40 episodes

Cadre bâti est un podcast sur la ville.

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    • Society & Culture
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Cadre bâti est un podcast sur la ville.

    Épisode 39 ~ Construire une Cité autre avec Philippe Dufort

    Épisode 39 ~ Construire une Cité autre avec Philippe Dufort

    On fait un écoquartier ? Oui, bien sûr. On commence par quoi ? …

    Certains de nos épisodes sont plus longs que d’autres. Il faut mettre la table, on dirait, apprendre à se connaître. La patience d’une conversation vaut sûrement la peine, dirons-nous, surtout quand il s’agit, comme dans le cas de cet épisode avec Philippe Dufort, de parler d’aboutissements dont on pourrait croire, à tort, qu’ils ont poussés du néant et dans leur forme définitive.

    Dans un exercice qui s’apparente à reparcourir un labyrinthe en suivant le bon trajet dessiné au sol, l’équipe de Cadre bâti est retournée aux Jardins de Métis pour discuter de CMētis avec son président et fondateur, Philippe Dufort. Se décrivant comme un « universitaire désagrégé », Philippe a été jusqu’à très récemment professeur en innovation sociale à l’Université St-Paul à Ottawa, point d’orgue d’un parcours universitaire et engagé où il va passer des années à l’international, et notamment en Colombie. Dans un spectaculaire revirement de situation, Philippe et sa conjointe, surmené·es, ont volontairement choisi un retour en famille dans le Bas-Saint-Laurent, un changement de rythme de vie nécessaire et qui les a mené·es, de fil en aiguille, à abandonner la vie universitaire.

    Ce rare retour à la case départ aurait pu être l’occasion de ranger l’idéalisme dans les tiroirs. Ce ne fut pas le cas. Un désir toujours vivant de transformation sociale, amplifié par la crise du logement dans le Bas-Saint-Laurent, on fait naître un premier projet d’écoquartier à Métis-sur-Mer, coopté à même la communauté, puis à un second à l’étape de projet à Rimouski, le tout piloté par CMétis, un organisme à but non lucratif « […] à haut impact de transformation sociale intégrant les expertises de la conception, de la construction et du développement immobilier écologique ».

    On commence par quoi, alors ? C’est le sujet de la seconde partie de cet entretien avec Emile et Guillaume. Suivant un premier projet dont la principale qualité, nous dit notre invité, est d’exister, contre vents et marées, il est question ici du défi constant à mettre sur pied un commun, à s’assurer de le financer adéquatement et d’en faire une pièce maîtresse dans le déploiement d’autres projets similaires, mais jamais identiques, car émergent de leur milieu d’implantation.

    Ce qui frappe le plus notre invité dans sa nouvelle carrière ? La capacité d’impact d’une telle approche, car pour peu qu’on en accepte les énormes complications et responsabilités, l’échelle de l’écoquartier constitue l’un des moyens les plus efficaces aujourd’hui de construire des interstices dans un système dont on critique les paramètres, et de faire une cité autre, certes, mais de la faire surtout autrement.

    • 1 hr 41 min
    Épisode 38 ~ Cartographie des idées sur la ville avec Thierry Paquot

    Épisode 38 ~ Cartographie des idées sur la ville avec Thierry Paquot

    Dans cet épisode, Guillaume rencontre Thierry Paquot, un philosophe de la ville qui a quitté depuis peu la périphérie parisienne pour la campagne normande. Enregistré alors qu’il était en plein processus d’écriture d’un livre, cet épisode est riche en réflexions et anecdotes.


    L’épisode s’amorce assez classiquement avec un retour sur l’évolution des relations entre ville et campagne, en écho à l’ouvrage de Lewis Mumford, traduit par Thierry et paru en août dernier (Histoire naturelle de l’urbanisation, Presses Universitaires de France). Autrefois des territoires complémentaires, l’arrivée du productivisme, de la mécanisation et la mondialisation viennent transformer radicalement leurs interdépendances de même que leurs paysages, au point où ville et campagne se confondent désormais complètement.


    La discussion se déplace tout naturellement vers la question des processus et transformations à l’œuvre — mondialisation, urbanisation, colonisation, mécanisation — et de leurs effets sur les espaces urbains : inversions des relations centre-périphérie, apparitions des mégalopoles, étalement, bidonvilisation, émergence d’enclaves résidentielles sécurisées, pour ne nommer que quelques-uns des phénomènes récents qui remodèlent notre terre urbaine.


