Histoire des pouvoirs en Europe occidentale, XIIIe-XVIe siècle - Patrick Boucheron

Histoire des pouvoirs en Europe occidentale, XIIIe-XVIe siècle - Patrick Boucheron

Patrick Boucheron est né en 1965, à Paris. Après des études secondaires au lycée Marcelin Berthelot (Saint-Maur-des-Fossés) puis au lycée Henri IV (Paris), il entre à l'École normale supérieure de Saint-Cloud en 1985 et obtient l'agrégation d'histoire en 1988. C'est sous la direction de Pierre Toubert qu'il soutient en 1994 à l'université de Paris 1 sa thèse de doctorat d'histoire médiévale, publiée quatre ans plus tard sous le titre Le pouvoir de bâtir. Urbanisme et politique édilitaire à Milan (XIVe-XVe siècles), Rome, École française de Rome, 1998 (Collection de l'EFR, 239). Maître de conférences en histoire médiévale à l'École normale supérieure de Fontenay-Saint-Cloud de 1994 à 1999, puis à l'université de Paris 1 Panthéon-Sorbonne à partir de 1999, il fut membre junior de l'Institut universitaire de France de 2004 à 2009. En 2009, il soutient à l'université de Paris 1 une habilitation à diriger des recherches intitulée La trace et l'aura et est élu professeur d'histoire du Moyen Âge dans cette même université en 2012. Il est, depuis 2015, président du conseil scientifique de l'École française de Rome. Il a été élu la même année professeur au Collège de France sur la chaire « Histoire des pouvoirs en Europe occidentale, XIIIe-XVIe siècle ».

  1. 4 FÉVR.

