43 episodes

Accords aux corps reçoit des invités au fil, autour et alentour des pratiques somatiques, au sujet du corps, des corps et… de la douceur ! D’accord ?

Chaque émission fabriquera une recette à partir de trois ingrédients : des praticien.nes ou pratiquant.e.s, le fondateur et/ou fondatrice de cette pratique et la musique ou l’univers sonore qui leur font écho.

Si les pratiques somatiques se sont d’abord développées dans les milieux de la danse et des arts vivants, elles essaiment aujourd’hui sur d’autres territoires…

"(…) que peut signifier l’apparentement dans une histoire concrète et matérielle, incarnée, une histoire qui se crée dans la chair, dans les cellules, les formes corporelles, les affects, les habitudes incorporées, de tous ceux qui se sont transformés ensemble, l’un par l’autre et avec les autres. Une histoire qui nous engage à d’autres relations, d’autres mises en rapport – c’est à dire aussi d’autres manières de se rapporter à – d’autres manières de nous penser dans l’ordre, ou plutôt dans le désordre du vivant"

Vinciane Despret – Préface au Manifeste des espèces compagnes, de Donna Haraway

Accords aux corps Radio Cause Commune

    • Society & Culture

Accords aux corps reçoit des invités au fil, autour et alentour des pratiques somatiques, au sujet du corps, des corps et… de la douceur ! D’accord ?

Chaque émission fabriquera une recette à partir de trois ingrédients : des praticien.nes ou pratiquant.e.s, le fondateur et/ou fondatrice de cette pratique et la musique ou l’univers sonore qui leur font écho.

Si les pratiques somatiques se sont d’abord développées dans les milieux de la danse et des arts vivants, elles essaiment aujourd’hui sur d’autres territoires…

"(…) que peut signifier l’apparentement dans une histoire concrète et matérielle, incarnée, une histoire qui se crée dans la chair, dans les cellules, les formes corporelles, les affects, les habitudes incorporées, de tous ceux qui se sont transformés ensemble, l’un par l’autre et avec les autres. Une histoire qui nous engage à d’autres relations, d’autres mises en rapport – c’est à dire aussi d’autres manières de se rapporter à – d’autres manières de nous penser dans l’ordre, ou plutôt dans le désordre du vivant"

Vinciane Despret – Préface au Manifeste des espèces compagnes, de Donna Haraway

    Jouer, déjouer, faire jouer - L’Inventaire animé / Théâtre du Mouvement (Partie 2)

    Jouer, déjouer, faire jouer - L’Inventaire animé / Théâtre du Mouvement (Partie 2)

    Ton chemin, voyageur se sont tes foulées,
    et rien de plus…
    Voyageur, il n’y a pas de chemin…
    le chemin se fait en marchant
    Antonio Machado
    « Et ne pas dégoupiller la grenade trop tôt, trop vite (…) en jouer ! »
    Claire Heggen – lors d’un débat au Théâtre de la Marionnette à Paris Le Mouffetard, suite à la représentation de « L’Inventaire animé » en Mars 2024
    Contexte
    Nous poursuivons notre échange avec Claire Heggen et Elsa Marquet Lienhart (AAC#42). Nous évoquons plusieurs créations du Théâtre du Mouvement (Encore une heure si courte, Blancs… sous le masque, Aeterna et L’inventaire animé, notamment).
    Le Pierrot Lunaire d’Arnold Schönberg, interprété, mise en scène musicalement et dramatiquement chorégraphié par Elsa Marquet Lienhart, évoque son travail et ses récentes expérimentations d’un va et vient entre les musicalités, celles des sons comme celles des gestes, celles du mouvement.
    Claire Heggen et Elsa Marquet Lienhart sont toutes les deux artistes pluridisciplinaires, mime, danseuse, chorégraphe, metteure en scène, scénographe, actrice, musicienne, instrumentiste, compositrice, pour essayer d’égrener tout ce qu’elles aiment et peuvent faire ensemble.
    Formatrices, pédagogues exceptionnelles, maîtresses dans leurs arts et la façon de les transmettre, d’en donner les clés, d’ouvrir les portes et les « porté.es » – qu’il s’agisse de celles musicales ou de ceux corporels – et de créer de la musicalité, du contact, de la pensée, du mouvement, du rythme, du son, des images, des liens. Ah ! J’oubliais… elles sont toutes deux marionnettistes, évidemment ! Clowns aussi certainement… irrémédiablement !
    Présentation (extrait) de L’Inventaire animé (création 2021)
    Que faire alors du corps usuel du marionnettiste confronté à celui, fictif, de la marionnette ? Que doit-on regarder ? L’acteur marionnettiste ? La marionnette ? Ou la relation des deux ? Comment ça marche ? Comment organiser cette relation, entre discrétion et amplitude engagée ? Comment se mettre au service de qui, pour créer du sens, de la poésie, du drame ? Qu’est-ce que je fais faire à l’objet ?
    Qu’est-ce que l’objet me fait faire ?
    Lors de cette conférence mouvementée, nous ouvrirons notre boîte à outils, constituée d’un abécédaire ludique et d’une grammaire de la relation. Montrer, démonter, remontrer à partir de dé-monstrations techniques, extraits de spectacles, improvisations, jeux métaphoriques, pour donner à voir une pensée du geste, une pratique de l’altérité et une dramaturgie de l’entre-deux.
    C’est une recherche artistique et pédagogique sur une grammaire de la relation corps vivant / corps marionnettique, fruit d’une réflexion, entre autre, sur la notion de « service » qui consiste, selon les enjeux dramaturgiques, à choisir les moyens pour centrer le regard des spectateurs sur le corps de l’acteur, ou bien sur l’objet marionnettique, ou encore sur la relation entre les deux. D’où la nécessité d’en nommer les principes en jeu et d’en établir une terminologie.
    Cette recherche est aussi un envisagement des modes d’énonciation de l’acteur marionnettiste vis-à-vis de son objet, favorisant l’émergence d’esthétiques renouvelées, et l’éclairage d’une dramaturgie, de l’entre-deux de la rencontre de l’objet et du sujet.
    Envisager, sélectionner, expérimenter, mettre en regard, énoncer, pour transmettre.
    À l’oreille