    Si l’histoire de la ville intéresse notre invité, c’est surtout l’histoire des idées sur la ville qui prend une place centrale dans son travail. Thierry porte une attention très particulière à la biographie des auteur-es de même qu’à la filiation des idées, et fait tout un travail de géohistoire des œuvres et des idées. Qui discutait avec qui ? Quelle influence des auteur-es entre elles et eux ? L’épisode, en ce sens, apparaît comme un exercice de cartographie orale des réseaux d’idées sur la ville et l’urbain. Un travail utile, puisque comme le souligne Thierry : “On pense à plusieurs, même si on écrit seul”.


    La discussion aborde aussi la diversité des façons d’appréhender la ville, et notamment par le biais de ses représentations. Pour Thierry, le roman, la poésie, le cinéma, la photographie et les témoignages des habitants constituent une panoplie de médiums qui permettent d’éclairer différents angles aveugles de l’expérience urbaine.


    En somme, cet épisode est un tour d’horizon de l’urbain — définitions, formes d’urbanisation, épistémologies — sans une once d’aridité. Il se déploie autant dans les idées que sur le terrain, un peu à l’image du travail de Thierry. C’est un épisode où l’on s’intéresse autant aux paroles d’habitantes de bidonvilles qu’à la chicane entre Henri Lefebvre et Guy Debord, ou à la relation intellectuelle entre Ivan Illich et André Gorz. On en ressort avec un certain nombre de potins de philosophes, une envie de lire renouvelée et, somme toute, une idée plus claire du phénomène urbain planétaire ! 

    • 1 hr 28 min
    Épisode 37 ~ Le patrimoine est une conversation avec Claudine Déom

    Épisode 37 ~ Le patrimoine est une conversation avec Claudine Déom

    Dans cet épisode aux accents ASMR*, Guillaume et Maude échangent avec Claudine Déom, professeure à l’École d’architecture de l’Université de Montréal et spécialiste du patrimoine bâti. Ayant grandi à Sault-au-Récollet, dans le nord de Montréal, Claudine a été en contact avec la pierre grise dès son enfance. C’est ensuite par l’étude de la géographie au collégial, puis de l’urbanisme au baccalauréat et de l’histoire de l’art aux cycles supérieurs qu’elle forge son intérêt pour les questions liées à la conservation des environnements bâtis.Pour la professeure, il existe à ce jour certaines préconceptions persistantes à déconstruire à propos du patrimoine, comme l’idée que sa préservation constitue un frein à la créativité pour les architectes, ou que conserver veut dire “ne pas toucher”. Cet épisode est une invitation à aller au-delà d’une vision dichotomique du patrimoine qui
    opposerait ce qui relève du passé et ce qui est contemporain.Son point de vue mélange urbanisme, histoire de l’art et architecture, avec comme objectif la compréhension du lieu, du site ou du bâtiment : pourquoi est-il là ? Pourquoi a-t-il cette apparence ? Dans son enseignement, c’est d’abord le potentiel “inclassable” de l’existant que Claudine souhaite transmettre aux architectes en devenir.Le rapport entre la ville qui sort de terre et celle qui est déjà là est souvent perçu comme antagoniste, et mériterait un recadrage vers ce qu’il peut avoir de collaboratif. Le patrimoine bâti n’est pas une série
    d’objets sous verre au sein d’une collection urbaine, ce sont des lieux particuliers avec leurs usages, leurs affects. Ils évoluent à travers le temps et peuvent propulser la transformation urbaine. Au-delà des critères esthétiques ou de classifications patrimoniales, les lieux que l’on côtoie quotidiennement nous marquent, nous touchent et s’attachent à nous.Qui plus est, le patrimoine bâti nous expose à des représentations du monde qui, forcément, ont évolué. Ici, le patrimoine devient une conversation sur la culture, l’intégration, l’inclusion. Que faire des pensionnats autochtones et des statues de personnages historiques déchus? Une conversation complexe sur notre rapport au passé, sur l’histoire et le pouvoir, et sur nos différents regards sur le monde se dessine autour de ces objets inconvénients pour quiconque souhaiterait vivre dans un monde lisse, sans aspérités, ce que ne désire évidemment
    pas notre invitée.* Autonomous Sensory Meridian Response, ou la sensation de relaxation provoquée par des bruits doux, comme des voix délicates… 

    • 1 hr 26 min
    Épisode 36 ~ Complexité d'un monde incertain avec Jérôme Dupras