    05 - Le sexe du pouvoir : Tu seras un homme : virilités guerrières

    Patrice Boucheron Histoire des pouvoirs en Europe occidentale, XIIIe-XVIe siècle Collège de France Année 2024-2025 05 - Le sexe du pouvoir : Tu seras un homme : virilités guerrières Intervenant : Patrick Boucheron Professeur du Collège de France Résumé L'analyse du travestissement et de la transidentité dans Le Roman de Silence et dans d'autres textes littéraires des XIIIe et XIVe siècles, mais aussi des quelques témoignages de réassignation de genre présents dans l'hagiographie médiévale, permet d'émettre l'hypothèse que dans l'anthropologie chrétienne, le genre apparaît moins comme un attribut d'identité sexuelle auquel on est assigné à la naissance, que comme une capacité d'action et de relation. C'est dans cette perspective qu'on se propose de réexaminer le cas de Jeanne d'Arc qui n'est, au XV siècle, « ni sainte ni transgenre » (Clovis Maillet), mais incarne, parmi d'autres figures, la possibilité, certes minoritaire, pour les femmes de se conduire virilement sur les champs de bataille. Entre pacificatrice et virago, la féminisation de la fonction guerrière s'accompagne d'une promotion de la notion de guerre juste, de Mathilde de Toscane aux femmes fortes pendant les guerres de Religion. Ainsi peut-on penser, avant l'uniformisation de la masculinité militaire à la fin de l'époque moderne, la diversité des virilités guerrières. Sommaire « Tu seras un homme, ma fille » : Nature et Noretur au chevet du chevalier Silence (Peggy MacCracken, Peggy, « "The boy who was a girl": reading gender in the Roman de Silence », The Romanic Review, 85, 1994) Fendre ses dras, braies calcier : fentes, feintes et fraudes (Florence Bouchet, « L'écriture androgyne : le travestissement dans le Roman de Silence », dans Le Nu et le vêtu au Moyen Âge, XIIe-XIIIe siècles, Aix-en-Provence (Senefiance, 47), 2001) Le père, ou Dieu le Père, gardien du passing médiéval : Yde et Olive et Tristan le Nanteuil (Michèle Perret, « Travesties et transsexuelles : Yde, Silence, Grisandole, Blanchandine », Romance Notes, 1984-1985) Penser la transidentité au Moyen Âge : la fabrique du masculin comme élargissement de la capacité d'action (Clovis Maillet, Les Genres fluides. De Jeanne d'Arc aux saintes trans, Paros, 2021) Genus masculinum in femininum transivit : Hildegonde/Joseph Le cas Eugène/Eugénie : « Tu as raison de t'appeler Eugène car tu as agi en homme » Pourquoi Jeanne d'Arc s'habillait-elle en homme ? « Jeanne répondit que ce fut par sa propre volonté, sans aucune contrainte, et que cet habit lui plaisait plus que celui de femme » « Femme, mais vierge » : examen de genre ou examen de virginité ? Davantage putain que sorcière : le dessin du greffier Clément de Fauquemberguer (Claude Gauvard, Jeanne d'Arc. Héroïne diffamée et martyre, Paris, 2025) « Jeanne n'était ni sainte ni transgenre » (Clovis Maillet) Clémence de Rabstens, Marie Robine et les autres : Jeanne n'est pas seule comme femme inspirée (André Vauchez, Les Laïcs au Moyen Âge. Pratiques et expériences religieuses, Paris, 1987) Claude des Armoises, Marie la Ferrone et les autres : Jeanne n'est pas seule non plus comme cheffe de guerre (Colette Beaune, Jeanne d'Arc, Paris, 2024) Guillaume le Berger, ou ce que l'on pouvait accepter de Jeanne La virtus des hommes et des femmes viriles : mesure et maturité « Retourne toi, si tu es un homme » (Chris Fletcher, Richard II: Manhood, Youth, and Politics, 1377-99, Oxford, 2008) Dans les villes également, « le spectacle public de la virilité » (Jean-Dominique Delle Luche, Des amitiés ciblées. Concours de tir et diplomatie urbaine dans le Saint-Empire, XVe-XVIe siècle, Turnhout, 2021) Faire l'amour, faire la paix, faire la guerre « Salut à toi, la plus virile de toutes les femmes ! » : Lysistrata, de la grève du sexe à la guerre des sexes (Aristophane, 411 av. n.è.) Au XVe siècle, des « traités de paix et abstinence de guerre » (Lucie Jardot dans Sophie Lalanne, Didier Lett et Dominique Picco dir., Une histoire des femmes en Europe : des grottes aux Lumières, Paris, 2024) « Dame paix » : la construction du genre féminin pacificateur (Nicolas Offenstadt, Faire la paix au Moyen Âge. Discours et gestes de paix pendant la Guerre de Cent ans, Paris, 2007) Le partage des rôles dans la politique émotionnelle des couples princiers : colère retenue et effusion de larmes Pacificatrices, messagères, espionnes (Jelle Haemers et Lisa Demets, « Espionnes et messagères en guerre au Moyen Âge. Les pratiques du renseignement pendant la Révolte de Flandre (1488-1489) », Clio, 59-1, 2024) A Birka, le guerrier viking était une guerrière (Neil Price, Charlotte Hedenstierna-Jonson et alii, « Viking Warrior Women? Reassessing Birka Chamber grave Bj.581 », Antiquity, 93, 2019) « Au milieu des caresses conjugales » (Orderic Vital) : femmes de croisés et femmes croisées Mathilde de Toscane, virago catholica (Sophie Cassagnes-Brouquet, « Au service de la guerre juste. Mathilde de Toscane (XIe-XIIe siècle) »‪,Clio, 39, 2014) Si les héros revenaient sur terre, ils seraient étonnés : Eustache Deschamps et les nouveaux visages de la guerre Brutalisation des combats et revival chevaleresque La plainte politique de l'amante abandonnée (Florence Alazard, Le Lamento dans l'Italie de la Renaissance. "Pleure, belle Italie, jardin du monde", Rennes, 2010) Sur les remparts et aux combats : femmes fortes et femmes viriles au XVIe siècle (Véronique Garrigues, « Les "femmes viriles". Un genre de transgression pendant les guerres de Religion ? » Dans Laurent Douzou, Sylvène Édouard et Stéphane Gal dir., Guerre et transgressions. Expériences transgressives en temps de guerre de l'Antiquité au génocide rwandais, Grenoble, 2018) Des communautés mixtes de campagne à l'encasernement du XVIIe siècle (John A. Lynn, Women, Armies and Warfare in Early Modern Europe, Cambridge, 2008) Au temps de Fanfan la Tulipe (Hervé Drévillon, « Des virilités guerrières à la masculinité militaire (France, XVIIe-XVIIIe siècles) » dans Anne-Marie Sohn dir., Une histoire sans les hommes est-elle possible ?, Lyon, 2014).

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  2. 28 JANV.

