La Nymphe et la Sorcière

Servane Hardouin-Delorme
La Nymphe et la Sorcière

Le podcast qui raconte les histoires des héroïnes de l’Antiquité. 🧜‍♀️ Circé, Isis, Lilith, Cléopâtre, Aphrodite, Salomé, Sappho, Néfertiti, Ishtar… De la Grèce à la Syrie, de l’Egypte à l’Italie, l’Antiquité méditerranéenne est traversée de figures féminines fascinantes. Déesses, nymphes, sorcières, gorgones, sirènes, démones, mais aussi scribes, reines, pirates, capitaines, poétesses et doctoresses.  Au rythme d’un épisode par héroïne, le podcast donne la parole à des historiennes, chercheuses, artistes ou archéologues. Au micro de Servane Hardouin-Delorme, elles vous invitent à rencontrer les héroïnes, réelles ou imaginaires, d’il y a trois millénaires. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.

  1. Enheduanna, princesse-prêtresse et 1e auteur au monde - avec Sonia Mzali

    -1 J

    Enheduanna, princesse-prêtresse et 1e auteur au monde - avec Sonia Mzali

    Qui est la première personne à avoir produit un texte littéraire dans l’histoire du monde ? Longtemps, on a pensé que c’était Homère, avec l’Iliade et l’Odyssée. Et puis, on a découvert Enheduanna, qui le précède d’au moins 1000 ans - puisque qu’Homère, s’il a existé, aurait vécu qlq part entre -900 et -700 BCE et elle,-2300 BCE - et, dont elle, on sait qu’elle a vraiment existé. Et toc. Enheduanna, c’était une princesse, prêtresse et poétesse, qui a vécu en Mésopotamie, plus précisément dans le royaume d’Akkad, fondé par son père, le roi Sargon, vers -2300. Alors je vous préviens, ce n’est pas l’épisode le plus facile, car on est bien moins familier de la Mésopotamie que de la Grèce ou Rome. Donc je vous partage déjà un cadre pour vous mettre dans le bain. Enheduanna était d’abord princesse. Le mot à retenir c’est Akkad, le royaume au sud de l’Irak actuel, et le prénom à retenir, c’est Sargon. On va beaucoup parler de lui, et c’est normal, car c’est un roi majeur dans l’histoire mésopotamienne, qui a fondé le royaume d’Akkad. Un peu l’équivalent d’Alexandre le Grand ou de Jules César, vous voyez. Donc Enheduanna, c’est un peu la fille d’Alexandre le Grand, mais en version mésopotamienne. Deuxièmement, elle était prêtresse. Et là, le mot à connaître, c’est -EN, e, n. En fait, il y avait en Mésopotamie plusieurs types de prêtres et prêtresses, donc c’est un terme trop générique. Donc quand on dit “en”, c’est un type de prêtresse, qu’on va traduire par “grande prêtresse” car au sommet d’une hiérarchie. Enfin, elle était poétesse. Là, on va citer des hymens qu’elle a écrit, notamment Ninmesara, hymne à Ishtar. Ishtar, c’est la déesse de l’amour et la guerre, et Enheduanna y est beaucoup liée, même si officiellement elle est prêtresse de Nanna, le dieu de la lune. Oui, Inana, Nana et Enheduanna, ça fait beaucoup de Nanna :) Pour en parler, j’ai invité Sonia Mzali. Sonia est doctorante à l'Université de Lille, où elle rédige sa thèse sur les prêtresses et les prêtres EN de Mésopotamie. Elle est également co-organisatrice du cycle de colloques DIĜIR sur les pratiques cultuelles en Asie de l'Ouest ancienne, et co-porteuse et responsable scientifique du projet de recherche "Ama-Mater : regards croisés sur les maternités antiques". Ensemble, nous avons donc parlé d’Enheduanna. Nous avons parlé de princesses, des prêtresses, de temples, de pyramides, de divination, du mythe du déluge et d’une capitale encore enfouie sous la terre. Nous avons parlé de stratégie politique, d’être la fille d’un conquérant, la prêtresse dans des territoires nouvellement conquis, et d’écrire des hymnes à la déesse protectrice de la dynastie. Enfin, nous avons parlé d’écriture, de la notion d’auteur, d’Homère, de l’école des scribes, et d’être ou non, la première écrivaine au monde. Pour tout ça, et plus encore, je vous invite à rejoindre ma conversation avec Sonia au sujet d’Enheduanna. Dieux mésopotamiens Nanna : dieu de la lune Inana / Ishtar : déesse de l’amour/guerre An : dieu du ciel Utu / Shamash : dieu du soleil Ningal : déesse, parèdre de Nanna Enlil : roi des dieux Vocabulaire Gépar : lieu de résidence des prêtresses EN : prêtresse Akkad : nord de la Mésopotamie ; royaume où Enheduanna est princesse Sumer : sud de la Mésopotamie Famille Enheduanna : notre héroïne Sargon : grand roi d’Akkad, père d’Enheduanna Naram-sin : autre grand roi, neveu d’Enheduanna Enanatuma : autre prêtresse, plus tardive Textes lus Hymne à Inana B Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.