    Épisode 36 ~ Complexité d'un monde incertain avec Jérôme Dupras

    Cet épisode a été enregistré devant public aux Jardins de Métis dans le cadre de l’École d’été de la Faculté d’aménagement de l’Université de Montréal, une édition intitulé « Paysages généreux, paysages faits main » et dirigée par Emile Forest. Ce dernier et Guillaume découvrent dans cet entretien la vie multifacette de Jérôme Dupras. Professeur à l’Université du Québec en Outaouais et titulaire de la Cherche de recherche du Canada en économie écologique, Jérôme est d’abord connu à titre de bassiste des Cowboys Fringuants. Un mode de vie dual qu’il partage avec Guillaume et sa vie (plus ou moins) cachée de drummer…

    Le parcours de Jérôme a été marqué, en alternance, par des moments consacrés à la musique et d’autres à des études universitaires où il est passé de la biochimie à l’écologie, pour finalement s’orienter vers la géographie avec la réalisation d’une thèse de doctorat sur la question des services écosystémiques — un concept dont il est aujourd’hui plutôt critique.

    Jérôme se voit d’abord comme un environnementaliste qui se sert de la musique et de l’enseignement pour faire atterrir certaines idées. Maintenant tourné vers l’économie écologique — avec une posture épistémologique qui s’éloigne de l’économie classique dont le rapport à l’environnement reste plutôt trouble — Jérôme s’inscrit dans une recherche à la fois fondamentale et appliquée. Il s’intéresse de fait aux relations du vivant et du non-vivant avec les flux de matière, et développe en ce sens des outils pratiques pour rendre ces relations plus harmonieuses — que ce soit en traduisant les objectifs de la COP 15 en différentes cibles et actions concrètes sur le territoire, ou en proposant des aménagements qui prennent en compte la vulnérabilité climatique des quartiers.

    La transition énergétique en cours nécessite de revoir notre relation aux énergies fossiles ou au plastique, par exemple, mais plus globalement doit engager une refonte de notre rapport à la nature. Plutôt que de la considérer de sa seule valeur d’utilité, il faut y voir une valeur intrinsèque, relationnelle, voire spirituelle. Or, plutôt que d’y aller de manière descendante, il s’agit, selon Jérôme, de penser des solutions locales pour s’engager dans une perspective de changements globaux.

    Cet épisode est une invitation à prendre en compte la complexité et la beauté du monde qui nous entoure, mais aussi à prendre la parole et à agir dans le monde de plus en plus incertain. La science post-normale, concept dont il est question dans l’entretien, c’est penser à partir d’un inconfort qui devrait galvaniser plutôt que paralyser.

    • 1 hr 10 min
    Épisode 35 ~ Dans les replis de l’architecture, de l’édition et de la scénographie avec Christopher Dessus

    Épisode 35 ~ Dans les replis de l’architecture, de l’édition et de la scénographie avec Christopher Dessus

    Pas facile de glisser d’un métier à l’autre dans le champ professionnel. Plusieurs programmes universitaires ont beau jeter leurs oisillons dans le sens de l’inter, voire de la transdisciplinarité, l’énergie investie ensuite dans le travail perpétuel de dédoublement de soi et de justification à la face du monde pousse souvent dans le sens d’un recalibrage simple : appelez-nous pour ceci, c’est notre spécialité.

    C’est dans ces replis complexes que l’on retrouve aujourd’hui Christopher Dessus, architecte début trentenaire et figure émergente de l’architecture française, rencontré il y a quelques mois par Guillaume dans les bureaux parisiens de Paf atelier, un bureau d’architecture et de scénographie dont il est le fondateur. Peut-être faut-il ajouter à l’exigence d’avoir à justifier son existence sur plusieurs fronts créatifs celle, plus viscérale encore pour une jeune boîte, de trouver le point d’équilibre entre rentabilité et énoncé de mission. Pour cette jeune firme fondée en 2017 et qui a cherché dès le départ à s’engager dans une démarche alliant recherche et création, il va de soi que ces questionnements viscéraux font partie intégrante du processus, ce qui ne veut pas dire que le tout ne se fait pas dans la joie.