    04 - Le sexe du pouvoir : La tyrannie masculine

    Patrice Boucheron Histoire des pouvoirs en Europe occidentale, XIIIe-XVIe siècle Collège de France Année 2024-2025 04 - Le sexe du pouvoir : La tyrannie masculine Intervenant : Patrick Boucheron Professeur du Collège de France Résumé Le droit de cuissage a-t-il existé au Moyen Âge ? Certainement pas comme ius primae noctis, et il faut pour cela suivre la démonstration d'Alain Boureau qui montre comment les controverses sur cette redevance seigneuriale imaginaire au XIXe siècle mettent à l'épreuve la notion même d'ordre social, en miroir entre le Moyen Âge et la modernité. Mais il faut également entendre la leçon de Marie-Victoire Louis, démontrant l'ambivalence des rapports entre le fait et le droit en matière de violences faites aux femmes. Proposant de relancer le programme d'une histoire des mœurs attentive à la libido dominandi qui noue le sexe au pouvoir, et suivant la protestation navrée de Christine de Pizan dans La Cité des dames sur la persistance des voix masculines qui prétendent que femmes veullent estre efforciées, on aborde les cultures et les pratiques du viol à la fin du Moyen Âge. La tyrannie masculine se donne en spectacle. Comment résister à sa contemplation ? À partir de l'analyse du thème iconographique du viol de Lucrèce dans la peinture du XVIe siècle, et de la fascination pour le motif du dévoilement, on suggère qu'il y a également là un enjeu éthique pour la responsabilité de l'historien. Sommaire « Voilà les mœurs qui régnaient dans le temps des croisades » (Voltaire, Essai sur les mœurs, 1756) : le ius primae noctis ou les redevances imaginaires du féodalisme Cullagium, cullage, couillage : du droit à la communauté à l'abus des seigneurs De la Chanson des vilains de Verson (1247) au jurisconsulte Jean Papon (1556) : la « disponibilité conceptuelle » d'une fable historiographique (Alain Boureau, Le Droit de cuissage. La fabrication d'un mythe, XIIIe-XXe siècle, Paris, 1995) Louis Veuillot et Jules Michelet : une controverse sur l'ordre médiéval, « matriciel du contemporain » La fabrique de la modernité : sciences sociales, médiévisme, médiévalisme (Étienne Anheim et Catherine König-Pralong dir., « Le Moyen Âge des sciences sociales », Revue d'histoire des sciences humaines, 2024) Construction nationaliste et pratiques sexuelles : repenser le droit de cuissage (Zrinka Stahuljak, L'Archéologie pornographique. Médecine, Moyen Âge et histoire de France, Rennes, 2018) De Balzac à Voltaire. Faut-il relancer le programme de l'histoire des mœurs ? Une histoire politique de la libido dominandi (Myrtille Méricam-Bourdet, « L'empire du sexe : sexe et pouvoir dans l'Essai sur les mœurs », Revue Voltaire, 14, 2014) « Tuer le mythe du droit de cuissage ne sert sans doute à rien… » : pourquoi faudrait-il sauver l'honneur du Moyen Âge ? (Claude Gauvard, Passionnément Moyen Âge : Plaidoyer pour le petit peuple, Paris, 2023) Droit de cuissage, « fait de cuissage » et droit du plus fort (Geneviève Fraisse, « Le droit de cuissage et la responsabilité de l'historien », Clio, 1996) Sur le droit supposé des hommes à disposer du corps des femmes (Marie-Victoire Louis, Droit de cuissage, France, 1860-1930, Paris, 1994) La silence n'est pas un consentement (Michelle Perrot, Les Femmes ou les silences de l'histoire, Paris, 1998) Les mots pour le dire au XIXe siècle : assiduité, galanterie, privauté « Entre fiction et trivialité » (Geneviève Fraisse), l'usage contemporain de l'expression « droit de cuissage » Faire de l'histoire avec Alain Boureau et Marie-Victor Louis Le « silence déchiré » (Marie-Victoire Louis) et l'initiation « pour l'essentiel une pratique muette » (Michel Foucault) La nuit de noces, initiation féminine de la domination masculine (Aïcha Limbada, La Nuit de noces. Une histoire de l'intimité conjugale, Paris, 2023) « Je n'ai entrevu que des ombres, flottantes, insaisissables » (Georges Duby, Dames du XIIe siècle, Paris, 1996) Comme le bourdonnement d'un frelon : un cas de harcèlement sexuel à Bologne en 1351 (Chloé Tardivel, « Genre, justice et harcèlement sexuel au Moyen Âge », dans Écrire l'histoire du harcèlement sexuel. Les mots pour le dire, Paris-Saclay, 2023) Christine de Pizan « contre ceulx qui dient que femmes veullent estre efforciées » (Le Livre de la cité des dames, éd. Claire Le Nina et Anne Paupert, Paris, 2023) Viol, cri et consentement (Didier Lett, Crimes, genre et châtiments au Moyen Âge. Hommes et femmes face à la justice au Moyen Âge, Paris, 2024) L'obsession des juges pour les « folles dénonciations » (Nicole Gonthier, « Les victimes de viol devant les tribunaux à la fin du Moyen Âge d'après les sources dijonnaises et lyonnaises », Criminologie, 27/2, 1994) Croire ce que dit Marguerite de Thibouville (Peter Ainsworth, « Au-delà des apparences : Jean Froissart et l'affaire de la dame de Carrouges », Cahiers de recherches médiévales et humanistes, 25, 2013) Rape, rapt, raptus : ravissants ravisseurs (Sylvie Joye, La Femme ravie. Le mariage par rapt dans les sociétés occidentales du haut Moyen Âge, Turnhout, 2012) Un crime contre la propriété ? (Didier Lett, Sylvie Steinberg et Fabrice Virgili éd., « Abuser/Forcer/Violer », Clio, 52, 20) Violer une prostituée, violer une vierge : l'inégalité des vies (Iñaki Bazán, « Quelques remarques sur les victimes du viol au Moyen Âge et au début de l'époque moderne », dans Benoît Garnot dir., Les Victimes, des oubliées de l'histoire ?, Rennes, 2000) Viols incestueux et pédocriminalité : crime énorme destructor humane species (Didier Lett, Viols d'enfants au Moyen Âge : Genre et pédocriminalité à Bologne XIVe-XVe siècle, Paris, 2021) Gilles et Jeanne (Jacques Chiffoleau, « Gilles de Rais, ogre ou serial killer ? », L'Histoire, 335, 2008) Gilles de Rais, bête d'extermination à l'école des « Césars dégénérés » Le sexe et la mort : la tyrannie comme machine à jouir travaillant à sa propre destruction (cours du 21 mars 2017 : « Qu'est-ce que préfigurer ? ») « Le rouage du grotesque dans la mécanique du pouvoir » (Michel Foucault, Les Anormaux. Cours au Collège de France, 1974-1975, Paris, 1999) Le « souverain moderne » et les « corps-sexes » (Achile Mbembe, Brutalisme, Paris, 2020) Botticelli, le viol de Lucrèce et le soulèvement républicain Quand la peinture du XVIe siècle transforme un supplice en objet de contemplation (Henri de Riedmatten, Le Suicide de Lucrèce. Éros et politique à la Renaissance, Paris, 2022) La vérité nue : héroïsme viril du dévoilement et éthique du chercheur (Bruno Latour, Cogitamus. Six lettres sur les humanités scientifiques, Paris, 2010).

