16 episodes

La chaire annuelle Biodiversité et écosystèmes bénéficie du soutien de la Fondation Jean-François et Marie-Laure de Clermont-Tonnerre.

Emmanuelle Porcher est écologue et biologiste de l'évolution ; elle s'intéresse à la dynamique écologique et évolutive des plantes et à leur conservation. Depuis sa thèse à l'Université d'Orsay, et au cours de deux postdocs à l'université de Californie, San Diego, puis l'INRA de Versailles, elle a étudié les mécanismes responsables des changements de diversité génétique et épigénétique chez les plantes, ainsi que l'évolution de leurs systèmes de reproduction, par des approches expérimentales ou de la modélisation mathématique. Depuis son recrutement au Muséum national d'Histoire naturelle, elle a orienté ses travaux vers la compréhension des changements des populations et communautés végétales, en lien avec les activités humaines. Elle porte un intérêt particulier au rôle de l'agriculture, des changements climatiques ou des interactions entre les plantes et leurs pollinisateurs. Beaucoup de ses travaux s'appuient sur des programmes de sciences participatives, qui associent chercheur(e)s et citoyen(ne)s pour une amélioration conjointe des connaissances de la biodiversité. Elle a enseigné au MNHN, à l'École polytechnique et à Sciences Po. Depuis 2020, elle est directrice du Centre d'écologie et des sciences de la conservation, et a reçu en 2020 le prix Recherche de la Société française d'écologie et d'évolution.

Emmanuelle Porcher est invitée à occuper la chaire annuelle Biodiversité et écosystèmes du Collège de France pour l'année 2023-2024.

Interactions plantes-pollinisateurs : une coévolution ancienne en pleine transformation

Le monde vivant est menacé par les humains, dont l'expansion sur la planète a fait disparaître des espèces, diminué l'abondance des populations sauvages, et modifié les interactions entre les êtres vivants, interactions qui font de la biodiversité le « tissu vivant de la planète ». Parmi celles-ci, les mutualismes entre les plantes à fleurs et les animaux qui les pollinisent occupent une place centrale dans le fonctionnement des systèmes naturels. En effet, les plantes à fleurs sont à la base de la plupart des chaînes alimentaires terrestres, y compris celles dont les humains font partie (agriculture) ; or, elles dépendent majoritairement des pollinisateurs pour leur reproduction.

Ce cours présentera les interactions plantes-pollinisateurs, depuis leur apparition, il y a plus de cent millions d'années, jusqu'à leur fonctionnement actuel. Il montrera comment la coévolution des plantes avec leurs pollinisateurs a produit une diversification formidable des formes, couleurs et odeurs des fleurs, ainsi que des réseaux d'interactions complexes. Il étudiera les changements actuels subis par les plantes et leurs pollinisateurs, et leurs conséquences pour la pollinisation et la production agricole. Enfin, il évoquera des solutions pour mieux connaître et protéger ces maillons essentiels de notre planète.

Biodiversité et écosystèmes (2023-2024) - Emmanuelle Porcher Collège de France

    • Science

La chaire annuelle Biodiversité et écosystèmes bénéficie du soutien de la Fondation Jean-François et Marie-Laure de Clermont-Tonnerre.

Emmanuelle Porcher est écologue et biologiste de l'évolution ; elle s'intéresse à la dynamique écologique et évolutive des plantes et à leur conservation. Depuis sa thèse à l'Université d'Orsay, et au cours de deux postdocs à l'université de Californie, San Diego, puis l'INRA de Versailles, elle a étudié les mécanismes responsables des changements de diversité génétique et épigénétique chez les plantes, ainsi que l'évolution de leurs systèmes de reproduction, par des approches expérimentales ou de la modélisation mathématique. Depuis son recrutement au Muséum national d'Histoire naturelle, elle a orienté ses travaux vers la compréhension des changements des populations et communautés végétales, en lien avec les activités humaines. Elle porte un intérêt particulier au rôle de l'agriculture, des changements climatiques ou des interactions entre les plantes et leurs pollinisateurs. Beaucoup de ses travaux s'appuient sur des programmes de sciences participatives, qui associent chercheur(e)s et citoyen(ne)s pour une amélioration conjointe des connaissances de la biodiversité. Elle a enseigné au MNHN, à l'École polytechnique et à Sciences Po. Depuis 2020, elle est directrice du Centre d'écologie et des sciences de la conservation, et a reçu en 2020 le prix Recherche de la Société française d'écologie et d'évolution.

