42 épisodes

À travers une approche immersive et sensible de l’histoire, le Mémorial de Verdun - Champ de bataille présente "Destins de Verdun". Cette série de podcasts vous plonge dans le récit individuel d’hommes et de femmes, de nationalités et de milieux sociaux différents, qui ont été touchés directement ou indirectement par la bataille de Verdun. Des individus dont l’expérience est révélatrice de celle vécue par la génération de 14-18. 

Dans ces épisodes, nous allons vous dévoiler leur parcours de vie : Qui étaient-ils avant la guerre ? Comment ont-ils vécu ce conflit hors normes ? Que sont-ils devenus ? 

Mis à l’honneur à l’occasion de l’exposition-parcours "Destins de Verdun », ces 20 récits sont incarnés par des personnalités et comédien.ne.s célèbres, très bien identifiés par les français qui ont accepté généreusement et avec bienveillance et engagement, de « prêter leur voix » pour raconter l’histoire de ces 20 destins. Parmi lesquels Mathieu Amalric, Sarah Biasini, Thierry Godard, Clotilde Hesme, Marie Kremer, Julien Larere-Genevoix, Christophe Malavoy, Delphine Peresan-Roudil, Barbara Probst, Richard Sammel, Omar Sy, qui a également accepté d’être parrain de l’exposition et Léa Wiazemsky. 

Ces enregistrements que vous allez découvrir redonnent vie à ces destins profondément marqués par la bataille.

L'exposition-parcours "Destins de Verdun" a été réalisée avec le soutien du Département de la Meuse, de la Région Grand Est, de la République Française, de la FNSV, du CNSV, de la Fondation d'entreprise La France Mutualiste, de l'ANDRA, de l'Université de Lorraine et avec le partenariat média d'Histoire TV.

DESTINS DE VERDUN Mémorial de Verdun - Champ de bataille

    • Histoire
    • 5,0 • 6 notes

À travers une approche immersive et sensible de l’histoire, le Mémorial de Verdun - Champ de bataille présente "Destins de Verdun". Cette série de podcasts vous plonge dans le récit individuel d’hommes et de femmes, de nationalités et de milieux sociaux différents, qui ont été touchés directement ou indirectement par la bataille de Verdun. Des individus dont l’expérience est révélatrice de celle vécue par la génération de 14-18. 

Dans ces épisodes, nous allons vous dévoiler leur parcours de vie : Qui étaient-ils avant la guerre ? Comment ont-ils vécu ce conflit hors normes ? Que sont-ils devenus ? 

Mis à l’honneur à l’occasion de l’exposition-parcours "Destins de Verdun », ces 20 récits sont incarnés par des personnalités et comédien.ne.s célèbres, très bien identifiés par les français qui ont accepté généreusement et avec bienveillance et engagement, de « prêter leur voix » pour raconter l’histoire de ces 20 destins. Parmi lesquels Mathieu Amalric, Sarah Biasini, Thierry Godard, Clotilde Hesme, Marie Kremer, Julien Larere-Genevoix, Christophe Malavoy, Delphine Peresan-Roudil, Barbara Probst, Richard Sammel, Omar Sy, qui a également accepté d’être parrain de l’exposition et Léa Wiazemsky. 

Ces enregistrements que vous allez découvrir redonnent vie à ces destins profondément marqués par la bataille.

L'exposition-parcours "Destins de Verdun" a été réalisée avec le soutien du Département de la Meuse, de la Région Grand Est, de la République Française, de la FNSV, du CNSV, de la Fondation d'entreprise La France Mutualiste, de l'ANDRA, de l'Université de Lorraine et avec le partenariat média d'Histoire TV.

    #E0 - DESTINS DE VERDUN - FR

    #E0 - DESTINS DE VERDUN - FR

    À travers une approche immersive et sensible de l’histoire, le Mémorial de Verdun- Champ de bataille présente "Destins de Verdun". Cette série de podcasts vous plonge dans le récit individuel d’hommes et de femmes, de nationalités et de milieux sociaux différents, qui ont été touchés directement ou indirectement par la bataille de Verdun. Des individus dont l’expérience est révélatrice de celle vécue par la génération de 14-18. 