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  3. 21 JANV.

    03 - Le sexe du pouvoir : Les eunuques, ou comment s'en débarrasser

    Patrice Boucheron Histoire des pouvoirs en Europe occidentale, XIIIe-XVIe siècle Collège de France Année 2024-2025 03 - Le sexe du pouvoir : Les eunuques, ou comment s'en débarrasser Intervenant : Patrick Boucheron Professeur du Collège de France Résumé Tandis que son assimilation de la répudiation au divorce suscitait le dépit de ses disciples, le Christ usa pour se faire comprendre, ou plutôt pour se faire obéir (« comprenne qui pourra ») une parabole sur les eunuques (Matthieu, 1, 10-12). Ceux qui sont « nés ainsi du sein de leur mère » posent le problème de la compréhension de l'intersexuation dans les sociétés anciennes et ceux « qui ont été rendus tels par les hommes » celui du châtiment de castration. Mais il y a aussi ceux qui, depuis Origène, « se sont eux-mêmes rendus eunuques à cause du Royaume des Cieux ». Est-ce le cas des clercs ayant renoncé à la chair ? La castration symbolique est un « combat de chasteté » (Michel Foucault) qui met en jeu les catégories de la masculinité et de la virilité. Les eunuques sont donc porteurs d'une énigme théologique et d'un secret politique que les Européens préféreront écarter, au loin, dans la notion de despotisme oriental : c'est ainsi que l'on suivra Orcan, l'eunuque noir, jusqu'à ce lieu tragique par excellence qu'est le sérail de Bajazet. Sommaire « Viens, suis-moi, la sultane en ce lieu se doit rendre » : lever de rideau sur Bajazet (1672) Le sérail, lieu du tragique racinien, à la suite d'Orcan, l'eunuque noir Faux départ et incompréhension des disciples, « Comprenne qui pourra » (Matthieu, 19, 10-12) Peut-on répudier son épouse ? Morale du lignage et morale des prêtres (Georges Duby, Le Chevalier, la Femme et le Prêtre, Paris, 1981) Les eunuques dont parlent Jésus sont-ils vraiment des eunuques ? (Constantin Daniel, « Esséniens et eunuques », Revue de Qumrân, 1968) « Les eunuques, nés ainsi au sein de leur mère » : penser l'intersexuation au Moyen Âge L'épreuve par la génétique, ou le chromosome X et la guerre (Ulla Moilanen, Neil-Johanna Kirkinen Saari et al., « A Woman with a Sword? – Weapon Grave at Suontaka Vesitorninmäki, Finland », European Journal of Archaeology, 2022) « Ceux qui sont hommes et femmes » : monstruosité, diversité, inégalité (Les Monstres des hommes. Un inventaire critique de l'humanité au XIIIe siècle, éd. Pierre-Olivier Ditmar et Maud Pérez-Simon, Paris, 2024) « Avons-nous vraiment besoin d'un vrai sexe ? » (Michel Foucault, préface à Herculine Barbin dite Alexina B, Paris, 1978) « Il y a eu des eunuques qui ont été rendus tels par les hommes » : engendrement des dieux, châtiment des hommes Castration et circoncision : nekeva juive et incompréhensions chrétiennes Orchidectomie et émasculation dans la pratique médicale médiévale (Laurence Moulinier, « La castration dans l'Occident médiéval », dans Autour de la castration : de l'adultère à la chirurgie régulatrice, Poitiers, 2009) Castration et vengeance privée : Abélard et les malfrats « Tu dois être appelé, non Pierre, mais Pierre l'incomplet » (Roscelin de Compiègne) : castration et changement de nom chez les animaux humains et non-humains « Et il y en a qui se sont eux-mêmes rendus eunuques à cause du Royaume des Cieux » : l'erreur de jeunesse d'Origène, Père de l'Église Infertilité, impuissance et débauche : l'impossible martyr de la libido « Rien n'est meilleur que d'être à soi-même son héritier et son épouse » (« Vie d'Antonin Héliogabale », Histoire auguste) La castration d'Origène comme marque des contradictions de l'économie chrétienne de l'engendrement Du testiculum au testis : la chair s'est fait verbe et la chasteté devient féconde (Odon Valet, Le Honteux et le Sacré. Grammaire de l'érotisme divin, Paris, 1998) Le Christ autobasileia et la théologie du suicide (Pierre-Emmanuel Dauzat, Le Suicide du Christ. Une théologie, Paris, 1998) Le « sexe de vent » du Christ mort (Jérôme Baschet et Jean-Claude Schmitt, « La "sexualité" du Christ », Annales ESC, 1991) L'un et l'autre sexe de Jésus (Carolyn Bynum, Jesus as mother. Studies in the Spirituality of the High Middle Ages, Berkeley, 1984) L'ostentatio genitalis : humanation et tentations du Christ (Léo Steinberg, La Sexualité du Christ dans l'art de la Renaissance et son refoulement moderne, Paris, 1987) Que faire de son sexe ? Le « combat de chasteté » des maris et des prêtres « C'est la forme involontaire d'un mouvement qui fait du sexe le sujet d'une insurrection et l'objet du regard » (Michel Foucault, Les Aveux de la chair, Paris, 2018) Histoires de consentement (Manon Garcia, La Conversation des sexes. Philosophie du consentement, Paris, 2021) Usage des corps et coupure grégorienne (Peter Brown, Le Renoncement à la chair. Virginité, célibat et continence dans le christianisme primitif, Paris, 1995) Castration, infirmité et handicap au miroir des suppliques pontificatles (Ninon Dubourg, « Émasculations cléricales. Itinéraires particuliers pour aborder l'identité du clerc émasculé (XIIe-XVe siècle) », Encyclo. Revue de l'école doctorale Sciences des Sociétés ED 624, 2014) Lapsus carnis entre discours politiques et pratique sociale (Julien Théry « L'incontinence de la chair. Révolution pastorale et contrôle pontifical de la hiérarchie cléricale au second Moyen Âge (12e-15e siècles) », Cahiers d'histoire, 2020) Le prêtre peut-il être un bon père de famille ? (Michelle Armstrong-Partida, « Concubinage clérical, familles cléricales et masculinité sacerdotale dans la Catalogne du XIVe siècle », Cahiers de Fanjeaux, 2019) Mâle sacrifié maîtrisant le sexe du pouvoir, le prêtre est le plus viril des hommes (Robert N. Swanson, « Angel incarnate: clergy and masculinity from gregorian reform to reformation », dans Dawn Marie Hadley dir., Masculinity in medieval Europe, Londres, 1999) « À l'insu de l'abbé, il faut le souhaiter » (Roland Barthes, « Iconographie de l'abbé Pierre », dans Mythologies, Paris, 1957) Resacerdotalisation et surcharge viriliste dans l'Église contemporaine (Josselin Tricou, Des soutanes et des hommes : enquête sur la masculinité des prêtres catholiques, Paris, 2021) Au Moyen Âge, la longue robe des clercs et des juges (Robert Jacob, La Grâce des juges. L'institution judiciaire et le sacré en Occident, Paris, 2014) Généalogie du monstre ou monstre généalogique (Vincent Azoulay, « Xénophon, le roi et les eunuques », Revue française d'histoire des idées politiques, 2000) À Byzance, les eunuques au palais, ou le troisième sexe (Georges Sidéris, « Une société de ville capitale : les eunuques dans la Constantinople byzantine (IVe-XIIe siècle) », dans Les villes capitales au Moyen Âge. Actes du 36e Congrès de la SHMESP, Paris, 2005 Esclavage, liberté et expertise : le « politique neutralisé » (Paulin Ismard, La Démocratie contre les experts. Les esclaves publics et Grèce ancienne, Paris, 2015) Le harem, « sous le signe d'un absolu monarchique et viril » (Jocelyne Dakhlia, Harems et Sultans. Genre et despotisme au Maroc et ailleurs, XIVe-XXe siècle, Toulouse, 2024) « La vérité est qu'il reste hommes » (Al-Mas'udi) : fantasmes, faux mystères et mobilité sociale Eunuques noirs et eunuques blancs après 1550 Le « savoir jouir » du tyran (Alain Grosrichard, Structure du sérail. La fiction du despotisme asiatique dans l'Occident classique, Paris, 1979) Du despotisme politique au despotisme familial (Nadia Tazi, Le Genre intraitable. Politiques de la virilité dans le monde musulman, 2019) Orcan, l'esclave noir de Bajazet, et la violence faite aux femmes « À mille ans ou à mille lieux de nous, ce qui n'est encore dans aucune histoire imprimée » (Jean Racine, préface à Bajazet).