    1 h 18 min
  2. Nox, déesse de la nuit - avec Karine Meylan, directrice du Musée romain de Lausanne

    7 FÉVR.

    Nox, déesse de la nuit - avec Karine Meylan, directrice du Musée romain de Lausanne

    Connaissez-vous la déesse gréco-romaine de la nuit ? On connaît le soleil, Hélios, père de Circé et grand-père de Médée ; on connaît un peu la lune, Séléné, associée à Artémis, la chasseuse, et à Hécate, la magie. Mais la nuit, pour moi, c’était un point d’interrogation. La déesse de la nuit, c’est Nox, chez les Romains, ou Nyx chez les Grecs, fille du chaos, qui apporte la nuit chaque soir sur son char. C’est un épisode spécial, car on sait peu de choses sur Nox, puisqu’elle était autant une déesse qu’une personnification. Nous allons explorer la déesse en explorant ce qu’elle signifiait, et ce que signifiait la nuit, pour les Romains, de la mort à l’amour, du sexe à la magie, des banquets aux insomnies. C’est un épisode spécial également, puisqu’il est lié à une exposition, Nox : Au coeur de la nuit, qui se tient au Musée romain de Lausanne-Vidy, en Suisse. Je m’y suis donc rendue, pour visiter l’exposition et surtout rencontrer Karine Meylan, la directrice du musée.  D’ailleurs, mise en garde, vous aurez parfois quelques légers « boums », surtout au début, ce sont des portes qui claquent dans les couloirs du musée, car un musée ça vit ! Mais promis ça ne devrait pas déranger trop. C’est intéressant que le musée se trouve à Lausanne, car la ville moderne est bâtie sur la cité antique de Lousonna. Le musée est bâti autour d’une domus, une villa antique, qu’on aperçoit entre les étages, et gère le parc archéologique qui rassemble des vestiges de la cité romaine. Pour parler de Nox, j’ai invité Karine Meylan, la directrice du musée romain. Doctorante en archéologie à l’Université de Lausanne, elle est spécialisée en médiation des sciences historiques. Après avoir été conservatrice de l’ArchéoLab de Pully, villa romaine, elle a rejoint le Musée romain comme directrice. Ensemble, nous avons parlé de Nox, et de la nuit qu’elle personnifie. Nous avons parlé d’être la fille du Chaos, l’épouse des Ténèbres et la mère de la Mort et de la Magie - d’être une déesse primordiale, et d’inspirer la crainte à Zeus même.  Nous avons parlé de manger des raisins allongés sur un divan, de sexualité féminine méconnue, de pratiquer la magie par vengeance ou par amour, d’interpréter les rêves, et de guérir les insomnies avec de la bile de chèvre.  Enfin, nous avons parlé de bâtir une exposition, de rendre l’Antiquité accessible au présent, et de ce que la nuit nous inspire encore aujourd’hui. Pour tout ça, et plus encore, je vous invite à rejoindre ma conversation avec Karine au sujet de la déesse Nox. Antisèche personnages Nox : déesse de la nuit Erèbe : son compagnon, les ténèbres Enfants de Nox Héméra : jour Ether : ciel supérieur Hypnos : sommeil Hécate : magie Thanatos : mort Némésis : colère Eris : discorde Philotès : amour Oneiroi : songes Apaté : perfidie Oyzis : misère Lyssa : fureur Textes lus Quintilien, Institution oratoire, livre X, chapitre 3 Homère, Iliade, Trad. Leconte de Lisle, A. Lemerre, 1866 Ovide, L’Art d’aimer, Livre II, Trad. V.-H. Chappuyzi, Ed. Félix Lemaistre, Garnier frères, 1858 Hésiode, La Théogonie, Trad. Henri Patin, Académie française, 1872 Sénèque, Lettres à Lucilius, 122 Pétrone, Satiricon, Le festin de Trimalcion, XXXIV Hymnes orphiques, Recueil de Pergame, Hymne 85 Hymnes orphiques, Trad. Robert Brasillach, Anthologie de la poésie grecque Interprètes Vincent Bonillo, Cyprien Colombo, Anthony-David Gerber Crédits : Musée romain de Lausanne-Vidy Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.