    Dans ces épisodes, nous allons vous dévoiler leur parcours de vie : Qui étaient-ils avant la guerre ? Comment ont-ils vécu ce conflit hors normes ? Que sont-ils devenus ?  

    Mis à l’honneur à l’occasion de l’exposition-parcours "Destins de Verdun », ces 20 récits sont incarnés par des voix de personnalités et de comédien.nes qui ont accepté, généreusement, de "prêter leur voix": parmi lesquels Mathieu Amalric, Sarah Biasini, Thierry Godard, Clotilde Hesme, Marie Kremer, Christophe Malavoy, Delphine Peresan-Roudil, Barbara Probst, l’acteur allemand Richard Sammel, Omar Sy, qui a également accepté d’être parrain de l’exposition et Léa Wiazemsky. Ces enregistrements que vous allez découvrir redonnent vie à ces destins profondément marqués par la bataille.

    Nicolas Cuzback

    Historien du Mémorial 

    Responsable du pôle Histoire et Médiation du Mémorial de Verdun - Champ de bataille. 

     

    • 1m
    #E1 - Maurice Genevoix, par Julien Larere-Genevoix - FR

    #E1 - Maurice Genevoix, par Julien Larere-Genevoix - FR

    Maurice Genevoix

    "Il était parmi eux"

    En ce dimanche 17 septembre 1967, ils sont plus de 5 000 à s’être rassemblés : anciens combattants, officiels, porte-drapeaux, pèlerins. Tous sont massés devant le parvis du bâtiment qui vient juste d’être terminé. Le Mémorial de Verdun est sur le point d’être inauguré.

    Derrière son pupitre, Maurice Genevoix commence son discours. L’académicien, président du Comité National du Souvenir de Verdun, et porte-parole des vétérans de 14-18, livre son allocution, la voix enrouée. Mais alors que défilent les mots de son discours devant ses yeux, le vieil homme n’est plus tout à fait là. Il est de nouveau parmi « eux ».

    « Eux », ce sont ses camarades, « Ceux de 14 », qui lui apparaissent à nouveau. De celui qu’il connaissait à peine, fauché par une balle lors de la bataille de la Marne, à Robert Porchon, son frère d’armes, son ami. Tous sont là... 

    Et les souvenirs douloureux l’assaillent, comme cette nuit d’horreur du 20 au 21 février 1915, sur la crête des Éparges. Dans le froid et sous la pluie, les blessés l’appellent, le supplient d’abréger leurs souffrances. Eux qui, à peine quelques heures plus tôt, étaient encore plein de vie, avant d’être terriblement mutilés par un obus.  

    Et lui, miraculeusement, était resté le seul indemne. Jusqu’à ce qu’il soit à son tour grièvement blessé le 25 avril 1915, non loin du village de Saint-Rémy-la-Calonne. Il se remémore avec gratitude et émotion le soin avec lequel les brancardiers l’ont déplacé en arrière de la ligne de feu, malgré les obus qui, tout autour d’eux, brisaient les hêtres des Hauts de Meuse.

    Et aujourd’hui, oscillant entre les fantômes de ses camarades et la foule mêlant toutes les générations, ce survivant termine son discours par un message d’humanisme : « Jeunes et vieux, amis, ennemis réconciliés, puissent-ils emporter de ces lieux, au fond d’eux-mêmes, une notion de l’homme qui les soutienne et les assiste ! Puisse la lumière qui va veiller ici les guider enfin, vers la Paix ! » Le Mémorial de Verdun était né…

    Treize ans plus tard, Maurice Genevoix rédige son dernier ouvrage, intitulé Trente mille jours, dans lequel il revient sur sa vie. De Sous Verdun, premier volume de Ceux de 14, à cet ultime titre, en passant par son prix Goncourt pour Raboliot en 1925, l’écrivain rédige en tout une soixantaine d’ouvrages. L’exaltation de la vie et de la nature sont au cœur de son œuvre, avec toujours, comme en filigrane, le traumatisme de la guerre.  Le jeune sous-lieutenant du 106e Régiment d'Infanterie, devenu témoin de son siècle, s’éteint le 8 septembre 1980, quelques semaines avant son 90e anniversaire.

