Dans son livre Bonjour ChatGPT, Louis de Diesbach va au-delà de la problématique de l’anthropomorphisme pour souligner que l’IA est probablement la quatrième blessure de l’Humanité. Louis, consultant en technologies numériques et essayiste, examine dans cet ouvrage ce qui fait l’humain et en quoi cela pose problème à une société où on ne veut plus admettre l’altérité. Son point de vue est que l’IA nous challenge désormais intellectuellement, infligeant ainsi à l’humanité sa quatrième blessure narcissique après Galilée (nous ne sommes pas le centre de l’univers), Darwin (nous sommes le fruit d’une évolution) et Freud (nous ne maîtrisons pas notre inconscient). Mais plutôt qu’une humiliation, cette nouvelle réalité nous offre l’opportunité de repenser ce qui fait notre essence : non pas notre supériorité intellectuelle, mais notre capacité unique à tisser des relations authentiques avec autrui. Face à un monde toujours plus technologique, l’enjeu n’est pas tant la performance des machines que la préservation ni le renforcement de nos liens humains. L’auteur nous invite ainsi à réfléchir sur l’avenir de nos relations interpersonnelles. L’IA est la quatrième blessure de l’humanité ou comment nous devons redécouvrir ce qui fait notre essence Tu abordes l’anthropomorphisme dans ton livre par une certaine May Ashworth… Louis de Diesbach. May Ashworth fait une recherche sur Google vers 2015. Elle voulait savoir comment traduire des chiffres romains en chiffres arabes. Et elle commence sa phrase par « Bonjour » et finit par « Merci ». Son petit-fils, très taquin, trouve ça très drôle, prend la photo et poste ça sur Twitter, et c’est le genre d’histoire dont la toile raffole. C’est une petite vieille qui ne sait pas très bien utiliser Google et qui imagine qu’il y a des humains derrière Google qui vont lui répondre. Et ça fait le buzz. Cela m’a interpellé. Comment se fait-il qu’il y ait à peine 10 ans, tout le monde se soit amusé de cette petite dame qui dit bonjour, s’il te plaît, et merci à Google et qu’en 2022, environ la moitié des copies d’écrans de ChatGPT postées sur Internet commencent par « Hello, could you please do…? », etc. Pourtant, les mêmes personnes qui se font un café le matin ne disent ni bonjour ni merci à leur tasse ni à leur machine à café ! Par contre, la tondeuse à gazon de ton beau-père a un petit nom LdD. C’est exact, nous avons donné un nom, Bernard, au robot-tondeuse de mes beaux-parents. En revanche, je ne lui dis pas bonjour. C’est un fait, l’anthropomorphisme n’est pas nouveau, on a même toujours anthropomorphisé. On trouve des traces d’anthropomorphisme qui ont plus de 40 000 ans. Et donc, en fait, le fait de dire bonjour à ChatGPT, finalement, ce n’est pas si grave. Bernard est plus commode que Husqvarna HX430, mais voilà, pourquoi pas juste « HX » ? Pourquoi pas « robot tondeuse » ? Où cela nous mène-t-il ? C’est cela que j’ai voulu creuser. Certains consultants prétendent que si on est poli avec l’IA, on obtient de meilleurs résultats LdD. Une étude a démontré cela. En revanche, les gens prennent ça au pied de la lettre et pensent que la machine comprend quand on est gentil ou poli. En fait,