Blast - Les idées

Retrouvez une série d'entretiens animées par Soumaya Benaissa. Bienvenue sur les podcasts de Blast, le souffle de l’info. Un média indépendant créé pour redonner du souffle à l'information. Blast vous propose un autre regard sur l'actualité à travers des reportages, des décryptages, des enquêtes et des entretiens que nous avons décidé de convertir ici en podcast. Notre ambition, devenir votre média de référence et ainsi peser dans la bataille de l’information qui s'annonce et qui sera décisive. BLAST est financé exclusivement par ses abonnés et donateurs. Nous avons besoin de VOUS pour continuer : https://www.blast-info.fr/soutenir

  1. Pourquoi les gros viandards sont majoritairement des machos réactionnaires ?

    24 MARS

    Pourquoi les gros viandards sont majoritairement des machos réactionnaires ?

    Si l’on vous dit que les hommes qui mangent de la viande rouge tous les jours sont très conservateurs et sexistes, vous allez sûrement penser que l’on exagère, que cela n’a rien à voir et pourtant c’est un fait. Plus un homme mange de la viande rouge, plus il est à droite et misogyne. C’est le résultat d’une enquête IFOP menée en 2022 auprès de plus de 2000 hommes sur leur rapport à la viande, à la politique et au genre. Elle démontre par exemple que 41% des consommateurs quotidien de viande de bœuf considèrent que le travail d’un homme est de gagner de l’argent et celui d’une femme de s’occuper de la maison et de sa famille. Tout ceci est aussi le résultat d’un matraquage culturel, d’une construction sociale. La pop culture nous montre sans cesse des scènes, des images qui associent la virilité à la consommation de viande. Les influenceurs masculinistes sont obsédés par la viande rouge. Les publicités ont longtemps mis en avant cette idée que les animaux et les femmes existent simplement pour combler l’appétit des hommes. Beaucoup de pubs pour de la viande affichent des femmes en sous vêtements comme si la libido masculine et l'amour du steak allaient de pair, comme si le corps féminin était une viande comme une autre à goûter. Pourtant, parler du lien entre consommation de viande et virilité dans le débat public c’est s’exposer à tout le cyberharcèlement possible et imaginable. C’est ce qu’a vécu notamment Sandrine Rousseau pour avoir dit cette simple phrase “il faut changer de mentalité pour que manger une entrecôte cuite sur un barbecue ne soit plus un symbole de virilité". N’est-il pas temps de briser ce tabou alors que les hommes consomment deux fois plus de viande rouge que les femmes, que la consommation de viande est le principal responsable des émissions de gaz à effet de serre liées à l'alimentation et que la souffrance animale est devenue une préoccupation majeure dans notre société. Dans son nouveau livre, Tu seras carnivore, mon fils, Amanda Castillo, montre comment l'oppression des femmes et des animaux sont liés mais aussi comment le patriarcat animalise les femmes pour mieux les consommer. Quels sont les liens entre le sexisme et le carnisme ? En quoi la consommation de viande s’inscrit dans un système de domination masculine ? Comment repenser nos habitudes alimentaires pour changer notre société ? Réponse dans cet entretien de Paloma Moritz avec Amanda Castillo

