Vlan!

Gregory Pouy
Vlan!

Etre serein dans une société en mouvement: écologie, géopolitique, développement personnel, sexualité... Tous les mardis, on parle avec des chercheurs et chercheuses (sociologues, psychologues, anthropologues, historiens, scientifique) pour vous aider à mieux comprendre où nous allons. Distribué par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

  1. [Solo] Ca veut dire quoi d'être un homme?

    HACE 4 D

    [Solo] Ca veut dire quoi d'être un homme?

    Cet épisode est tiré de ma newsletter (à laquelle vous pouvez vous abonner ici bien sur et est disponible intégralement en vidéo sur la chaine Youtube :) La semaine dernière, je discutais avec un ami de longue date, père de deux garçons adolescents. La voix incertaine, il m'a confié : "Je ne sais plus quoi leur dire. Comment être un homme aujourd'hui ? Quels conseils leur donner quand moi-même je n'y comprends plus rien ?" Son désarroi m'a profondément touché, car il résonne avec une question que je me pose depuis l'adolescence : qu'est-ce qu'être un homme dans notre société ? Est-il encore possible d'incarner une masculinité qui ne soit ni toxique ni effacée ? Comment naviguer entre les attentes contradictoires qui bombardent les hommes quotidiennement ? Et surtout, pourquoi est-il devenu si difficile de simplement être soi-même ? Est-ce que cela signifie même quelque chose ? La confusion règne partout. La bouleversante série "Adolescence" sur Netflix nous plonge dans la réalité de jeunes garçons perdus, tiraillés entre les modèles masculinistes qui prolifèrent sur les réseaux sociaux et une société qui condamne - à juste titre - les comportements toxiques. Pendant ce temps, l'affaire Gérard Depardieu révèle nos incohérences collectives : comment comprendre qu'un comportement de prédateur puisse encore être défendu au nom du "génie artistique", y compris par des figures féminines respectées ? De manière anecdotique, j'écris cette newsletter alors que simultanément j'observe de jeunes adolescents simuler une bagarre et jouer à la loi du plus fort. Dans ma propre histoire, des femmes m'ont parfois qualifié de "trop sensible" ou "tellement fragile" pour avoir simplement exprimé mes ressentis avec vivacité. Ces expériences m'ont amené à m'interroger profondément : notre société sait-elle ce qu'elle attend des hommes ? Savons-nous, en tant qu'hommes, ce que nous voulons être ? Cette confusion n'est pas seulement théorique - elle se manifeste dans nos comportements quotidiens, dans nos relations, dans notre façon d'élever nos enfants. Elle a des conséquences réelles sur la santé mentale des hommes, sur les dynamiques de couple, sur l'éducation des garçons qui tentent désespérément de trouver des repères dans ce brouillard identitaire. Les modèles masculins manquent cruellement : les pères sont souvent absents, les films & séries sont caricaturaux et les algorithmes des réseaux sociaux avantagent les avis extrêmes. J'observe des hommes qui, comme des caméléons, changent de personnalité selon qu'ils cherchent à séduire, à impressionner leurs pairs masculins, ou à répondre aux attentes contradictoires de la société. La masculinité est devenue un champ de mines - un pas trop appuyé vers la virilité et vous êtes un dinosaure toxique; un pas trop léger et vous êtes invisible, insignifiant. Ce numéro d'équilibriste épuise des générations entières d'hommes qui ne savent plus qui ils sont censés être. Aujourd'hui, je plonge sans retenue dans cette question explosive : qu'est-ce qu'être un homme au XXIe siècle, quand personne – ni les hommes, ni les femmes, ni la société – ne semble capable de formuler une réponse cohérente ? Mon histoire d’homme un peu perdu Paradoxalement, pour un homme, parler de masculinité reste compliqué. On craint de dire une bêtise, de ne pas être légitime. J'avais d'ailleurs expliqué à Angelo Foley cette « peur d'être un homme » sur son podcast il y a quelques années. Mais aujourd'hui, je me sens plus légitime que jamais pour mettre les deux pieds dans le plat. Mon histoire personnelle offre peut-être quelques clés de compréhension. Enfant, j'avais un père pompier de Paris, musclé et "viril" – une sorte de super-héros. Mais un super-héros chroniquement absent, qui ne prenait pas de temps pour ses enfants. Commercial avec le Maghreb, il était souvent en voyage et par ailleurs, il ne nous a pas beaucoup accompagné, pas appris à faire du vélo, pas joué avec nous. Il était un excellent bricoleur mais chaque fois qu’on essayait de l’aider et d’être curieux, il nous rejetait en nous disant que nous étions des incapables…Ce n’était pas nécessairement méchant mais juste réaliste, on lui faisait perdre du temps, très basique.Si je partage cela, c’est parce que je ne crois pas être le seul homme à avoir eu un père absent et donc un manque d’amour inconscient et surtout un père aimant et gentil mais loin de la paternité idéale.Il nous a quitté il y a 9 ans et je n’ai pas eu l’occasion de parler de cela avec lui malheureusement.Il y a d’autres sujets