    5 miniatures – de Philippe Hersant, musique du spectacle Minimorphoses, création d’Elsa Marquet Lienhart – interprétation à la flûte alto de Juliette Hurel
    Antonin Gerbal, Connect (batterie) extrait
    Récitation n°9 – de Georges Aperghis – interprétation de Martine Viard
    Berceuse – d’Elsa Marquet Lienhart et Irina Prieto Botella – musique originale du spectacle Aeterna (2017)
    Pierrot Lunaire opus 21 – d’Arnold Schönberg / PIERROT… MA NON TROP

    • 59 min
    Comment plutôt que pourquoi, loin et près à la fois - Théâtre du Mouvement (Partie 1)

    Comment plutôt que pourquoi, loin et près à la fois - Théâtre du Mouvement (Partie 1)

    « Il faut être loin et près à la fois. »
    Étienne Decroux
    « Pour moi, la pensée du mouvement nourrissait le mouvement de la pensée et inversement. Je retrouvais ainsi mon interrogation sur le « comment ? »
    plutôt que sur le « pourquoi ? » et cela résonnait avec l’expression d’Étienne Decroux : Tout est dans la manière. * »
    Claire Heggen 
    « Un art suppose une analyse, une décomposition, une recomposition (comme en chimie). *Tout est dans la manière. »
    Paroles sur le mime – Étienne Decroux
    Contexte
    Bonjour, et merci Claire Heggen, merci Elsa Marquet Lienhart, de nous accueillir à Pantin pour cette conversation, cet échange entre vous, avec nous. Vous avez un lien « fort », vous êtes mère et fille, toutes deux et en même temps !
    Vous êtes toutes les deux artistes pluridisciplinaires, mime, danseuse, chorégraphe, metteure en scène, scénographe, actrice, musicienne, instrumentiste, compositrice, pour essayer d’égrener tout ce que vous aimez et pouvez faire ensemble. Vous êtes aussi des formatrices, pédagogues exceptionnelles, maîtresses dans vos arts et la façon de le transmettre, d’en donner les clés, d’ouvrir les portes et les « porté.es » – qu’il s’agisse de celles musicales ou de ceux corporels – et de créer de la musicalité, du contact, de la pensée, du mouvement, du rythme, du son, des images, des liens. Ah ! J’oubliais… vous êtes toutes deux marionnettistes, évidemment ! Clowns aussi certainement… irrémédiablement !
    Claire, quand tu es sur scène, tu crées avec ton public ce « surcroît », celui dont parlait Étienne Decroux, je crois : « Et le reste vous sera donné par surcroît »… phrase biblique qu’il aimait citer… il y a un vide, un silence, un possible, un creux, une vague, un en devenir, un tissage invisible que tu soulignes, un quelque chose, une suspension, un surcroît qui agit ? Sur les bords, dès que tu joues, dès que ça joue. Comment ça marche ?
    À l’oreille

    Georges Aperghis, Encore une heure si courte – extrait du spectacle du TDM créé en 1989 / ici dans sa version de 2014.
    Antonin Gerbal, Connect (batterie) extrait
    Georges Aperghis, La construction du monde – Live (extrait) – La Muse en circuit
    Elsa Marquet Lienhart et Irina Prieto Botella, Berceuse – musique originale du spectacle Aeterna (2017)
    Michel Museau, Cher ami – in l’album Petites Histoires Noires.