Emmanuelle Porcher est invitée à occuper la chaire annuelle Biodiversité et écosystèmes du Collège de France pour l'année 2023-2024.

Interactions plantes-pollinisateurs : une coévolution ancienne en pleine transformation

Le monde vivant est menacé par les humains, dont l'expansion sur la planète a fait disparaître des espèces, diminué l'abondance des populations sauvages, et modifié les interactions entre les êtres vivants, interactions qui font de la biodiversité le « tissu vivant de la planète ». Parmi celles-ci, les mutualismes entre les plantes à fleurs et les animaux qui les pollinisent occupent une place centrale dans le fonctionnement des systèmes naturels. En effet, les plantes à fleurs sont à la base de la plupart des chaînes alimentaires terrestres, y compris celles dont les humains font partie (agriculture) ; or, elles dépendent majoritairement des pollinisateurs pour leur reproduction.

Ce cours présentera les interactions plantes-pollinisateurs, depuis leur apparition, il y a plus de cent millions d'années, jusqu'à leur fonctionnement actuel. Il montrera comment la coévolution des plantes avec leurs pollinisateurs a produit une diversification formidable des formes, couleurs et odeurs des fleurs, ainsi que des réseaux d'interactions complexes. Il étudiera les changements actuels subis par les plantes et leurs pollinisateurs, et leurs conséquences pour la pollinisation et la production agricole. Enfin, il évoquera des solutions pour mieux connaître et protéger ces maillons essentiels de notre planète.

    Séminaire - Hugues Mouret : Agir à son échelle en faveur des pollinisateurs

    Séminaire - Hugues Mouret : Agir à son échelle en faveur des pollinisateurs

    Emmanuelle Porcher
    Collège de France
    Biodiversité et écosystèmes
    Année 2023-2024

    Séminaire - Anne Dozières : Les sciences participatives pour suivre la biodiversité : outils de recherche scientifique et de mobilisation de la société

    Hugues Mouret

    Résumé

    La situation n'est aujourd'hui guère réjouissante : tout semble s'effondrer, un sentiment d'impuissance peut nous gagner face au déclin de la biodiversité. L'espoir est pourtant bien présent : en effet, chaque geste compte et contribue à protéger les pollinisateurs et leur habitat. C'est donc en mobilisant une multitude d'acteurs et de milieux contigus que les effets à l'échelle du paysage deviendront perceptibles. Cela sous-entend que chacun d'entre nous, particulier comme professionnel, peut et doit agir à son échelle : sur son terrain, auprès de ses voisins, ses amis, sa famille, ses collègues, sa commune… Car en réalité, bon nombre d'actions à mener sont simples, rapides, peu ou pas coûteuses et surtout efficaces. Il s'agit par-dessus tout de partager l'espace et le temps avec les autres. Il est donc bien question de transformer le monde actuel, de le rendre plus habitable, plus juste, plus beau, mais aussi de reprendre notre place avec les non-humains. Dans ce séminaire, après avoir fait le point sur les menaces, je vous propose de passer en revue plusieurs modalités d'aménagement, de plantation, de gestion favorables aux pollinisateurs, et plus globalement au reste du vivant.

    Hugues Mouret

    Naturaliste autodidacte, Hugues se passionne depuis l'enfance pour le vivant et la protection de la vie sauvage. Porté par sa curiosité pour les petites bêtes, les plantes et les milieux naturels, et par une approche résolument scientifique, il a développé des compétences reconnues en entomologie, herpétologie, botanique, écologie et agroécologie.

    Pour conjuguer sa passion à des actions concrètes, il a fondé en 2001 l'association ARTHROPOLOGIA, dont il est aujourd'hui le directeur scientifique. Il a également cofondé l'Observatoire des Abeilles, association francophone de référence sur les abeilles sauvages. Expert naturaliste, il siège au conseil scientifique du Plan pollinisateurs porté par les ministères de l'Écologie et de l'Agriculture, au comité technique national de l'Observatoire des chenilles processionnaires porté par la Fredon et le ministère de la Santé, et au conseil scientifique du Conservatoire des espaces naturels Rhône-Alpes.