que j’ai abordé avec lui, j’y reviendrais peut-être.En parallèle, ma mère avait arrêté de travailler pour s'occuper de mon frère et moi. J’ai passé de très nombreuses journées dans le jardin de la cité, à écouter les conversations de ma mère et ses amies pendant des années.C'est peut-être de là que vient mon appétence pour les femmes, les conversations profondes, et ma facilité à m'entendre avec elles. J’ai grandi avec une bande de garçons et adolescent, nous trainions et faisions les 400 coups et beaucoup de skateboard. Mais mon caractère s'est véritablement ancré vers 13-14 ans, quand je me suis lié d'amitié avec Émilie. Ma première meilleure amie.Nous nous écrivions, nous nous appelions jusqu'à rendre fous nos parents respectifs.Quand ils en avaient assez, j'allais dans la cabine téléphonique du quartier (ceux qui savent, savent…) pour poursuivre nos échanges. Cette relation – parfaitement platonique puisqu'elle était la petite amie de mon meilleur ami – avait une profondeur incomparable avec les discussions entre garçons. Elle a nourri en moi une sensibilité qui ne demandait qu'à éclore. Depuis lors, mes amitiés sont très majoritairement féminines. Elles représentent sans doute 90% de mon entourage proche.On qualifie la sensibilité, l'écoute, et la vulnérabilité de valeurs féminines, pourtant, elles ne sont pas des qualités genrées – elles sont simplement humaines. Marque de notre société, et de manière très curieuse, même aujourd'hui, je ressens le besoin de préciser que j'ai toujours été attiré sexuellement par les femmes. Comme si une petite voix m'imposait cette clarification, de peur que vous ne fassiez d'autres suppositions. Preuve que les préjugés ont la peau dure, même à l'intérieur de moi-même.J’ai conscience que c’est idiot mais j’ai choisi de vous partager de manière sincère ce que je ressens. En 2 mots, ma vie s'est construite sur des amitiés homme-femme authentiques. Contrairement à ceux qui doutent de leur possibilité, je trace une ligne claire dans mon esprit entre mes « amies » et mes « intérêts romantiques potentiels ». Cette sensibilité est peut-être la raison pour laquelle vous êtes majoritairement des femmes à suivre cette newsletter et mon podcast par ailleurs. La quête d’une masculinité authentique Comme je l’ai décrit dans ma dernière newsletter, ces dernières années, j'ai travaillé sur ma «gentillesse » parfois excessive pour renforcer ce que l’on pourrait nommer ma « colonne masculine» : plus décisif, plus ancré, plus fort.Et d’ailleurs, je ne peux que constater que depuis que je vis à Lisbonne, je me suis lié d'amitié avec des hommes avec lesquels j'adore échanger. J'ai même créé un cercle d'hommes dans mon salon pour libérer une parole authentique entre nous – car, en vérité, les hommes se parlent rarement de cœur à cœur. Alors, parlons-nous franchement : c'est extrêmement compliqué d'être un homme aujourd'hui (je ne prétends pas que c'est simple d'être une femme, loin de là). En vérité, nous dansons tous ensemble une chorégraphie complexe de genre et d'identité. Mais cette réflexion se concentre spécifiquement sur la masculinité contemporaine. Je ne l’ai pas dit dans ma dernière newsletter mais ma « gentillesse » et mon côté « débonnaire» viennent partiellement d'un rejet du modèle masculin que j'observais autour de moi : mon grand-père, mes oncles, mon père….Mais ce faisant, comme pour beaucoup d'hommes, ma masculinité s'est construite en creux – par opposition plutôt que par affirmation. Mon ami Jerry Hyde que j’ai reçu sur Vlan avec sa femme Mai Hua, l'a judicieusement noté : une certaine masculinité misogyne a parfaitement compris la frustration des jeunes hommes d'aujourd'hui. L'absence de modèles masculins positifs a créé un vide facilement exploitable. On leur a fait croire que le féminisme les avait privés de leur héritage légitime, que les hommes étaient naturellement destinés à dominer, et qu'il fallait revenir aux anciennes normes. Cette rhétorique toxique, combinée au fait que dans les classes populaires, les jeunes femmes réussissent souvent mieux à l'école et trouvent des emplois mieux rémunérés, a privé de nombreux hommes de leur rôle traditionnel de « pourvoyeurs ». Résultat : de nombreux jeunes hommes adhèrent massivement à cette vision régressive. Plus inquiétant encore : certaines femmes adhèrent aussi à cette vision. Pourquoi ? Parce qu'au fond, elles non plus ne veulent pas d'un homme perçu comme faible, insipide, fade, glissant, trop conciliant ou constamment dans l'excuse.Il faut admettre que ce n’est pas très sexy. La misogynie est culturelle et ne dépend pas du genre – les femmes absorbent ces mêmes messages toxiques. Encore aujourd’hui, beaucoup de femmes se construisent aussi, entre autres, avec l’idée que l’homme doit pouvoir subvenir seul au besoin d’un foyer et doit « protéger », créant par là même une dépendance financière et donc une relation de pouvoir à l’avantage des hommes.Nous sommes loin de cette masculinité en creux.Et en comparaison, l'image de l'homme misogyne par

    24 min
  2. #344 L'Intelligence artificielle peut-elle remplacer les médecins?  avec David Darmon

    HACE 6 D

    #344 L'Intelligence artificielle peut-elle remplacer les médecins? avec David Darmon

    David Darmon est médecin généraliste, professeur des universités, et directeur du département d’enseignement et de recherche en médecine générale à Nice. C'est une sommité au niveau français et même international.Nous parlons beaucoup d'IA. un peu tous les jours désormais (au moins dans mon cercle) et évidemment on a beaucoup entendu que l'IA allait remplacé les médeçins généralistes car plus accessible (en particulier quand vous êtes dans une zone éloignée des centres urbains).Et ca tombe bien car David Darmon a passé les 10 dernières années à comprendre aux impacts de l’intelligence artificielle sur le monde de la santé. Il était donc plus que naturel de l’inviter dans Vlan! pour discuter de ces transformations profondes. Dans cet épisode, nous parlons de la manière dont la médecine évolue à l’ère de l’IA, mais aussi de ce que cela dit de notre rapport à la santé, aux médecins et à la prévention. J’ai questionné David sur les maladies chroniques devenues la norme, sur l'inefficacité de notre système à répondre à cette nouvelle réalité, et sur la nécessité de repenser notre approche – non plus seulement curative, mais véritablement préventive. Nous avons également évoqué les déserts médicaux, les limites de notre système de formation, les dangers d’une médecine trop technicisée, mais aussi les opportunités qu’offre l’IA : accompagnement personnalisé, délégation intelligente, suivi asynchrone... sans jamais perdre de vue l’humain au centre du soin. David partage aussi des initiatives passionnantes menées à Nice, notamment autour du partenariat avec les patients – une vision de la médecine profondément collaborative et empathique, loin des clichés sur le manque d’écoute du corps médical. Un épisode riche, à la fois ancré dans le présent et tourné vers l’avenir, qui interroge notre manière de vivre... et de prendre soin. 5 citations marquantes :- "Le patient est l’expert de la vie avec la maladie."- "On soigne les patients en équipe, pas en silo."- "L’IA peut faire gagner du temps, mais elle ne remplace pas l’humain."- "Ce que tu fais pour moi, sans moi, tu le fais contre moi."- "70% des déterminants de santé sont en dehors du champ médical." 10 questions posées pour résumé l'épisode :- Quelle est la réalité de la santé en France aujourd’hui ?- Comment expliquer l’essor des maladies chroniques ?- Est-ce que la médecine doit devenir plus préventive ?- À quoi pourrait ressembler la médecine avec l’IA ?- Quelles sont les limites actuelles de l’IA en santé ?- Pourquoi manque-t-on d’empathie dans la relation médecin-patient ?- Comment formez-vous les médecins à Nice différemment ?- Quelles données sont nécessaires pour faire avancer la médecine personnalisée ?- L’IA est-elle un bon palliatif au manque de médecins ?- Est-ce qu’on sera mieux soignés demain grâce à l’IA ? Timestamps :- 00:00 – Introduction de l’épisode- 01:00 – La réalité de la santé post-guerre à aujourd’hui- 04:50 – Déserts médicaux : causes et solutions- 07:30 – Vers une médecine plus fonctionnelle ?- 10:40 – L’éducation à la santé, un enjeu national- 12:40 – Les applications de l’IA dans la médecine- 20:30 – La révolution du dossier médical numérique- 25:20 – Manque d’empathie : comment y remédier- 28:00 – Le patient, acteur central du soin- 33:00 – IA & délégation des tâches médicales- 39:00 – Problèmes éthiques & souveraineté des données- 49:00 – Puces, quantification, et médecine préventive- 55:30 – Est-ce que l’IA nous soignera mieux demain ? Suggestion d'autres épisodes à écouter : - Vlan #94 Futur de la médecine: vers moins de médicaments avec Thierry Picard (https://audmns.com/WpdMhQo) - #323 La bouche , le baromètre de notre santé avec Bruno Donatini (partie 1) (https://audmns.com/NCbnuVu) - #239 Comment repenser le système de santé en France? Avec Jean Charles Samuelian (https://audmns.com/mTSHtnB) Distribué par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

    1 h 6 min
  3. [Moment] “Adolescence” : ce que les ados révèlent de notre société avec Jérôme Colin

    28 MAR

    [Moment] “Adolescence” : ce que les ados révèlent de notre société avec Jérôme Colin

    Jérôme Colin est journaliste, écrivain et réalisateur. Dans cet épisode, nous parlons de son dernier roman Les Dragons, une plongée bouleversante dans l’univers psychiatrique des adolescents.Ceci est un extrait de l'épisode que nous avons enregistré ensemble car cette semaine j'ai découvert la série "adolescent" qui m'a bouleversé de justesse et m'a fait pensé à cet épisode que nous avions enregistré ensemble.Je me suis dis que c'était important de ressortir cet extrait et peut être vous donner envie d'écouter l'intégralité de l'épisode bien sur. Dans cet extrait nous parlons en particulier du mal être des adolescents, de maladie mentale! J’ai rencontré Jérôme dans un moment rare, intense, presque brut. Il m’a parlé de ces ados qui ne veulent plus vivre, non pas parce qu’ils sont ados, mais parce que le monde que nous leur proposons est devenu invivable. Jérôme a fait une immersion de trois mois dans un centre psychiatrique pour écrire Les Dragons, et ce qu’il a entendu m’a profondément ébranlé : « Ce n’est pas l’adolescence, c’est la main de l’homme. » J’ai questionné Jérôme sur notre responsabilité d’adultes, sur l’école comme fabrique à normativité, sur la solitude imposée par la société, sur la difficulté à offrir un idéal mobilisateur à notre jeunesse. Mais aussi sur ce que ça veut dire d’aimer inconditionnellement son enfant, même quand il va mal. Un épisode fort, qui ne laisse pas indemne.Citations marquantes - « Ce n’est pas l’adolescence, c’est ce que le monde leur fait. »- « La vraie question, c’est pourquoi vous, les adultes, vous voulez vivre. »- « L’isolement est une maladie — et le monde y trouve son compte. »- « On ne se répare pas seul, il faut les autres. »- « Le capitalisme ne propose plus d’idéaux à long terme. » Questions structurées posées- Est-ce qu’avoir des pensées suicidaires est inhérent à l’adolescence ?- Les chiffres de la santé mentale des jeunes explosent-ils parce qu’on les écoute plus ?- Qu’as-tu appris en immersion dans un centre psychiatrique pour ados ?- Quelle est la part de responsabilité des adultes dans la souffrance des jeunes ?- Comment les jeunes perçoivent-ils notre génération ?- En quoi l’école est-elle une machine à conformer ?- Pourquoi l’exclusion scolaire est-elle si problématique ?- Quelle vision les jeunes ont-ils du monde et de l’avenir ?- Comment établir un lien avec un ado en souffrance ?- Comment offrir de l’espoir à un adolescent dans un monde incertain ? Timestamps clés- 00:00 – Le monde dans lequel les ados veulent mourir- 01:00 – Immersion dans un centre psychiatrique pour écrire Les Dragons- 03:00 – Nell : « Pourquoi vous voulez vivre ? »- 05:30 – L’école comme première zone d’exclusion- 07:45 – Le regard apocalyptique des ados sur les adultes- 08:45 – Que dire à un parent d’ado en crise ?- 10:40 – L’impact des écrans et la solitude des jeunes- 12:30 – Manque d’idéaux et effondrement de l’espérance- 13:30 – Le rôle de la rébellion et l’appel à sortir Suggestion d'épisode à écouter : #279 Le mal-être adolescent: conséquence d'une société violente ? avec Jerôme Colin (https://audmns.com/MsDIGME) Distribué par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