    1 h 7 min
  3. Hélène de Troie, la belle & la guerre, d'Homère à Hollywood - avec Dr. Anaïs Tillier

    26 JANV.

    Hélène de Troie, la belle & la guerre, d'Homère à Hollywood - avec Dr. Anaïs Tillier

    Pour moi, Hélène de Troie, ou Hélène de Sparte, a toujours été la femme magnifique qu’on convoite, qui déclenche une guerre sans faire exprès et qui s’en sort sans vraiment agir. Un joli trophée qu’on déplace à travers la Méditerranée, une sorte de statue de marbre à la beauté parfaite et passive, qui, si on doit lui attribuer une personnalité, est probablement superficielle et insipide. Bref, pour une belle femme, ce n’était pas joli joli. Pourtant, Hélène de Troie est tellement plus que ça. Et, même si je le pense à chaque fois, l’épisode que vous vous apprêtez à écouter compte parmi mes préférés de ce podcast, parce que cette conversation a réellement nuancé, approfondi et complexifié l’image que j’avais de la figure choisie.  Hélène, c’est la femme qui, quand les autres femmes sont dans leurs chambres ou leurs quartiers, se tient sur les remparts de Troie pour lister les généraux grecs qu’elle aperçoit. C’est la femme qui dit non à Aphrodite, qui dit “arrêter de pleurer” à Paris, qui dit “nous entrons dans l’éternité” à Hector. Hélène, c’est aussi celle qui est trop. Comme Achille qui, du côté grec, est trop fort, trop colérique, Hélène est celle qui, du côté troyen, est trop belle, trop ambigüe, trop compliquée. Surtout, Hélène c’est une voix, qui participe à la construction de sa propre légende. C’est le premier et le dernier personnage féminin qui parle dans l'Iliade, ce qui fera dire à certains, qu’elle est le double d’Homère. Pour en discuter, j’ai invité Anaïs Tillier. Docteure associée en lettres et arts à l’Université Grenoble Alpes, Anaïs a rédigé sa thèse sur les adaptations des épopées antiques sur les scènes théâtrales françaises du XXIe siècle. Elle s’est plus particulièrement spécialisée dans les réécritures et adaptations des figures féminines de l'Iliade et de l’Odyssée, au croisement de l’Antiquité, de la dramaturgie et des gender studies. Ensemble, nous avons donc parlé d’Hélène de Troie. Nous avons parlé de Zeus et de Castor et Pollux, d’Aphrodite et de la pomme d’or, de l’Iliade et de l’Odyssée, du serment des princes, du mariage à Ménélas, de dix ans de siège dans les murs de Troie.  Nous avons aussi parlé de séries et de cinéma, de Brad Pitt et d’Orlando Bloom, de Barbie, de Marilyn Monroe, de Netflix et de Playboy.  Surtout, nous avons aussi parlé de femmes, de femme trophée, silenciée, dénudée, objectifiée, érotisée, de déclencher la guerre de Troie versus être un pion des hommes et des dieux, de male gaze, et d’une culpabilité féminine qui arrange bien tout le monde. Pour tout ça, et plus encore, je vous invite à rejoindre ma conversation avec Anaïs au sujet d’Hélène de Troie. Antisèche personnages FAMILLE Léda : mère d’Hélène, reine de Sparte Tyndare : père mortel d’Hélène, roi de Sparte Clytemnestre : soeur d’Hélène, épouse d’Agamemnon Castor et Pollux : frères d’Hélène  GRECS Thésée : fuck boy ultime, enlève Hélène qd elle est enfant Ménélas : mari d’Hélène, frère d’Agamemnon Agamémenon : mari de Clytemnestre, roi de Mycènes Achille, Ulysse : héros grecs TROYENS Paris : prince de Troie, enlève/épouse Hélène Hector : prince de Troie, frère de Paris Hécube : reine de Troie, mère de Paris Priam : roi de Troie, père de Paris Textes lus Euripide, Les Troyennes, trad. Nicolas Artaud, éd. Charpentier, 1842 Homère, Iliade, Chant VI, trad. Eugène Bareste, éd. Lavigne, 1843 Ovide, Les Héroïdes, Épître XVII - Hélène à Pâris, Oeuvres complètes, dir. M. Nisard, J.-J. Dubochet et cie, éd. Rue de Seine Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.

