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Les clés pour vos prochaines visites dans les monuments emblématiques du Moyen Âge.



1. Repérer les détails intéressants sur une église et un château

2. Comprendre pourquoi un édifice est remarquable

3. Déchiffrer les messages des bâtisseurs

4. Comprendre le rôle des différentes parties d'un monument

Décoder les églises et les châteaux Laurent Ridel

    • Artes

Les clés pour vos prochaines visites dans les monuments emblématiques du Moyen Âge.



1. Repérer les détails intéressants sur une église et un château

2. Comprendre pourquoi un édifice est remarquable

3. Déchiffrer les messages des bâtisseurs

4. Comprendre le rôle des différentes parties d'un monument

    Bâtir un château : les meilleurs sites d’implantation

    Bâtir un château : les meilleurs sites d’implantation

    Dans l’imaginaire, le château fort est perché en haut d’une colline, ou mieux, d’une montagne. Dans la réalité, l’altitude n’est pas un critère déterminant. Pour le comprendre, mettons-nous dans les bottes d’un bâtisseur du Moyen Âge.







    Mes félicitations ! Vous êtes promu(e) ingénieur(e) militaire. Votre mission : trouver le site idéal où construire votre château fort. Vous ne vous sentez pas à la hauteur ? Ne craignez rien : je vous souffle quelques conseils. Déjà, comprenez deux choses : parfois, les préoccupations défensives n’entrent pas prioritairement en ligne de compte. Deuxièmement, un site naturel apparemment exposé peut se révéler inexpugnable.







    Les défauts d’un site perché







    Votre premier réflexe sera probablement d’installer votre forteresse sur une montagne. Un site si élevé que les assiégeants, alourdis par leur armure, s’épuiseront à le grimper. Un site si haut qu’un nuage de poussière provoqué par l’irruption d’une cavalerie ne vous échappera pas à une dizaine de kilomètres à la ronde.







    Bref, des nids d’aigle comme les châteaux dits « cathares » dont j’avais parlé en mal dans un précédent article.







    Vous n’exercez peut-être pas dans les Alpes, le Massif central ou une autre région montagneuse. Qu’importe. Il est inutile de rechercher des records de hauteur. Il suffit de pentes si abruptes que l’assiégeant et ses machines ne peuvent s’approcher des murs.  







    Le château de Rochemaure (Ardèche) est construit sur un dyke, une formation volcanique, qui domine la vallée du Rhône. (Michiel1972/Wikimedia commons)







    Soyez néanmoins conscient(e) des difficultés d’un tel site. Donne-t-il accès à l’eau potable ? Non ? Dans ce cas, les assaillants n’auront même pas à vous attaquer ; ils cerneront la forteresse et attendront patiemment votre mort de soif. Autre problème, le seigneur et sa famille supporteront-ils de vivre à l’année sur ce piton isolé et balayé par les vents ? Surtout quand on n’a pas Netflix.







    Les sites favoris







    Écoutez la conclusion de l’historien Nicolas Mengus : « le château est fait pour être vu de loin ». Autrement dit, ne vous attachez pas à rendre inaccessible la résidence seigneuriale. L’important est la visibilité. Il s’agit surtout pour votre maître de montrer qu’il est le patron ici. Au-delà de nécessités défensives, le château fort doit marquer dans le paysage et la pierre la domination de cet homme sur la terre et les hommes environnants.







    En conséquence, plus qu’un site inhospitalier, choisissez un site immanquable. La géographie en offre partout en Europe : des promontoires, des éperons, des bords de falaise. Devant tant de possibilités, interrogez les paysans. Ils vous indiqueront du doigt un lieu déjà fortifié par les Gaulois ou les hommes préhistoriques. Faites confiance à la sagesse des Anciens.







    Le château fort d’Arques-la-Bataille (Seine-Maritime) épouse la forme allongée d’un éperon.







    C’est encore mieux si, de votre éminence, vous contrôlez une route, un gué, ou un pont. Votre maître sera ravi d’y percevoir un péage.







    L’historien Gabriel Fournier le souligne : « La présence d’un relief facile à défendre n’a pas toujours été déterminante dans le choix d’un site et d’autres considérations d’ordre militaire, mais également d’ordre politique, économique ou social, ont pu intervenir pour donner la préférence à un emplacement plutôt qu’à un autre ».







    Prenez par exemple le château de Caen. Il est bâti sur le rebord d’un plateau calcaire. En creusant les fossés dans la roche,

    • 6 min
    Le christianisme médiéval, religion du rouge

    Le christianisme médiéval, religion du rouge

    Regardez les vitraux ou les peintures religieuses : au Moyen Âge, l’Église semble accorder une place spéciale au rouge. Que symbolise cette couleur ?