     

    #DestindeVerdun, écrit et produit par l'équipe du Mémorial de Verdun : Nicolas Czubak, Quentin Poulet et Charles Poisson

    Adaptation des textes pour l’audio : Delphine Peresan-Roudil et Florence Guionneau-Joie

    Voix-off : Julien Larere-Genevoix

    Musique et fonds sonores : Christian Holl et Hicham Chahidi

    Réalisation : FGJ/Art Expo - Post-production : Plissken Production - Enregistrement : Hope So Production 

    • 3 min
    #E2 - Jean Tourtay, par Marie Kremer - FR

    #E2 - Jean Tourtay, par Marie Kremer - FR

    Jean Tourtay

    « Il avait des yeux de faucon »

    Pendant des jours et des jours, Jean Tourtay passe des heures entières à plusieurs centaines de mètres d’altitude, à scruter le champ de bataille du haut de son ballon d’observation. 

    Lors de son service militaire, ce jeune soldat de Chalon-sur-Saône, né en 1891,  rejoint le premier groupe d’aérostation en 1912. Une affectation qui s’explique peut-être par sa profession de photographe... Au moment de la mobilisation, c’est donc en toute logique que Tourtay se retrouve dans les ballons d’observation. Les capacités du jeune homme sont très admirées, à tel point qu’il obtient successivement les grades de sergent puis de sous-lieutenant. 

    Il faut l’imaginer tout là haut, secoué par le vent dans sa nacelle, sous l’ample enveloppe de tissu de son ballon d’observation. Son travail est essentiel : il informe l’état-major par téléphone de l’évolution de la ligne de front, et guide d’innombrables tirs de canons.

    Avec le déclenchement de la bataille de Verdun, en février 1916, il est vite appelé sur le front des Hauts de Meuse. Depuis qu’il est arrivé à Verdun, Tourtay a acquis une solide réputation. En effet, malgré les intempéries et les fumées qui recouvrent le champ de bataille, ses yeux ne se trompent jamais.

    Aussi, en ce dimanche 2 avril, c’est la surprise lorsqu’il transmet ce message : les Allemands sont en train de progresser en force au sud du fort de Douaumont. Ses interlocuteurs sont dubitatifs… Comment cela est-il possible ? Certes, la bataille fait rage, mais au sol, aucune information n’a été transmise par les fantassins. Tourtay indique maintenant que les Allemands ont dépassé la ligne de chemin de fer Fleury-Vaux. Il se fait pressant et  demande un tir de barrage sur une zone où sont pourtant censées se trouver les réserves françaises. 

    Ses yeux l’auraient-ils trahi ? A l’État-major, on s’inquiète, on hésite. La situation est grave, on ne sait quoi décider, de peur de tirer sur des troupes amies. Le général Nudant l’appelle directement, et lui demande de jurer sur l’honneur qu’il est sûr de ce qu’il a vu. Tourtay s’exécute. Sur la foi de sa seule parole, le tir dévastateur est déclenché.

    Quelques heures plus tard, un régiment français est envoyé pour contre-attaquer. Dans leur marche, les poilus croisent alors de nombreux soldats tués et blessés dans l’effroyable bombardement… et ils sont allemands. 

    Ce jour-là, les Français ont été sauvés par les yeux de faucon de Jean Tourtay, véritable « as » de l’aérostation. Quelques mois plus tard, en janvier 1917, il est à nouveau promu. Devenu lieutenant, il reste dans les airs mais troque son ballon pour l’école d’aviation d’Ambérieu. Et c’est malheureusement dans un accident d’avion qu’il se tue, le 26 février 1918, aux environs de Châlons-sur-Marne. Il avait 26 ans. 