    1 h 21 min
  4. Hatchepsout : comment être Pharaon quand on est femme ?

    14 JANV.

    Hatchepsout : comment être Pharaon quand on est femme ?

    Aujourd’hui je vous propose un épisode spécial, direction l’Égypte antique. Alors ça n’est pas une conversation avec une experte - mais pas de panique, les entretiens d’historiennes restent notre format classique. Mais je veux vraiment vous parler d'égyptologie, et je peine à trouver des égyptologues pour me parler de femmes de l’Egypte ancienne. Donc en attendant, je vous propose ce format plus bref, plus problématisé, où je vous parle de figures qui, moi, m’ont impactée ou fascinée durant mon parcours, en répondant à une question précise. Et bien sûr, je ne parle pas en tant qu'experte universitaire, mais en tant que vulgarisatrice, même si je vérifie mes sources. Aujourd’hui, je vais vous parler d’Hatchepsout, reine d’Egypte en -1500/-1450 - ou plutôt pharaon (ou pharaonne) d'Égypte. En fait, Hatchepsout n’était pas reine au sens “épouse de roi”, disons pas au sens “première dame” : elle était vraiment reine, ou roi, au sens “dirigeant politique principal”. Et c’est un épisode où je vais parler de femme au pouvoir, et de légitimité - ou plutôt, de légitimation. Je ne vais pas vous faire un exposé sur le règne d'Hatchepsout, ses campagnes, les temples qu’elle a fait construire ; mais sur comment Hatchepsout s’est hissée au pouvoir, et comment elle a fait pour que les gens l’acceptent. C’est ça, qui me fascine, avec Hatchepsout : dans un monde où les pharaons sont des hommes depuis des siècles, où le pharaon est sacré, fils des dieux, intouchable, Hatchepsout s’impose en tant que pharaon femme, ou pharaon(ne). Et dans cet épisode, nous allons voir comment elle a réussi. Pour en savoir plus sur Hatchepsout : Desroches-Noblecourt, Christiane. La reine mystérieuse : Hatshepsout. Paris: Pygmalion/Gérard Watelet, 2002 Tyldesley, Joyce Ann. Hatchepsout : La femme pharaon (trad. Martine Bonnaud), Éditions du Rocher, 1998. Pour découvrir les autres épisodes du podcast : Spotify : open.spotify.com/show/11tgRG5wI8Lf9FrHMm3cZH?si=D3-5dYJ0SziZKi1-SSKsoQ Apple Podcasts : https://podcasts.apple.com/fr/podcast/la-nymphe-et-la-sorci%C3%A8re/id1754119546 YouTube : https://www.youtube.com/@lanympheetlasorciere Pour suivre l'actualité du podcast : Site internet : https://lanympheetlasorciere.com/ Instagram : https://www.instagram.com/lanympheetlasorciere/ LinkedIn : https://www.linkedin.com/company/la-nymphe-et-la-sorciere/ Crédits Ecriture, réalisation, production, montage : Servane Hardouin-Delorme Générique : Mathilde Desanges Extraits musicaux : Batet tenagini. II / Mohamed Eff. Abdel Wahhab. Bibliothèque nationale de France (BNF), Archives de la parole. Europeana. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.