    Conférencier et formateur, il accompagne, conseille et forme différents acteurs (partenaires publics et privés, collectivités, agriculteurs, techniciens et agronomes, élus...) à la prise en compte et la protection du vivant, aux changements de pratiques, à la renaturation des milieux, à la transition agricole… en s'appuyant sur une approche holistique. Hugues intervient également chaque année auprès d'étudiants (licences, masters), d'enseignants du monde agricole et dans le diplôme « One Health en pratique » de l'École nationale des services vétérinaires. Enfin, il écrit régulièrement des articles de vulgarisation et collabore à des publications et ouvrages scientifiques.

    • 1 hr 10 min
    08 - Quelles données pour décrire et comprendre les changements de biodiversité ?

    08 - Quelles données pour décrire et comprendre les changements de biodiversité ?

    Emmanuelle Porcher
    Collège de France
    Biodiversité et écosystèmes
    Année 2023-2024

    08 - Quelles données pour décrire et comprendre les changements de biodiversité ?

    Résumé

    La biodiversité change rapidement et plusieurs sources de données sont disponibles pour essayer d'objectiver ces changements. Le cours présentera ces différents types de données, les façons de les analyser et leurs limites pour détecter des changements rapides dans le vivant. Il se focalisera en particulier sur les sciences participatives, des partenariats entre chercheurs et citoyens autour d'un projet de recherche commun, qui existent depuis longtemps déjà. Le renouveau récent des sciences participatives autour de la biodiversité présente un double avantage. D'une part, elles permettent de documenter de façon fiable les changements de biodiversité. Ceci est particulièrement important pour l'étude des événements d'interactions entre les plantes et leurs pollinisateurs, qui, quoique cruciaux pour les deux types de partenaires, sont relativement rares, et donc difficiles à observer. Les programmes de sciences participatives mobilisant un grand nombre de participant(e)s sont un moyen unique d'observer le vivant à grande échelle pour détecter ces interactions furtives. D'autre part, les sciences participatives ont également le potentiel de transformer leurs participant(e)s, en les reconnectant avec la nature.

    • 1 hr 7 min
    Séminaire - Clélia Sirami : Comment gérer les paysages agricoles pour protéger la biodiversité tout en produisant suffisamment de nourriture pour la population humaine ?

    Séminaire - Clélia Sirami : Comment gérer les paysages agricoles pour protéger la biodiversité tout en produisant suffisamment de nourriture pour la population humaine ?

    Emmanuelle Porcher
    Collège de France
    Biodiversité et écosystèmes
    Année 2023-2024

    Séminaire - Clélia Sirami : Comment gérer les paysages agricoles pour protéger la biodiversité tout en produisant suffisamment de nourriture pour la population humaine ?

    Clélia Sirami
    directrice de recherche INRAE

    Résumé

    La conversion des milieux semi-naturels en milieux cultivés et l'intensification des pratiques agricoles, notamment l'utilisation croissante de pesticides, font partie des principaux facteurs du déclin actuel de la biodiversité. En parallèle, les besoins alimentaires mondiaux augmentent du fait de l'accroissement de la population humaine et de l'évolution des modes de vie. La conjonction de ces deux tendances amène de nombreux acteurs à s'interroger sur la meilleure stratégie pour stopper le déclin de la biodiversité tout en produisant suffisamment de nourriture pour la population humaine. Cette question fait l'objet d'un intense débat scientifique, qui a de nombreuses répercussions opérationnelles.

    Dans ce séminaire, je présenterai les fondements de ce débat et ses limites. Je montrerai ensuite comment les travaux en écologie des paysages permettent d'identifier des leviers d'action pour maximiser les synergies entre biodiversité et production agricole. Je présenterai notamment l'importance de l'hétérogénéité des cultures pour favoriser la biodiversité et les services écosystémiques tout en maintenant la production agricole. Enfin, j'illustrerai comment ces résultats scientifiques peuvent éclairer les politiques publiques telles que la politique agricole commune ou l'affichage environnemental des produits alimentaires.