     

    #DestindeVerdun, écrit et produit par l'équipe du Mémorial de Verdun : Nicolas Czubak, Quentin Poulet et Charles Poisson

    Adaptation des textes pour l’audio : Delphine Peresan-Roudil et Florence Guionneau-Joie 

    Voix-off : Marie Kremer

    Musique originale et fonds sonores : Christian Holl et Hicham Chahidi

    Réalisation : FGJ/Art Expo - Post-production : Plissken Production - Enregistrement : Hope So Production 

    • 3 min
    #E3 - Nicole Girard-Mangin, par Clotilde Hesme - FR

    #E3 - Nicole Girard-Mangin, par Clotilde Hesme - FR

    Nicole Girard-Mangin

    « Je demande un homme, on m’envoie une femme ! »

    Ça y est, c’est imminent...

    Selon le commandement supérieur, les Allemands envisagent une attaque de grande envergure contre Verdun. Le Service de Santé du secteur doit rapidement évacuer les blessés et les malades de la ville. La tâche est énorme, et le mauvais temps retarde grandement l’évacuation. Dans tout ce tumulte, il y a une femme de 37 ans, Nicole Girard-Mangin, qui garde la tête froide.

    Née à Paris en 1878, elle connaît déjà la Meuse, ayant passé sa jeunesse à Véry. A l’âge de 18 ans, elle se destine à la médecine et commence des études à Paris. Mais elle se marie peu après avec André Girard, exploitant viticole, et renonce dès lors à ses études pour travailler à ses côtés. Un crève-cœur … qui sera de courte durée. En 1903, suite à leur divorce, elle retourne ni une ni deux sur les bancs de l’école de médecine. A la veille de la guerre, elle est en poste dans un dispensaire pour tuberculeux de l’hôpital Beaujon à Paris, où elle effectue des recherches sur la tuberculose et le cancer. 

    Nicole Girard-Mangin est une femme moderne, engagée et passionnée par son métier. Mais malgré cette indéniable expérience, elle doit se battre contre les préjugés de son époque. et faire face à de nombreux défis, voire injustices. 

    En 1914, suite à erreur administrative au sein du Ministère de la Guerre, elle se retrouve mobilisée en tant que médecin militaire. L’Armée pensait avoir affaire au docteur “Gérard Mangin”. 

    La situation est inédite… Une femme médecin militaire à Verdun !  

    Elle est affectée dans un secteur alors calme : Verdun. Mais l’accueil qu’on lui réserve sur le front, en septembre 1914, est glacial : « Je demande un homme, on m’envoie une femme ! ». Le ton est donné. Cela n’empêche pas la docteure Girard-Mangin de faire son travail : nommée au grade de médecin auxiliaire, elle s’occupe avec détermination des malades atteints de la typhoïde à l’hôpital N°13 de Glorieux, un des quartiers de Verdun.

    En cette fin de février 1916, les Allemands arrivent, il est temps d’évacuer… La panique s’empare de la ville. Rapidement, les routes sont encombrées de véhicules sanitaires remplis de blessés. Nicole Mangin assure sa mission : elle organise avec professionnalisme l’évacuation de son service jusqu’à l’hôpital de Bar-le-Duc. Pourtant, il reste une poignée de malades intransportables et mourants. La docteure, qui connaît bien ces convalescents, refuse de les abandonner.

    La pression de la bataille est de plus en plus importante. Des masses de blessés affluent à l’hôpital de Glorieux. Ces derniers, traumatisés par leur expérience en première ligne, racontent ce qu’ils ont vu, ce qu’ils ont entendu. Impossible pour Nicole Mangin et ses camarades de vérifier toutes ces informations. La panique augmente, d’autant que l’hôpital est désormais plongé dans le noir suite à une coupure d’électricité. 

