Intervention d’Ahlem pour le PIR lors de la journée nationale de mobilisation en soutien à la résistance du peuple palestinien, le 7 décembre 2024 à Paris.
Il aura fallu 14 mois, 14 mois d’horreurs coloniales, des milliers de martyrs pour qu’une organisation humanitaire occidentale comme Amnesty affirme que l’État israélien perpétre un génocide à Gaza. 14 mois pour se « rendre compte » de l’atrocité de l’assaut génocidaire, et de la mort et de la destruction portés par le projet sioniste.
Nous, militants des luttes anticolonialistes, dans cette séquence historique pour l’indépendance de la Palestine.
Nous, militants et militantes d’Urgence Palestine, dignes héritiers et héritières des luttes de nos ancêtres, nous connaissons le prix du colonialisme.
Le colonialisme qui massacre, accapare les terres, les saccage, fragmente les populations autochtones en les enclavant, en les exposant aux puissances sadiques des colons.
Le colonialisme qui accule à l’exil sans possibilité de retour, en mettant en action un nettoyage ethnique dévastateur pour nos frères et sœurs palestiniens.
Les quatre guerres contre Gaza, avant le 7 octobre, sans parler de la Nakba en 1948 devraient suffire à caractériser le sionisme comme un colonialisme intrinsèquement génocidaire. Il n’était pas nécessaire d’attendre 1 an et 2 mois pour le savoir et le faire savoir.
Le projet colonial sioniste été combattu dès sa naissance, et continue implacablement de l’être avec courage et dignité par les Palestiniens où qu’ils soient, à Gaza, Jérusalem, Jénine, Hébron, Ramallah et partout où la diaspora palestinienne insuffle le vent de la résistance contre le colonialisme.
Même au milieu des ruines, même aujourd’hui, la résistance palestinienne reste debout. Le camp de la libération en Occident comme dans le Sud global ne cesse de grandir, et l’image d’Israël, est en train définitivement de sombrer. Tout cela aura des conséquences. Tout cela est une question de temps.
Le bloc occidental, Etats-Unis en tête ressentent dans leur angoisse existentielle qu’ils sont liés au destin d’Israël. Dans le sillage de l’administration Biden, alliée inébranlable de Netanyahou, l’arrivée de Trump au pouvoir réveille le fantasme d’un « Grand Israël ». Trump a été l’artisan des accords d’Abraham qui ont entériné la normalisation des relations économiques et diplomatiques d’Israël avec plusieurs États comme les Émirats arabes unis et le Maroc. Les États du Sud qui aujourd’hui font le choix de cet alignement se rangent dans le camp de la contre-révolution coloniale internationale.
L’administration Trump a pour projet d’étouffer encore davantage les voix pour la libération de la Palestine en criminalisant leur parole en particulier dans les campus universitaire. La définition de l’antisémitisme de l’IHRA (International Holocaust Remembrance Alliance) la confondra clairement avec l’antisionisme afin d’être certain de museler toute parole défendant une Palestine libérée du joug colonial.
Sur le terrain juridique, la décision de la cour pénale internationale (CPI) d’ordonner des mandats d’arrêt contre les génocidaires Netanyahou et Gallant est sans précédent, tant le droit international a souvent été un outil aux mains des puissances impérialistes pour maintenir leur pouvoir et asservir les peuples opprimés, assouvissant leurs désirs illimités de prédation pour piller les ressources. Merci l’Afrique Sud !
Le double jeu des puissances occidentales est plus que jamais à nu. La France après avoir soutenu la CPI, s’est dédite, en arguant que Netanyahou peut bénéficier de l’immunité diplomatique dont jouirait l’État d’Israël…toute honte bue.
Le visage hideux du colonialisme français rejoint celui du suprémacisme blanc européen, et de la réaction coloniale face à la montée inexorable des puissances des peuples du Sud.
De la Martinique à la Kanaky, en passant par le Sahel, nos frères et sœurs se soulèvent contre l’oppression coloniale française. Partout, les ordres constitués se délitent, les cartes se rebattent, le rapport de force se transforme, et les paniques géopolitiques se multiplient.
Laissons la peur de l’avenir à ceux qui ont tout à perdre à un nouveau partage du monde. Nous sommes l’avenir.
Laissez moi terminer par cette citation de Frantz Fanon, dont nous entrons aujourd’hui dans le centenaire : « Nous ne sommes rien sur cette terre si ce n’est d’abord les esclaves d’une cause, de la cause des peuples, la cause de la justice et de la liberté. Et je veux que vous sachiez que même au moment où les médecins avaient désespéré je pensais encore, oh dans le brouillard, je pensais au peuple algérien, aux peuples du Tiers Monde et si j’ai tenu, c’est à cause d’eux »
L’Algérie a vaincu, Palestine Vaincra !
A bas le colonialisme !
Tahya Falastine !
PIR
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- Published9 December 2024 at 14:50 UTC
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