    Pour aller plus loin

    Claire Heggen
    Elsa Marquet Lienhart
    Pierrot Lunaire (teaser)
    Elsa Marquet Lienhart, création avec les musiciens du Capitole de Toulouse.
    Les choses étant ce quelles sont, tout va aussi bien que possible
    Encore une heure si courte

    À lire, à visionner

    Association Feldenkrais France – Claire Heggen – Les mouvements qui ouvrent l’esprit
    Théâtre du Mouvement – Le livre Éditions Deuxième Époque – Domaine Théâtre
    Fonds BNF Théâtre du Mouvement (mime)
    Paroles sur le mime – Étienne Decroux (1963 – Libraire Mollat)
    Étienne Decroux (1898-1991)
    Par son fils Maximilien Decroux

    • 59 min
    À temps (a poem), tribute to Steve Paxton

    À temps (a poem), tribute to Steve Paxton

    On ne peut toucher sans être touchée en retour. Tout ce que tu touches, tu le changes. Tout ce que tu changes te change, écrit Octavia E. Butler. Et c’est aussi ce que dit le mot hapticalité. L’hapticalité contraste avec l’opticalité.
    Emma Bigé, Mouvementements, écopolitique de la danse – chap. Zones de contact, p.119
    « Proche, et lointain
    un danseur en mouvement
    trouve l’itinérance
    sur son chemin »
    À temps, Timely (a poem) by Steve Paxton, 1977
    Avec Carey Jeffries, Claire Filmon et Aurélie Vilette
    Steve Paxton (21-01-1939 / 20-02-2024) s’est éteint, il y a juste un mois. Voici un tissage de ses textes, paroles sensibles, paroles agissantes lues par Carey Jeffries, Claire Filmon et Aurélie Vilette, toutes trois danseuses, contact danseuses, performeuses.
    Nous nous sommes retrouvées comme par magie au studio de Cause Commune pour piocher parmi les très nombreux écrits de Steve Paxton, plaisir de les lire, de les écouter ensemble. Les donner à entendre, a tribute to and by Steve Paxton, et en l’honneur également du recommencement, de l’équinoxe, du cycle du printemps. La plupart des extraits sont des traductions (depuis l’anglais) d’Emma Bigé que nous remercions pour son encouragement et la somme de ses recherches notamment au sujet de la Danse Contact Improvisation.
    Steve Paxton, danseur chorégraphe, débute sa formation en danse moderne et danse classique. Il explore ensuite le yoga, le tai chi chuan et surtout l’aïkido, d’abord au dojo Hombu de Tokyo et pratique à New York auprès de Yamada Sensei, qui transmet douceur et légèreté joyeuse, et apprend à apprendre en ralentissant, lentement, comme Steve Paxton nous l’a confié l’an dernier au cours d’un stage où Nora Hajos qui le donnait, l’avait invité à nous rejoindre en zoom pour intervenir, échanger, dialoguer.
    Steve Paxton a été danseur de la Merce Cunningham Dance Company et membre fondateur du Judson Dance Theater et du collectif d’improvisation Grand Union à New York, qui réunissait nombreuses et nombreux chorégraphes – notamment Simone Forti (Fluxus), Lisa Nelson, Nancy Stark Smith… pour ne citer qu’elles, toutes trois très proches.
    Dans les années 1960, Steve Paxton a recours aux mouvements quotidiens pour créer des premières pièces aussi singulières que Flat (1964), Satisfyin Lover (1967) et State (1968). En phase avec son intérêt pour la science et la technologie, Steve Paxton participe aux Nine Evenings : Theater and Engineering en 1966, tout comme John Cage.
    En 1972, Paxton lance le Contact Improvisation, qui propose des principes physiques pour le mouvement de corps en contact : la fluidité dans la transmission et la réception du poids, la prise d’initiative, les réflexes et l’empathie physique innée. Le Contact Improvisation évoluera en un réseau international de danseurs chorégraphes qui se réunissent pour pratiquer et publier informations et essais dans la revue de danse et d’improvisation, Contact Quarterly, à laquelle Steve Paxton collabore en tant qu’auteur et éditeur depuis 1975.
    Nous évoquerons la très proche danseuse et écrivaine, Nancy Stark Smith, fondatrice de l’Underscore, qu’on peut traduire comme le soulignement d’un trait, structure et partition pour l’improvisation, qu’elle dessine en glyphes devenus célèbres, et le global Underscore qui se pratique au rythme des cycles et des saisons, des solstices et des équinoxes.
    Steve Paxton se produit, chorégraphie, donne des conférences et enseigne principalement dans les Amériques et en Europe. Il fonde Touchdown Dance avec Anne Kilcoyne en Angleterre en 1986, une structure qui offre à des mal-voyants la possibilité de danser.
    En 1986, il commence également sa recherche sur Material for the Spine. Dans MFS, qui découle de sa pratique et de ses observations notamment avec l’aikido du Contact Improvisation, des chutes des liens, des relations, la colonne vertébrale devient al