    Le bombardement intensif rend rapidement la position intenable, et l’évacuation définitive du personnel de santé est décidée le 25 février. A bord d’une voiture sanitaire, Nicole évacue ses derniers convalescents vers Froidos. La route est dangereuse et la traversée semble interminable, au milieu des obus qui tombent et des éclats qui frappent le véhicule. Nicole est alors touchée au visage. Heureusement, la blessure est superficielle et n’entame pas l’abnégation de la docteure.

    Malgré son extrême fatigue, Nicole Mangin reste en poste dans le secteur de Verdun jusqu’en novembre 1916. Dix mois de présence, de réconfort et de soins dispensés aux centaines de blessés apportés chaque jour. Malgré ses états de service et sa détermination qui lui valent des promotions, l’Armée lui refuse toute distinction…

    Elle s’est éteinte prématurément en 1919, probablement des

    • 5 min
    #E4 - Kurt Rackow, par Delphine Peresan-Roudil - FR

    #E4 - Kurt Rackow, par Delphine Peresan-Roudil - FR

    Kurt Rackow

    "Il était le premier en haut de la montagne"

    Un vrai guerrier issu de la tradition militaire prussienne, ce Kurt Rackow, né en 1893. À la déclaration de guerre, ce jeune homme qui avait intégré à l’âge de 19 ans le 158e Régiment d’Infanterie de Paderborn, en Westphalie, participe à l’invasion de la Belgique, puis à la bataille de la Marne. Devenu entre temps sous-lieutenant, Rackow connaît bien les tranchées de l’Artois et de la Champagne, où l’armée allemande subit de grandes offensives françaises. Blessé deux fois, Rackow est évacué et hospitalisé. Il retrouve sa compagnie en février 1916. 

    Deux mois plus tard, son régiment est envoyé à Verdun : ils ont pour mission d’occuper le secteur de Vaux, dominé par le fort du même nom. Ils sont donc aux premières loges lorsqu’au début du mois de juin, l’armée allemande engage une grande attaque pour s’en emparer…

    Nous sommes le vendredi 2 juin 1916, au petit matin. Accompagné d’une vingtaine de soldats, le lieutenant Rackow vient d’atteindre le dessus du fort. Cela fait plusieurs mois que les Allemands sont fixés sur les pentes de l’édifice. Et c’est lui, Rackow, qui se retrouve en premier en haut de la montagne.

    Quelques heures auparavant, au milieu des hommes de sa compagnie, il est parti à l’assaut… Il a fallu progresser sous les tirs des défenseurs français, jusqu’au rebord du fossé. Impossible d’avancer davantage, les Français faisant feu pour leur barrer l’accès. Mais grâce à l’intervention de sapeurs, qui ont enfumé l’ennemi, Rackow est parvenu à traverser l’obstacle. L’objectif est atteint ! Mais seule une poignée d’hommes a pu le suivre…

    Le voilà isolé. Les autres ont été stoppés par la résistance des Français. Pourtant, pas une seconde il ne songe à se replier. Les Allemands n’ont jamais été aussi proches du but.

    Pour indiquer qu’il s’accroche à sa position, Rackow communique en morse pendant des heures avec les soldats bloqués aux alentours du fort. Finalement, la délivrance arrive en milieu d’après-midi. Des renforts forcent les Français à se terrer à l’intérieur de l’ouvrage. Au soir, ce sont 150 hommes sous les ordres de Rackow qui verrouillent le fort. Il faut pourtant cinq jours supplémentaires pour faire tomber Vaux. Et même si, relevé le 3 juin au soir, Rackow n’assiste pas à la reddition du fort, il devient un véritable héros national. Il recevra pour ce fait d’armes la croix « Pour le Mérite », la plus haute distinction allemande. 

    La guerre ne s’arrête pas pour lui, puisqu’il continue à servir dans les rangs de son régiment jusqu’à l’armistice. De mai à août 1919, dans le contexte révolutionnaire qui caractérise l’Allemagne de l’immédiat après-guerre, il intègre un corps franc dans la ville de Düsseldorf afin d’écraser toute nouvelle tentative d’insurrection spartakiste.

