Sombre Belgique La Première (RTBF)

Plusieurs événements dramatiques marquent l’enfance de Baudouin, futur roi des Belges. Le premier d’entre eux est la mort accidentelle de sa mère, la Reine Astrid, en 1935. Pour combler cette cruelle absence, le jeune prince, qui a alors 5 ans, se réfugie dans la foi catholique, développant une grande dévotion pour la Vierge Marie.

La jeunesse de Baudouin se passe dans un univers feutré : il vit en vase clos à Laeken, entourés de gouverneurs, gouvernantes et autres professeurs particuliers. Seule une troupe de scouts, créée spécialement pour lui, procure de la joie au prince royal pendant cette période un peu terne, faite de de solitude et d’obligations protocolaires.

Lorsque la guerre éclate en mai 1940, Baudouin, sa sœur et son frère prennent la route de l’exode, sur ordre de leur père le roi Léopold III. Ils trouvent refuge en Espagne où ils sont accueillis avec tous les honneurs par le régime franquiste.

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Le 7 juin 1944, au lendemain du débarquement des forces alliées en Normandie, les Allemands décident de déporter le roi Léopold III, son épouse Lilian, le prince héritier Baudouin et les autres enfants vers l’Allemagne. La famille royale est détenue pendant plusieurs mois à la forteresse de Hirschstein, non loin de Dresde, puis à Strobl en Autriche.

Libérés le 7 mai 1945 par les Américains, Léopold III et les siens ne peuvent pas revenir en Belgique. Au pays, le retour du roi suscite un vif débat au sein de la population et du monde politique : c’est le début de la Question royale. La famille royale est dès lors contrainte à l’exil. Elle trouve refuge en Suisse, près de Genève où la vie est faite de mondanités et de voyages.

Quant à Baudouin, il entame un parcours scolaire plutôt chaotique dans des établissements huppés de la région. Il ne le sait pas encore mais son destin va basculer quelques jours avant son 20ème anniversaire…

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Baudouin exerce désormais les plus hautes charges de l’Etat. D’abord prince royal puis roi à sa majorité, il n’a pas été préparé au métier qui est désormais le sien. A cause de la déportation puis de l’exil qui l’ont maintenu hors du territoire pendant 6 ans, il connaît mal les réalités vécues par la population belge. Quant à ses contacts avec le monde politique, ils sont quasi inexistants.

Peu sûr de lui, Baudouin vit sous influence lors des premières années de son règne. Son père, l’ancien roi Léopold III, sa belle-mère Lilian et quelques conseillers de l’ombre exercent sur le jeune roi une autorité néfaste dont il a du mal à se défaire.

Jeune homme d’apparence maussade, Baudouin est surnommé « le roi triste » jusqu’au 17 septembre 1960. Ce jour-là, c’est un Baudouin resplendissant de bonheur qui présente à la Belgique entière sa fiancée : Doña Fabiola de Mora y Aragon.

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Le 17 septembre 1960, à la surprise générale, le roi Baudouin présente sa fiancée à la Belgique : elle s’appelle Fabiola de Mora y Aragon, elle a 32 ans et fait partie d’une famille d’aristocrates bien en vue dans l’Espagne franquiste.

Le mariage de Baudouin et Fabiola est annoncé pour le 15 décembre de la même année. La dictature espagnole, dirigée par le généralissime Franco, voit l’événement d’un très bon œil. Ce mariage est l’occasion idéale de redorer l’image du régime fasciste en quête de respectabilité… La propagande se met alors en marche. Fabiola participe à l’exercice avec beaucoup de complaisance.

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Après son mariage avec Fabiola de Mora y Aragon en décembre 1960, le roi Baudouin coupe les ponts de manière radicale avec son père, l’ancien roi Léopold III et sa belle-mère, la princesse Lilian dont il était pourtant très proche.

Il y a désormais deux Cours : celle de Laeken et celle d’Argenteuil. Les deux camps, si l’on peut dire, ne se fréquentent plus du tout. Au cours des années qui suivent, Léopold III lance plusieurs tentatives de réconciliation mais il se heurte à l’attitude inflexible de Baudouin.

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Le roi Baudouin tombe sous le charme du Congo belge lorsqu’il effectue son premier voyage officiel dans la colonie en 1955. Comme les autres rois avant lui, Baudouin porte un grand intérêt pour ce pays immense qu’il considère comme un héritage émanant de la Dynastie, légué à la Belgique par son grand-oncle Léopold II.

À la fin des années 50, le mouvement de décolonisation atteint les pays d’Afrique. Le Congo n’échappe pas à cette tendance. Des partis nationalistes réclament l’indépendance et la fin de la domination belge. Le jeune roi Baudouin imagine que la transition se fera en douceur et qu’il pourra personnellement jouer un rôle important dans le Congo indépendant. Ses espoirs seront rapidement déçus.

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