La réglementation, le vrai charlatan et le faux gourou
J’ai reçu beaucoup de questions d’ordre réglementaire de personnes qui souhaitent se former à l’aromathérapie, à l’utilisation des huiles essentielles dans le sondage lancé le mois dernier. C’est l’occasion pour moi de faire à la fois un article coup de gueule mais qui sera quand même je l’espère instructif sur au moins 3 points même si je ne suis pas juriste : * la validité des diplômes d’aromathérapeute * ce qu’on a pas le droit de faire quand on n’est pas médecin * comment reconnaître un faux gourou (ou un vrai charlatan) Ca me semble en plus vraiment important d’évoquer ces sujets, mon positionnement et d’une certaine manière l’éthique que je veux mettre dans ce blog. N’hésitez pas à partager vos avis en commentaire, l’échange est ouvert 😉 1/ Les diplômes de l’aromathérapeute en France Aujourd’hui, en France- je parle pour la France, je ne connais pas la situation dans tous les pays francophones, il n’existe AUCUN diplôme reconnu en la matière. Ce n’est pas la peine de mettre en avant que vous êtes naturopathe diplômé d’une école affiliée à la FENAHMAN ou autre chose, ça ne change rien. Inutile de me dire que vous êtes aromathérapeute certifié en Suisse, aux Etats-Unis ou à Hong-Kong. Ca ne change rien. Inutile de me dire que vous avez un diplôme d’aromatologue… ça ne change rien ! Votre diplôme, certificat ou autre bout de papier ne vaut rien en France où le métier n’est pas reconnu. Je suis désolée, c’est comme ça. Seuls les médecins peuvent être aromathérapeute et soigner grâce aux huiles essentielles. Les autres, comme moi, peuvent faire du conseil en aromathérapie ou se proclamer praticien en aromathérapie ou aromatologue si ça leur chante, avec ou sans certificat de formation, d’ailleurs. Donc, si vous cherchez un diplôme reconnu pour exercer en France, seul un choix s’offre à vous : reprendre des études et obtenir votre titre de Docteur en médecine. Voilà… Et il ne vous restera plus qu’à faire une spécialité et d’obtenir votre DU en aromathérapie et on se revoit dans 10 ans. 2/ ce qu’on n’a pas le droit de faire L’autre solution, c’est d’accepter que vous ne serez pas thérapeute. C’est à dire qu’à aucun moment vous ne pourrez prétendre diagnostiquer des patients et les soigner grâce à des traitements adaptés, personnalisés. C’est accepter que aujourd’hui en France, les médecines autres qu’allopathiques/ conventionnelles ne sont pas reconnues comme une alternative crédible à la médecine telle qu’enseignée en faculté. Il est d’ailleurs préférable de parler de médecine complémentaire ou de médecine douce que de médecine alternative. C’est à dire que l’on peut les utiliser dans le cadre de ce qu’on appelle l’aromathérapie familiale, la bobologie, comme on fait de l’auto-médication à base de doliprane ou de spasfon en vente libre. On peut aussi, dans le cas de pathologies plus graves, soulager certains symptômes, accompagner la guérison/ rémission. Mais pas guérir. D’ailleurs, pour certaines maladies comme le cancer, même les médecins, les spécialistes se refusent à faire de telles affirmations, c’est dire! Je prends mon exemple. Et croyez moi, ce n’est pas facile mais j’essaye de rester dans les clous, dans les règles, bien que tous les jours sur le blog, une occasion se présente de sortir du cadre ! Je ne fais pas de diagnostic. Quand quelqu’un me dit j’ai mal au dos, je ne lui dit pas (en plus, ce serait particulièrement ridicule via le blog et par message interposé) : vous êtes atteint d’une grave acidose généralisée. Je ne lui dit pas, vous avez un lumbago. Je ne lui dis pas, vous avez un calcul rénal… parce que je n’en sais rien !!! Pourtant sur internet d’autres ne s’en privent pas et dépassent allègrement les bornes, non pas réglementaires, mais éthique. Oui, je parle d’éthique, car quand on s’amuse à expliquer à quelqu’un qui est fatigué, qui a des douleurs ici et là,