    14 min
  4. #343 Trouver de la joie dans un monde tragique (partie 1) avec Christopher Laquieze

    25 MAR

    #343 Trouver de la joie dans un monde tragique (partie 1) avec Christopher Laquieze

    Christopher Laquieze est un penseur autodidacte à la trajectoire singulière. Il n’a pas étudié la philosophie dans un cadre académique classique, mais a construit sa sagesse à travers les épreuves de la vie, la lecture passionnée et une quête personnelle du sens. Il est l’auteur du livre Le Silence de la Joie, une œuvre aussi poétique que profondément philosophique. J’ai découvert Christopher à travers son compte Instagram qui cumule plus de 300 000 followers et que je suivais avec beaucoup d’intérêt, intrigué par la densité et la lucidité de ses propos. Et ce que je peux vous dire, c’est que notre rencontre ne m’a pas déçu — bien au contraire. Dans cette période un peu dystopique et effrayante, j'avoue envie de vous parler de joie et de la manière dont on pouvait la trouver. Et ca tombe bien, dans cet épisode, nous avons plongé ensemble dans une réflexion vertigineuse sur le silence, la joie, le réel et la réalité. Nous avons parlé du silence de la joie, cette joie qui naît sans cause, comme un souffle venu du fond de l’âme. Une joie qui, pour Christopher, est un cri, une forme de révolte face à l’absurdité du monde. J’ai voulu comprendre ce que signifiait pour lui cette forme de joie silencieuse, mais aussi pourquoi il considérait le monde comme “tragique” et comment, malgré tout, il choisit d’y affirmer son existence. Christopher m’a partagé son parcours : une adolescence chaotique, une dépression sévère, une dérive dans la spiritualité dogmatique, et enfin, une renaissance à travers la philosophie. Une philosophie brute, vécue, ancrée dans le réel. Il raconte comment la philosophie l’a aidé à déconstruire des croyances, à abandonner des illusions, mais aussi comment elle peut être déstabilisante, voire destructrice. Nous avons abordé la notion de désir — non pas comme manque, mais comme élan vital — et évoqué des penseurs majeurs : Spinoza, Nietzsche, Camus, Clément Rosset, Pessoa... Autant d’influences qui éclairent sa pensée et nourrissent ses réflexions. Dans cet épisode, j’ai questionné Christopher sur le développement personnel, les dangers de la pensée positive poussée à l’extrême, la mémoire, la solitude, l’amitié, et cette idée si bouleversante : peut-on vraiment “passer à côté de sa vie” ? C’est une conversation d’une rare intensité, lucide, parfois brutale, mais toujours profondément humaine. Une plongée dans l’âme, un dialogue avec nos zones d’ombre, et une invitation à repenser ce que signifie vivre avec joie, malgré tout. 5 citations marquantes- « La joie, c’est apprendre à désespérer sans tomber dans le désespoir. »- « Le silence n’est pas une absence de langage, mais une présence de sens. »- « Ce n’est pas parce qu’une chose est bonne que je la désire, mais parce que je la désire qu’elle devient bonne. »- « La philosophie ne sauve pas toujours ; elle peut aussi nous détruire. »- « On ne se définit pas parce qu’on est, mais parce qu’on n’est pas. » 10 questions que l'on se pose- Qu’est-ce que représente pour toi “le silence de la joie” ?- Pourquoi qualifies-tu le monde de tragique ?- Le silence est-il le grand oublié de notre société connectée ?- Pourquoi t’es-tu autant intéressé à la philosophie ?- Est-ce que la philosophie peut nous sauver ?- Quelle est ta vision du développement personnel aujourd’hui ?- Comment animes-tu la joie en toi au quotidien ?- Que signifie “désirer ce que l’on a déjà” ?- Comment différencies-tu le réel et la réalité ?- Est-ce que l’on peut passer à côté de sa vie ? Timestamps- 00:00 – Introduction de l’épisode- 01:45 – Le concept du “silence de la joie”- 03:06 – Pourquoi le monde est-il tragique ?- 04:17 – Le silence dans une société ultra-connectée- 06:16 – Le parcours personnel de Christopher vers la philosophie- 08:33 – La philosophie peut-elle être destructrice ?- 13:49 – Une critique de la spiritualité et du développement personnel- 21:16 – Comment naît la joie dans l’absurde ?- 23:42 – L’éternel retour et la joie selon Nietzsche- 30:55 – Désirer ce que l’on a déjà, selon Spinoza- 35:04 – La gratitude face au quotidien- 38:44 – Conclusion Suggestion d'autres épisodes à écouter : - #335 Trouver du reconfort dans un monde en chaos avec Marie Robert (https://audmns.com/ICuFMra) - Vlan #90 Booster sa confiance en soi à l'ère numérique avec Charles Pepin (https://audmns.com/oVsnEHR) - #336 Le bonheur doit être le projet de notre siècle avec Arthur Auboeuf (https://audmns.com/LkXQumL) Distribué par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

    39 min
  5. #343 Trouver de la joie dans un monde tragique (partie 2) avec Christopher Laquieze

    25 MAR

    #343 Trouver de la joie dans un monde tragique (partie 2) avec Christopher Laquieze