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  4. 14 JANV.

    02 - Le sexe du pouvoir : Le désordre des pères

    Patrice Boucheron Histoire des pouvoirs en Europe occidentale, XIIIe-XVIe siècle Collège de France Année 2024-2025 02 - Le sexe du pouvoir : Le désordre des pères Intervenant : Patrick Boucheron Professeur du Collège de France Résumé Le concept sociologique et anthropologique de patriarcat, qui est devenu un nom de combat dans les luttes contemporaines pour les luttes féministes, peut-il s'appliquer au Moyen Âge ? On pourrait le croire, tant le concept de paternitas configure sémantiquement l'ensemble des relations de domination. Mais dès lors qu'on s'intéresse à la fois au fonctionnement réel des systèmes de parenté au Moyen Âge et aux valeurs et aux imaginaires qui les fondent, les choses se compliquent. Notamment lorsqu'on affronte la figure de Dieu le Père, et de tout ce qui, dans le système de l'Église, n'a pas évacué la part du féminin, ce qui n'est pas sans effet sur la conception des rapports entre génération et production. En étudiant notamment les paradoxes de l'anthropologie chrétienne de l'engendrement, et en repérant certaines de ses conséquences sur la gouvernementalité, on suggère qu'il y a, là encore, un ferment davantage qu'un ciment. Sommaire Le patriarcat, « ennemi principal » (Christine Delphy) : définitions Bachofen, Morgan, Engels : le matriarcat et ses « découvertes à répétition » (Émilie Hache) La gynocratie idéale de Marija Gambutas Femme génitrice et mère nourricière (Julien d'Huy, Cosmogonies. La préhistoire des mythes, Paris, 2020) Dominus : sur la piste de Dieu le Père Obéissance maritale et ordre social dans Le Jeu d'Adam (Joseph Morsel, « Dieu, l'homme, la femme et le pouvoir. Les fondements de l'ordre social d'après le "Jeu d'Adam" » dans Monique Goullet et alii dir., Retour aux sources. Textes, études et documents d'histoire médiévale offerts à Michel Parisse, Paris, 2004) Paternitas : archéologie textuelle et sémantique historique (Nicolas Perreaux, « In nomine patris. Éléments pour une sémantique de la paternité médiévale », dans Léo Dumont, Octave Julien et Stéphane Lamassé dir., Histoire de mots. Saisir le passé grâce aux données textuelles, Paris, 2023) La fausse symétrie dominus/servus et pater/filius et l'épreuve du vouvoiement Le patriciat comme forteresse imprenable : du Nom-du-Père chez Jacques Lacan au pallogocentrisme de Jacques Derrida « Ce gouvernement qui ressemblait à mon père » (Pierre Legendre, Leçons VIII. Le crime du caporal Lortie. Traité sur le Père, Paris, 1989) Mourir pour la patrie : du Vitae necisque potestas du droit romain au « Petit père des peuples » (Ernst Kantorowicz, Yann Thomas et Giorgio Agamben) Les topolignées et l'inflexion agnatique d'un système de parenté indifférenciée (Anita Guerreau-Jalabert, « La Parenté dans l'Europe médiévale et moderne : à propos d'une synthèse récente », L'Homme, 1989) Retour sur terre et dans les choses : Dieu est dominus en tant qu'il est « créateur de toutes choses » (Hugues de Saint-Victor) Le principe masculin d'une production du monde ex nihilo (Émilie Hache, De la génération. Enquête sur sa disparition et son remplacement par la production, Paris, 2024) Sur la notion d'androcène, entre « essentialisme stratégique » et croyance politique Du Dieu un au Dieu unique : quand Yahvé devient célibataire (Thomas Römer, L'Invention de Dieu, Paris, 2014) Où est passé Ashérah, la déesse de Yahvé ? (Mary Daly, Beyond God the Father: toward a philosophy of women's liberation, Boston, 1973) « Comme une femme en travail, je vais souffler, respirer et aspirer à la fois » (Isaïe) : Dieu notre mère engendre la communauté Masculum et feminam creavit eos (Genèse, 1, 27) : Dieu crée l'homme à son image, masculin et féminin Expulser la part féminine de Dieu : l'antijudaïsme chrétien et l'obsession des flux de sang La haine de la faille identitaire (Daniel Sibony, L'Énigme antisémite, Paris, 2004) Et pourtant : le « postulat unisexe » de l'Église (Luca Castiglioni, Filles et fils de Dieu. Égalité baptismale et différence sexuelle, Paris, 2020) Une figure inattendue du patriarcat : le sein d'Abraham (Jérôme Baschet, Le Sein du père. Abraham et la paternité dans l'Occident médiéval, Paris, 2000) Le pli : sinus, entre intériorité et sinuosité « Vierge mère, fille de ton fils » (Dante, Paradis, XXXIII) : le signum contradicibile dans l'anthropologie chrétienne de la génération « Par sa manière d'aimer, le Père a acquis ce qui est caractéristique de la nature féminine » (Clément d'Alexandrie) L'Église est sa propre Mère, et son fils, qui est en même temps son père, est aussi son époux (Pierre-Emmanuel Dauzat, Les Pères de leur Mère. Essai sur l'esprit de contradiction des Pères de l'Église, Paris, 2000) « À son seigneur, ou plutôt à son père, à son époux, ou plutôt à son frère, sa servante, ou plutôt sa fille, son épouse, ou plutôt sa sœur… » : Héloïse à Abélard Le regimen et l'indignité au pouvoir (Jacques Dalarun, Gouverner c'est servir. Essais de démocratie médiévale, Paris, 2006) Sicut mater : François d'Assise rêve d'une petite poule noire (Jacques Dalarun, François d'Assise ou le pouvoir en question. Principes et modalités du gouvernement dans l'Ordre des frères mineurs, Bruxelles, 1999) Une mère poule dévorante : les déboires du Re Chichinella (Emma Dante) Masculinités déconstruites et domination sociale « Drill, baby, drill » : pour une archéologie du désordre des pères