    30 min
  5. Artémisia I, tyran et capitaine de navires - avec Dr. Joy Rivault

    28/12/2024

    Artémisia I, tyran et capitaine de navires - avec Dr. Joy Rivault

    Pouvez-vous me citer une femme capitaine de navire du monde grec ? Elle s’appelle Artémisia, le même prénom mélodieux que d’autres figures féminines badass, de la déesse de la chasse Artémis à la peintre italienne de la Renaissance, Artémisia Gentileschi. Artémisise Ire, ou Artémisia en grec, n’était pas reine d’Halicarnasse, mais bien tyran, ou plutôt tyrane, si nous devons initier un féminin. Elle dirigeait une cité sur la côte occidentale de la Turquie, en Carie, un territoire sous contrôle de l’Empire perse, l’Empire achéménide, basé en Iran. Alors que les guerres entre les Grecs et les Perses font rage, Artémisia Ire mène une flotte de cinq navires perses contre l’ennemi grec et s’en sort par l’intelligence et la ruse.  Je ne connaissais rien d'elle avant cet épisode, et elle m’a fascinée. Artémisia Ire incarne tout ce que les Grecs détestaient - ce qui, je vous l’avoue, me l’a rendue encore encore plus passionnante. Une femme stratège, une femme souveraine, une femme guerrière, une femme capitaine. Une femme barbare, aussi, pour les Grecs, une femme qui non seulement les humilient dans un combat naval mais surtout questionne leurs codes de ce que doit même être une femme. En bref, Artémisia a tout pour vous plaire. Pour en parler, j’ai invité Joy Rivault. Joy est historienne, enseignante, autrice et créatrice de contenus. Docteure en Histoire, Civilisations et Archéologie des mondes antiques, elle est chargée de cours à l’université Bordeaux-Montaigne. Spécialiste des cultes en Carie, la région d’Artémisia, Joy est l’autrice de plusieurs ouvrages, dont une monographie issue de son travail de thèse, Zeus en Carie. Ses travaux portent également sur le matrimoine et l’histoire des femmes dans l’Antiquité, et elle est l’éditrice et la créatrice du blog #mytho qui met en lumière les femmes à travers l’Histoire. Ensemble, nous avons parlé d’Artémisia Ire. Nous avons parlé d’une femme tyran et guerrière, de batailles navales, de l’empereur perse, d’éperonner un bateau allié et d’avoir sa tête mise à prix. Nous avons parlé des légendaires Amazones, de l’actrice Eva Green, du mausolée d’Halicarnasse, des récits de l’historien Hérodote, des stéréotypes de la liberté contre la barbarie et des points communs entre les penseurs grecs antiques et les cinéastes américains aujourd’hui. Surtout, nous avons parlé de ce qu’est être une femme dans l’Antiquité grecque, et de contredire les codes d’une société. Pour tout ça, et plus encore, je vous invite à rejoindre ma conversation avec Joy Rivault au sujet d’Artémisia Ire. Antisèche Artémisia Ire : notre héroïneArtémisia II : une autre reine de la région, plus tardCarie : région sur la côte ouest de l'actuelle TurquieXerxès : empereur perse, suzerain d’Artémisia, fils de DariusGuerres médiques : entre Grecs et PersesSalamine : bataille où s’illustre Artémisia contre les GrecsThémistocle : général grec, ennemi d’Artémisia Chapitres 03:00 Artémisia reine - Empire achéménide 16:15 Artémisia guerrière - batailles navales29:20 Contexte - femmes, Amazones41:30 Réceptions grecques - théâtre, Hérodote54:45 Echos contemporains - cinéma, recherche Extraits lus Hérodote, Histoires, Livre VIII : Uranie. Traduction par Larcher. Paris : Charpentier, 1850. Numérisation et mise en page par François-D. Fournier.Plutarque, Oeuvres morales. Tome IV : De la malignité d’Hérodote. Traduction par D. Ricard. Edition Fefèvre, 1844Artistophane, Lysistrata. Traduction Georges-G. Toudouze, Tallandier, s.d. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.