    « Plus on avance dans le temps, plus le christianisme semble devenir une religion du rouge et du sang », analyse Michel Pastoureau. Depuis une dizaine d’années, cet historien étudie les 6 principales couleurs du Moyen Âge : noir, blanc, bleu, vert, jaune et rouge. Selon l’auteur, chacune a une connotation, un symbolisme particulier. Dans une peinture ou un vitrail, l’utilisation de telle teinte ne serait donc pas innocente. Vérifions-le sur l’une des œuvres les plus marquantes du Moyen Âge finissant.







    Le Couronnement de la Vierge (1453-1454), par Enguerrand Quarton. Une peinture destinée à orner un retable. Musée Pierre de Luxembourg à Villeneuve-lès-Avignon







    Le triomphe du rouge







    En travaillant sur cet article, l’une des premières images qui m’est venue à l’esprit est ce magnifique tableau d’Enguerrand Quarton, le Couronnement de la Vierge.







    Ne vous y trompez pas : ce n’est pas une peinture à l’huile, mais une tempera. Les pigments broyés et mélangés à de l’eau sont liés avec de l’œuf entier ou avec le jaune seulement. Parmi ces pigments, le peintre a employé le vermillon. Cette matière de haute qualité, obtenue à partir de sulfure et de mercure, fait éclater les rouges de ce tableau. Le père Noël en serait presque jaloux.







    Si Enguerrand Quarton a employé cette couleur, ce n’est pas seulement pour son éclat et sa longue conservation. C’est aussi parce qu’elle convenait parfaitement aux personnages traités. Ce tableau est en fait un résumé haut en couleur de l’utilisation symbolique du rouge au Moyen Âge.







    Couleur du sang et du pouvoir







    La Trinité (Dieu, le Christ et la colombe du Saint-Esprit) aux côtés de la Vierge. Détail du Couronnement de la Vierge (1453-1454), par Enguerrand Quarton. Musée Pierre de Luxembourg à Villeneuve-les-Avignon (Jean-Louis Mazières, CC BY-NC-SA 2.0)







    En haut, Dieu et le Christ, traités en jumeaux, couronnent la Vierge Marie. Ils sont chacun revêtus d’un vaste et magnifique manteau rouge. Un choix qui peut aussi bien renvoyer au sang que le Christ a versé pour le salut du monde qu’à la royauté divine. Le rouge est en effet la couleur par excellence du pouvoir. Imaginez un empereur romain : je suis sûr que votre esprit l’habillera de pourpre. Dans une continuité avec l’Antiquité, les rois et les princes médiévaux portent souvent des vêtements rouges. Un d’entre eux, cependant, joue la carte de la différenciation : le roi de France, qui, à partir de la fin du XIIe siècle, préfère le bleu.







    Le rouge est habituellement lié à la royauté et au pouvoir. On en trouve une confirmation dans deux autres secteurs du tableau. Au sein des cortèges encadrant la scène, regarder les rois et les papes : ils sont habillés de rouge.







    En tête d’un des cortèges, le pape, reconnaissable à sa couronne à trois étages (une tiare), porte une chape lie-de-vin. Derrière lui, se tiennent un empereur, un cardinal et un roi. Détail du Couronnement de la Vierge (1453-1454), par Enguerrand Quarton. Musée Pierre de Luxembourg à Villeneuve-lès-Avignon (Jean-Louis Mazières, CC BY-NC-SA 2.0)







    Toute cette palette semble naturelle. Par contre, derrière le Christ et Dieu se déploie un chœur d’anges rouges, et non blancs comme on s’y attendrait ! Pourquoi Enguerrand Quarton a-t-il fait ce choix insolite ?







    Rouge flamboyant







    Derrière la Trinité, les anges forment un chœur rougeoyant. Détail du Couronnement de la Vierge (1453-1454), par Enguerrand Quarton.

    • 9 min
    Églises, temples, mosquées : les lieux de culte à travers le monde

    Églises, temples, mosquées : les lieux de culte à travers le monde

    Partout, les croyants ont créé des édifices où ils se rassemblent et organisent des cultes et des cérémonies, méditent et espèrent. Chaque religion a ses lieux de prière. En quoi se différencient-ils ?







    Ecoutez l’épisode (10 mn) : Il y aurait plus de 10 000 religions dans le monde. Je m’en tiendrais ici aux lieux de culte relevant des 5 principales religions en nombre de fidèles :









    * L’église catholique







    * Le temple protestant







    * La mosquée







    * Le temple hindou







    * Le temple bouddhiste.









    À votre immense déception, je n’évoquerai donc pas le pastafarisme par exemple : ses fidèles sont trop peu nombreux. Dommage car j’aurais aimé vous parler de cette religion parodique. Ses adaptes, une passoire sur la tête, affirment que le monde a été créé en un jour par un monstre volant au corps de spaghettis.







