Le grève constitue-t-elle la seule arme possible ? Quelles autres stratégies déployer ? De nouvelles formes de luttes, avec une certaine radicalité, sont-elles en train d’émerger de la base davantage que de l’appareil ? Les œuvres de fiction peuvent-elle nourrir l’esprit des luttes ?

Dialogue avec Francine Bolle, docteure en histoire et coordinatrice de l’Institut Marcel Liebman.

Avec également Nel Van Slijpe, permanent national des Jeunes CSC, une chanson de Lorent Wanson, des extraits sonores du film documentaire de Benjamin Durant Rien ne nous est donné, et des lectures de Robert Linhart, Roland Gori, Charles Silvestre, Bernard Lubat et Raoul Vaneigem.