    1 h 10 min
  6. Cybèle, déesse-mère du monde sauvage - avec Dr. Audrey Ferlut

    16/12/2024

    Cybèle, déesse-mère du monde sauvage - avec Dr. Audrey Ferlut

    Moi, quand on me dit “déesse-mère”, je pense à des déesses puissantes et maternelles, les Isis, les Ishtar et les Vénus, aux forces primordiales et aux corps nus tout en rondeurs de statuettes anciennes dans des vitrines de musées. Rien de très précis, vous me direz. Alors, pour cet épisode, nous évoquons une déesse-mère particulière : Cybèle, aussi appelée Magna Mater ou Grande Déesse par les Romains. Déesse qui ne peut être rattachée à une seule nation moderne, puisqu’elle est apparue en Phrygie, en actuelle Turquie, puis a été vénérée en Grèce, puis à Rome, avant de se diffuser, par l’Empire romain, à travers l’Europe, comme en France et en Allemagne. Cybèle est une déesse fascinante par ce trajet géographique, mais surtout par la sauvagerie qu’elle porte et qu’elle incarne. Sauvage parce que ayant grandi dans la montagne, avec les lions qu’elle apprivoise et protège. Sauvage, aux yeux des Romains, car importée par eux de la Phrygie, de l’Orient lointain. Sauvage, enfin, par la violence qui caractérise son mythe et son culte, marqué par les émasculations de prêtres et de taureaux. En bref, nous sommes bien loin de la douceur maternelle et de la nudité ronde suggérée spontanément par l’idée de "déesse-mère".  Pour discuter de Cybèle, j’ai invité Audrey Ferlut. Audrey est historienne et épigraphiste, spécialiste des religions et des déesses gallo-romaines. Sa thèse de doctorat, soutenue à l’Université de Lyon, s’intitule “le culte des divinités féminines en Gaule Belgique et dans les Germanies sous le Haut-Empire romain”. Chercheuse associée au Laboratoire Histoire et sources des mondes antiques (HISOMA), elle a publié plusieurs articles et ouvrages sur les déesses dans les provinces romaines. Chevalière de l’Ordre des Palmes Académiques, elle participe à des projets de recherches internationaux en France, en Allemagne et en Autriche.  Ensemble, nous avons parlé de Cybèle. Nous avons parlé de la Sibylle romaine et de la Pythie grecque, de guerre et de météorites ; nous avons parlé de fêtes, de gladiateurs, d’animaux, de castration de prêtres, de sacrifices de taureaux et de mystères encore non révélés. Surtout, nous avons parlé de sauvagerie et de violence chez une déesse, et de comment une déesse sauvage et sanglante a pu devenir la très institutionnalisée protectrice de l’Empire romain. Pour tout ça, et plus encore, je vous invite à rejoindre ma conversation avec Audrey au sujet de Cybèle. TW : Autocastration, automutilation Textes cités : Arthur Rimbaud, “Soleil et chair”, 1870, dans Reliquaire, poésies, L. Genonceaux, 1891Diodore de Sicile, “Bibliothèque historique”, III, 53-59, traduction de Ferdinand Hoefer, 1851Ovide, “Les fastes”, IV, traduction de M. Nisard, 1857 Antisèche : Magna Mater = autre nom de CybèlePhrygie = région d'origine de Cybèle (actuelle Turquie)Attis = amant de CybèleGalle = prêtre de CybèleArchi-galle = super-prêtre de CybèleCollège de dendrophores = groupe de porteurs d'arbres pour AttisMystes = initiés aux mystères de Cybèle  Chapitres : 2:50-11:04 : Mythe, attributs, nature, Attis11:04-22:14 : Guerre punique, arrivée à Rome22:14-27:11 : Intégration, Troie, fêtes, jeux27:11-31:15 : Violence, prêtres, castration31:15-36:09 : Empereurs, Magna Mater36:09-46:12 : Magie noire, sacrifices, prières46:12-55:31 : Diffusion, chrétienté, recherche Bibliographie Audrey Ferlut, Les divinités féminines en Gaule Belgique et dans les Germanies sous le Haut-Empire romain, 2022, éditions Ausonius Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.