    Il se retire de l’armée en 1920, trois ans avant de se tuer dans un accident.

     

    #DestindeVerdun, un podcast écrit et produit par l'équipe du Mémorial de Verdun : Nicolas Czubak, Quentin Poulet et Charles Poisson

    Adaptation des textes pour l’audio : Delphine Peresan-Roudil et Florence Guionneau-Joie

    Voix-off : Delphine Peresan-Roudil

    Musique originale et fonds sonores : Christian Holl et Hicham Chahidi

    Réalisation : FGJ/Art Expo - Post-production : Plissken Production - Enregistrement : Hope So Production

    • 3 min
    #E5 - Eugène Criqui, par Mathieu Amalric - FR

    #E5 - Eugène Criqui, par Mathieu Amalric - FR

    New York, 26 juillet 1923.

    C’est la quatrième fois qu’Eugène Criqui roule à terre, sous les coups de l’Américain Johnny Dundee. Le champion du monde des poids plumes est en difficulté. Cependant, celui que l’on surnomme « Mâchoire de fer » en a vu d’autres. 

    Huit ans plus tôt, dans la nuit du 13 au 14 mars 1915, il attend dans le secteur calme de la Tranchée de Calonne, à une vingtaine de kilomètres au sud-est de Verdun. Ce jour-là, Eugène Criqui, fantassin au 54e Régiment d'Infanterie, veille au créneau d’un petit poste en direction des lignes allemandes. Un mauvais endroit, car les précédents guetteurs ont été tués. Dans l’obscurité, il est très difficile de distinguer les sacs de terre des positions allemandes, au-delà des taillis et des arbres déchiquetés. Soudain, Criqui voit quelque chose bouger et ouvre le feu. En riposte, un coup retentit de l’autre côté du no man’s land. Frappé au visage, le boxeur tombe assis au fond de la tranchée. Resté conscient, en état de choc, il parvient à retourner vers ses camarades, qui découvrent alors la blessure hideuse barrant le visage du jeune homme… 

    La balle a brisé sa mâchoire inférieure, déchiré sa langue et enlevé une vingtaine de dents, créant un trou immonde d’où le sang jaillit en abondance sur la face du boxeur. Nombreux sont ceux qui pensent la blessure mortelle...

    Le boxeur est transporté en urgence par des brancardiers vers Rupt-en-Woëvre. Criqui est finalement sauvé, mais les nombreuses interventions chirurgicales subies à Verdun puis à Lyon continueront de le faire souffrir... Pour soigner cette « gueule cassée », une plaque en fer finit par lui être greffée pour réparer sa mâchoire.

    Partiellement démobilisé, et malgré son handicap, il reprend l’entraînement pour le ring dès 1917. D’étape en étape, « le roi du KO », comme on le surnomme, conquiert à New York en 1923 le titre de champion du monde des poids plumes contre Johnny Kilbane… avant de le perdre contre Dundee le mois suivant, d’un coup dans la mâchoire. Cela n’empêche pas Criqui de continuer à boxer jusqu’en 1928, malgré une main brisée lors d’un autre combat.

    Pour tous ces exploits, ce Parisien qui s’est littéralement fait casser la gueule pour la France est cité à l’ordre de l’Armée en mars 1960. Titulaire de la Médaille militaire et de la Croix de Guerre avec palme, « Gégène gueule cassée » meurt en 1977.

    Il repose au cimetière de Pantin.

     

    #DestindeVerdun, un podcast écrit et produit par l'équipe du Mémorial de Verdun : Nicolas Czubak, Quentin Poulet et Charles Poisson

    Adaptation des textes pour l’audio : Delphine Peresan-Roudil et Florence Guionneau-Joie

    Voix-off : Mathieu Almaric

    Musique et fonds sonores : Christian Holl et Hicham Chahidi

    Réalisation : FGJ/Art Expo - Post-production : Plissken Production - Enregistrement : Hope So Production

    • 3 min

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