    Christopher Laquieze est un penseur autodidacte à la trajectoire singulière. Il n’a pas étudié la philosophie dans un cadre académique classique, mais a construit sa sagesse à travers les épreuves de la vie, la lecture passionnée et une quête personnelle du sens. Il est l’auteur du livre Le Silence de la Joie, une œuvre aussi poétique que profondément philosophique. J’ai découvert Christopher à travers son compte Instagram qui cumule plus de 300 000 followers et que je suivais avec beaucoup d’intérêt, intrigué par la densité et la lucidité de ses propos. Et ce que je peux vous dire, c’est que notre rencontre ne m’a pas déçu — bien au contraire. Dans cette période un peu dystopique et effrayante, j'avoue envie de vous parler de joie et de la manière dont on pouvait la trouver. Et ca tombe bien, dans cet épisode, nous avons plongé ensemble dans une réflexion vertigineuse sur le silence, la joie, le réel et la réalité. Nous avons parlé du silence de la joie, cette joie qui naît sans cause, comme un souffle venu du fond de l’âme. Une joie qui, pour Christopher, est un cri, une forme de révolte face à l’absurdité du monde. J’ai voulu comprendre ce que signifiait pour lui cette forme de joie silencieuse, mais aussi pourquoi il considérait le monde comme “tragique” et comment, malgré tout, il choisit d’y affirmer son existence. Christopher m’a partagé son parcours : une adolescence chaotique, une dépression sévère, une dérive dans la spiritualité dogmatique, et enfin, une renaissance à travers la philosophie. Une philosophie brute, vécue, ancrée dans le réel. Il raconte comment la philosophie l’a aidé à déconstruire des croyances, à abandonner des illusions, mais aussi comment elle peut être déstabilisante, voire destructrice. Nous avons abordé la notion de désir — non pas comme manque, mais comme élan vital — et évoqué des penseurs majeurs : Spinoza, Nietzsche, Camus, Clément Rosset, Pessoa... Autant d’influences qui éclairent sa pensée et nourrissent ses réflexions. Dans cet épisode, j’ai questionné Christopher sur le développement personnel, les dangers de la pensée positive poussée à l’extrême, la mémoire, la solitude, l’amitié, et cette idée si bouleversante : peut-on vraiment “passer à côté de sa vie” ? C’est une conversation d’une rare intensité, lucide, parfois brutale, mais toujours profondément humaine. Une plongée dans l’âme, un dialogue avec nos zones d’ombre, et une invitation à repenser ce que signifie vivre avec joie, malgré tout. 5 citations marquantes- « La joie, c’est apprendre à désespérer sans tomber dans le désespoir. »- « Le silence n’est pas une absence de langage, mais une présence de sens. »- « Ce n’est pas parce qu’une chose est bonne que je la désire, mais parce que je la désire qu’elle devient bonne. »- « La philosophie ne sauve pas toujours ; elle peut aussi nous détruire. »- « On ne se définit pas parce qu’on est, mais parce qu’on n’est pas. » 10 questions que l'on se pose- Qu’est-ce que représente pour toi “le silence de la joie” ?- Pourquoi qualifies-tu le monde de tragique ?- Le silence est-il le grand oublié de notre société connectée ?- Pourquoi t’es-tu autant intéressé à la philosophie ?- Est-ce que la philosophie peut nous sauver ?- Quelle est ta vision du développement personnel aujourd’hui ?- Comment animes-tu la joie en toi au quotidien ?- Que signifie “désirer ce que l’on a déjà” ?- Comment différencies-tu le réel et la réalité ?- Est-ce que l’on peut passer à côté de sa vie ? Timestamps- 00:00 – Introduction : réel vs réalité02:00 – Nos perceptions façonnent notre réalité04:00 – Le langage, la poésie, et la manière de dire le monde06:30 – Mémoire, souvenirs et illusions : quand la fiction transforme le passé09:00 – Solitude, isolement, et rapport à soi12:00 – Peut-on se perdre ? Peut-on passer à côté de sa vie ?15:00 – Nier le réel pour se réfugier dans un récit personnel17:30 – Le deuil, l’imaginaire et les objets symboliques20:00 – Les illusions joyeuses et le risque de désillusion23:00 – L’éternel retour, Spinoza et le désir de ce qui est26:00 – Le conatus et l’énergie vitale du quotidien30:00 – Amour, désir et joie selon Spinoza34:00 – Friction vs confort : le rôle du labeur dans la joie38:00 – Ce que l’on est, ce que l’on n’est pas : se définir par la négation41:00 – Clôture de l’épisode : ouvrir et fermer la porte à l’expérience Distribué par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

    43 min
  6. [NEWS]  La gentillesse est-elle toujours une vertu?

    20 MAR

    [NEWS] La gentillesse est-elle toujours une vertu?