    1 h 1 min
  7. [LES TEXTES] Jocaste prend la parole dans le théâtre grec

    08/12/2024

    [LES TEXTES] Jocaste prend la parole dans le théâtre grec

    Un épisode hors-série : non l'interview d'une chercheuse, mais la lecture de textes antiques, et plus précisément de textes antiques portant sur l'une de nos héroïnes favorites. Pour cet épisode, j'ai décidé de lire des textes de pièces antiques sur Jocaste, reine de Thèbes et mère d'OEdipe. Nous avons dédié un épisode précédent à cette figure, pour lequel j'ai interviewé la chercheuse Cassandre Martigny, qui a consacré sa thèse à Jocaste. Pour les lectures aujourd'hui, j'ai choisi les pièces Oedipe Roi de Sophocle, Les Phéniciennes d'Euripide (deux dramaturges grec), et La Thébaïde de Stace (un auteur latin). Néanmoins, nous n'allons pas lire n'importe quels extraits... J'ai choisi les passages où c'est Jocaste qui s'exprime, à la première personne du singulier, pour nous raconter, elle-même, sa propre histoire. Ainsi, j'ai dû exclure les textes antiques où Jocaste n'est décrire qu'à la troisième personne, d'un point de vue extérieur, impersonnel, comme l'Odyssée d'Homère ou Les Sept contre Thèbes d'Eschyle. Ainsi, j'ai reconstitué de façon artificielle une sorte de récit chronologique, juxtaposant les extraits où Jocaste prend la parole directement. Toutes les références et les passages cités dans l'ordre sont ci-dessous. Bonne écoute ! TW : Jocaste s'est donné la mort dans plusieurs versions des pièces antiques. Cet épisode évoque donc le suicide à plusieurs reprises. Si ce thème vous heurte, passez peut-être votre chemin et prenez soin de vous. 3 Sources Œdipe Roi, Sophocle, 430-420 av. J.-Ctraduction par Leconte de Lisle, 1877 édition par Gwénola, Ernest et Paul Fièvre, 2016 https://www.theatre-classique.fr/pages/pdf/SOPHOCLE_OEDIPEROI.pdf  Les Phéniciennes, Euripide, 411-408 av. J.-Ctraduction par Leconte de Lisle, 1884, sous le titre “Les Phoinissiennes” édition par Alphonse Lemerre, 1884 numérisation sur Wikidata https://fr.wikisource.org/wiki/Les_Phoinissiennes La Thébaïde, Stacetraduction par M. Nisard, 1865 édition par Firmin Didot Frères, 1865 numérisation par Marc Szwajcer https://remacle.org/bloodwolf/poetes/stace/table.htm La Thébaïde ou Les Frères Ennemis, Jean Racine, 1697édition par Gwénola, Ernest et Paul Fièvre, 2015 https://www.theatre-classique.fr/pages/pdf/RACINE_THEBAIDE.pdf Extraits cités 03:05-07:40 Euripide 07:40-12:20 Sophocle 12:20-14:25 Euripide 14:25-17:00 Stace 17:00-25:45 Euripide 25:45-27:55 Stace 27:55-28:30 Racine Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.

    30 min
  8. Jocaste, reine de Thèbes et mère d'OEdipe - avec Dr. Cassandre Martigny