    • 1 hr
    There is music in the air !

    There is music in the air !

    Partie 1 : Découvrir nos voix, un voyage ailleurs
    Avec ZWAANTJE DE VRIES & ORLY ASODY et Marion Frotin, interprète
    « Avant d’être beau, le son est humain. » Roy Hart
    « Je crois que tout le monde peut créer des sons et les structurer : faire de la musique ! » Orly Asody
    Contexte
    Toutes deux performeuses, praticiennes, professeures, chanteuses, compositrices de musique et de danse « expressi », Orly Asody et Zwaantje de Vries cohabitent ensemble dans l’art de créer.
    Créer d’abord un espace d’écoute, une écoute subtile, un espace où tout bouge ensemble, où les voix dansent, où les danses chantent. Il y a de la musicalité partout, de la musique dans l’air…
    Des liens où ne s’expriment que les voix, des voix de plus en plus humaines.
    Nous échangeons en rebroussant chemin, à partir du stage Voix et Danse : There is music in the air, qu’elles proposent et dirigeront ensemble sur Paris en avril prochain, sur les voyages que les voix improvisent et procurent, jusqu’aux origines de cette incroyable histoire du CAIRH – Centre Artistique International Roy Hart – à la découverte de la voix humaine.
    Libérer sa voix, défaire les nœuds de nos émotions profondes sans nier l’obscurité, retrouver la capacité de communiquer avec les autres en acceptant notre part d’ombres et en prenant le temps si nécessaire de régler nos conflits, pour ainsi réellement trouver la possibilité de créer et d’être en devenir ensemble.
    Retour sur l’origine du Roy Hart theater. Alfred Wolfsohn est gravement traumatisé par les cris d’agonie de ses camarades au front et par le fait de ne pas avoir pu aller aider un soldat agonisant. De retour en Allemagne, il abandonne ses études de droit et décide de faire du chant. Son manque de progrès avec ses professeurs le pousse à développer sa propre théorie intégrant son amour de la musique, de l’art, de la littérature et les études psychologiques en cours à cette époque (notamment les théories de C.G. Jung). Il devient professeur de chant et pionnier d’une exploration et approches de la voix humaine qui ouvrent un large chemin, travaillant en Allemagne dans les années 1930 et à Londres de 1947 à 1962. En tant que professeur de chant, Alfred Wolfsohn ignorait les contraintes liées au sexe (ou au genre) et étendait la portée des voix masculines et féminines.
    Il a également eu une profonde influence sur Roy Hart, son élève le plus expérimenté, qui a ensuite fondé la Roy Hart Theatre Company, et qui en 1974, installe avec sa troupe un centre de création à Malérargues dans les Cévennes, qui deviendra rapidement international.
    Le CAIRH, lieu d’échange, d’enseignement, de formation et de création, célèbre cette année 50 ans !
    À l’écoute
    Echo & Response – Roy Hart
    Em moro – mov. 4 El peso – Silvia Pérez Cruz & Salvador Sobral
    Libera Me – in The wild is rising – Jonathan Hart
    Pour aller plus loin

    Le CAIRH
    Histoire de Malerargues
    À propos de Alfred Wolfsohn
    Roy Hart Theatre Archives

    There is music in the air ! Stage voix et mouvement
    du 26 au 28 avril 2024 à La Passerelle – Paris 11
    Informations et réservations auprès de Marion Frotin et sur Facebook
    Vox Humana – Alfred Wolfsohn’s experiments in extension of human vocal range (1956)