    Cet épisode est une lecture de ma newsletter disponible ici. Vous pouvez retrouver la vidéo de cet épisode sur Youtube sur la chaîne de Vlan! Dans cette époque particulièrement dystopique, la gentillesse trône au sommet de la hiérarchie des vertus recherchées.On la réclame, on la valorise, on l'érige en panacée contre toutes les violences contemporaines. Partout, on implore la bonté, on quémande la générosité, on s'abreuve avidement aux sources des énergies positives. Et je m'y plie avec dévotion depuis ma plus tendre enfance.Je me suis toujours défini comme un « gentil » et c'est probablement ainsi que mon entourage me décrirait sans hésiter quoique c’est sans doute présomptueux de ma part. Mais cette vertu tant louée dissimule-t-elle des zones d'ombre que je refuse obstinément de reconnaître ou plutôt contre lesquelles je ne travaille pas assez? Il y a quelques mois, le jour de mon anniversaire, une amie autrice britannique, Taiye Selasi, m'a lancé cette phrase qui m'a ébranlé : « The problem, Greg, is that you are a nice guy when you should be kind instead ». Encore une fois, une nuance linguistique anglaise qui m'échappait. Car comme vous sans doute, à cet instant précis, j'étais incapable de distinguer entre « nice » et « kind », les deux se fondant dans le même mot français : « gentil ». Je lui ai donc demandé d'éclairer ma lanterne. Gentil ou authentique : le dilemme qui vous détruitElle m'a expliqué que « kind » incarnait une forme de bienveillance et de bonté du cœur qui circule dans les deux sens – envers les autres, mais aussi, et c'est crucial, envers soi-même. Une personne « kind » connaît intimement ses propres limites et pose des frontières claires aux autres. Tandis qu'une personne « nice » serait rongée par un besoin viscéral d'être aimée, au point que toutes ses barrières s'effondrent – transformant cette prétendue qualité en authentique défaut. Elle m'a alors recommandé la lecture de « No More Mister Nice Guy » de Robert Glover, que j'ai reçu sans tarder sur Vlan ! L'épisode étant en anglais, j'ai décidé d'en faire cette newsletter pour vous expliquer pourquoi ce sujet me touche personnellement, et partager avec vous ce que j'en retire. Il y a tant de personnes méchantes et sournoises dans ce monde, pourquoi donc questionner la gentillesse ? Existe-t-il véritablement un « syndrome du gentil » ? La gentillesse pourrait-elle cacher des faces obscures ? Comment être gentil de manière juste ? Doit-on adhérer entièrement à la réflexion de Robert Glover ? Quelles critiques peut-on lui adresser ? La gentillesse comme bouclier contre les coupsPour saisir pourquoi ce sujet me touche particulièrement, je dois vous embarquer dans la construction de mon identité, et je pressens que cela résonnera avec certains d'entre vous. Ma mère n'était pas fondamentalement maltraitante, mais elle nous battait, mon frère et moi, de façon régulière (oui j’ai traité le sujet avec elle depuis). J'ai donc appris très tôt cette équation fatale : pour être aimé, il fallait être gentil, se plier en quatre pour tenter désespérément de faire plaisir.Bien sûr, je suis naturellement doté d'une bonté et d'une générosité profonde, mais vous remarquerez sans doute que la gentillesse dans laquelle je me suis enfermé n'était pas authentiquement la mienne. J'y reviendrai. Mon objectif premier ? Éviter les coups, tout simplement, mais surtout – gagner l'amour de ma mère. Cela implique que j'ai également intégré l'idée que les coups pouvaient s'entrelacer à l'amour – mais c'est un autre sujet que j'explorerai en temps voulu. Mon enfance s'est structurée sur ces fondations : la gentillesse comme mécanisme instinctif de protection et le rire comme échappatoire vitale. Comment refuser d'aimer une personne gentille ? Une personne qui s'évertue à devancer vos moindres attentes ? Au fil des années, je me suis métamorphosé en véritable caméléon, tentant de devenir ce que j'imaginais que les autres attendaient de moi, fuyant le conflit comme la peste. “Qu'est-ce qu'ils vont penser ?” : le mantra des dominésIl y a évidemment une part naturelle de socialisation et un besoin viscéral d'appartenance dans tout cela. Particulièrement quand, comme moi, vous êtes métis sans racines solides d'un côté puisque « descendant d'esclaves », portant le fardeau de la culpabilité d'être différent, écrasé par la pression sociétale d'être un « bon français », ce qui en France, avec notre modèle d'intégration républicaine, suppose d'être « plus blanc que blanc ».Ma mère nous a inculqué très tôt l'obligation d'être plus polis, plus irréprochables que quiconque, nous martelant régulièrement cette question : « qu'est-ce qu'ils vont penser ? ». Déjà qu'on nous montrait du doigt dans le village de mes grands-parents paternels – il semblait évident qu'on devait faire profil bas. Cqfd : cette stratégie est vouée à l'échec. On vous reprochera toujours votre couleur de peau jusqu'à ce que vous vous intégriez socialement, c'est-à-dire jusqu'à ce que vos revenus ou votre statut vous permettent de transcender cette réalité.Et même dans ce cas, dans certains contextes, cela reste illusoire.Pour être sincère, les gens tombent toujours des nues quand j'évoque le racisme ordinaire qui a jalonné mon existence, car après tout « on ne dirait pas vraiment que tu es noir toi, on pourrait penser que tu es italien, israélien, libanais, marocain, etc. ». J'ai entendu cette phrase un nombre incalculable de fois et ma réponse reste invariablement la même : « ce qui est certain, c'est que je ne suis pas blanc, et je peux t'assurer que la rue, la police, les institutions me le rappellent régulièrement ». Je vous le confie ici : je suis né d'un père bourguignon et d'une mère martiniquaise, elle-même métisse noire et indienne – et aujourd'hui, j'en porte fièrement l'héritage. Par ailleurs, il faut savoir qu'une règle tacite règne presque universellement (y compris sur les continents africain et asiatique) : plus la peau est claire, plus on vous valorise – le noir occupant le bas de l'échelle, particulièrement pour les femmes malheureusement pour elles, les études sont unanimes. Je vous raconte tout cela car ce phénomène a exacerbé un complexe qui grandissait insidieusement en moi. Votre gentillesse vous étouffe - et les autres le sententComme Robert Glover l'explique, être un "nice guy" suppose de dissimuler sa véritable nature pour éviter de froisser quiconque.Cette dynamique rappelle étrangement le "doublethink" décrit par Orwell dans "1984" – cette capacité à maintenir simultanément deux croyances contradictoires. D'un côté, notre authenticité profonde, et de l'autre, l'image que nous projetons pour être acceptés. Le terme qui définirait le plus justement ce type de gentillesse serait peut-être « débonnaire », qui signifie selon le Larousse « être bon jusqu'à la faiblesse ».Un terme rarement utilisé mais qui capture parfaitement ce que Robert Glover décrit, et que j'adopterai désormais dans cette newsletter pour définir ce type de « gentillesse ».Cela me permet en outre de préserver le terme « gentil » qui me semble fondamentalement précieux.Les débonnaires, donc, sont tellement obsédés par la dissimulation de leur véritable nature et par les désirs des autres qu'ils en oublient leurs propres aspirations. Une voix intérieure nous souffle : « ça sera plus simple comme ça, sinon ça va créer du conflit et on doit pouvoir l'éviter ». Deux scénarios se présentent alors : soit notre interlocuteur, presque malgré lui, repousse les limites et devient maltraitant – un comportement infantile qui révèle le besoin que quelqu'un fixe des frontières. Soit le débonnaire accumule tant de frustrations qu'il finit par exploser, provoquant précisément les tensions qu'il s'efforçait d'éviter. Dans les deux cas, nous sommes inéluctablement perdants. Je suis gentil, donc je ne suis pasSelon Robert Glover, la débonnaireté s'enracine dans deux terrains principaux : une honte toxique accompagnée d'une petite voix intérieure qui murmure « je ne suis pas assez bien comme je suis » ou simplement « je ne suis pas assez », et une angoisse dévorante d'être abandonné ou blessé.On retrouve ici les personnes avec un attachement anxieux. J'ai d'ailleurs consacré un épisode de Vlan ! à ce sujet, si vous souhaitez l'approfondir. En deux mots, la théorie de l'attachement, développée par John Bowlby, distingue trois types principaux d'attachement : anxieux, sécurisé et évitant. Ces modèles d'attachement se forgent généralement durant l'enfance.L'attachement anxieux se développe lorsque la réponse aux besoins émotionnels de l'enfant est imprévisible ou incohérente.En grandissant, ces individus vivent dans la crainte perpétuelle de perdre l'affection ou l'attention d'autrui, cherchant à compenser cette insécurité fondamentale par des comportements de dépendance affective marqués. Une personne ayant développé un attachement anxieux sera particulièrement vulnérable à la codépendance. Elle s'enferme dans une dynamique où ses besoins, ses désirs et son équilibre émotionnel dépendent étroitement du regard et de l'attention de l'autre.Cette dépendance excessive engendre souvent un cercle vicieux : plus la personne s'accroche, plus elle risque d'éloigner l'autre, confirmant ainsi sa peur primordiale de l'abandon. Vivre par procuration : l'existence fantômeLa codépendance est un concept initialement forgé dans le contexte des addictions, spécifiquement pour décrire le comportement des proches de personnes dépendantes à l'alcool ou à des substances. Il émerge aux États-Unis dans les années 1970, en parallèle de la prise de conscience des dyn