    1 h 4 min
  5. 7 JANV.

    01 - Le sexe du pouvoir : « Your body, my choice »

    Patrice Boucheron Histoire des pouvoirs en Europe occidentale, XIIIe-XVIe siècle Collège de France Année 2024-2025 01 - Le sexe du pouvoir : « Your body, my choice » Intervenant : Patrick Boucheron Professeur du Collège de France Résumé Est-on certain qu'il faille se risquer jusqu'au Moyen Âge pour trouver des formes violentes de domination masculine ? Le monde contemporain en offre malheureusement le triste spectacle, où s'exhibe crânement le sexe du pouvoir. Dès lors, il est difficile d'adopter la leçon des Grecs, qui riaient de l'impuissance bavarde de Priape. Cette première leçon, sous forme d'introduction générale, cherche dans l'anthropologie structurale mais aussi dans les nouvelles épistémologies féministes de la philosophie politique contemporaine les bases théoriques pour fonder une enquête sur les rapports de pouvoir entre sexe, genre et sexualité, tout en adoptant la méfiance foucaldienne contre le sexe roi et le tout-politique. En analysant deux objets du XIVe siècle (un coffret d'ivoire conservé au musée de Cluny et l'aquamanile figurant sur l'affiche du cours) à la lumière du Lai d'Aristote, on tente de définir ce que l'on attend du Moyen Âge dans cette enquête : une attention plus soutenue à l'ambivalence, qui vaut puissance de renversement. Sommaire Everything in the world is about sex, except sex. Sex is about power : sur une fausse citation de House of Cards La brutalité en politique, hier et aujourd'hui Comment rire du fascinus ? (Pascal Quignard, Le Sexe et l'Effroi, Paris, 1994) Un petit dieu sans forme, et mal taillé (Maurice Olender, Priape, le phallocrate impotent, Paris, 2025) Le gouvernement priapique : une impuissance bavarde et obscène Critiques du sexe roi et du tout-politique L'Histoire de la sexualité de Michel Foucault, ou la « science des partages » Le sexe ne dit rien de la vérité nue du pouvoir Contre « cette austère monarchie du sexe » (La Volonté de savoir, Paris, 1976) « Le sexe désigne donc trois choses… » (Elsa Dorlin, Sexe, genre et sexualités, Paris, 2008) « Un fantasme doué d'une puissance destructrice » (Judith Butler, Qui a peur du genre ?, Paris, 2025) Du genre comme « façon première de signifier les rapports de pouvoir » (Joan W. Scott, « Genre : une catégorie utile d'analyse historique », Les Cahiers du GRIF, 1988) aux « rapports sociaux de sexe » (Nicole-Claude Mathieu, L'Anatomie politique. Catégorisations et idéologies du sexe, Paris, 1991) La « valence différentielle des sexes » comme « butoir ultime de la pensée » (Françoise Héritier, Masculin/Féminin, Paris, 1996-2012) « Pensée de la différence » pour « dissoudre la hiérarchie » : un structuralisme militant Aristote, De la génération des animaux : le sperme comme pneuma Les femmes, le lait, le sang Doctrines médiévales de l'embryon (Maaike Van Der Lugt, Le Ver, le démon et la vierge. Les théories médiévales de la génération extraordinaire, Paris, 2004) Rappel sur les politiques de l'amour : un système de pouvoir ne s'ordonne pas sans danger en articulant ses arts de gouverner aux arts d'aimer Pour saluer Christine Klapisch-Zuber : retour au plateau d'accouchée Le coffret composite dit de « L'assaut du château d'Amour » du musée de Cluny L'amour, la guerre, la folie : modèles littéraires Sagesse de Salomon et folie d'Aristote Le philosophe, entre omniscience et aveuglement Phyllis chevauchant Aristote : un aquamanile et son Wasserhahn Dompter le lion des philosophes (Figures du fou, Paris, 2024) Roman d'Alexandre et Lai d'Alexandre : moquer la maiestas du maître « Sa tresce grosse, longue et blonde :/Na pas deservi c'on la tonde » (André Corbellari, « Lascive Phyllis », dans Chantal Connochie-Bourgne dir., La Chevelure dans la littérature et l'art du Moyen Âge, Arles, 2004) Equus eroticus : rôle actif, rôle passif Chrétien de Troyes et Quentin Tarantino I'ma get medieval on your ass : le stade anal de la domination masculine ? Une pierre à aiguiser les épées sous forme de phallus Your body, my choice, slogan masculiniste : quatre mots et tout est saccagé Des « Politiques de l'amour » au « Sexe du pouvoir » : encore une fois, l'effraction du présent « Je ne serai pas complet. Je voudrais juste, une fois de plus, comprendre, et faire comprendre » (Lucien Febvre, Autour de l'Héptaméron, amour sacré, amour profane, Paris, 1944).