    Chaque religion, même le pastafarisme, se distingue par l’architecture de ses lieux de culte, leur décoration et les rites qui se déroulent à l’intérieur. Certaines refusent notamment de représenter leur dieu sous forme de peintures ou de statues.







    Église abbatiale Sainte-Marie de Souillac (Lot)







    Avertissement : je vais être caricatural dans mes descriptions. La réalité architecturale est toujours plus complexe.







    L’église catholique : un édifice sacré







    Pour les familiers du culte catholique, je vais ici enchaîner les banalités. Mais comprenez qu’elles deviennent des originalités en comparaison des autres religions.







    L’église catholique est plus qu’un lieu de réunion et de prière : c’est aussi la maison de Dieu. Qu’est-ce que ça veut dire ? Pendant la messe (fixée principalement le dimanche), le Christ se rend « présent » à travers le pain et le vin partagés lors de la cérémonie de l’eucharistie. D’une certaine manière, la divinité habite donc le lieu. D’où le caractère sacré d’une église, un statut que ne reconnaissent pas les musulmans à leur mosquée ou les protestants à leur temple.







    De la chapelle à la cathédrale, le plan d’une église n’est pas réglé même si la forme rectangulaire ou en croix latine a beaucoup de succès. Par contre, l’orientation des églises catholiques est presque immuable : vers l’est. Je vous explique pourquoi ici (non ce n’est pas pour marquer la direction de Jérusalem).







    Portail de la Vierge et ses statues de saints, cathédrale Saint-Étienne de Metz







    Les églises sont généralement très ornées. Ce qui, soit dit en passant, fait le bonheur de visiteurs comme moi et m’assure d’inépuisables idées d’articles pour ce blog. Dans l’église, on trouve des statues du Christ, de la Vierge et des saints. Des épisodes de leur vie sont développés sous la forme de vitraux multicolores et de peintures.







    Le mobilier occupe de l’espace : les fidèles s’assoient sur des chaises et des bancs ; le prêtre célèbre la messe à partir d’un autel aujourd’hui placé au centre de l’église. Au fond, les hosties sont enfermées dans un tabernacle, lui-même installé sur un second autel. D’ailleurs, une lumière ou une bougie rouge y symbolise en permanence la « présence » du corps du Christ.







    Le temple protestant : une architecture dépouillée







    Lors des journées du patrimoine, j’ai visité un temple de ma ville.

    • 10 min
    Pourquoi un coq domine-t-il le clocher de nos églises ?

    Pourquoi un coq domine-t-il le clocher de nos églises ?

    Quel que soit l’âge de l’église, un coq en métal est souvent placé au-dessus du clocher. Pourquoi une volaille bénéficie-t-elle d’une telle position privilégiée ? La réponse se trouve dans le symbole que représente cet animal dans le christianisme.  

    Chaque clocher d’église est unique par son plan, son architecture et ses matériaux, mais une chose ne change pas : le coq métallique posé à son sommet. Souvent accompagné d’une girouette, il pivote selon la direction du vent. Les explications données à cet animal haut perché sont aussi variées que les couleurs de son plumage. Je vais donc faire le tri entre les bonnes et les mauvaises raisons.



    Cliquez sur le bouton Play (le triangle blanc) pour écouter l’épisode. Vous pouvez aussi le télécharger sur votre ordinateur, votre tablette ou votre téléphone en cliquant avec le bouton droit ici puis en enregistrant le fichier.Durée : 5 mn. Taille : 5 Mo. Musique de fin : Unwoman / His, Yours, Mine

    Des coqs partout

    Faites l’expérience vous-mêmes. Visitez plusieurs églises, grandes ou petites. À la pointe du clocher ou de la flèche, un coq fait le beau. Bien rare si vous trouvez autre chose. Parfois, des monuments se contentent d’une croix ou se terminent par une statue.

    Mais, dans l’écrasante majorité des cas, vous verrez un coq en métal, souvent en cuivre. Il arrive qu’une dorure le fasse scintiller au soleil et le rende encore plus visible. Jamais, ou presque, l’animal ne déploie ses ailes. Il est sagement posé sur son perchoir, face au vent.

    Et ce totem animal existe depuis des siècles. C’est une tradition très ancienne. On sait qu’en l’an 820, un évêque d’Italie fait forger un coq pour le placer en haut de sa cathédrale. À la fin du Moyen Âge, on devine que les coqs sont nombreux d’après les récits de catastrophes naturelles : des témoins racontent la foudre s’abattre sur le clocher et consumer le coq qui l’orne.