    24 min
  7. #342 Manipulation des idées : enquête sur un lobby libertarien mondial avec Anne-Sophie Simpère

    18 MAR

    #342 Manipulation des idées : enquête sur un lobby libertarien mondial avec Anne-Sophie Simpère

    Anne-Sophie Simpère est journaliste et auteure engagée. Depuis plusieurs années, elle enquête sur les mécanismes d’influence qui façonnent nos sociétés dans l'ombre. Dans son dernier travail d’investigation, elle met en lumière un réseau méconnu du grand public, mais dont l’impact est colossal : le réseau Atlas. Je n'en n'avais jamais entendu parlé et j'ai été sensibilisé par un article de Anne Sophie tant et si bien que j'ai décidé de la contacter pour en faire un épisode ensemble.Car ce que j'ai découvert m'a vraiment epoustouflé! Nous savons tous que les lobbies existent et qu’ils influencent les décisions politiques et économiques. Mais ce que révèle Anne-Sophie, c’est l’ampleur d’un système structuré, international, et profondément enraciné dans les sphères du pouvoir. Le réseau Atlas, créé en 1981 aux États-Unis, regroupe plus de 500 think tanks dans une centaine de pays et fonctionne comme une véritable machine à influencer les idées. Son objectif ? Diffuser une vision ultralibérale et conservatrice du monde, en infiltrant les débats publics, les médias, et même les formations politiques. Officiellement, ces organisations défendent « la liberté économique ». Mais derrière ce discours, ce sont des stratégies bien rodées qui sont mises en place pour défendre les intérêts des grandes fortunes et des multinationales. En France, des structures comme l’IFRAP, Contribuables Associés ou l’Institut de Formation Politique en sont des relais. Ces think tanks participent activement à la diffusion d’un discours qui pousse toujours plus loin la dérégulation économique, la privatisation des services publics et la remise en cause des politiques sociales et environnementales. Anne-Sophie nous explique comment ce réseau agit :- Astroturfing : la création de faux mouvements citoyens pour donner une illusion de soutien populaire.- Chambres d’écho médiatiques : des experts issus des think tanks du réseau sont invités partout pour diffuser les mêmes éléments de langage. - Manipulation de l’information : des études biaisées, des rapports tronqués et des messages simplifiés pour toucher l’opinion.- Stratégie de long terme : financer des écoles, former des jeunes leaders politiques, et s’assurer une présence constante dans les sphères de pouvoir. Nous parlons aussi de la droitisation du débat public, de l’influence des médias, et de la manière dont ce type de réseau a participé à l’élection de personnalités comme Donald Trump ou Javier Milei. Mais au-delà du constat, cet épisode pose aussi une question essentielle : comment nous protéger face à ces stratégies d’influence invisibles ? Parce que nous sommes tous concernés. Si vous voulez mieux comprendre les forces invisibles qui influencent nos opinions et nos décisions, cet épisode est fait pour vous. 5 citations marquantes :- « Le réseau Atlas n’a pas besoin d’un gros budget : il mise sur l’influence, la mise en réseau et la formation de talents pour façonner l’opinion publique. »- « Ils ne disent jamais d’où ils parlent. Un think tank financé par des industriels du tabac pourra se présenter comme un institut de recherche indépendant sur la santé publique. »- « La droite et l’extrême droite ont compris que la bataille des idées se gagne en occupant l’espace médiatique avec des discours simplifiés et émotionnels. »- « Ce qui est terrifiant, c’est de voir des gens voter contre leurs propres intérêts, manipulés par des récits qui désignent les pauvres comme les coupables du problème économique. »- « En contrôlant les universités, les think tanks, les médias et les politiciens, ces groupes s’assurent une influence totale sur la société. » 10 questions posées dans l’épisode :- Qu’est-ce que le réseau Atlas et comment fonctionne-t-il ?- Pourquoi ce réseau est-il méconnu alors qu’il a une influence mondiale ?- Quels sont les principaux think tanks français liés à ce réseau ?- En quoi les méthodes de lobbying du réseau Atlas sont-elles problématiques ?- Pourquoi le discours public semble-t-il se droitiser ces dernières années ?- Quel rôle jouent les médias et les journalistes dans cette influence ?- Comment le réseau Atlas utilise-t-il l’astroturfing pour manipuler l’opinion ?- Quel impact ce réseau a-t-il eu sur des élections comme celle de Javier Milei en Argentine ?- Comment les citoyens peuvent-ils se protéger de ces stratégies d’influence ?- Quelles solutions existent pour garantir plus de transparence dans le lobbying ? Timestamps YouTube :00:00 - Introduction : qui est Anne-Sophie Simpere ?01:23 - Le réseau Atlas : une influence méconnue04:09 - Pourquoi ce réseau pose problème07:48 - Les techniques de manipulation utilisées10:29 - Comment les idées se sont droitisées en France15:39 - Fake news et désinformation : un outil clé du réseau Atlas20:19 - Trump, l’extrême droite et le rôle du réseau Atlas25:29 - Le financement opaque des think tanks français30:17 - Pourquoi les citoyens devraient s’y intéresser35:26 - L’astroturfing : créer de faux mouvements populaires47:52 - Comment se protéger de la manipulation de l’information Distribué par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