    30 min
  2. Corée : comment vivre avec le risque de guerre permanente

    18 MARS

    Corée : comment vivre avec le risque de guerre permanente

    Imaginez vivre à proximité d’une frontière où un dictateur imprévisible, doté de l’arme nucléaire, menace régulièrement de vous anéantir ou de plonger votre pays dans une nouvelle guerre. Comment vivre avec cette peur au quotidien ? Ce scénario n’est pas celui d’un film, c’est la réalité de millions de Sud-Coréens, coincés dans une tension géopolitique qui semble sans fin. Pour mieux comprendre la situation actuelle, il faut revenir un peu en arrière. Entre 1950 et 1953, la guerre de Corée a opposé le Nord, soutenu par l’Union soviétique et la Chine, au Sud, appuyé par les Nations unies sous la direction des États-Unis. Ce conflit, qui a fait des millions de morts, s’est terminé par un armistice signé le 27 juillet 1953, mais aucun traité de paix n’a jamais été conclu. Depuis, la péninsule est divisée par une frontière hautement militarisée, symbole d’une guerre jamais officiellement terminée. D’un côté, la Corée du Sud est devenue une démocratie, dotée d’une économie de libre marché, ouverte sur le monde. De l’autre, la Corée du Nord reste une dictature isolée, dirigée d’une main de fer par Kim Jong Un. Sous son règne, le Nord a intensifié le développement de son arsenal nucléaire, multipliant les essais de missiles intercontinentaux et les discours belliqueux pour affirmer sa puissance et maintenir une pression constante sur ses voisins. Résultat, les Sud-Coréens vivent dans l’ombre constante de ces menaces. Chaque nouvelle provocation nord-coréenne, qu’il s’agisse d’un tir de missile ou d’un exercice militaire, ravive des peurs profondément ancrées. Dans certaines régions proches de la frontière, les habitants ressentent directement ces tensions : explosions lointaines qui résonnent, et manœuvres militaires font partie de leur quotidien. C’est précisément dans ce contexte que vit l’autrice Keum Suk Gendry Kim, à quelques kilomètres seulement de la frontière nord-coréenne. Son environnement immédiat nourrit une angoisse qu’elle retranscrit dans son œuvre, elle pose une question qui obsède tant de Sud-Coréens : comment continuer à vivre normalement avec une menace de guerre permanente au-dessus de sa tête ? Pour y répondre, elle a décidé de savoir, d’enquêter, de comprendre qui est le dictateur qui vit si près de chez elle, et vient en discuter avec Salomé Saqué sur le plateau de Blast.

    30 min
  3. La France est-elle structurellement raciste ? (oui)

    3 MARS

    La France est-elle structurellement raciste ? (oui)

    Et si on arrêtait de faire semblant de ne pas voir le racisme ? C’est la question que pose Estelle Depris dans son livre Mécaniques du privilège blanc. Un guide anti raciste à destination des personnes blanches. Un livre d’actualité à l’heure où le climat politique et médiatique rend ces questions de plus en plus difficiles à aborder. Alors que le racisme est toujours plus visible, décomplexé… Le dernier rapport de la Commission Nationale Consultative des Droits de l’Homme fait état d'une année 2023 marquée par une très forte augmentation des actes racistes (+32%) et une explosion des actes antisémites (+284%) « dans un contexte de défiance vis-à-vis de l'Autre et de la diffusion d'un discours haineux dans certaines sphères politiques et médiatiques où la figure de l'immigré est rendue responsable des maux de la société ». La période des législatives a été marquée par la libération de la parole raciste. Au milieu de tout cela, les inversions sémantiques sont de plus en plus fréquentes pour créer une confusion permanente. Le racisme anti-blanc, pourtant considéré comme un non sens par les sciences sociales, est un terme que l’on entend désormais presque partout. Prises au cœur de cette violence verbale et physique, les personnes racisées continuent de souffrir de discriminations permanentes et invisibilisées, alimentées par une extrême droite qui ne cesse de monter… Dans cet entretien, Paloma Moritz et Estelle Depris prennent de la hauteur pour faire le point : Qu’est-ce que le racisme exactement ? Pourquoi notre société est-elle bien souvent aveugle aux discriminations ? Comment le racisme est-il instrumentalisé ? Comment devenir un ou une bonne allié.e anti raciste et construire une société plus juste et égalitaire ? Estelle Depris est consultante, conférencière et formatrice belge. À travers son compte Instagram “Sans Blanc de Rien”, elle encourage les citoyen·nes à reconnaître la persistance du racisme.

    1 h 20 min
  4. “On en est lutte contre un système qui ne veut pas nous entendre ” - avec Charlotte Bienaimé

    30/12/2024

    “On en est lutte contre un système qui ne veut pas nous entendre ” - avec Charlotte Bienaimé