    Clélia Sirami

    Clélia Sirami est directrice de recherche à INRAE, en écologie des paysages et des communautés, au sein de l'UMR Dynafor (Dynamiques et écologie des paysages agriforestiers), à Toulouse. Ses recherches portent sur l'effet de l'hétérogénéité des paysages sur la biodiversité, ainsi que le rôle des politiques publiques dans la gestion des paysages agricoles.

    • 56 min
    07 - La pollinisation en milieu agricole

    07 - La pollinisation en milieu agricole

    Emmanuelle Porcher
    Collège de France
    Biodiversité et écosystèmes
    Année 2023-2024

    07 - La pollinisation en milieu agricole

    Résumé

    Les humains dépendent du vivant pour leur survie et leur bonne qualité de vie, une dépendance illustrée par les notions de « services écosystémiques » ou de « contributions de la nature aux peuples ». En particulier, pour notre nourriture, les pollinisateurs sont indispensables à la production agricole de nombreuses espèces de plantes cultivées. Cependant, l'abondance et la diversité des pollinisateurs dans les espaces agricoles sont menacées par une agriculture intensive, dont les effets sont bien démontrés. Ces changements des communautés de pollinisateurs dans les espaces agricoles peuvent avoir des conséquences sur l'efficacité de la pollinisation de ces cultures, mais de telles conséquences restent difficiles à démontrer. Le cours présentera les connaissances actuelles sur les mécanismes responsables de l'érosion de la biodiversité dans les espaces agricoles, de l'échelle de la parcelle à l'échelle du paysage, voire à une échelle internationale.

    • 1 hr 3 min
    Séminaire - Jonathan Lenoir : Réponses des espèces et des communautés au réchauffement global

    Séminaire - Jonathan Lenoir : Réponses des espèces et des communautés au réchauffement global

    Emmanuelle Porcher
    Collège de France
    Biodiversité et écosystèmes
    Année 2023-2024

    Séminaire - Jonathan Lenoir : Réponses des espèces et des communautés au réchauffement global

    Jonathan Lenoir
    chercheur CNRS

    Résumé

    En réponse aux changements climatiques d'origine anthropique, les espèces migrent vers les pôles et les sommets tandis que les communautés s'enrichissent en espèces plus thermophiles ou deviennent plus pauvres en espèces cryophiles (cf. processus de thermophilisation des communautés). Au cours de ma présentation, j'illustrerai ces changements chez les espèces et les communautés végétales avec un focus plus particulier sur les écosystèmes forestiers au sein desquels des retards dans la réponse des espèces et des communautés sont observés. J'évoquerai également l'importance des processus microclimatiques en forêt pour expliquer ce qui semble être une dynamique de retard.

    Jonathan Lenoir

    Je suis chargé de recherche CNRS dans l'unité Écologie et dynamique des systèmes anthropisés (EDYSAN) basée à l'université de Picardie Jules-Verne, à Amiens. J'ai un double diplôme d'ingénieur forestier et de docteur en sciences forestières. Mes travaux traitent de l'impact des changements globaux sur la biodiversité, avec un focus plus particulier sur la biodiversité forestière.

    • 1 hr 4 min
    06 - Quels changements en cours des plantes et de leurs interactions avec les pollinisateurs ?

    06 - Quels changements en cours des plantes et de leurs interactions avec les pollinisateurs ?

    Emmanuelle Porcher
    Collège de France
    Biodiversité et écosystèmes
    Année 2023-2024

    06 - Quels changements en cours des plantes et de leurs interactions avec les pollinisateurs ?

    Résumé

    En parallèle des pollinisateurs, les communautés de plantes changent également, en réponse à diverses pressions d'origine humaine : changement d'occupation des sols causant la disparition locale d'espèces spécialistes de certains habitats, pollutions aux nitrates et aux biocides engendrant une recomposition des communautés, changements climatiques provoquant le déplacement des populations vers les pôles ou en altitude… Le cours décrira ces différents changements, tels que mesurés notamment en France et en Europe grâce aux programmes de sciences participatives. Il s'intéressera également au rôle possible des pollinisateurs et de leur déclin dans ces changements, et réciproquement aux conséquences des changements des communautés végétales en termes de disponibilité des ressources alimentaires pour les pollinisateurs.

    • 1 hr 4 min

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