    1 h 7 min
  6. 17/12/2024

    Séminaire - Notre-Dame de Paris, la cathédrale des savoirs. Entre matérialité et interdisciplinarité - Les fragments du jubé médiéval de Notre-Dame récemment mis au jour et les nouvelles connaissances matérielles sur les fragments sculptés du

    Patrice Boucheron Histoire des pouvoirs en Europe occidentale, XIIIe-XVIe siècle Collège de France Année 2024-2025 Séminaire - Notre-Dame de Paris, la cathédrale des savoirs. Entre matérialité et interdisciplinarité - Les fragments du jubé médiéval de Notre-Dame récemment mis au jour et les nouvelles connaissances matérielles sur les fragments sculptés du musée de Cluny Christophe Besnier Archéologue à l'Inrap Hélène Civalleri Archéologue à l'Inrap Dorothée Chaoui-Derieux Archéologue au service régional d'Archéologie de la Drac Île-de-France Damien Berné Conservateur en chef, musée de Cluny Lise Cadot-Leroux Ingénieure de recherche au LRHM Stéphanie Duchêne Ingénieure d'études au LRHM Jennifer Vatelot Conservatrice-restauratrice de sculptures Séverine Lepape Directrice et conservatrice, Musée national du Moyen Âge Résumé La retentissante découverte d'une partie du jubé médiéval de Notre-Dame mis au jour dans le cadre de fouilles préventives conduites par l'Inrap en 2022 à la croisée du transept de Notre-Dame, le travail conjoint de restaurateurs et d'ingénieurs de recherche sur les vestiges de la cathédrale après l'incendie et le programme de restauration et d'analyses des éléments sculptés de l'édifice conservés au musée de Cluny constituent un remarquable vivier de nouvelles découvertes. Les compétences de chaque intervenant au profil varié (géologie, polychromie, restauration, archéologie, histoire de l'art) ont ainsi renouvelé la connaissance sur le contexte matériel de la création de ces sculptures. Qu'il s'agisse de la fourniture des pierres, de la polychromie des sculptures ou des possibilités de datation qu'offrent les analyses au carbone 14 du blanc de plomb, ce véritable laboratoire interdisciplinaire réuni autour de la cathédrale et de l'exposition offre, grâce à l'interdisciplinarité de son approche, de nouvelles informations et de riches perspectives en matière de recherches futures.

    2 h 7 min
4,6
sur 5
55 notes

À propos

Patrick Boucheron est né en 1965, à Paris. Après des études secondaires au lycée Marcelin Berthelot (Saint-Maur-des-Fossés) puis au lycée Henri IV (Paris), il entre à l'École normale supérieure de Saint-Cloud en 1985 et obtient l'agrégation d'histoire en 1988. C'est sous la direction de Pierre Toubert qu'il soutient en 1994 à l'université de Paris 1 sa thèse de doctorat d'histoire médiévale, publiée quatre ans plus tard sous le titre Le pouvoir de bâtir. Urbanisme et politique édilitaire à Milan (XIVe-XVe siècles), Rome, École française de Rome, 1998 (Collection de l'EFR, 239). Maître de conférences en histoire médiévale à l'École normale supérieure de Fontenay-Saint-Cloud de 1994 à 1999, puis à l'université de Paris 1 Panthéon-Sorbonne à partir de 1999, il fut membre junior de l'Institut universitaire de France de 2004 à 2009. En 2009, il soutient à l'université de Paris 1 une habilitation à diriger des recherches intitulée La trace et l'aura et est élu professeur d'histoire du Moyen Âge dans cette même université en 2012. Il est, depuis 2015, président du conseil scientifique de l'École française de Rome. Il a été élu la même année professeur au Collège de France sur la chaire « Histoire des pouvoirs en Europe occidentale, XIIIe-XVIe siècle ».

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