Libres, ensemble. Le replay Centre d'Action Laïque

Depuis qu’il a suspendu les activités du Parlement le 25 juillet 2021, le président tunisien Kaïs Saïed s’arroge de plus en plus de pouvoirs. Dans un rapport publié le 22 mai 2023, l’Alliance pour la Sécurité et les Libertés (ASL) (qui regroupe des organisations de la société civile tunisienne et internationale basée en Tunisie) conclut à l’instauration d’une autocratie dans le pays. Entre une justice de plus en plus aux commandes du Président, une presse contrôlée voire censurée, un bilan socio-économique catastrophique et des discours très violents contre les migrants, la Tunisie connaît une crise profonde, faisant craindre le pire pour l’avenir.

Invités: Slim Ayedi, journaliste tunisien, blogueur et citoyen engagé, Alexis Deswaef, avocat et vice-président de la FIDH (Fédération Internationale pour les Droits humains) et Pierre Schonbrodt, journaliste-vidéaste au Centre d’Action Laïque, qui était parti en Tunisie il y a un an pour réaliser un documentaire sur l’exil et les désillusions de la jeunesse tunisienne intitulé “Harraga: la Tunisie, cul-de-sac de l’Europe forteresse”.

Présentation: Vinciane Colson

"Poutine fera la guerre. Je ne sais pas quand, mais il la fera. Et les Européens seront alors surpris de découvrir que cette guerre les vise aussi…" Anna Politkovskaïa en 2005. 

Ainsi commence le nouvel ouvrage de Raphaël Glucksmann, La Grande Confrontation, aux Editions Allary, comme un hommage à cette grande journaliste russe abattue dans le hall de son immeuble fin 2006. Un livre également dédicacé à son père André Glucksmann..

La grande confrontation, c’est celle qui oppose Poutine et l’Occident. Il faut la comprendre pour la dégoupiller, nous dit l’auteur, mais en sommes-nous capables? Que représente Poutine face à nos démocraties aujourd’hui? Et quel rôle peut jouer l’Union européenne, dont plusieurs députés se sont laissés corrompre par des puissances étrangères?

Invité: Raphaël Glucksmann, essayiste et député européen, président de la commission spéciale sur l’ingérence étrangère dans l’ensemble des processus démocratiques de l’Union européenne

Présentation: Catherine Haxhe

Chaque année en Belgique, 8000 personnes environs transitent par un centre fermé. Ces personnes y sont détenues quelques jours ou quelques mois, coupées du monde, parce qu’elles n’ont pas de papiers, qu’elles ont reçu un ordre de quitter le territoire ou que leur demande d’asile a été rejetée. C’est en 1993, il y a 30 ans, que la Belgique vote la première loi régissant les centres fermés. Mais le premier centre avait déjà ouvert 5 ans auparavant, alors que la politique migratoire prenait un tournant répressif en Belgique. Tournant qui n’a plus été remis en question.

Invitées: Sotieta Ngo, directrice générale du Ciré (Coordination et Initiatives pour Réfugiés et étrangers), et Maco Meo, coordinatrice générale chez PAC (Présences et actions culturelles), qui organise jusqu’au 25 mai une exposition intitulée « 30 ans des centres fermés en Belgique, y a rien à fêter ! ». 

Avec aussi un témoignage de Céline De Vos, membre du collectif Getting the Voice Out, qui relaie les témoignages de personnes détenues en centres fermés.

"Femme, Vie, Liberté". C’est le slogan scandé depuis des mois par des Iraniennes et Iraniens en soif de liberté. Depuis la mort tragique de Mahsa Amini, jeune femme de 22 ans décédée en détention le 16 septembre 2022 parce qu’elle avait mal porté son voile islamique, le mouvement de révolte contre la république islamique ne cesse pas. Les manifestations ont laissé place à une résistance quotidienne de femmes qui osent sortir dans les rues sans voile. À l’étranger aussi, la diaspora iranienne continue à se mobiliser pour porter la voix des sans-voix.