    26/11/2024

    Jocaste, reine de Thèbes et mère d'OEdipe - avec Dr. Cassandre Martigny

    Tout le monde a entendu parler du complexe d’Oedipe, mais personne ne se souvient de la mère/épouse en question… Et, quand on prononce le nom “Jocaste”, aucune image familière de l’histoire de l’art ne vient en tête. Pourtant, Jocaste est le personnage clé de grandes tragédies, et figure chez Homère, Sophocle, Sénèque et les autres. Longtemps réduite à la figure de la mère incestueuse d’Oedipe, de la mère monstrueuse, Jocaste est pourtant plus complexe. C’est une reine sage et réfléchie, qui s’interpose entre les conflits des hommes, de ses maris, frères, fils - et qui, prônant la raison contre la superstition, ne croit pas aux prophéties. Comme Médée, Circé ou Vénus, son image antique va subir des modifications à travers l’Histoire, en passant par le filtre du monde romain qui la rend monstrueuse, puis de la chrétienté, et enfin de la psychanalyse, qui lui porte le dernier coup, teintant les récits qu’on fait d’elle. Pour en discuter, j’ai invité Cassandre Martigny. Cassandre est professeure agrégée de lettres classiques, docteure en littérature comparée et post-doctorante à l’ENS de Lyon au sein de la chaire “études littéraires de genre” du laboratoire Histoire et Sources des Mondes Antiques (HiSoMA).  Dans sa thèse, Devenir Jocaste : naissances et renaissances du personnage de l'Antiquité à nos jours, elle a étudié la réception de Jocaste et la fabrication de son mythe à travers un corpus diachronique. Ses recherches portent plus généralement sur les réappropriations de figures féminines de l’Antiquité par la modernité en Occident. Ensemble, nous avons parlé de prophétie d'Apollon, d’abandonner son enfant sur les collines, de gouverner Thèbes, d’affronter la Sphinge et d’épouser son fils sans le savoir ; de tragédies grecques, de monstres, d’Eve, de Marie, de Médée, de Cocteau, de Freud et des ravages de la psychanalyse ; mais surtout, de réécritures féministes. TW : Jocaste a eu une vie houleuse : cet épisode aborde des thèmes tels que le suicide, la pendaison, le meurtre, le viol, la pédophilie, l’inceste. Si cela vous blesse, évitez peut-être cet épisode et prenez soin de vous 3 L’antisèche personnages : Laïos = 1er mari de Jocaste, roi de ThèbesOedipe = fils de Jocaste et de Laïos, 2e mari de JocastePélopse = père adoptif d’Oedipe, roi de CorintheCréon = frère de Jocaste, Oedipe le soupçonne de complotTyrésias = mage de Jocaste, Oedipe le soupçonne de complot Antigone & Ismène = filles de Jocaste et Oedipe Étéocle & Polynice = fils de Jocaste et Oedipe Sources antiques : Euripide, Les PhéniciennesHomère, OdysséeSénèque, Œdipe et Les PhéniciennesSophocle, Antigone, Œdipe tyran, Œdipe à Colone ; Œdipe RoiStace, Thébaïde Réélaborations :  Dolce, Giocasta, 1566Corneille, Œdipe, 1659Racine, La Thébaïde, 1664Voltaire, Œdipe, 1718Cocteau, La Machine infernale, 1934Natalie Haynes, The Children of Jocasta, 2018Nancy Huston, Jocaste Reine, 2009 Publications de C. Martigny :  « La mort de Jocaste, entre visible et caché : la construction de l’héroïsme tragique du personnage féminin », Cahiers du Théâtre Antique, 2024« Le mythe d’Œdipe réinterprété grâce à la voix des oubliées dans la réélaboration féministe The Children of Jocasta de Haynes », ¿Interrogations? Revue pluridisciplinaire de sciences humaines et sociales, 2023 Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.

    1 h 10 min
5
sur 5
19 notes

À propos

Le podcast qui raconte les histoires des héroïnes de l’Antiquité. 🧜‍♀️ Circé, Isis, Lilith, Cléopâtre, Aphrodite, Salomé, Sappho, Néfertiti, Ishtar… De la Grèce à la Syrie, de l’Egypte à l’Italie, l’Antiquité méditerranéenne est traversée de figures féminines fascinantes. Déesses, nymphes, sorcières, gorgones, sirènes, démones, mais aussi scribes, reines, pirates, capitaines, poétesses et doctoresses.  Au rythme d’un épisode par héroïne, le podcast donne la parole à des historiennes, chercheuses, artistes ou archéologues. Au micro de Servane Hardouin-Delorme, elles vous invitent à rencontrer les héroïnes, réelles ou imaginaires, d’il y a trois millénaires. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.

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