3 min

#E4 - Kurt Rackow, par Delphine Peresan-Roudil - FR DESTINS DE VERDUN

    • Histoire

Kurt Rackow

"Il était le premier en haut de la montagne"

Un vrai guerrier issu de la tradition militaire prussienne, ce Kurt Rackow, né en 1893. À la déclaration de guerre, ce jeune homme qui avait intégré à l’âge de 19 ans le 158e Régiment d’Infanterie de Paderborn, en Westphalie, participe à l’invasion de la Belgique, puis à la bataille de la Marne. Devenu entre temps sous-lieutenant, Rackow connaît bien les tranchées de l’Artois et de la Champagne, où l’armée allemande subit de grandes offensives françaises. Blessé deux fois, Rackow est évacué et hospitalisé. Il retrouve sa compagnie en février 1916. 

Deux mois plus tard, son régiment est envoyé à Verdun : ils ont pour mission d’occuper le secteur de Vaux, dominé par le fort du même nom. Ils sont donc aux premières loges lorsqu’au début du mois de juin, l’armée allemande engage une grande attaque pour s’en emparer…

Nous sommes le vendredi 2 juin 1916, au petit matin. Accompagné d’une vingtaine de soldats, le lieutenant Rackow vient d’atteindre le dessus du fort. Cela fait plusieurs mois que les Allemands sont fixés sur les pentes de l’édifice. Et c’est lui, Rackow, qui se retrouve en premier en haut de la montagne.

Quelques heures auparavant, au milieu des hommes de sa compagnie, il est parti à l’assaut… Il a fallu progresser sous les tirs des défenseurs français, jusqu’au rebord du fossé. Impossible d’avancer davantage, les Français faisant feu pour leur barrer l’accès. Mais grâce à l’intervention de sapeurs, qui ont enfumé l’ennemi, Rackow est parvenu à traverser l’obstacle. L’objectif est atteint ! Mais seule une poignée d’hommes a pu le suivre…

Le voilà isolé. Les autres ont été stoppés par la résistance des Français. Pourtant, pas une seconde il ne songe à se replier. Les Allemands n’ont jamais été aussi proches du but.

Pour indiquer qu’il s’accroche à sa position, Rackow communique en morse pendant des heures avec les soldats bloqués aux alentours du fort. Finalement, la délivrance arrive en milieu d’après-midi. Des renforts forcent les Français à se terrer à l’intérieur de l’ouvrage. Au soir, ce sont 150 hommes sous les ordres de Rackow qui verrouillent le fort. Il faut pourtant cinq jours supplémentaires pour faire tomber Vaux. Et même si, relevé le 3 juin au soir, Rackow n’assiste pas à la reddition du fort, il devient un véritable héros national. Il recevra pour ce fait d’armes la croix « Pour le Mérite », la plus haute distinction allemande. 

La guerre ne s’arrête pas pour lui, puisqu’il continue à servir dans les rangs de son régiment jusqu’à l’armistice. De mai à août 1919, dans le contexte révolutionnaire qui caractérise l’Allemagne de l’immédiat après-guerre, il intègre un corps franc dans la ville de Düsseldorf afin d’écraser toute nouvelle tentative d’insurrection spartakiste.

Il se retire de l’armée en 1920, trois ans avant de se tuer dans un accident.

 

#DestindeVerdun, un podcast écrit et produit par l'équipe du Mémorial de Verdun : Nicolas Czubak, Quentin Poulet et Charles Poisson

Adaptation des textes pour l’audio : Delphine Peresan-Roudil et Florence Guionneau-Joie

Voix-off : Delphine Peresan-Roudil

Musique originale et fonds sonores : Christian Holl et Hicham Chahidi

Réalisation : FGJ/Art Expo - Post-production : Plissken Production - Enregistrement : Hope So Production

Kurt Rackow

"Il était le premier en haut de la montagne"

Un vrai guerrier issu de la tradition militaire prussienne, ce Kurt Rackow, né en 1893. À la déclaration de guerre, ce jeune homme qui avait intégré à l’âge de 19 ans le 158e Régiment d’Infanterie de Paderborn, en Westphalie, participe à l’invasion de la Belgique, puis à la bataille de la Marne. Devenu entre temps sous-lieutenant, Rackow connaît bien les tranchées de l’Artois et de la Champagne, où l’armée allemande subit de grandes offensives françaises. Blessé deux fois, Rackow est évacué et hospitalisé. Il retrouve sa compagnie en février 1916. 

Deux mois plus tard, son régiment est envoyé à Verdun : ils ont pour mission d’occuper le secteur de Vaux, dominé par le fort du même nom. Ils sont donc aux premières loges lorsqu’au début du mois de juin, l’armée allemande engage une grande attaque pour s’en emparer…

Nous sommes le vendredi 2 juin 1916, au petit matin. Accompagné d’une vingtaine de soldats, le lieutenant Rackow vient d’atteindre le dessus du fort. Cela fait plusieurs mois que les Allemands sont fixés sur les pentes de l’édifice. Et c’est lui, Rackow, qui se retrouve en premier en haut de la montagne.

Quelques heures auparavant, au milieu des hommes de sa compagnie, il est parti à l’assaut… Il a fallu progresser sous les tirs des défenseurs français, jusqu’au rebord du fossé. Impossible d’avancer davantage, les Français faisant feu pour leur barrer l’accès. Mais grâce à l’intervention de sapeurs, qui ont enfumé l’ennemi, Rackow est parvenu à traverser l’obstacle. L’objectif est atteint ! Mais seule une poignée d’hommes a pu le suivre…

Le voilà isolé. Les autres ont été stoppés par la résistance des Français. Pourtant, pas une seconde il ne songe à se replier. Les Allemands n’ont jamais été aussi proches du but.

Pour indiquer qu’il s’accroche à sa position, Rackow communique en morse pendant des heures avec les soldats bloqués aux alentours du fort. Finalement, la délivrance arrive en milieu d’après-midi. Des renforts forcent les Français à se terrer à l’intérieur de l’ouvrage. Au soir, ce sont 150 hommes sous les ordres de Rackow qui verrouillent le fort. Il faut pourtant cinq jours supplémentaires pour faire tomber Vaux. Et même si, relevé le 3 juin au soir, Rackow n’assiste pas à la reddition du fort, il devient un véritable héros national. Il recevra pour ce fait d’armes la croix « Pour le Mérite », la plus haute distinction allemande. 

La guerre ne s’arrête pas pour lui, puisqu’il continue à servir dans les rangs de son régiment jusqu’à l’armistice. De mai à août 1919, dans le contexte révolutionnaire qui caractérise l’Allemagne de l’immédiat après-guerre, il intègre un corps franc dans la ville de Düsseldorf afin d’écraser toute nouvelle tentative d’insurrection spartakiste.

Il se retire de l’armée en 1920, trois ans avant de se tuer dans un accident.

 

#DestindeVerdun, un podcast écrit et produit par l'équipe du Mémorial de Verdun : Nicolas Czubak, Quentin Poulet et Charles Poisson

Adaptation des textes pour l’audio : Delphine Peresan-Roudil et Florence Guionneau-Joie

Voix-off : Delphine Peresan-Roudil

Musique originale et fonds sonores : Christian Holl et Hicham Chahidi

Réalisation : FGJ/Art Expo - Post-production : Plissken Production - Enregistrement : Hope So Production

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