    “Les féministes détestent les hommes, elles veulent que les femmes les dominent” « On n’a plus besoin du féminisme, l’égalité femmes-hommes est déjà là » “Les féministes exagèrent et sont trop agressives” « Le féminisme supprime les différences entre les femmes et les hommes » “Les femmes sont naturellement faites pour s’occuper des enfants”… Voilà des phrases, des idées reçues que vous avez sûrement déjà entendues autour de vous. Malgré les évolutions de la société, elles ont encore la vie dure. Et parfois on ne sait pas toujours quoi répondre, par où commencer pour expliquer que le féminisme n’est pas un “problème de femmes”. Il propose avant tout de regarder le monde avec de nouvelles lunettes. Et de vivre plus libres tout simplement. Parce que l'intime est politique et que les violences, les dominations sont innombrables. Comment expliquer que tout le monde gagnerait à vivre dans un monde plus féministe ? Non le combat féministe n’est pas dépassé. Et c’est en partant de ce constat que Charlotte Bienaimé a créé en 2017 un podcast à soi. Elle y aborde toutes les questions de société, au prisme du genre en mêlant documentaires et entretiens, récits intimes et paroles d’expert.e.s, textes inspirants et réflexions personnelles. Devenu une référence, il est écouté par plusieurs centaines de milliers de personnes chaque mois. Son objectif : déconstruire les préjugés, comprendre d’où ils viennent, “faire entendre les voix que l’on n’entend pas” et montrer aussi comment les prises de conscience féministe bouleverse une vie. Travail, sport, parentalité, sexualité.s, violences, écologie, handicap, vieillesse, précarité, enfance, luttes sociales… tous les sujets sont scrutés. Pour questionner les rapports de domination et explorer les voies d’émancipations possibles. Alors comment ont évolué les luttes féministes depuis MeToo ? Où en sommes-nous en tant que société ? Et en quoi le podcast est moteur des révolutions féministes ? Réponses dans cet entretien de Paloma Moritz avec Charlotte Bienaimé.

    54 min
  5. Pères de famille : L'arnaque derrière les beaux discours

    17/12/2024

    Pères de famille : L'arnaque derrière les beaux discours

    Si l’on en croit certains médias, les hommes d’aujourd’hui, et particulièrement les pères, seraient devenus de grands féministes. Fini le père absent, cantonné au rôle de figure autoritaire qui ne se manifeste que pour gronder les enfants. Désormais, le "nouveau père" serait investi, impliqué, moderne. On le voit donner le biberon, déposer les enfants à la crèche, assister aux réunions parents-profs. Sur les réseaux sociaux et dans les médias, on célèbre ces pères visibles, présents, qui semblent enfin partager les responsabilités parentales. Une révolution ? Pas si sûr. Derrière cette image flatteuse se cache une réalité bien moins reluisante. Les journalistes Guillaume Daudin et Stéphane Jourdain ont mené l’enquête sur ces nouveaux pères en France, et leur constat est sans appel : le mythe du père égalitaire est une arnaque, un récit qui empêche de voir les inégalités toujours bien présentes. En 1986, les femmes assumaient 80 % des « activités parentales » liées aux enfants. Vingt-cinq ans plus tard, ce chiffre n’a baissé que de 9 points, atteignant encore 71 %. En 2023, sur Doctolib, 85 % des rendez-vous médicaux pour les enfants sont toujours pris par les mères. La proportion d’hommes prenant leur congé paternité stagne depuis une décennie, et les tâches domestiques continuent d’incomber majoritairement aux femmes. Les progrès existent, mais ils sont lents, trop lents. Les chiffres sont là pour rappeler une évidence : si l’implication des pères a légèrement évolué, nous sommes encore loin de l’égalité. Et cette illusion d’un partage équitable des responsabilités masque les efforts considérables que les femmes continuent de fournir, tant dans la sphère privée que professionnelle. Alors, plutôt que de célébrer à l’infini les hommes qui accomplissent ce qui devrait être normal, il est urgent de poser les bonnes questions. Qu’est-ce qui a vraiment changé depuis les années 80 ? Quels modèles avons-nous à suivre dans les pays où l’égalité progresse réellement ? Et surtout, que peuvent faire les hommes qui regardent cette vidéo pour, à leur échelle, contribuer à une société plus juste, où la parentalité et les tâches domestiques ne reposent plus sur les épaules des femmes seules ? Pour comprendre comment le mythe du nouveau père peut être déconstruit pour que l’égalité devienne enfin une réalité, Salomé Saqué reçoit Guillaume Daudin et Stéphane Jourdain dans cette nouvelle émission pour Blast.

    41 min
4,9
sur 5
79 notes

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