    Autre émission en lien en podcast sur Cause Commune
    Sur le chemin d’une révélation – invitée Sylvie Gauthier AAC#30

    • 1 hr 29 min
    Faire corps ensemble « Au bord de nos nuits blanches » - Partie 2

    Faire corps ensemble « Au bord de nos nuits blanches » - Partie 2

    En plateau
    Elsa Aloisio – Julie Moulier – Françoise Gil – Anaïs De Lenclos – Mimi Aum Neko

    Photo @Moderato
    Contexte
    Faire corps avec le bois ? Le 21 décembre, nous avions pris l’antenne car le sujet et les invitées en plateau le rendaient logique et évident, urgent. Si le direct (AAC#38) présente « Au bord de nos nuits blanches » – fiction immersive inspirée de faits réels, réalisé par Elsa Aloisio avec des travailleuses-travailleurs du sexe et avec des acteurices, notamment Julie Moulier qui interprète Reb, la travailleuse sociale de la fictive Maraude rouge, dans cette seconde partie d’émission nous continuons à dialoguer, partager notre écoute, nos échanges, nos lectures…
    Synopsis – 29’ – sortie en salle en 2022 : Reb, travailleuse sociale, se bat corps et âme pour ramener un semblant de dignité à une frange oubliée de la société : les travailleuses travailleurs du sexe. Une nuit d’été, un cri déchirant vient rompre le calme du bois : Maria, une prostituée transgenre, a été assassinée. Ce sera l’occasion pour Reb et les prostitué.e.s de prendre la parole que personne ne leur donne.
    Grâce à Act-up et ses militantes, le projet a débuté de longue date et émerge finalement autour d’un deuil, autour de trop nombreux deuils, celui des TDS qui meurent ou sont violentés chaque année, et notamment celui de Vanesa Campos péruvienne Trans tragiquement assassinée, dans le bois de Boulogne en 2018.
    Depuis la loi de pénalisation des clients, votée en mars 2016, Elsa Aloisio filme.
    Elle filme d’abord les colères et les rassemblements, en tant qu’alliée, elle crie, documente, réfléchit avec Act-up (Elsa et Françoise), avec le Strass (Anaïs), avec Acceptess-T (Mimi) et l’idée qu’il faut aller plus loin surgit, mûrit et s’appuie sur la force du collectif, sur l’urgence d’une lutte politique, sur l’écoute et la sensibilisation, faire alliance et inventer ensemble des fictions pour retrouver une dignité au delà de la survie et des risques et de la précarisation qui ne font qu’augmenter, dans le contexte actuel.
    « Au bord de nos nuits blanches » est une puissante bande démo – et c’est loin d’être péjoratif, bien au contraire – c’est la démonstration que faire corps ensemble redonne de l’épaisseur humaine, c’est montrer les liens dont on ne parlent jamais et les réalités, comment faire face, en bande, artistiquement organisée… et le faire corps avec le bois, symboliques des connexions avec sa nature, avec la nature…
    Vivement qu’un prochain long métrage qui est en cours d’écriture, raconte que les corps sont politiques, et ceux des travailleuses travailleurs du sexe en particulier qui s’enfoncent de plus en plus loin dans les bois, réveillent nos cœurs et nos consciences. Pour faire corps ensemble et avec le bois.
    À l’oreille

    1. La Herida Oscura, chanson péruvienne interprétée par Susana Baca, écrite par Chabuca Granda, en hommage à Micaela Bastidas Puyucahua (1744-1788), résistante afro-péruvienne, leader de la guérilla pour l’indépendance du Pérou. Micaela Bastidas fut publiquement exécutée sur la place d’Armes de Cuzco en 1781. Cette chanson est ici dédicacée plus spécialement à Vanesa Campos.
    2. Once upon a time, Ahmad Jamal – 1985
    3. Pastilles, extraits des interventions d’Elsa Dorlin et de Judith Butler – avril 2023
    4. Trailer sonore « au bord de nos nuits blanches » d’Elsa Aloisio
    5. Diamonds – Rihanna – versions originale et instrumentale

    Lectures

    Grisélidis Réal – La prostitution est une révolution (extrait choisi par Elsa Aloisio de « La Passe imaginaire », lu à plusieurs voix)
    Julie Moulier – Je suis en colère ; texte extrait du livre collectif “Résistons Ensemble, plaidoyer pour des jours heureux”
    Françoise GIL – Travail du sexe et transgression (extrait lu par Julie Moulier)