    Fausse piste : saint Pierre et le coq

    Pour comprendre la signification du coq, on nous sert souvent l’histoire de saint Pierre. Vous connaissez peut-être l’épisode, qui est relaté dans l’Évangile de Saint-Luc. Trahi par Judas, le Christ est arrêté sous les yeux des apôtres. Deux hommes et une femme remarquent à voix haute que Pierre faisait partie du groupe autour de Jésus. À chacun, Pierre répond lâchement qu’il ne connaît pas cet individu. À la fin, un coq se met à chanter. La prophétie de Jésus s’est réalisé qui disait : « Avant que le coq ne chante aujourd’hui, tu m’auras renié trois fois ».

    Cette histoire n’explique en rien le symbolisme du coq, sauf à donner un marqueur temporel au lecteur. Écrire que Pierre a réfuté connaître le Christ avant le premier chant du coq, c’est une façon de dire que tout s’est passé avant l’aube.

    Pour bien comprendre le symbolisme du coq, il faut rappeler sa caractéristique frappante : réglé comme une horloge, il chante au lever du soleil. En général. Car le coq près de chez moi a du mal à respecter ce principe. Il préfère m’importuner au milieu de la nuit 🙂



    Le symbole chrétien de la vigilance

    Mis à part mon cas particulier, le coq représente le lever du jour. Un temps éminemment symbolique dans beaucoup de religions. C’est le moment où les ténèbres se dissipent et la lumière s’impose. Un épisode qui peut être traduit comme le triomphe du bien sur les démons de la nuit, comme la victoire de la vie sur la mort (la résurrection autrement dit). Autant de significations parlantes pour le chrétien.

    Le coq symbolise aussi la vigilance. Il guette l’apparition du soleil au-dessus de l’horizon qu’il salue par son chant. Pour les chrétiens, facile d’y attribuer un sens religieux. Le coq est celui qui attend patiemment le retour du Christ sur Terre, à l’heure du Jugement dernier. Il sera le premier à voir l’imminence de l’événement.

    • 22 min
    Portrait-robot du Christ, sculpture énigmatique et Ikea (PODCAST)

    Portrait-robot du Christ, sculpture énigmatique et Ikea (PODCAST)

    Aujourd’hui je réponds à vos questions. En effet, vous m’avez envoyé quelques messages ces dernières semaines. Autant de sujets qui vont alimenter ce podcast. Si vous vous demandez pourquoi le Christ est immédiatement reconnaissable sur les peintures ou les sculptures, si vous ne savez pas la signification d’une main sculptée à l’entrée d’une église, ou si vous vous questionnez sur la construction d’églises en kit, façon Ikea, restez à l’écoute.

    Cliquez sur le bouton Play (le triangle blanc) pour écouter l’épisode. Vous pouvez aussi le télécharger sur votre ordinateur, votre tablette ou votre téléphone en cliquant avec le bouton droit ici puis en enregistrant le fichier.

    Quelques sujets évoqués dans ce podcast :



    * Mon compte Instagram

    * L’église de Caen évoquée par Thomas

    * L’église Saint-Christophe de Javel présenté par ParisZigZag, le site des Parisiens curieux

    * L’église métallique de Crusnes sur le site de l’association du Patrimoine industriel de Champagne-Ardennes



    Musique : Unwoman/Remembered. Licence CC-BY-NC-NA. Ecouter la chanson complète

    • 11 min
    Que faire des monuments historiques abandonnés ? (PODCAST)

    Que faire des monuments historiques abandonnés ? (PODCAST)

    Que faire de ces églises, de ces châteaux, de ces monastères qui ont perdu leur fonction d’origine ?



    Un problème ancien que, depuis la Révolution, on a résolu par des solutions diverses, tantôt radicales, tantôt surprenantes, astucieuses ou choquantes. Certaines ne s’appliqueraient plus aujourd’hui tant elles feraient scandale.

    Cliquez sur le bouton Play (le triangle blanc) pour écouter l’épisode. Vous pouvez aussi le télécharger sur votre ordinateur, votre tablette ou votre téléphone en cliquant avec le bouton droit ici puis en enregistrant le fichier.

    Durée : 11 mn. Taille : 20 Mo

    Quelques sujets évoqués dans ce podcast :



    * Châteaux-fort vivants tient l’agenda des journées d’entretien des châteaux alsaciens.

    * Mon article sur le château de Château-sur-Epte, en voie de remise en état.

    * Près de 20000 souscripteurs sauvent le domaine de la Mothe-Chandeniers, grâce à l’aide logistique du site Dartagnans et Adopte un château



    Musique : Unwoman/Remembered. Licence CC BY NC NA. Ecouter la chanson complète

    Merci à Flore du blog « Découvrir la nature » pour l’idée de ce premier podcast.

    • 11 min

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