Invités: Farnoush Edrisaraki et Ali Amerian. Belgo-iraniens, ces deux militants pour la laïcité et les droits humains soutiennent les jeunes révolutionnaires en organisant des activités sociales, culturelles et sportives pour sensibiliser.

Rendez-vous le 20 mai pour une lecture-événement du roman “Lire Lolita à Téhéran” d’Azar Nafisi à la Maison CFC à Bruxelles: https://www.facebook.com/events/1277328526185392

Rendez-vous le 28 mai pour soutenir cette équipe de Belgo-Iraniens “Woman. Life. Freedom.” lors des 20 kilomètres de Bruxelles.

Nous partageons avec vous ce texte écrit par notre invitée:

Imagine a world

Ferme les yeux et imagine avec moi:

Imagine un monde où les femmes ne peuvent pas chanter

Où jouer de la musique et danser en public est puni par la loi

Un monde où avoir un animal de compagnie est interdit et si tu en a un, on te le reprend

Où tu dois t’habiller en fonction de ce que le gouvernement exige

Où tu seras exécuté si tu es de la communauté LGBT

Où les médias, l’art, les films et tout autre contenu sont censurés par le gouvernement

Un monde où si tu pratiques une autre religion que l’Islam, tu n’a aucun accès à l’école ni à l’université

Imagine un monde où si tu contredis le gouvernement tu seras emprisonné, torturé et même tué.

Un monde où si tu es une femme mariée, tu n’as pas le droit de quitter le pays, divorcer ou même rester à l’hôtel sans la permission d’un mari et si tu n’es pas mariée sans la permission de ton père

Ce monde dont je te demande d’imaginer est la réalité de l’Iran, mon pays natal, depuis 44 ans. Notre objectif dans la révolution “femme vie liberté” est la défense et la sauvegarde des droits humains les plus élémentaires. Nous voulons faire sentir ce parfum de liberté dans lequel tu as l’habitude de vivre à la jeune génération iranienne, pour aussi insister sur le fait que l’Iran n’est pas simplement une nostalgie du passé mais un futur radieux.

Ne garde pas ta liberté que pour toi, partage cet air frais que tu respires dès le matin, cet air qui sent la liberté, la légèreté, la joie, l’insouciance, les rires sans crainte d’être capturé par le gardien de la révolution!

Si tu es un homme, sois une femme et viens en Iran!

Farnoush

Mai 2023

À l’occasion du colloque “Xénophobie et hospitalité” proposé par Bruxelles Laïque et du lancement de la campagne Les extrémismes, notre prison du Centre d’Action Laïque, notre émission s’intéresse à la question du rejet de l’autre, de l’étranger. Est-il universel? Comment inventer de l’altérité sans hostilité? L’enjeu n’est pas tant de s’arrêter aux affects de haine, même s’il faut pouvoir les identifier, que d’interroger les ordres sociaux qui aboutissent au rejet, ainsi que les limites de l’hospitalité.

Invités: Édouard Delruelle, philosophe (ULiège), et Caroline Sägesser, historienne (Centre de recherche et d’information socio-politique, CRISP)

Avec des interventions de Hervé Parmentier, Secrétaire général adjoint du Centre d’Action Laïque, et Edgar Szoc, président de la Ligue des Droits Humains

Simon Gronowski n’avait que 11 ans lorsque le 19 avril 1943, il a sauté du train qui le déportait avec sa mère vers Auschwitz. Lui, l’enfant du XXe convoi, a réussi à survivre à la barbarie nazie grâce à son courage et à celui des personnes qui l’aideront à sa cacher. 80 ans plus tard, il continue de témoigner inlassablement pour que l’on n’oublie jamais mais aussi pour dénoncer le rejet de l’autre et l’extrême-droite.

Simon Gronowski est membre de la Coalition 8 mai, tout comme le Centre d’Action Laïque. Cette plateforme qui regroupe des syndicats, des organisations et des personnalités de la société civile, du monde culturel et universitaire milite pour refaire du 8 mai un jour férié de commémoration et de lutte contre le fascisme.