    Article(s)

    Annulation d’une conférence à Paris : Judith

    • 1 hr 30 min
    Faire corps ensemble « Au bord de nos nuits blanches » - Partie 1

    Faire corps ensemble « Au bord de nos nuits blanches » - Partie 1

    En plateau
    Elsa Aloisio – Julie Moulier – Françoise Gil – Anaïs De Lenclos – Mimi Aum Neko

    Photo ZAEL CARTON
    Contexte
    Faire corps ensemble ? Nous avons pris l’antenne en direct car le sujet et les invitées en plateau le rendaient logique et évident. La première partie est ce direct avec quelques retouches et incursions, elle présente « au bord de nos nuits blanches » – fiction immersive inspirée de faits réels, réalisés avec des TDS et des acteurs pro. Une seconde partie (AAC#39) d’émission suit, dans la continuité des enregistrements de nos échanges réalisés hors antenne ce même jour.
     
    Synopsis – 29’ – sortie en salle en 2022 : Reb, travailleuse sociale, se bat corps et âme pour ramener un semblant de dignité à une frange oubliée de la société : les travailleur.se.s du sexe. Une nuit d’été, un cri déchirant vient rompre le calme du bois : Maria, une prostituée transgenre, a été assassinée. Ce sera l’occasion pour Reb et les prostitué.e.s de prendre la parole que personne ne leur donne.
    Grâce à Act-up et ses militantes, le projet a débuté de longue date et émerge finalement autour d’un deuil, autour de trop nombreux deuils, celui des TDS qui meurent ou sont violentés chaque année, et notamment celui de Vanesa Campos péruvienne Trans tragiquement assassinée, dans le bois de Boulogne en 2018.
     
    Depuis la loi de pénalisation des clients, votée en mars 2016, Elsa Aloisio filme.
    Elle filme d’abord les colères et les rassemblements, en tant qu’alliée, elle crie, documente, réfléchit avec Act-up (Elsa), avec le Strass (Anaïs), avec Acceptess-T (Mimi) et l’idée qu’il faut aller plus loin surgit, mûrit et s’appuie sur la force du collectif, sur l’urgence d’une lutte politique, sur l’écoute et la sensibilisation, faire alliance et inventer ensemble des fictions pour retrouver une dignité au delà de la survie et des risques et de la précarisation qui ne font qu’augmenter, dans le contexte actuel. Nous commençons d’ailleurs l’émission par une incursion sur  l’actualité concernant l’adoption de la loi d’immigration.
    « Au bord de nos nuits blanches » est une puissante bande démo – et c’est loin d’être péjoratif, bien au contraire – c’est la démonstration que faire corps ensemble redonne de l’épaisseur humaine, c’est montrer les liens dont on ne parlent jamais et les réalités, comment faire face, en bande, artistiquement organisée… Vivement qu’un prochain long métrage qui est en cours d’écriture, raconte que les corps sont politiques, et ceux des TDS en particulier qui s’enfoncent de plus en plus loin dans les bois, réveillent nos cœurs et nos consciences. Pour faire corps ensemble.
    À l’oreille

    La Complainte des filles de joie – La Mauvaise Réputation, trio : Cécile Brunel – Bertrand Lemarchand – Xavier Milhou
    Me Llaman Calle – Manu Chao
    Musique extrait « au bord de nos nuits blanches » – extrait de la bande son du film d’Elsa Aloisio – Be my lover (La Bouche)
    Diamonds – Rihanna – version instrumentale
    audio pastilles – Judith Butler

    Lectures à plusieurs voix
    Grisélidis Réal – choix d’Elsa (extraits de la passe imaginaire, paroles de TDS)
    Françoise GIL – Travail du sexe et transgression (extraits)
    Mylène JUSTE – La putain, les abolitionnistes et les cohortes religionnaires – (extraits)
    Julie Moulier – extrait : Je suis en colère ; texte extrait du livre collectif “Résistons Ensemble, plaidoyer pour des jours heureux”
    Bios et liens
    Elsa Aloisio
    “J’ai débuté par le théâtre et la mise en scène (Théâtre National de Gennevilliers). J’ai joué dans des pièces de théâtre, des séries TV, des courts métrages. Mais l’écriture et l’envie de raconter des histoires me démangeaient et mon désir de réaliser des films l’a emporté. J’écris donc en 2013 mon premier court métrage Jihane, sélectionné par La

    • 1 hr 3 min

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