    Dans un entretien tout en douceur où interviewer et interviewé parlent presque d’une même voix au fond des bureaux de Paf atelier pour ne pas déranger les collègues, nous reprenons, sans romancer pour autant, le court parcours qui a vu Christopher émerger d’un milieu paysan pour se projeter dans des études brillantes en architecture. S’en suivent un séjour révélateur au Québec, puis la fondation de l’influente revue Pli qui se mute actuellement en maison d’édition orientée vers les arts, l’architecture et le design. C’est enfin à Paf atelier qu’on le retrouve, entouré cette fois d’une équipe engagée dans le sens d’une pratique hybride, combinant sans discriminer le travail sur des projets à toutes échelles, allant de la scénographie pure et du projet de design et d’architecture à la collaboration avec d’autres équipes lorsqu’il s’agit, par exemple, de s’attaquer au concours actuel pour réaliser le Schéma Directeur Culturel du Centre Pompidou.

    Les clés de l’aventure transdisciplinaire menée par Christopher se trouvent peut-être ici : trouver son équipe, s’entourer de personnes qui ne s’inquiètent pas outre mesure des frontières étanches entre spécialisations, puis travailler fort, mais sans trop se soucier de se tromper à l’occasion. L’épisode offre en ce sens de belles leçons pour quiconque veut s’attaquer aux problèmes actuels, par nature interdisciplinaires, du bien commun, mais qui cherche à le faire avec des étoiles dans les yeux.

    • 1 hr 12 min
    Épisode 34 ~ Naviguer les terrains vagues avec Carole Lévesque

    Épisode 34 ~ Naviguer les terrains vagues avec Carole Lévesque

    Dans cet épisode, Emile et Guillaume discutent avec Carole Lévesque, directrice de l’École de Design de l’UQAM et co-fondatrice du Bureau d’étude de pratiques indisciplinées (bé pi).
    Originaire de la ville de la fameuse rue principale des Colocs (Normandin), Carole a étudié en architecture et en design. Après une maîtrise pratique en architecture réalisée à Vancouver, elle s’installe à New York pour travailler pour l’agence Datum Zero.
    C’est le rythme effréné de la pratique, l’envie de prendre son temps, de réfléchir les choses avec et en dehors du projet qui la pousse à s’inscrire au doctorat en aménagement à l’Université de Montréal dans une démarche de recherche-création. Au terme de son doctorat, elle va enseigner à Beyrouth pour ensuite revenir à Montréal à l’École de Design.
    D’entrée de jeu, il est question de l’articulation entre la théorie et la pratique. De son point de vue, le projet architectural doit s’ancrer dans une conversation plus large, théorique, pour ensuite en élargir le cadre. La mise en forme du projet permet ainsi de mettre à l’épreuve des idées.



    Il est aussi question de l’architecture temporaire comme dispositif
    d’intervention et de réflexion sur la ville et de ces terrains vagues
    aux frontières des mers urbaines…
    Dans sa démarche, Carole utilise la marche pour observer et documenter la logique des espaces traversés, pour capter les façons d’habiter la ville. Photos, enregistrements, observations qui se traduisent ensuite en texte, en dessin, en propositions architecturales.
    Dans son travail sur les terrains vagues montréalais, Carole a ainsi
    parcouru plusieurs fois l’île de Montréal dans toute sa largeur.
    L’exposition intitulée « La précision du vague » a notamment permis de partager la riche documentation produite à partir de la visite de ces espaces ambigus : herbier, dessins, relevés photographiques, cartes typologiques.
    Pour Carole, le dessin et la marche sont des moyens d’interroger la notion d’échelle, l’expérience du proche et du loin, et de poser le terrain vague comme un objet dense, complexe, mais avec lequel on entretient un rapport ambigu.
    Au fond, l’épisode au complet porte sur la question de l’entre-deux : entre travail administratif et création, pratique architecturale et théorie, démarche inductive et déductive, texte et dessin, ou encore vague et précis s’ouvrent ainsi des territoires qui méritent amplement d’être naviguer.
    Petit babillard pour suivre le travail de Carole : Bureau d’étude pratiques indisciplinées, co-fondé avec Thomas-Bernard Kenniff : https://www.be-pi.ca/press
    Un ouvrage à paraître cet hiver, avec Thomas-Bernard Kenniff : in Drawing : time, dialogue, materiality and investigation
    En septembre prochain, aura lieu le Colloque international du 50e
    anniversaire de l’École de design de l’UQAM, MUTATIONS : Où va le design ? dont l’appel à communications est en cours : https://design.uqam.ca/nouvelles/mutations-ou-va-le-design-3/

    • 1 hr 36 min

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