    52 min
  8. [MOMENT] Comprendre la physique quantique : entre réalité et mystère avec Julien Bobroff

    13 MAR

    [MOMENT] Comprendre la physique quantique : entre réalité et mystère avec Julien Bobroff

    Julien Bobroff, physicien spécialiste de la matière quantique et professeur à l’Université Paris-Saclay, a le don de rendre accessible l’un des domaines les plus fascinants et mystérieux de la science : la physique quantique. Dans cet moment tiré d'un épisode enregistré il y a 2 ans et demi (lien plus bas), nous parlons de quelque chose d’assez troublant : nous sommes majoritairement faits de vide. Nos atomes sont essentiellement composés d’espace vide, et pourtant, nous ne passons pas à travers les murs et nous ne sommes pas transparents. Pourquoi ? C’est là qu’intervient le principe d’exclusion de Pauli, une règle fondamentale de la physique quantique qui explique pourquoi la matière a une structure et pourquoi nous pouvons interagir avec notre environnement. J’ai questionné Julien sur les bases de la matière : comment les atomes sont-ils construits ? Pourquoi les électrons ne s’effondrent-ils pas sur le noyau ? Il nous explique avec des images simples et percutantes comment les particules quantiques se comportent, et pourquoi ces découvertes ont des implications bien concrètes. Nous avons également parlé de la révolution technologique en cours, rendue possible grâce à la physique quantique. Des ordinateurs quantiques capables de résoudre des problèmes complexes aux capteurs ultra-précis, en passant par la cryptographie quantique qui promet une sécurité absolue des communications, ces avancées pourraient bien changer le monde dans les années à venir. Si vous vous êtes déjà demandé comment fonctionne la physique quantique ou pourquoi nous pouvons toucher les objets alors que nous sommes essentiellement du vide, cet épisode va éclairer vos lanternes ! 10 questions structurées posées dans l’interview :- Un physicien quantique m’a dit que nous sommes principalement du vide. Qu’en penses-tu ?- Pourquoi ne sommes-nous pas transparents si nous sommes constitués d’atomes essentiellement vides ?- Qu’est-ce que le principe d’exclusion de Pauli et pourquoi est-il si important ?- Comment expliquer que nous puissions toucher d’autres objets alors que nous sommes majoritairement du vide ?- Peux-tu rappeler les bases de la structure de la matière, de l’atome à l’électron ?- Quelles ont été les grandes étapes de l’histoire de la physique quantique ?- Quelles sont les applications concrètes des découvertes en physique quantique ?- Comment fonctionne un ordinateur quantique et en quoi est-il différent des ordinateurs classiques ?- Peut-on vraiment utiliser la physique quantique pour améliorer la cryptographie et la sécurité des données ?- Comment vois-tu l’avenir des technologies quantiques dans les années à venir ? Récapitulatif des timestamps clés :- 00:00 – Sommes-nous faits de vide ? Introduction à la physique quantique.- 00:21 – Explication de la structure des atomes et du vide.- 00:50 – Pourquoi ne passons-nous pas à travers les murs ? Le principe d’exclusion de Pauli.- 02:32 – Pourquoi ne sommes-nous pas transparents malgré le vide atomique ?- 04:55 – Comment la matière est-elle constituée, des électrons aux molécules ?- 05:50 – Les applications actuelles et futures de la physique quantique.- 07:44 – Cryptographie, capteurs ultra sensibles, ordinateurs quantiques : les 4 révolutions en cours.- 10:05 – Pourquoi la physique quantique est un enjeu technologique et industriel majeur. Suggestion d'épisode à écouter : #225 Comprendre (simplement) la physique quantique avec Julien Bobroff (https://audmns.com/NHILyGr) Distribué par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

    10 min

Presentadores e invitados

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Etre serein dans une société en mouvement: écologie, géopolitique, développement personnel, sexualité... Tous les mardis, on parle avec des chercheurs et chercheuses (sociologues, psychologues, anthropologues, historiens, scientifique) pour vous aider à mieux comprendre où nous allons. Distribué par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

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